Dernières notes
Loïc Boyer
Je suis l’auteur de textes courts qui furent publiés depuis mil neuf cent quatre-vingt-quinze dans des revues littéraires en France (Supérieur Inconnu, Supplément d’Ame, Nouvelle Donne, Le Bord de l’Eau, Pris de Peur, l’Art du Bref, Sol’Air, Gros Textes, Salmigondis, Verso, Décharge, Bulle, Filigranes, Diérèse, Martobre, Comme ça et Autrement, (Cahier d’) Ecritures, La Nef des Fous), en Belgique (Traversées, Ecrits Vains, L’Arbre à Plumes, Inédit Nouveau, Bleu d’Encre), au Canada (Les Saisons Littéraires) et en Italie (Les Cahiers du Ru).
Les courageuses Editions du Chardon ont publié en mil neuf cent quatre-vingt-dix-neuf Erotica, un recueil de vingt-huit de ces textes, illustré par Isabelle Pio et Antoine Lopez et préfacé par Sarane Alexandrian, toujours disponible auprès de moi.
Je suis également l’auteur d’une pièce de théâtre et de plusieurs romans ou récits à ce jour inédits.
Depuis le onze novembre deux mille six, je publie mon Journal via Internet, un temps sous-titré Persiflages, moquages et autres énervages mâtinés de complimentages et de contentages. Sa première partie est lisible chez Eklablog, la deuxième ici.
Je vis au centre de Rouen dans un ancien monastère où autrefois les Sœurs de la Miséricorde se vouaient à l’éducation des jeunes filles.
Les courageuses Editions du Chardon ont publié en mil neuf cent quatre-vingt-dix-neuf Erotica, un recueil de vingt-huit de ces textes, illustré par Isabelle Pio et Antoine Lopez et préfacé par Sarane Alexandrian, toujours disponible auprès de moi.
Je suis également l’auteur d’une pièce de théâtre et de plusieurs romans ou récits à ce jour inédits.
Depuis le onze novembre deux mille six, je publie mon Journal via Internet, un temps sous-titré Persiflages, moquages et autres énervages mâtinés de complimentages et de contentages. Sa première partie est lisible chez Eklablog, la deuxième ici.
Je vis au centre de Rouen dans un ancien monastère où autrefois les Sœurs de la Miséricorde se vouaient à l’éducation des jeunes filles.
18 juillet 2024
Ambiance de départ en vacances dans le sept heures vingt-trois pour Paris ce mercredi. Quatre lycéennes occupent le carré famille le plus proche et bavardent « Mais je la connais Cassandre, c’est la fille du chef de mon père. » tandis que je lis Une Anglaise à Paris de Nancy Mitford, des chroniques écrites pour des journaux britanniques au temps de ma naissance. Oh ! comme j’aime Paris au mois de juillet ! Pendant trois jours, les 13, 14 et 15, la population danse dans les rues avant un exode massif en bord de mer et à la montagne.
A l’arrivée, sous un ciel bleu dans lequel ne se dissolvent pas mes idées noires, évitant le métro Trois saturé, je descends par le colimaçon prendre le Quatorze jusqu’à Madeleine et ça passe facilement. Peu de monde dans la Huit qui me conduit ensuite à Ledru-Rollin.
Un café comptoir au Camélia puis je rejoins le Marché d’Aligre. Que des dévédés à un euro chez Emile, et chez Amin, des livres sans intérêt pour moi. Pédestrement, je rejoins. Re-Read où j’arrive à l’ouverture, ayant déjà trop chaud. Il y a là quelques livres que j’aurais acheté un euro mais pas quatre, et plus de personnes vendant des livres qu’en achetant.
A onze heures j’entre chez Book-Off rue du Faubourg-Saint-Antoine où la ridicule petite banderole souhaitant la bienvenue aux chalands a disparu et en ressors à midi moins le quart avec quatre livres à un euro Le Monde horizontal de Bruno Remaury (Editions Corti), Le bonnet rouge de Daniel de Roulet (Héros-Limite), L’appartement d’André Markowicz (Editions Inculte) et Un diamant brut (Vézelay-Paris 1938-1950) d’Yvette Szczupak-Thomas (Métailié).
Faute de déjeuner au Paris avec celle qui travaille à Bastille et qui a annulé, je renoue avec le Rallye, plus Péhemmu chinois que jamais. La fille aînée que j’ai connue bébé tient la caisse. Une nouvelle serveuse m’apporte l’andouillette sauce moutarde à l’ancienne frites salade à douze euros puis le café à un euro.
Il fait chaud au sous-sol du deuxième Book-Off, celui de Châtelet, qui l’apprends-je fermera aussi du cinq au dix-huit août. Les employé(e)s ont installé de façon sommaire un ventilateur près de la table où se trient les livres. Le rayon Littérature a déménagé dans la troisième salle à une hauteur qui est bonne pour moi. Parmi les livres à un euro je prélève Alain-Fournier les chemins d’une vie (Guide biographique illustré) d’Alain Rivière (Le Cherche Midi), Avec mon meilleur souvenir de Françoise Sagan (Gallimard), La critique créatrice d’Oscar Wilde (Editions Complexe) et La dernière année de Dostoïevski d’Igor Volguine (Editions de Fallois / L’Age d’Homme).
Avant d’entrer au troisième Book-Off, je prends le frais sur un banc à l’ombre de la placette derrière la sortie du métro Quatre Septembre. La boutique Nicolas a déposé le bilan, elle s’était mise à vendre de la bière, c’était mauvais signe. Quant au vendeur de fruits à la sauvette, il n’est plus là.
Un café au comptoir du Bistrot d’Edmond et je fais une dernière pêche à un euro au troisième Book-Off, qui à ce jour ne prévoit pas de fermer en août, Lisbonne Livre de bord Voix, regards, ressouvenances de José Cardoso Pires (Arcades Gallimard) et Confidences d’une jeune fille de Pauline de Pange (Les Cahiers Rouges Grasset).
*
Rentré, j’apprends que feu l’Abbé Pierre fait la une. Cela me remet en mémoire le texte de mon Journal du vingt-six juin deux mille douze consacré à La passe imaginaire de Grisélidis Réal, écrivaine, peintre, mère de quatre enfants, pute révolutionnaire, sa correspondance avec Jean-Luc Hennig, publiée de son vivant en mil neuf cent quatre-vingt-douze chez Manya.
J’y citais un extrait d’une des lettres à Jean-Luc Hennig, celle écrite par Grisélidis Réal le jeudi vingt-quatre mai mil neuf cent quatre-vingt-dix après s’être fait incendier pour avoir à la télé dans une émission de Christophe Dechavanne révélé que l’Abbé était client des maisons closes suisses :
Quant à mes « excuses » à l’Abbé Pierre, les gens qui me connaissent bien savent que c’était du cinéma (nécessaire, et même indispensable, pour sauver et redorer la cause des Putes). D’ailleurs, attention ! J’ai dit « que je n’avais pas voulu lui faire du mal et que je lui demandais pardon de l’avoir cité », c’est tout. Je ne me suis en aucun cas rétractée. C’est lui qui, en mentant, a ajouté le mensonge au « péché de la chair »… Mais ça, ça le regarde, ça ne me concerne plus.
J’ai fait, ce matin, des téléphones qui m’ont confirmée dans mes convictions que cet Abbé n’avait pas été vu, en endroit « clos », que par moi !! Et en plus, il était soigné, à l’époque, près de Genève, aux « Rives de Prangins », qui est un asile psychiatrique pour riches…
A l’arrivée, sous un ciel bleu dans lequel ne se dissolvent pas mes idées noires, évitant le métro Trois saturé, je descends par le colimaçon prendre le Quatorze jusqu’à Madeleine et ça passe facilement. Peu de monde dans la Huit qui me conduit ensuite à Ledru-Rollin.
Un café comptoir au Camélia puis je rejoins le Marché d’Aligre. Que des dévédés à un euro chez Emile, et chez Amin, des livres sans intérêt pour moi. Pédestrement, je rejoins. Re-Read où j’arrive à l’ouverture, ayant déjà trop chaud. Il y a là quelques livres que j’aurais acheté un euro mais pas quatre, et plus de personnes vendant des livres qu’en achetant.
A onze heures j’entre chez Book-Off rue du Faubourg-Saint-Antoine où la ridicule petite banderole souhaitant la bienvenue aux chalands a disparu et en ressors à midi moins le quart avec quatre livres à un euro Le Monde horizontal de Bruno Remaury (Editions Corti), Le bonnet rouge de Daniel de Roulet (Héros-Limite), L’appartement d’André Markowicz (Editions Inculte) et Un diamant brut (Vézelay-Paris 1938-1950) d’Yvette Szczupak-Thomas (Métailié).
Faute de déjeuner au Paris avec celle qui travaille à Bastille et qui a annulé, je renoue avec le Rallye, plus Péhemmu chinois que jamais. La fille aînée que j’ai connue bébé tient la caisse. Une nouvelle serveuse m’apporte l’andouillette sauce moutarde à l’ancienne frites salade à douze euros puis le café à un euro.
Il fait chaud au sous-sol du deuxième Book-Off, celui de Châtelet, qui l’apprends-je fermera aussi du cinq au dix-huit août. Les employé(e)s ont installé de façon sommaire un ventilateur près de la table où se trient les livres. Le rayon Littérature a déménagé dans la troisième salle à une hauteur qui est bonne pour moi. Parmi les livres à un euro je prélève Alain-Fournier les chemins d’une vie (Guide biographique illustré) d’Alain Rivière (Le Cherche Midi), Avec mon meilleur souvenir de Françoise Sagan (Gallimard), La critique créatrice d’Oscar Wilde (Editions Complexe) et La dernière année de Dostoïevski d’Igor Volguine (Editions de Fallois / L’Age d’Homme).
Avant d’entrer au troisième Book-Off, je prends le frais sur un banc à l’ombre de la placette derrière la sortie du métro Quatre Septembre. La boutique Nicolas a déposé le bilan, elle s’était mise à vendre de la bière, c’était mauvais signe. Quant au vendeur de fruits à la sauvette, il n’est plus là.
Un café au comptoir du Bistrot d’Edmond et je fais une dernière pêche à un euro au troisième Book-Off, qui à ce jour ne prévoit pas de fermer en août, Lisbonne Livre de bord Voix, regards, ressouvenances de José Cardoso Pires (Arcades Gallimard) et Confidences d’une jeune fille de Pauline de Pange (Les Cahiers Rouges Grasset).
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Rentré, j’apprends que feu l’Abbé Pierre fait la une. Cela me remet en mémoire le texte de mon Journal du vingt-six juin deux mille douze consacré à La passe imaginaire de Grisélidis Réal, écrivaine, peintre, mère de quatre enfants, pute révolutionnaire, sa correspondance avec Jean-Luc Hennig, publiée de son vivant en mil neuf cent quatre-vingt-douze chez Manya.
J’y citais un extrait d’une des lettres à Jean-Luc Hennig, celle écrite par Grisélidis Réal le jeudi vingt-quatre mai mil neuf cent quatre-vingt-dix après s’être fait incendier pour avoir à la télé dans une émission de Christophe Dechavanne révélé que l’Abbé était client des maisons closes suisses :
Quant à mes « excuses » à l’Abbé Pierre, les gens qui me connaissent bien savent que c’était du cinéma (nécessaire, et même indispensable, pour sauver et redorer la cause des Putes). D’ailleurs, attention ! J’ai dit « que je n’avais pas voulu lui faire du mal et que je lui demandais pardon de l’avoir cité », c’est tout. Je ne me suis en aucun cas rétractée. C’est lui qui, en mentant, a ajouté le mensonge au « péché de la chair »… Mais ça, ça le regarde, ça ne me concerne plus.
J’ai fait, ce matin, des téléphones qui m’ont confirmée dans mes convictions que cet Abbé n’avait pas été vu, en endroit « clos », que par moi !! Et en plus, il était soigné, à l’époque, près de Genève, aux « Rives de Prangins », qui est un asile psychiatrique pour riches…
16 juillet 2024
C’est à dix-huit heures ce dimanche quatorze juillet que doit débuter, sur le parvis de la Cathédrale de Rouen, Gagarine is not dead, la pièce de théâtre de rue antigravitationnel des compagnies Les Sanglés et En corps En l'air, un spectacle gratuit proposé par la Métropole, c’est l’opération estivale Jours de fête.
Les gradins installés autour du cercle au centre duquel se tient une pelle Boki modifiée sont déjà occupés quand je me pointe cinq minutes avant le début. Je me mets debout derrière le dernier rang.
Le spectacle commence avant le spectacle par l’entrée l’air de rien des quatre artistes de rue, deux hommes et deux femmes jeunes. « Ça va ma coiffure ? nous demande l’un, je ne ressemble pas trop à Bardella ? ».
Une des quatre explique qu’il s’agit d’expédier les cendres de son père décédé dans l’espace. L’un annonce que si l’opération réussit, elle sera commercialisée au prix de deux mille neuf cent quatre-vingt-dix-neuf euros quatre-vingt-dix-neuf centimes. Le public est d’ores et déjà invité à s’inscrire. « Vous ne prenez aucun risque, vous serez déjà mort. »
S’ensuivent pour envoyer en l’air l’urne du défunt moult péripéties acrobatiques. La pelle Boki, dont les pieds stabilisateurs évoquent une araignée, bricolée et électrifiée, dotée d’un très long bras, se transforme tour à tour en lanceur spatial, en fusée intergalactique et en module lunaire. Ces circassien(ne)s n’ont pas peur du risque ni le vertige et elles et eux doivent bien s’aimer pour accepter de rentrer à quatre dans une minuscule capsule.
Un imbibé, comme on en trouve toujours dans ce genre de circonstance, ponctue le spectacle de sa petite chanson. « Ça va, Thomas Pesquet ? » lance-t-il à l’un des acrobates en équilibre instable sur le long bras, provoquant les rires.
Vers la fin, ça tourne poétique. Les cendres virevoltent sous le ciel bleu devant la Cathédrale sous des applaudissements nourris et une ovation debout des assis. Combien d’heures de répétition faut-il pour réussir un tel spectacle ? C’est la question que je me pose en rentrant enchanté de cette heure antigravitationnelle.
*
Autre spectacle de rue, indigent celui-là, la flamme, telle le Saint Sacrement, en procession dans les arrondissements de la capitale puis installée pour la nuit dans une salle de l’Hôtel de Ville transformée en chapelle de l’Adoration Perpétuelle.
Les gradins installés autour du cercle au centre duquel se tient une pelle Boki modifiée sont déjà occupés quand je me pointe cinq minutes avant le début. Je me mets debout derrière le dernier rang.
Le spectacle commence avant le spectacle par l’entrée l’air de rien des quatre artistes de rue, deux hommes et deux femmes jeunes. « Ça va ma coiffure ? nous demande l’un, je ne ressemble pas trop à Bardella ? ».
Une des quatre explique qu’il s’agit d’expédier les cendres de son père décédé dans l’espace. L’un annonce que si l’opération réussit, elle sera commercialisée au prix de deux mille neuf cent quatre-vingt-dix-neuf euros quatre-vingt-dix-neuf centimes. Le public est d’ores et déjà invité à s’inscrire. « Vous ne prenez aucun risque, vous serez déjà mort. »
S’ensuivent pour envoyer en l’air l’urne du défunt moult péripéties acrobatiques. La pelle Boki, dont les pieds stabilisateurs évoquent une araignée, bricolée et électrifiée, dotée d’un très long bras, se transforme tour à tour en lanceur spatial, en fusée intergalactique et en module lunaire. Ces circassien(ne)s n’ont pas peur du risque ni le vertige et elles et eux doivent bien s’aimer pour accepter de rentrer à quatre dans une minuscule capsule.
Un imbibé, comme on en trouve toujours dans ce genre de circonstance, ponctue le spectacle de sa petite chanson. « Ça va, Thomas Pesquet ? » lance-t-il à l’un des acrobates en équilibre instable sur le long bras, provoquant les rires.
Vers la fin, ça tourne poétique. Les cendres virevoltent sous le ciel bleu devant la Cathédrale sous des applaudissements nourris et une ovation debout des assis. Combien d’heures de répétition faut-il pour réussir un tel spectacle ? C’est la question que je me pose en rentrant enchanté de cette heure antigravitationnelle.
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Autre spectacle de rue, indigent celui-là, la flamme, telle le Saint Sacrement, en procession dans les arrondissements de la capitale puis installée pour la nuit dans une salle de l’Hôtel de Ville transformée en chapelle de l’Adoration Perpétuelle.
15 juillet 2024
Longtemps que je n’ai pas mis le pied au Musée des Beaux-Arts de Rouen, une lacune que je comble ce dimanche quatorze juillet en début d’après-midi pour visiter l’exposition David Hockney, Normandism. Un homme filtre les entrées. Il m’apprend qu’il n’est plus nécessaire de prendre un ticket gratuit à l’accueil et m’explique où trouver ce que je veux voir. Ce n’est pas le chemin le plus court. Il faut monter à l’étage pour redescendre par l’escalier du fond et traverser la longue salle consacrée à l’Impressionisme avant d’apercevoir l’autoportrait du peintre devenu résident de Beuvron-en-Auge.
Suit dans la première pièce une série de portraits de ses connaissances augmentée d’un portrait de Renoir qui n’a rien à voir.
Dans une deuxième salle, quelques paysages sont accrochés au mur en compagnie de deux signés Monet. Ces derniers intéressent bien plus les visiteurs anglo-saxons que je côtoie que les normandismes d’Hockney.
La dernière pièce est la Moon Room où dans une semi obscurité sont exposés des dessins numériques réalisés à l’iPad puis imprimés sur des toiles. Ces clairs de lune qui couvrent les différentes saisons me retiennent davantage que les portraits et surtout que les paysages.
La peinture de David Hockney ne m’excite guère, superficielle et lisse qu’elle est. écrivais-je après ma visite de l’exposition à lui consacrée au Centre Pompidou. C’était le quatorze juillet deux mille dix-sept. Je n’aï pas changé d’avis.
*
La veille, entre onze heures et demie et midi, sur le banc du jardin, j’ouïs le concert de carillon de la semaine. Il est donné par Wesley Arai, carillonneur de l’Université de Californie, Santa Barbara. Un jeu velouté d’airs du pays parmi lesquels je ne reconnais que Maria de West Side Story.
*
Quand même, un centimètre à droite et il était mort Donald Trump, quelle baraka. Et son plongeon au pied du pupitre, quel réflexe. Et puis après, l’oreille en sang, le poing levé, criant « Fight ! », quel contraste avec le diminué Biden.
Le jeune crétin qui lui a tiré dessus lui a rendu un sacré service.
Suit dans la première pièce une série de portraits de ses connaissances augmentée d’un portrait de Renoir qui n’a rien à voir.
Dans une deuxième salle, quelques paysages sont accrochés au mur en compagnie de deux signés Monet. Ces derniers intéressent bien plus les visiteurs anglo-saxons que je côtoie que les normandismes d’Hockney.
La dernière pièce est la Moon Room où dans une semi obscurité sont exposés des dessins numériques réalisés à l’iPad puis imprimés sur des toiles. Ces clairs de lune qui couvrent les différentes saisons me retiennent davantage que les portraits et surtout que les paysages.
La peinture de David Hockney ne m’excite guère, superficielle et lisse qu’elle est. écrivais-je après ma visite de l’exposition à lui consacrée au Centre Pompidou. C’était le quatorze juillet deux mille dix-sept. Je n’aï pas changé d’avis.
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La veille, entre onze heures et demie et midi, sur le banc du jardin, j’ouïs le concert de carillon de la semaine. Il est donné par Wesley Arai, carillonneur de l’Université de Californie, Santa Barbara. Un jeu velouté d’airs du pays parmi lesquels je ne reconnais que Maria de West Side Story.
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Quand même, un centimètre à droite et il était mort Donald Trump, quelle baraka. Et son plongeon au pied du pupitre, quel réflexe. Et puis après, l’oreille en sang, le poing levé, criant « Fight ! », quel contraste avec le diminué Biden.
Le jeune crétin qui lui a tiré dessus lui a rendu un sacré service.
12 juillet 2024
Antenniste, un métier qui n’est pas en voie de disparition, m’explique ce jeudi matin celui qui vient de mettre fin à ma privation de la Télévision Numérique Terrestre. Il y a toujours des antennes partout et le matériel est vieillissant. Même s’il n’y a plus qu’un seul habitant d’une copropriété qui reçoit la télé de cette façon, le matériel doit être maintenu en état de marche. C’est obligatoire. Chaque citoyen doit pouvoir recevoir la Téhenneté. Vous avez la loi pour vous.
Quelque chose avait claqué à l’intérieur d’un boîtier situé dans une cage d’escalier, peut-être suite à un orage, Il n’a pas eu à grimper sur le toit. mais s’il avait fallu le faire, il l’aurait fait. Il grimpe aussi aux pylônes. Contrairement aux plus jeunes dans le métier qui ne veulent plus le faire. Il s’est formé lui-même, après avoir travaillé dans l’électronique.
Grâce à cet artisan compétent et sympathique, à l’employée du syndic de copropriété qui me l’a envoyé rapidement et au voisin propriétaire qui a servi d’intermédiaire entre moi-même et ce syndic, il m’est à nouveau loisible de regarder la télévision.
Je peux une nouvelle fois vérifier par l’image à quel point les politiciens français sont médiocres (un seul trouve grâce à mes yeux).
*
L’évènement du jour à Rouen : l’incendie de la bâche entourant la flèche de la Cathédrale de Rouen. C’était à l’heure du déjeuner. Je n’ai rien vu, j’étais au restaurant « japonais ». Je l’ai appris en allant boire un café au Sacre par la présence des pompiers autour de l’édifice. Tout était éteint. Il semblerait que les travaux en cours soient les responsables, un classique.
Quelque chose avait claqué à l’intérieur d’un boîtier situé dans une cage d’escalier, peut-être suite à un orage, Il n’a pas eu à grimper sur le toit. mais s’il avait fallu le faire, il l’aurait fait. Il grimpe aussi aux pylônes. Contrairement aux plus jeunes dans le métier qui ne veulent plus le faire. Il s’est formé lui-même, après avoir travaillé dans l’électronique.
Grâce à cet artisan compétent et sympathique, à l’employée du syndic de copropriété qui me l’a envoyé rapidement et au voisin propriétaire qui a servi d’intermédiaire entre moi-même et ce syndic, il m’est à nouveau loisible de regarder la télévision.
Je peux une nouvelle fois vérifier par l’image à quel point les politiciens français sont médiocres (un seul trouve grâce à mes yeux).
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L’évènement du jour à Rouen : l’incendie de la bâche entourant la flèche de la Cathédrale de Rouen. C’était à l’heure du déjeuner. Je n’ai rien vu, j’étais au restaurant « japonais ». Je l’ai appris en allant boire un café au Sacre par la présence des pompiers autour de l’édifice. Tout était éteint. Il semblerait que les travaux en cours soient les responsables, un classique.
11 juillet 2024
Un ciel bleu sur la carte de Météo France et un ciel gris dans la réalité, quand, encore une fois ce mercredi, j’attends le sept heures vingt-trois pour Paris. Des moutards s’apprêtent à quitter leurs parents pour une colonie de vacances, rires nerveux et sourires crispés chez ces derniers.
A l’arrivée, le ciel est couleur d’orage. Je suis tenté de donner une nouvelle chance au bus Vingt-Neuf mais cet été olympique crée trop d’incertitudes, aussi je décide de rejoindre Ledru-Rollin avec les métros Trois et Huit. Il y a tellement de monde sur le quai du Trois que ce n’est que dans la deuxième rame que je peux monter. Nous sommes serrés, archi serrés. Je dois changer à Opéra, et heureusement que je ne vais pas plus loin, car le conducteur y fait descendre tout le monde sans la moindre explication. Chacun obtempère en silence. Le quai est quasiment bloqué par la foule. Je me faufile jusqu’à la Huit dont la rame est peu chargée.
Après un café au comptoir du Camélia, sous un ciel de plus en plus orageux, je rejoins le Marché d’Aligre où il n’y a rien de bon pour moi parmi les livres proposés. Direction Re-Read dont j’attends trois minutes l’ouverture sur un banc face à Cyclable qui sort ses belles bicyclettes puis les attache ensemble avec un câble. « Emportez tout ce que vous voulez sans limites » est-il écrit sur la vitrine. Il ne faut pas exagérer quand même.
Je quitte Re-Read sans achat et arrive devant Book-Off cinq minutes avant l’ouverture. Une vieille banderole trop petite, qui a dû être retrouvée dans une cave, a été accrochée en travers de la rue : « L’association des commerçants du faubourg Saint-Antoine vous souhaite la bienvenue ». Passent deux femmes dont j’attrape le dialogue : « Quand on s’est connues, on avait toutes les deux un travail, tout allait bien » « Oui, tout allait, tout allait. »
A la caisse de Book-Off, j’apprends que ce sera fermé du cinq au dix-huit août, il n’y a que Châtelet qui restera ouvert tout l’été. « C’est la première fois que vous fermez. C’est le manque de personnel ? » demandé-je au jeune homme à qui je paie. « Le manque de personnel, et aussi le vol. » « Ah oui ! » Il est vrai qu’il y a des caméras de surveillance mais personne pour regarder les écrans de contrôle, qu’il y a des portiques aux deux sorties mais l’essentiel de la marchandise n’est pas magnétisé et que dans les allées beaucoup se baladent avec des sacs ou des chariots.
A la femme du métro Ledru-Rollin, je demande d’ajouter vingt voyages à ma carte Easy Navigo eu cours. Cette fois, me voilà paré pour ne pas avoir à subir dans mes déplacements futurs la hausse olympique du tarif.
Dans le métro vers Sainte-Opportune, ma voisine lit Marc-Aurèle, Pensées pour moi-même. Au Diable des Lombards, c’est le serveur peu aimable qui est à la manœuvre, millefeuille chèvre aubergine et langue de bœuf.
Après un passage au deuxième Book-Off, je me dirige en métro vers le troisième. Chez Edmond, où je bois le café, on a récupéré une partie de la terrasse. Dehors, le vendeur de fruits à la sauvette est toujours là.
A ce troisième Book-Off, à la caisse, on me dit qu’il n’y aura pas de fermeture en août. « A moins qu’on ne soit pas au courant ».
Il fait toujours lourd, mais l’orage n’aura pas éclaté. A Saint-Lazare, le train de seize heures quarante, pour une fois, doit partir de la zone verte contrôlée par les barrières à Pécresse. L’affichage est tardif. Cela sent la pagaille mais une pagaille encore maîtrisée.
Il part à l’heure. Mes deux voisines se connaissent. Elles se racontent leurs vies de grand-mères s’occupant des petits-enfants. « L’année dernière, on est parti en vacances, mais on n’a pas eu de chance, c’était toujours marée basse. »
*
Prélevés parmi ceux à un euro, dans les trois Book-Off, et payés, seulement trois livres : Marie de Régnier de Robert Fleury (Texto), 9.3 blondes light de Jean-Luc Despax (Le Temps des Cerises) et Mes Mille et Une Nuits (La maladie comme drame et comme comédie) de Ruwen Ogien (Albin Michel).
*
Lecture de train : Le Marcheur, poèmes d’Yves Martin.
Monsieur Balthus fait son petit tour.
Au village, on dit qu’il a les mains douces.
De cela, la jeune fille est sûre
Qui noie son pubis encore nu de fusain.
A l’arrivée, le ciel est couleur d’orage. Je suis tenté de donner une nouvelle chance au bus Vingt-Neuf mais cet été olympique crée trop d’incertitudes, aussi je décide de rejoindre Ledru-Rollin avec les métros Trois et Huit. Il y a tellement de monde sur le quai du Trois que ce n’est que dans la deuxième rame que je peux monter. Nous sommes serrés, archi serrés. Je dois changer à Opéra, et heureusement que je ne vais pas plus loin, car le conducteur y fait descendre tout le monde sans la moindre explication. Chacun obtempère en silence. Le quai est quasiment bloqué par la foule. Je me faufile jusqu’à la Huit dont la rame est peu chargée.
Après un café au comptoir du Camélia, sous un ciel de plus en plus orageux, je rejoins le Marché d’Aligre où il n’y a rien de bon pour moi parmi les livres proposés. Direction Re-Read dont j’attends trois minutes l’ouverture sur un banc face à Cyclable qui sort ses belles bicyclettes puis les attache ensemble avec un câble. « Emportez tout ce que vous voulez sans limites » est-il écrit sur la vitrine. Il ne faut pas exagérer quand même.
Je quitte Re-Read sans achat et arrive devant Book-Off cinq minutes avant l’ouverture. Une vieille banderole trop petite, qui a dû être retrouvée dans une cave, a été accrochée en travers de la rue : « L’association des commerçants du faubourg Saint-Antoine vous souhaite la bienvenue ». Passent deux femmes dont j’attrape le dialogue : « Quand on s’est connues, on avait toutes les deux un travail, tout allait bien » « Oui, tout allait, tout allait. »
A la caisse de Book-Off, j’apprends que ce sera fermé du cinq au dix-huit août, il n’y a que Châtelet qui restera ouvert tout l’été. « C’est la première fois que vous fermez. C’est le manque de personnel ? » demandé-je au jeune homme à qui je paie. « Le manque de personnel, et aussi le vol. » « Ah oui ! » Il est vrai qu’il y a des caméras de surveillance mais personne pour regarder les écrans de contrôle, qu’il y a des portiques aux deux sorties mais l’essentiel de la marchandise n’est pas magnétisé et que dans les allées beaucoup se baladent avec des sacs ou des chariots.
A la femme du métro Ledru-Rollin, je demande d’ajouter vingt voyages à ma carte Easy Navigo eu cours. Cette fois, me voilà paré pour ne pas avoir à subir dans mes déplacements futurs la hausse olympique du tarif.
Dans le métro vers Sainte-Opportune, ma voisine lit Marc-Aurèle, Pensées pour moi-même. Au Diable des Lombards, c’est le serveur peu aimable qui est à la manœuvre, millefeuille chèvre aubergine et langue de bœuf.
Après un passage au deuxième Book-Off, je me dirige en métro vers le troisième. Chez Edmond, où je bois le café, on a récupéré une partie de la terrasse. Dehors, le vendeur de fruits à la sauvette est toujours là.
A ce troisième Book-Off, à la caisse, on me dit qu’il n’y aura pas de fermeture en août. « A moins qu’on ne soit pas au courant ».
Il fait toujours lourd, mais l’orage n’aura pas éclaté. A Saint-Lazare, le train de seize heures quarante, pour une fois, doit partir de la zone verte contrôlée par les barrières à Pécresse. L’affichage est tardif. Cela sent la pagaille mais une pagaille encore maîtrisée.
Il part à l’heure. Mes deux voisines se connaissent. Elles se racontent leurs vies de grand-mères s’occupant des petits-enfants. « L’année dernière, on est parti en vacances, mais on n’a pas eu de chance, c’était toujours marée basse. »
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Prélevés parmi ceux à un euro, dans les trois Book-Off, et payés, seulement trois livres : Marie de Régnier de Robert Fleury (Texto), 9.3 blondes light de Jean-Luc Despax (Le Temps des Cerises) et Mes Mille et Une Nuits (La maladie comme drame et comme comédie) de Ruwen Ogien (Albin Michel).
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Lecture de train : Le Marcheur, poèmes d’Yves Martin.
Monsieur Balthus fait son petit tour.
Au village, on dit qu’il a les mains douces.
De cela, la jeune fille est sûre
Qui noie son pubis encore nu de fusain.
9 juillet 2024
Il fait mauvais à Rouen et ailleurs depuis le début de juillet, encore plus depuis le début des vacances scolaires. Bizarrement, ça ne semble pas troubler grand monde ici. Jamais je n’entends les plaintes que j’entendais à Lorient, notamment venues des patrons de bar. Pour ma part, je préfère ce temps frais, même s’il est pluvieux, à une canicule.
Après des cafés lecture abrités par l’auvent du Son du Cor, en deux après-midi, j’organise ce qui sera ma dernière double escapade de l’année, une ultime prise de bon temps avant l’épreuve ophtalmologique. Le compliqué est de combiner les réservations des voyages en train avec celles des locations Air Bibi.
Il vaut mieux commencer par le logement. Il est des endroits que je viserais bien mais où les prix ont explosé, donc je change de plan, et puis j’attends que le logeur ou la logeuse accepte ma venue, ce qui peut prendre quelques heures. Il me faut payer locations et billets de train avec la nouvelle procédure imposée par le Crédit à Bricoles, une double certification, d’abord par le SécuriCode qui m’est propre puis par un code qui m’est envoyé via mon téléphone fixe (car jamais je ne donnerai mon numéro de mobile à ma banque). Cela pour des raisons de sécurité des transactions, laquelle sécurité était pourtant qualifiée d’optimale quand on ne m’envoyait qu’un seul code par mail. Comme je ne veux pas non plus utiliser mon téléphone portatif pour y stocker mes billets de train et que l’un de mes voyages ne se fera pas avec un Tégévé dont les billets sont imprimables à un automate, je dois vers neuf heures monter à la Gare et m’adresser à un guichet où ça ne me prend pas plus de temps que pour voter (à d’autres moments, la file d’attente est impressionnante).
*
S’il faut une preuve supplémentaire que la grosse majorité des Gilets Jaunes étaient d’extrême-droite, on la trouve dans la défaite de Sébastien Jumel, Communiste, battu par un R-Haine à Dieppe, circonscription où ils étaient particulièrement nombreux et actifs.
*
Ces élu(e)s du Nouveau Front Populaire qui font comme si celui-ci avait gagné les Législatives et pouvait mettre en œuvre tout son programme avec elles ou eux comme Premier Ministre « J’en suis capable » « Je sais que mon nom circule ».. Que de Perrette, que de vendeurs de peau d’ours.
*
Dialogue de rue entre un homme et un autre :
-Je t’ai vu passer avec ta voiture hier. T’as récupéré ton permis toi ?
-Hier j’ai craqué.
Après des cafés lecture abrités par l’auvent du Son du Cor, en deux après-midi, j’organise ce qui sera ma dernière double escapade de l’année, une ultime prise de bon temps avant l’épreuve ophtalmologique. Le compliqué est de combiner les réservations des voyages en train avec celles des locations Air Bibi.
Il vaut mieux commencer par le logement. Il est des endroits que je viserais bien mais où les prix ont explosé, donc je change de plan, et puis j’attends que le logeur ou la logeuse accepte ma venue, ce qui peut prendre quelques heures. Il me faut payer locations et billets de train avec la nouvelle procédure imposée par le Crédit à Bricoles, une double certification, d’abord par le SécuriCode qui m’est propre puis par un code qui m’est envoyé via mon téléphone fixe (car jamais je ne donnerai mon numéro de mobile à ma banque). Cela pour des raisons de sécurité des transactions, laquelle sécurité était pourtant qualifiée d’optimale quand on ne m’envoyait qu’un seul code par mail. Comme je ne veux pas non plus utiliser mon téléphone portatif pour y stocker mes billets de train et que l’un de mes voyages ne se fera pas avec un Tégévé dont les billets sont imprimables à un automate, je dois vers neuf heures monter à la Gare et m’adresser à un guichet où ça ne me prend pas plus de temps que pour voter (à d’autres moments, la file d’attente est impressionnante).
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S’il faut une preuve supplémentaire que la grosse majorité des Gilets Jaunes étaient d’extrême-droite, on la trouve dans la défaite de Sébastien Jumel, Communiste, battu par un R-Haine à Dieppe, circonscription où ils étaient particulièrement nombreux et actifs.
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Ces élu(e)s du Nouveau Front Populaire qui font comme si celui-ci avait gagné les Législatives et pouvait mettre en œuvre tout son programme avec elles ou eux comme Premier Ministre « J’en suis capable » « Je sais que mon nom circule ».. Que de Perrette, que de vendeurs de peau d’ours.
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Dialogue de rue entre un homme et un autre :
-Je t’ai vu passer avec ta voiture hier. T’as récupéré ton permis toi ?
-Hier j’ai craqué.
8 juillet 2024
A la même heure que dimanche dernier, j’entre dans la cour du Lycée Camille Saint-Saëns, la traverse en diagonale vers la gauche et entre dans la salle où sont les bureaux de vote Quarante et Quarante et Un.
Je dis bonjour à l’homme souriant, donne mes cartes d’électeur et d’identité à la femme de la table où sont disposés les trois bulletins, n’en prend aucun, ayant celui qu’il faut dans ma poche. Je le glisse dans l’enveloppe après être entré dans l’isoloir.
Je me présente aux trois femmes qui tiennent le bureau Quarante et Un et encore une fois : « A voté ».
Dans l’urne, le bulletin rouge de Florence Hérouin-Léautey, Socialiste. Restés chez moi le bulletin bleu de Damien Adam, Macroniste, Député sortant, bientôt sorti, et le bulletin noir qui pue.
*
Sans surprise, Florence Hérouin-Léautey, qui la semaine dernière était arrivée en tête avec quarante-quatre pour cent des voix, est élue Députée de la première circonscription de Rouen en récoltant cinquante et un pour cent des voix.
Philippe Brun, Socialiste, est réélu dans ma ville natale, Louviers, ouf.
*
Inattendu, le résultat national. Et maintenant ? Ni le Nouveau Front Populaire, ni les Macronistes, n’ayant la majorité, cela promet. Et pour cette Gauche, quel avenir tant que le boulet Mélenchon obstrue le paysage ? Il sera plus difficile à déboulonner que l’a été Jeremy Corbyn au Royaume-Uni.
*
Cette fois, c’est l’agence de la Matmut de la rue de la Jeanne qui prise d’angoisse s’était barricadée derrière du contreplaqué.
Je dis bonjour à l’homme souriant, donne mes cartes d’électeur et d’identité à la femme de la table où sont disposés les trois bulletins, n’en prend aucun, ayant celui qu’il faut dans ma poche. Je le glisse dans l’enveloppe après être entré dans l’isoloir.
Je me présente aux trois femmes qui tiennent le bureau Quarante et Un et encore une fois : « A voté ».
Dans l’urne, le bulletin rouge de Florence Hérouin-Léautey, Socialiste. Restés chez moi le bulletin bleu de Damien Adam, Macroniste, Député sortant, bientôt sorti, et le bulletin noir qui pue.
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Sans surprise, Florence Hérouin-Léautey, qui la semaine dernière était arrivée en tête avec quarante-quatre pour cent des voix, est élue Députée de la première circonscription de Rouen en récoltant cinquante et un pour cent des voix.
Philippe Brun, Socialiste, est réélu dans ma ville natale, Louviers, ouf.
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Inattendu, le résultat national. Et maintenant ? Ni le Nouveau Front Populaire, ni les Macronistes, n’ayant la majorité, cela promet. Et pour cette Gauche, quel avenir tant que le boulet Mélenchon obstrue le paysage ? Il sera plus difficile à déboulonner que l’a été Jeremy Corbyn au Royaume-Uni.
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Cette fois, c’est l’agence de la Matmut de la rue de la Jeanne qui prise d’angoisse s’était barricadée derrière du contreplaqué.
7 juillet 2024
Il est un peu plus de neuf heures ce vendredi matin, quand, après une averse, pensant que c’est terminé cette bouffonnerie du relais de la flamme, je sors dans l’intention d’aller à la Poste. Pas du tout, la torche ambulante n’est pas encore passée rue de la Jeanne. Cette rue est donc bloquée par le public, même si ce n’est pas par beaucoup, rien à voir avec le succès de la Parade de Noël.
Je rebrousse et assiste à un spectacle désopilant : les présents rue du Gros quittant précipitamment les lieux après le passage du Saint-Sacrement pour aller le revoir rue du Canuet ou à son arrivée devant la Mairie. La plupart portent un drapeau de la Seine-Maritime. Certains courent, qui n’ont pas dû faire de sport depuis longtemps. Une majorité de mâles et des familles. Le père qui galope devant, la mère qui suit avec la progéniture.
Pour ajouter au comique, le carillonneur de la Cathédrale en service commandé joue La Marseillaise.
*
Franchement pas drôle, en revanche, ce que raconte peu après, sur le réseau social Effe Bé, Béatrice Rabelle, journaliste à France Trois Normandie, dans un texte qui commence ainsi :
« Scène hallucinante en centre ville de Rouen. Un artiste noir vend des photos qu’il a dispersées sur le sol. Non loin de lui, une quadragénaire gare son vélo en râlant. Il la regarde comme il regarderait n’importe qui, comme on observe les passants dans la rue. Sans animosité aucune.
D’un coup la femme crache : -Qu’est ce que t’as à me regarder comme ça toi? Espèce de singe. Sale singe!
Je m’arrête. Coup au cœur, sentiment qu’on vient de me mettre un couteau dans le ventre. Je regarde le monsieur qui ne réplique rien. Il a juste l’air triste. Il reste calme.
Je m’avance vers la femme, et lui lance :
-Ça ne va pas dire des choses comme ça madame ?
-De quoi tu te mêles toi ? »
Dans l’après-midi, rentrant à la maison après mon café lecture au Sacre, je découvre ce jeune homme rue Saint-Lo. Je m’arrête et regarde ses images. Ce sont des photos qui le montrent dans la centaine de pays qu’il a visités, me dit-il. « C’est bien vous qui avez été insulté par une femme en vélo ? » Il me demande comment je sais ça. Je lui dis que celle qui a pris sa défense le raconte sur Facebook. « Il y a une vidéo ? » me demande-t-il inquiet. « Non, c’est un texte. » Je lui indique comment le trouver puis le laisse à sa lecture en lui souhaitant plein de bonnes choses.
*
Rue du Gros, samedi matin, dialogue entre le vendeur de colifichets à la sauvette et une patronne de bar venue acheter des viennoiseries à la croissanterie.
Lui : « C’était pas une lumière, cette flamme. »
Elle : « Oh non ! C’était nul ! C’était nul ! »
Je rebrousse et assiste à un spectacle désopilant : les présents rue du Gros quittant précipitamment les lieux après le passage du Saint-Sacrement pour aller le revoir rue du Canuet ou à son arrivée devant la Mairie. La plupart portent un drapeau de la Seine-Maritime. Certains courent, qui n’ont pas dû faire de sport depuis longtemps. Une majorité de mâles et des familles. Le père qui galope devant, la mère qui suit avec la progéniture.
Pour ajouter au comique, le carillonneur de la Cathédrale en service commandé joue La Marseillaise.
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Franchement pas drôle, en revanche, ce que raconte peu après, sur le réseau social Effe Bé, Béatrice Rabelle, journaliste à France Trois Normandie, dans un texte qui commence ainsi :
« Scène hallucinante en centre ville de Rouen. Un artiste noir vend des photos qu’il a dispersées sur le sol. Non loin de lui, une quadragénaire gare son vélo en râlant. Il la regarde comme il regarderait n’importe qui, comme on observe les passants dans la rue. Sans animosité aucune.
D’un coup la femme crache : -Qu’est ce que t’as à me regarder comme ça toi? Espèce de singe. Sale singe!
Je m’arrête. Coup au cœur, sentiment qu’on vient de me mettre un couteau dans le ventre. Je regarde le monsieur qui ne réplique rien. Il a juste l’air triste. Il reste calme.
Je m’avance vers la femme, et lui lance :
-Ça ne va pas dire des choses comme ça madame ?
-De quoi tu te mêles toi ? »
Dans l’après-midi, rentrant à la maison après mon café lecture au Sacre, je découvre ce jeune homme rue Saint-Lo. Je m’arrête et regarde ses images. Ce sont des photos qui le montrent dans la centaine de pays qu’il a visités, me dit-il. « C’est bien vous qui avez été insulté par une femme en vélo ? » Il me demande comment je sais ça. Je lui dis que celle qui a pris sa défense le raconte sur Facebook. « Il y a une vidéo ? » me demande-t-il inquiet. « Non, c’est un texte. » Je lui indique comment le trouver puis le laisse à sa lecture en lui souhaitant plein de bonnes choses.
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Rue du Gros, samedi matin, dialogue entre le vendeur de colifichets à la sauvette et une patronne de bar venue acheter des viennoiseries à la croissanterie.
Lui : « C’était pas une lumière, cette flamme. »
Elle : « Oh non ! C’était nul ! C’était nul ! »
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