Ce mercredi le train de sept heures vingt-deux trace son chemin dans la brume sous un ciel qui va devenir bleu. J’y commence une lecture appropriée, celle de Railway Bazaar de Paul Theroux, son premier récit de voyage, datant de mil neuf cent soixante-quinze, qui me conduira en train de Londres au Japon avec retour par Moscou. Un récit que l’écrivain mène avec une ironie réjouissante.
Arrivé dans la capitale, je me dirige en bussonaute averti vers le lieu de départ des bus Vingt-Neuf, terminus Porte de Montenpoivre. Départ dans deux minutes, annonce celui qui stationne. Une jeune femme y monte. « Cette robe, c’était cinq mille sept cent euros. Je l’ai négociée à quatre mille cinq cents. Je suis trop fière de moi », dit-elle à son téléphone, au chauffeur et à l’ensemble des passagers.
Le boulevard Beaumarchais est congestionné. Il me faut plus de cinq minutes pour faire les cent derniers mètres. Le génie brille dans le ciel bleu. C’est la première journée printanière de l’année deux mille vingt-cinq
Au Marché d’Aligre, les livres sont là par milliers, dont je ne tire rien. « J’ai fait ma thèse sur la transe. Comme Bataille. Georges Bataille », dit un fouilleur à un autre. En transe, l’une l’est, une vendeuse qui vitupère contre d’autres dans une langue des Balkans.
C’est plus calme au Camélia où opère un jeune serveur jamais vu, peut-être un autre fils de la maison. Je lis dans Le Parisien les horreurs consignées dans les carnets de l’ex-chirurgien Le Scouarnec et les désagréments des possesseurs du passe Navigo Easy parfois débité deux fois pour un même trajet avec les nouvelles règles. Puis je retrouve Paul Theroux : La dame arménienne nous offrit un morceau de fromage et se joignit à nous pour prendre un verre jusqu’à l’arrivée de son fils en pyjama ; en voyant sa mère rire, l’enfant éclata en sanglots.
Au Book-Off de Ledru-Rollin, je cède cinq livres pour cinq euros et en achète quatre pour quatre euros : Dominique Aury d’Angie David (Editions Léo Scheer), Les Petites Annonces de l’Os à Moelle de Pierre Dac (Le Cherche Midi), Chemins et rencontres d’Hugo von Hofmannsthal (Rivages poche) et Petit Manuel de survie de Francis Galton (Rivages poche). Par les temps qui courent (comme on dit), ce dernier peut s’avérer utile.
A la station de métro voisine, l’aimable employée charge l’un de mes passes Navigo Easy de dix voyages en bus pour vingt euros. L’autre me sert pour le métro, dont je descends à Châtelet Sainte Opportune.
Tartare de thon, mangue, avocat et son flan de légumes, puis mousse au chocolat, c’est mon choix chez Au Diable des Lombards où l’on se demande dans le personnel où sont les gens alors qu’il fait si beau.
Au sous-sol du Book-Off de Saint-Martin, je croise le garçon qui suit la fille qui veut acheter un livre. « Tu cherches quoi ? » « Annie Ernaux » « C’est pas une féministe ? » Elle grommelle que oui, enfin, si on veut. Dans mon panier à l’issue, j’ai trois livres à un euro, Dis-moi où vivre d’Hilda Doolittle (Editions des Femmes), Je ne me souviens plus de Philippe De Jonckheere (publie.net) et, dans la jolie collection Signatures de chez Points, Trois hommes dans un bateau de Jerome K. Jerome. Je me souviens du plaisir ressenti en lisant ce dernier reçu à l’école en livre de prix dans l'édition illustrée Rouge et Or.
Il est quatorze heures. Par ce beau temps, je refuse de plonger sous terre pour rejoindre le troisième Book-Off. Après un court passage parmi les livres du dehors de Boulinier, je prends place en terrasse à La Terrasse, une annexe d’Au Diable des Lombards, laquelle bénéficie du soleil. Un café verre d’eau à deux euros trente, et en chemin de fer avec Paul Theroux J’écrivis quelques lignes et m’aperçus non sans inquiétude que mon écriture avait l’irrégularité fébrile de celle de l’explorateur perdu, dont le journal manuscrit a été déchiffré et publié après sa mort par sa veuve. Las, à trois heures moins le quart, le rond jaune disparaît derrière le bâtiment d’en face.
Tout va bien dans le train du retour. Jusqu’à ce que la cheffe de bord nous informe d’un arrêt en Gare de Vernon, le train précédent ayant été stoppé à Gaillon pour un colis suspect à bord. Nouvelle annonce un peu plus tard, il ne s’agit pas de colis suspect mais d’une odeur suspecte, ce qui ne change rien pour nous. On finit par repartir. « Nous circulons avec un retard de trente minutes environ. Nous vous remercions pour votre patience et votre compassion. » Je suppose qu’elle voulait dire compréhension.
A Rouen le beau temps crée un pic de pollution ce qui entraîne la gratuité des transports en commun. J’en profite pour descendre jusqu’à chez moi avec un bus Effe Sept presque vide.
Arrivé dans la capitale, je me dirige en bussonaute averti vers le lieu de départ des bus Vingt-Neuf, terminus Porte de Montenpoivre. Départ dans deux minutes, annonce celui qui stationne. Une jeune femme y monte. « Cette robe, c’était cinq mille sept cent euros. Je l’ai négociée à quatre mille cinq cents. Je suis trop fière de moi », dit-elle à son téléphone, au chauffeur et à l’ensemble des passagers.
Le boulevard Beaumarchais est congestionné. Il me faut plus de cinq minutes pour faire les cent derniers mètres. Le génie brille dans le ciel bleu. C’est la première journée printanière de l’année deux mille vingt-cinq
Au Marché d’Aligre, les livres sont là par milliers, dont je ne tire rien. « J’ai fait ma thèse sur la transe. Comme Bataille. Georges Bataille », dit un fouilleur à un autre. En transe, l’une l’est, une vendeuse qui vitupère contre d’autres dans une langue des Balkans.
C’est plus calme au Camélia où opère un jeune serveur jamais vu, peut-être un autre fils de la maison. Je lis dans Le Parisien les horreurs consignées dans les carnets de l’ex-chirurgien Le Scouarnec et les désagréments des possesseurs du passe Navigo Easy parfois débité deux fois pour un même trajet avec les nouvelles règles. Puis je retrouve Paul Theroux : La dame arménienne nous offrit un morceau de fromage et se joignit à nous pour prendre un verre jusqu’à l’arrivée de son fils en pyjama ; en voyant sa mère rire, l’enfant éclata en sanglots.
Au Book-Off de Ledru-Rollin, je cède cinq livres pour cinq euros et en achète quatre pour quatre euros : Dominique Aury d’Angie David (Editions Léo Scheer), Les Petites Annonces de l’Os à Moelle de Pierre Dac (Le Cherche Midi), Chemins et rencontres d’Hugo von Hofmannsthal (Rivages poche) et Petit Manuel de survie de Francis Galton (Rivages poche). Par les temps qui courent (comme on dit), ce dernier peut s’avérer utile.
A la station de métro voisine, l’aimable employée charge l’un de mes passes Navigo Easy de dix voyages en bus pour vingt euros. L’autre me sert pour le métro, dont je descends à Châtelet Sainte Opportune.
Tartare de thon, mangue, avocat et son flan de légumes, puis mousse au chocolat, c’est mon choix chez Au Diable des Lombards où l’on se demande dans le personnel où sont les gens alors qu’il fait si beau.
Au sous-sol du Book-Off de Saint-Martin, je croise le garçon qui suit la fille qui veut acheter un livre. « Tu cherches quoi ? » « Annie Ernaux » « C’est pas une féministe ? » Elle grommelle que oui, enfin, si on veut. Dans mon panier à l’issue, j’ai trois livres à un euro, Dis-moi où vivre d’Hilda Doolittle (Editions des Femmes), Je ne me souviens plus de Philippe De Jonckheere (publie.net) et, dans la jolie collection Signatures de chez Points, Trois hommes dans un bateau de Jerome K. Jerome. Je me souviens du plaisir ressenti en lisant ce dernier reçu à l’école en livre de prix dans l'édition illustrée Rouge et Or.
Il est quatorze heures. Par ce beau temps, je refuse de plonger sous terre pour rejoindre le troisième Book-Off. Après un court passage parmi les livres du dehors de Boulinier, je prends place en terrasse à La Terrasse, une annexe d’Au Diable des Lombards, laquelle bénéficie du soleil. Un café verre d’eau à deux euros trente, et en chemin de fer avec Paul Theroux J’écrivis quelques lignes et m’aperçus non sans inquiétude que mon écriture avait l’irrégularité fébrile de celle de l’explorateur perdu, dont le journal manuscrit a été déchiffré et publié après sa mort par sa veuve. Las, à trois heures moins le quart, le rond jaune disparaît derrière le bâtiment d’en face.
Tout va bien dans le train du retour. Jusqu’à ce que la cheffe de bord nous informe d’un arrêt en Gare de Vernon, le train précédent ayant été stoppé à Gaillon pour un colis suspect à bord. Nouvelle annonce un peu plus tard, il ne s’agit pas de colis suspect mais d’une odeur suspecte, ce qui ne change rien pour nous. On finit par repartir. « Nous circulons avec un retard de trente minutes environ. Nous vous remercions pour votre patience et votre compassion. » Je suppose qu’elle voulait dire compréhension.
A Rouen le beau temps crée un pic de pollution ce qui entraîne la gratuité des transports en commun. J’en profite pour descendre jusqu’à chez moi avec un bus Effe Sept presque vide.