Pour la première fois en cette année deux mille vingt-cinq le jour est levé quand je quitte mon logis pour rejoindre la Gare de Rouen ce mercredi. Chose rare, j’ai place à l’étage, juste en haut de l’escalier, au siège Cent Deux qui bénéficie d’un petit porte-bagages où je peux poser mon sac, lequel ne contient que mes lunettes, le carnet où sont inscrits les livres que je possède et ma lecture du jour : L’Art de l’oisiveté d’Hermann Hesse. Mon jeune voisin à casquette et lunettes noires petit-déjeune d’un menu d’écureuil : pain sec, fromage dur et graines.
L’Art de l’oisiveté est un recueil d’articles dont le premier a pour titre Propos sur les joies modestes de l’existence : Des pans entiers de la population vivent aujourd’hui dans un état d’apathie permanente, n’éprouvons plus ni joie de vivre, ni amour. Ce nouveau mode d’existence, étranger à toute sensibilité artistique, oppresse et mortifie les esprits raffinés qui préfèrent désormais se retirer de la vie publique. (…) Notre forme d’existence actuelle résulte principalement de la valorisation excessive de chaque minute écoulée et de la domination de la vitesse, choses qui, sans aucun doute, détruisent de manière radicale toute joie de vivre. (…) Nous obéissons à la devise qui commande de « faire le maximum en un minimum de temps », ainsi la gaieté diminue-t-elle malgré la multiplication des divertissements. Cela a été écrit en mil huit cent quatre-vingt-dix-neuf.
Bus Vingt-Neuf, direction Porte de Montempoivre, départ dans dix minutes, une femme demande le Quarante-Neuf au chauffeur qui ne sait pas. « A qui peut-on se renseigner ? » s’énerve-t-elle. A personne.
Au Marché d’Aligre un troisième vendeur de livres propose du tout venant à un euro. Rien de bienvenu pour moi. Par la rue où sont installés des marchands de fruits et légumes, je rejoins la rue du Faubourg-Saint-Antoine et marche à droite jusqu’à chez Mona Lisait où je n’ai pas mis le pied depuis longtemps.
Il est dix heures. C’est l’ouverture. Je laisse mon sac en bas et monte à l’étage où dans une belle salle à l’épais plancher peint en gris s’épanouit un important rayon Littérature. J’y découvre une perle rare, le lourd est épais Correspondances croisées (1998-2003) publié « aux dépens d’un amateur ». Cette curiosité est vendue cinq euros. Je repars avec en direction du Camélia pour un rapide café comptoir.
*
L’amateur aux dépens duquel a été publié en deux mille dix Correspondances croisées (1998-2003) est Pierre Belfond, des lettres envoyées par lui à de nombreux contemporains ou reçues par lui des mêmes. J’ai l’exemplaire numéro quatre-vingt-quinze sur les cent cinquante numérotés en chiffres arabes, un tirage rigoureusement hors commerce réservé à l’ensemble des correspondants et à leurs proches. « Tout compte-rendu, sous quelque forme que ce soit, serait contraire aux souhaits des différents auteurs. »
L’Art de l’oisiveté est un recueil d’articles dont le premier a pour titre Propos sur les joies modestes de l’existence : Des pans entiers de la population vivent aujourd’hui dans un état d’apathie permanente, n’éprouvons plus ni joie de vivre, ni amour. Ce nouveau mode d’existence, étranger à toute sensibilité artistique, oppresse et mortifie les esprits raffinés qui préfèrent désormais se retirer de la vie publique. (…) Notre forme d’existence actuelle résulte principalement de la valorisation excessive de chaque minute écoulée et de la domination de la vitesse, choses qui, sans aucun doute, détruisent de manière radicale toute joie de vivre. (…) Nous obéissons à la devise qui commande de « faire le maximum en un minimum de temps », ainsi la gaieté diminue-t-elle malgré la multiplication des divertissements. Cela a été écrit en mil huit cent quatre-vingt-dix-neuf.
Bus Vingt-Neuf, direction Porte de Montempoivre, départ dans dix minutes, une femme demande le Quarante-Neuf au chauffeur qui ne sait pas. « A qui peut-on se renseigner ? » s’énerve-t-elle. A personne.
Au Marché d’Aligre un troisième vendeur de livres propose du tout venant à un euro. Rien de bienvenu pour moi. Par la rue où sont installés des marchands de fruits et légumes, je rejoins la rue du Faubourg-Saint-Antoine et marche à droite jusqu’à chez Mona Lisait où je n’ai pas mis le pied depuis longtemps.
Il est dix heures. C’est l’ouverture. Je laisse mon sac en bas et monte à l’étage où dans une belle salle à l’épais plancher peint en gris s’épanouit un important rayon Littérature. J’y découvre une perle rare, le lourd est épais Correspondances croisées (1998-2003) publié « aux dépens d’un amateur ». Cette curiosité est vendue cinq euros. Je repars avec en direction du Camélia pour un rapide café comptoir.
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L’amateur aux dépens duquel a été publié en deux mille dix Correspondances croisées (1998-2003) est Pierre Belfond, des lettres envoyées par lui à de nombreux contemporains ou reçues par lui des mêmes. J’ai l’exemplaire numéro quatre-vingt-quinze sur les cent cinquante numérotés en chiffres arabes, un tirage rigoureusement hors commerce réservé à l’ensemble des correspondants et à leurs proches. « Tout compte-rendu, sous quelque forme que ce soit, serait contraire aux souhaits des différents auteurs. »