Dernières notes
Loïc Boyer
Je suis l’auteur de textes courts qui furent publiés depuis mil neuf cent quatre-vingt-quinze dans des revues littéraires en France (Supérieur Inconnu, Supplément d’Ame, Nouvelle Donne, Le Bord de l’Eau, Pris de Peur, l’Art du Bref, Sol’Air, Gros Textes, Salmigondis, Verso, Décharge, Bulle, Filigranes, Diérèse, Martobre, Comme ça et Autrement, (Cahier d’) Ecritures, La Nef des Fous), en Belgique (Traversées, Ecrits Vains, L’Arbre à Plumes, Inédit Nouveau, Bleu d’Encre), au Canada (Les Saisons Littéraires) et en Italie (Les Cahiers du Ru).
Les courageuses Editions du Chardon ont publié en mil neuf cent quatre-vingt-dix-neuf Erotica, un recueil de vingt-huit de ces textes, illustré par Isabelle Pio et Antoine Lopez et préfacé par Sarane Alexandrian, toujours disponible auprès de moi.
Je suis également l’auteur d’une pièce de théâtre et de plusieurs romans ou récits à ce jour inédits.
Depuis le onze novembre deux mille six, je publie mon Journal via Internet, un temps sous-titré Persiflages, moquages et autres énervages mâtinés de complimentages et de contentages. Sa première partie est lisible chez Eklablog, la deuxième ici.
Je vis au centre de Rouen dans un ancien monastère où autrefois les Sœurs de la Miséricorde se vouaient à l’éducation des jeunes filles.
Les courageuses Editions du Chardon ont publié en mil neuf cent quatre-vingt-dix-neuf Erotica, un recueil de vingt-huit de ces textes, illustré par Isabelle Pio et Antoine Lopez et préfacé par Sarane Alexandrian, toujours disponible auprès de moi.
Je suis également l’auteur d’une pièce de théâtre et de plusieurs romans ou récits à ce jour inédits.
Depuis le onze novembre deux mille six, je publie mon Journal via Internet, un temps sous-titré Persiflages, moquages et autres énervages mâtinés de complimentages et de contentages. Sa première partie est lisible chez Eklablog, la deuxième ici.
Je vis au centre de Rouen dans un ancien monastère où autrefois les Sœurs de la Miséricorde se vouaient à l’éducation des jeunes filles.
30 juillet 2018
L’épaisse chaleur, pire que celle de Paris la veille, me dissuade de bouger jusqu’au Trois Pièces devant lequel, pour l’ultime session des Terrasses du Jeudi, doit se produire SeRvo « parfait mélange de la froideur new-wave de Joy Division et des murs du son de l’alchimie shoegaze ». Je reste à l’ombre dans le jardin. J’y lis la Correspondance de Maria Casarès et Albert Camus. Me parviennent des volutes sonores de MBB Crew, le groupe de blouse rock qui joue près du Bar des Fleurs. La voix du chanteur a quelque chose de Joe Cocker, je ne peux en dire plus.
*
L’après-midi, au Son du Cor, je dois, en plus de mon café habituel, commander un diabolo menthe, question de survie. Près de moi une fille dont je connais déjà beaucoup de choses confie un secret à l’homme avec qui elle boit un verre : elle est enceinte, l’accouchement aura lieu début mars. « Surtout, tu ne le dis à personne », insiste-t-elle. Confier un secret dans un lieu public en ne prenant pas en compte le voisinage est une pratique assez courante.
*
Le lendemain, au même endroit et par la même chaleur, une autre fille dont je connais déjà beaucoup de choses parle de son histoire d’amour vaseuse à l’une de ses amies. Le garçon ne la comprend pas et elle ne sait pas ce qu’il veut. « Comment lui dire, je n’arrive pas à lui expliquer », se plaint-elle. « Eh bien, tu lui écris tout ce que tu viens de me raconter », lui répond sa confidente. Elles s’y mettent à deux, l’intéressée tapant le texte sur son mobile. En toute discrétion.
*
L’après-midi, au Son du Cor, je dois, en plus de mon café habituel, commander un diabolo menthe, question de survie. Près de moi une fille dont je connais déjà beaucoup de choses confie un secret à l’homme avec qui elle boit un verre : elle est enceinte, l’accouchement aura lieu début mars. « Surtout, tu ne le dis à personne », insiste-t-elle. Confier un secret dans un lieu public en ne prenant pas en compte le voisinage est une pratique assez courante.
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Le lendemain, au même endroit et par la même chaleur, une autre fille dont je connais déjà beaucoup de choses parle de son histoire d’amour vaseuse à l’une de ses amies. Le garçon ne la comprend pas et elle ne sait pas ce qu’il veut. « Comment lui dire, je n’arrive pas à lui expliquer », se plaint-elle. « Eh bien, tu lui écris tout ce que tu viens de me raconter », lui répond sa confidente. Elles s’y mettent à deux, l’intéressée tapant le texte sur son mobile. En toute discrétion.
27 juillet 2018
Canicule et pic d’ozone, ce mercredi parisien sera sous le signe de la chaleur excessive et de la pollution. Cependant, dans la bétaillère de sept heures vingt-quatre, la température est tout à fait supportable. Il y règne un agréable silence. Je lis Eurêka de Jacques Drillon (Le Promeneur) tandis que mon voisin immédiat lit Bien sûr que tu te souviendras de moi d’António Lobo Antunes (Point Seuil). La voisine de devant lit La faille d’Isabelle Sorrente (Folio Gallimard). Lui et elle s’endorment sur leur livre. Un qui a l’air passionné par sa lecture, c’est le quadragénaire qui a dans les mains un livre de la Bibliothèque Verte : Intrigues dans la brousse.
La chaleur est dans le bus Vingt qui mène à la Bastille. Au Café du Faubourg, je lis dans Le Parisien que la canicule est partout, de la Grèce à la Suède, et que ça brûle dans ces deux pays avec des conséquences mortelles pour le premier.
Book-Off est climatisé. Parmi les livres à un euro je trouve Lettres à une jeune fille de Joë Bousquet (Grasset), L’Indifférent de Marcel Proust, (Gallimard), Moi, Eugénie Grandet de Louise Bourgeois (Le Promeneur) et Amours secrètes d’un gentleman d’Edward Sellon (La Bourdonnaye). Au marché d’Aligre deux zones sont bien distinctes. A l’ombre cela va encore. Au soleil c’est insupportable. Le seul vendeur de livres est du mauvais côté.
Je déjeune dans un restaurant officiellement japonais dont je ne sais même pas le nom en ne buvant que de l’eau puis trouve une place à l’ombre dans le port de l’Arsenal. J’y poursuis la lecture d’Eurêka dans lequel Jacques Drillon analyse le verbe trouver depuis ses différentes racines jusqu’au moindre de ses dérivés. J’y trouve une citation de Raymond Queneau que je ne laisse pas passer : Il y a deux sortes d’arbres : le hêtre et le non-hêtre.
Le bus Vingt qui me rapproche du second Book-Off est en surchauffe. J’en sors dégoulinant et vais me rafraîchir au Bistrot d’Edmond où il n’y a guère de clientèle. Après avoir ajouté à mon butin du jour trois livres à un euro, dont Précepteur des Romanov (Le destin russe de Pierre Gilliard) de Daniel Girardin (Actes Sud), je retrouve Saint-Lazare où le train de dix-sept heures quarante-huit est heureusement un Corail mais sa fraîcheur initiale est vite mise à mal par le nombre de voyageuses et voyageurs.
J’arrive à Rouen avec l’impression d’avoir échappé au pire.
*
« Qu’ils viennent me chercher ! » fanfaronne Manu. Il n’en faut pas plus que soient mises en place des opérations « Allons chercher Macron ». Mieux que la chasse aux Pokémon.
*
Est-ce que son lourdaud de garde du corps préféré lui a rendu les clés de la maison du Touquet ? Il les aurait encore si Le Monde n’avait pas publié les noms du justicier de la Contrescarpe et de son comparse. Ce qui est intolérable ne le serait pas si ce n’était connu de tous.
*
-Moi je m’en fous, mais je trouve ça pathétique. (Une jeune femme à l’Arsenal, à propos de tout autre chose, les collègues)
La chaleur est dans le bus Vingt qui mène à la Bastille. Au Café du Faubourg, je lis dans Le Parisien que la canicule est partout, de la Grèce à la Suède, et que ça brûle dans ces deux pays avec des conséquences mortelles pour le premier.
Book-Off est climatisé. Parmi les livres à un euro je trouve Lettres à une jeune fille de Joë Bousquet (Grasset), L’Indifférent de Marcel Proust, (Gallimard), Moi, Eugénie Grandet de Louise Bourgeois (Le Promeneur) et Amours secrètes d’un gentleman d’Edward Sellon (La Bourdonnaye). Au marché d’Aligre deux zones sont bien distinctes. A l’ombre cela va encore. Au soleil c’est insupportable. Le seul vendeur de livres est du mauvais côté.
Je déjeune dans un restaurant officiellement japonais dont je ne sais même pas le nom en ne buvant que de l’eau puis trouve une place à l’ombre dans le port de l’Arsenal. J’y poursuis la lecture d’Eurêka dans lequel Jacques Drillon analyse le verbe trouver depuis ses différentes racines jusqu’au moindre de ses dérivés. J’y trouve une citation de Raymond Queneau que je ne laisse pas passer : Il y a deux sortes d’arbres : le hêtre et le non-hêtre.
Le bus Vingt qui me rapproche du second Book-Off est en surchauffe. J’en sors dégoulinant et vais me rafraîchir au Bistrot d’Edmond où il n’y a guère de clientèle. Après avoir ajouté à mon butin du jour trois livres à un euro, dont Précepteur des Romanov (Le destin russe de Pierre Gilliard) de Daniel Girardin (Actes Sud), je retrouve Saint-Lazare où le train de dix-sept heures quarante-huit est heureusement un Corail mais sa fraîcheur initiale est vite mise à mal par le nombre de voyageuses et voyageurs.
J’arrive à Rouen avec l’impression d’avoir échappé au pire.
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« Qu’ils viennent me chercher ! » fanfaronne Manu. Il n’en faut pas plus que soient mises en place des opérations « Allons chercher Macron ». Mieux que la chasse aux Pokémon.
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Est-ce que son lourdaud de garde du corps préféré lui a rendu les clés de la maison du Touquet ? Il les aurait encore si Le Monde n’avait pas publié les noms du justicier de la Contrescarpe et de son comparse. Ce qui est intolérable ne le serait pas si ce n’était connu de tous.
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-Moi je m’en fous, mais je trouve ça pathétique. (Une jeune femme à l’Arsenal, à propos de tout autre chose, les collègues)
26 juillet 2018
Je découvre ce mardi matin que Philippe Dagen, journaliste au Monde, a fait le déplacement à Rouen pour visiter ABCDuchamp au Musée des Beaux-Arts Le titre de son article est sans pitié : Rouen maltraite Duchamp.
A sa lecture, je constate que la critique qu’il fait de cette exposition commémorative recoupe celle que j’en fis lors du vernissage.
Mais celles et ceux qui découvrent Duchamp ? Il faudrait pour les introduire à un artiste parmi les plus complexes et les plus cultivés que le parcours ne soit pas organisé absurdement par ordre alphabétique. écrit-il. Le procédé est peut-être "festif, interactif, ludique, convivial" comme le prétend le livret officiel, dans lequel on ne ménage pas les adjectifs à la mode, mais il est surtout snob et confus. Si le sous-titre de l’exposition est « L’expo pour comprendre Duchamp », ce doit donc être par antiphrase.
Puis, évoquant la scénographie :
A l’agacement que suscite cette fausse bonne idée (l’ordre alphabétique), irrespectueuse de l’artiste autant que du public, s’ajoute celui que provoque la présentation maniérée jusqu’au ridicule. Des tissus couleur sang de bœuf et vert billard, froissés ou lissés, descendent des plafonds ou drapent des socles sur lesquels les ready made sont posés comme s’il s’agissait de sculpture du XIXe siècle. Pliant…de voyage -l’étui noir d’une machine à écrire Underwood juché sur un pied métallique est traité comme on n’ose plus le faire d’une marbre grec ou néoclassique, et, de même, Roue de bicyclette. Difficile de faire pire dans le contresens visuel et intellectuel.
Sylvain Amic, Directeur des Musées de la ville de Rouen, et Joanne Snrech, co-commissaire de l’exposition, ont dû passer une excellente journée.
*
Au début de son article, Philippe Dagen regrette qu’il soit très peu question des frères et de la sœur de Marcel, et là je ne suis pas de son avis. D’une part, je les considère comme des artistes de seconde zone, qui seraient oubliés sans leur joueur d’échecs de frère. D’autre part, c’est Marcel, et lui seul, qui est mort en mil neuf cent soixante-huit, il y a cinquante ans.
A sa lecture, je constate que la critique qu’il fait de cette exposition commémorative recoupe celle que j’en fis lors du vernissage.
Mais celles et ceux qui découvrent Duchamp ? Il faudrait pour les introduire à un artiste parmi les plus complexes et les plus cultivés que le parcours ne soit pas organisé absurdement par ordre alphabétique. écrit-il. Le procédé est peut-être "festif, interactif, ludique, convivial" comme le prétend le livret officiel, dans lequel on ne ménage pas les adjectifs à la mode, mais il est surtout snob et confus. Si le sous-titre de l’exposition est « L’expo pour comprendre Duchamp », ce doit donc être par antiphrase.
Puis, évoquant la scénographie :
A l’agacement que suscite cette fausse bonne idée (l’ordre alphabétique), irrespectueuse de l’artiste autant que du public, s’ajoute celui que provoque la présentation maniérée jusqu’au ridicule. Des tissus couleur sang de bœuf et vert billard, froissés ou lissés, descendent des plafonds ou drapent des socles sur lesquels les ready made sont posés comme s’il s’agissait de sculpture du XIXe siècle. Pliant…de voyage -l’étui noir d’une machine à écrire Underwood juché sur un pied métallique est traité comme on n’ose plus le faire d’une marbre grec ou néoclassique, et, de même, Roue de bicyclette. Difficile de faire pire dans le contresens visuel et intellectuel.
Sylvain Amic, Directeur des Musées de la ville de Rouen, et Joanne Snrech, co-commissaire de l’exposition, ont dû passer une excellente journée.
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Au début de son article, Philippe Dagen regrette qu’il soit très peu question des frères et de la sœur de Marcel, et là je ne suis pas de son avis. D’une part, je les considère comme des artistes de seconde zone, qui seraient oubliés sans leur joueur d’échecs de frère. D’autre part, c’est Marcel, et lui seul, qui est mort en mil neuf cent soixante-huit, il y a cinquante ans.
25 juillet 2018
Doda Conrad voulut d’abord être peintre puis il se découvrit un talent de chanteur lyrique (basse). Il eut une vie musicale et personnelle bien remplie, participant par exemple à la Libération de la France dans l’armée américaine, et rencontra nombre de célébrités dont pas mal de femmes de la noblesse dont il devint ami, ainsi la Reine de Belgique Elisabeth. Dodascalies, son livre de souvenirs est facile et agréable à lire. Il m’a procuré quelques soirées de plaisir dans la quiétude estivale du jardin.
Dans son ouvrage, publié en mil neuf cent quatre-vingt-dix-sept par Actes Sud alors qu’il était encore en vie pour quelques mois, Doda Conrad évoque le Théâtre des Arts de Rouen et son chef d’orchestre alors renommé. C’est à la fin des années Soixante, Doda Conrad est conseiller musical de l’ambassadeur des Etats-Unis en France. A ce titre, il se charge de monter Porgy and Bess de George Gershwin allant lui-même chercher outre-Atlantique les chanteurs noirs nécessaires :
La tournée débuta au Théâtre des Arts, à Rouen, le 31 octobre 1968, pour s’achever à Saint-Etienne le 5 février 1969 ; au total, plus de soixante-quinze représentations ! (…) A Rouen comme dans les autres villes, l’ambassadeur décida de faire de la première un évènement : cette triomphale tournée américaine n’allait-elle pas se prolonger pendant plus de trois mois à travers la France ?
Le nouvel ambassadeur, Sargent Shriver – beau-frère du président Kennedy – venait d’entrer en fonctions. Rouen fut son premier contact avec la province française. Le maire, Jean Lecanuet, ne manqua pas l’occasion pour marquer son territoire sur le plan de la politique internationale. Rouen fut donc le coup d’envoi d’un parcours sans faute, grâce, en grande partie, à la présence de Paul Ethuin, un chef d’orchestre d’envergure nationale dont la place aurait dû être à l’Opéra (où il ne fit hélas qu’un court passage !). A Rouen, théâtre de sa carrière, Ethuin finit par blanchir sous le harnais du Théâtre des Arts.
*
De ce Porgy and Bess, qui marqua l’apogée de mes fonctions de conseiller musical, je tire quelque fierté. ajoute Doda Conrad qui est souvent content de lui et a une petite tendance à se donner le beau rôle, ce qui me le rend sympathique. Il va falloir que je l’écoute chanter. Je n’avais jamais entendu parler de lui avant de trouver son livre à un euro chez Book-Off.
*
En annexe des Dodascalies de Doda Conrad, la narration par sa mère, Maria Freund, elle aussi chanteuse, de son internement au Camp de Drancy puis de son transfert à l’Hôpital Rothschild suite à l’intervention d’amies proches des nazis, dont la princesse Hélène Soutzo, la femme de Paul Morand, hôpital d’où elle s’échappa pour se cacher à la campagne jusqu’à la fin de la guerre.
Dans son ouvrage, publié en mil neuf cent quatre-vingt-dix-sept par Actes Sud alors qu’il était encore en vie pour quelques mois, Doda Conrad évoque le Théâtre des Arts de Rouen et son chef d’orchestre alors renommé. C’est à la fin des années Soixante, Doda Conrad est conseiller musical de l’ambassadeur des Etats-Unis en France. A ce titre, il se charge de monter Porgy and Bess de George Gershwin allant lui-même chercher outre-Atlantique les chanteurs noirs nécessaires :
La tournée débuta au Théâtre des Arts, à Rouen, le 31 octobre 1968, pour s’achever à Saint-Etienne le 5 février 1969 ; au total, plus de soixante-quinze représentations ! (…) A Rouen comme dans les autres villes, l’ambassadeur décida de faire de la première un évènement : cette triomphale tournée américaine n’allait-elle pas se prolonger pendant plus de trois mois à travers la France ?
Le nouvel ambassadeur, Sargent Shriver – beau-frère du président Kennedy – venait d’entrer en fonctions. Rouen fut son premier contact avec la province française. Le maire, Jean Lecanuet, ne manqua pas l’occasion pour marquer son territoire sur le plan de la politique internationale. Rouen fut donc le coup d’envoi d’un parcours sans faute, grâce, en grande partie, à la présence de Paul Ethuin, un chef d’orchestre d’envergure nationale dont la place aurait dû être à l’Opéra (où il ne fit hélas qu’un court passage !). A Rouen, théâtre de sa carrière, Ethuin finit par blanchir sous le harnais du Théâtre des Arts.
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De ce Porgy and Bess, qui marqua l’apogée de mes fonctions de conseiller musical, je tire quelque fierté. ajoute Doda Conrad qui est souvent content de lui et a une petite tendance à se donner le beau rôle, ce qui me le rend sympathique. Il va falloir que je l’écoute chanter. Je n’avais jamais entendu parler de lui avant de trouver son livre à un euro chez Book-Off.
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En annexe des Dodascalies de Doda Conrad, la narration par sa mère, Maria Freund, elle aussi chanteuse, de son internement au Camp de Drancy puis de son transfert à l’Hôpital Rothschild suite à l’intervention d’amies proches des nazis, dont la princesse Hélène Soutzo, la femme de Paul Morand, hôpital d’où elle s’échappa pour se cacher à la campagne jusqu’à la fin de la guerre.
24 juillet 2018
Il y a cinq mois, je passe à la pharmacie du Drugstore, dont je suis un habitué, afin de prendre un renouvellement des gouttes que je dois mettre chaque soir dans mes yeux.
-Votre Carte Vitale ne passe pas, me dit la rousse pharmacienne. Il faut que vous alliez la remettre à jour à la borne qui est là-bas.
Elle me la montre, à l’autre bout de la pharmacie, près de la porte secondaire.
-Jusqu’à présent, c’était vous qui faisiez ça, lui dis-je. Vous aviez le terminal à côté de la caisse.
-Maintenant, c’est à vous de le faire, me répond-elle. Il y a un début à tout.
En pestant, je pose mes sacs puis vais faire le nécessaire à l’extrémité de ce qui ressemble à un couloir empli de produits de beauté aussi chers qu’inutiles.
-Il y a un début à tout, me répète-t-elle quand je reviens.
-Ce ne sont pas les pharmacies qui manquent, lui dis-je après avoir récupéré mon médicament. J’irai donc ailleurs les prochaines fois. Il y a un début à tout.
Depuis, je fréquente la Pharmacie du Centre où on ne pas encore dit que ma Carte Vitale n’était plus à jour.
Fin mai, consultant Le Caldoche, cette revue annuelle qui donne le calendrier des vide greniers de la région, je constate que le mois de juin est manquant. On passe de la page cinquante à la page soixante-sept.
J’entre à la Maison de la Presse du Drugstore, dont je suis un client très irrégulier, où je l’ai acheté deux moïs plus tôt.
-Je vais regarder si c’est pareil pour les autres, me dit sa brune gérante.
C’est le cas. Tous les exemplaires ont le même manque.
-Je vais vous rembourser, me dit-elle, avant même que je lui demande si c’était possible.
Elle me tend un billet de cinq euros.
-Je m’excuse, ajoute-t-elle.
-Vous n’avez pas à vous excuser, lui dis-je après l’avoir remerciée. Vous n’y êtes pour rien.
Si j’ai une marchande de journaux à conseiller à Rouen, c’est celle du Drugstore, près de la fontaine de la Crosse.
*
Il y a un début à tout, le genre de maxime qui a le don de m’énerver.
-Votre Carte Vitale ne passe pas, me dit la rousse pharmacienne. Il faut que vous alliez la remettre à jour à la borne qui est là-bas.
Elle me la montre, à l’autre bout de la pharmacie, près de la porte secondaire.
-Jusqu’à présent, c’était vous qui faisiez ça, lui dis-je. Vous aviez le terminal à côté de la caisse.
-Maintenant, c’est à vous de le faire, me répond-elle. Il y a un début à tout.
En pestant, je pose mes sacs puis vais faire le nécessaire à l’extrémité de ce qui ressemble à un couloir empli de produits de beauté aussi chers qu’inutiles.
-Il y a un début à tout, me répète-t-elle quand je reviens.
-Ce ne sont pas les pharmacies qui manquent, lui dis-je après avoir récupéré mon médicament. J’irai donc ailleurs les prochaines fois. Il y a un début à tout.
Depuis, je fréquente la Pharmacie du Centre où on ne pas encore dit que ma Carte Vitale n’était plus à jour.
Fin mai, consultant Le Caldoche, cette revue annuelle qui donne le calendrier des vide greniers de la région, je constate que le mois de juin est manquant. On passe de la page cinquante à la page soixante-sept.
J’entre à la Maison de la Presse du Drugstore, dont je suis un client très irrégulier, où je l’ai acheté deux moïs plus tôt.
-Je vais regarder si c’est pareil pour les autres, me dit sa brune gérante.
C’est le cas. Tous les exemplaires ont le même manque.
-Je vais vous rembourser, me dit-elle, avant même que je lui demande si c’était possible.
Elle me tend un billet de cinq euros.
-Je m’excuse, ajoute-t-elle.
-Vous n’avez pas à vous excuser, lui dis-je après l’avoir remerciée. Vous n’y êtes pour rien.
Si j’ai une marchande de journaux à conseiller à Rouen, c’est celle du Drugstore, près de la fontaine de la Crosse.
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Il y a un début à tout, le genre de maxime qui a le don de m’énerver.
23 juillet 2018
Troisième session des Terrasses du Jeudi rouennaises, je commence par Grand Final à dix-neuf heures sur le boulodrome du Son du Cor et en prends plein les oreilles avant même d’y être car j’ai quelques minutes de retard. Je me case derrière les vélos au bout du passage de la Grande Mesure. C’est donc latéralement que je découvre ce groupe de rock venu du Havre, des pas tout jeunes, lui avec barbe blanche bien taillée et petites lunettes à la batterie, elle avec ample robe noire et pieds nus à la guitare et au chant. Sûr que les décibels dépassent la grande mesure. Personne n’est volontaire pour dîner en terrasse au P’tit Bec et au Cornaëlle. Sur le terrain de boule, il n’y a que deux hocheurs de tête. L’ensemble des spectateurs se tient à distance. Beaucoup ne restent pas. Je fais comme eux, m’éclipsant après La Mort.
Un peu avant vingt heures quinze, je me rends place des Carmes où s’épanouit le Bar des Fleurs. Une scène en forme de roulotte est collée au mur derrière la statue de Flaubert. Y montent Adélys, chanteuse venue d’Evreux, et ses deux musiciens. C’est le genre d’artiste qui dit « Bonjour Rouen ». Elle joue du clavier sommaire, l’un des garçons joue de la batterie sommaire et l’autre de la guitare sommaire. Ce qu’elle chante ne me captive pas. Aussi, après le troisième titre, je fais comme Gustave, je lui tourne le dos.
*
C’est maintenant que l’espiègle branlotin devrait demander. « Ça va Manu ? »
Un peu avant vingt heures quinze, je me rends place des Carmes où s’épanouit le Bar des Fleurs. Une scène en forme de roulotte est collée au mur derrière la statue de Flaubert. Y montent Adélys, chanteuse venue d’Evreux, et ses deux musiciens. C’est le genre d’artiste qui dit « Bonjour Rouen ». Elle joue du clavier sommaire, l’un des garçons joue de la batterie sommaire et l’autre de la guitare sommaire. Ce qu’elle chante ne me captive pas. Aussi, après le troisième titre, je fais comme Gustave, je lui tourne le dos.
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C’est maintenant que l’espiègle branlotin devrait demander. « Ça va Manu ? »
20 juillet 2018
Le sept heures vingt-quatre pour Paris est à l’heure ce mercredi, un train à étage aux sièges colorés dans lequel tout le monde est assis et où aucun contrôleur ne vérifie les billets. Nous sommes en sécurité : trois baraqués de la Sureté Ferroviaire dorment à côté en première. Cette arrivée précoce me permet de musarder avec le bus Vingt. Qu’il est doux de se laisser transporter au milieu d’une agitation incessante. Place de la République, l’association Droit au Logement a réinstallé sa tente et clame encore et toujours qu’un toit c’est un droit.
Arrivé au Café du Faubourg je lis dans Le Parisien que les loyers de la capitale explosent depuis que leur encadrement a été annulé par le Tribunal Administratif. Le serveur et la serveuse ont un ticheurte siglé La Barge. Heureusement qu’elle n’est pas la seule à le porter. Je demande pourquoi. C’est l’opération publicitaire d’une bière artisanale brassée sur une péniche amarrée sur la Seine.
Chez Book-Off, je côtoie deux néophytes qui n’en reviennent pas de tous ces livres à un euro, des quinquagénaires venus de leur campagne. J’ai tôt fait de les nommer Bouvard et Pécuchet, Denis et Jean-Paul de leurs prénoms. Chacun remplit un panier à ras bord. Je me contente de neuf livres, dont Flaubert ou le désert en abîme de Jacques Chessex (Grasset).
A midi, je déjeune au Rallye, mon coutumier Péhemmu chinois, où deux tables sont en permanence réservées à des employées du quartier. Désormais, elles téléphonent leur choix de plat et l’heure précise où elles seront là de manière à ce que leurs assiettes fumantes soient déjà servies quand elles entrent.
D’autres femmes, plus âgées, ne sont là que pour jouer. L’une d’elles, bob sur la tête, déjà présente lors de mon arrivée y est encore à mon départ, jouant à ce jeu de numéros à cocher dont le tirage se fait sur l’écran, une partie succédant à une autre. Sa devise doit être « Je perds donc je poursuis ».
A treize heures, je retrouve à la terrasse du Week-End celle qui travaille pas très loin. Elle me raconte son Quatorze Juillet avec retraite aux flambeaux dans la bourgade où habitent désormais ses parents et je l’entretiens de mon prochain projet d’escapade.
Le train du retour à Rouen, le dix-sept heures quarante-huit, est à l’heure. Aucun contrôleur n’y vérifie les billets mais une étudiante employée par le Comité de Tourisme d’Ile-de-France y enquête sur les voyageurs ayant passé au moins un nuit à Paris, un très petit nombre.
*
A l’aller comme au retour je lis Relations et Solitudes, le recueil d’aphorismes d’Arthur Schnitzler (Rivages Poche). Il n’est pas doué pour le genre, verbeux, moralisateur. De cette lecture ennuyeuse, je ne sauve que Cela fait partie des besoins érotiques de beaucoup de femmes que leurs amies aient des aventures.
*
Grâce au Monde, Alexandre Benalla passe de l’ombre à la lumière. Le premier mai dernier, il a brutalisé une jeune femme puis tabassé un jeune homme place de la Contrescape en ce jour de manifestation où, un peu plus tôt, il portait illégalement un brassard de policier.
Il occupait ainsi son congé en compagnie de son ami Vincent Crase, premier à frapper le jeune homme. Ce Benalla est le Chef de Cabinet Adjoint d’Emmanuel Macron. Ce Crase est employé de La République En Marche. Tous deux ont fait l’objet d’une sanction interne minime : quinze jours de mise à pied.
Crase est un ancien gendarme originaire de l’Eure. Benalla vient d’Evreux, précisément du quartier de la Madeleine, il a été vigile à Rouen (portier comme ils disent) à L’Euro, le bar du soir de la place du Vieux, tout en commençant à grenouiller au Parti Socialiste, a ensuite servi Aubry, Hollande et Montebourg qui le vira pour avoir voulu prendre la fuite après un accident quand il était son chauffeur. Ensuite, il est devenu copain avec le candidat Macron, l’homme de la République exemplaire, période pendant laquelle il fit déjà preuve de violence à l’encontre d’un journaliste, d’un photographe et d’un militant communiste.
Dis-moi qui tu fréquentes, je te dirai qui tu es.
Arrivé au Café du Faubourg je lis dans Le Parisien que les loyers de la capitale explosent depuis que leur encadrement a été annulé par le Tribunal Administratif. Le serveur et la serveuse ont un ticheurte siglé La Barge. Heureusement qu’elle n’est pas la seule à le porter. Je demande pourquoi. C’est l’opération publicitaire d’une bière artisanale brassée sur une péniche amarrée sur la Seine.
Chez Book-Off, je côtoie deux néophytes qui n’en reviennent pas de tous ces livres à un euro, des quinquagénaires venus de leur campagne. J’ai tôt fait de les nommer Bouvard et Pécuchet, Denis et Jean-Paul de leurs prénoms. Chacun remplit un panier à ras bord. Je me contente de neuf livres, dont Flaubert ou le désert en abîme de Jacques Chessex (Grasset).
A midi, je déjeune au Rallye, mon coutumier Péhemmu chinois, où deux tables sont en permanence réservées à des employées du quartier. Désormais, elles téléphonent leur choix de plat et l’heure précise où elles seront là de manière à ce que leurs assiettes fumantes soient déjà servies quand elles entrent.
D’autres femmes, plus âgées, ne sont là que pour jouer. L’une d’elles, bob sur la tête, déjà présente lors de mon arrivée y est encore à mon départ, jouant à ce jeu de numéros à cocher dont le tirage se fait sur l’écran, une partie succédant à une autre. Sa devise doit être « Je perds donc je poursuis ».
A treize heures, je retrouve à la terrasse du Week-End celle qui travaille pas très loin. Elle me raconte son Quatorze Juillet avec retraite aux flambeaux dans la bourgade où habitent désormais ses parents et je l’entretiens de mon prochain projet d’escapade.
Le train du retour à Rouen, le dix-sept heures quarante-huit, est à l’heure. Aucun contrôleur n’y vérifie les billets mais une étudiante employée par le Comité de Tourisme d’Ile-de-France y enquête sur les voyageurs ayant passé au moins un nuit à Paris, un très petit nombre.
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A l’aller comme au retour je lis Relations et Solitudes, le recueil d’aphorismes d’Arthur Schnitzler (Rivages Poche). Il n’est pas doué pour le genre, verbeux, moralisateur. De cette lecture ennuyeuse, je ne sauve que Cela fait partie des besoins érotiques de beaucoup de femmes que leurs amies aient des aventures.
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Grâce au Monde, Alexandre Benalla passe de l’ombre à la lumière. Le premier mai dernier, il a brutalisé une jeune femme puis tabassé un jeune homme place de la Contrescape en ce jour de manifestation où, un peu plus tôt, il portait illégalement un brassard de policier.
Il occupait ainsi son congé en compagnie de son ami Vincent Crase, premier à frapper le jeune homme. Ce Benalla est le Chef de Cabinet Adjoint d’Emmanuel Macron. Ce Crase est employé de La République En Marche. Tous deux ont fait l’objet d’une sanction interne minime : quinze jours de mise à pied.
Crase est un ancien gendarme originaire de l’Eure. Benalla vient d’Evreux, précisément du quartier de la Madeleine, il a été vigile à Rouen (portier comme ils disent) à L’Euro, le bar du soir de la place du Vieux, tout en commençant à grenouiller au Parti Socialiste, a ensuite servi Aubry, Hollande et Montebourg qui le vira pour avoir voulu prendre la fuite après un accident quand il était son chauffeur. Ensuite, il est devenu copain avec le candidat Macron, l’homme de la République exemplaire, période pendant laquelle il fit déjà preuve de violence à l’encontre d’un journaliste, d’un photographe et d’un militant communiste.
Dis-moi qui tu fréquentes, je te dirai qui tu es.
19 juillet 2018
Quand vous viendrez me voir aux Antipodes (Lettres à Pierre Boncenne) de Simon Leys (Editions Philippe Rey) se compose d’extraits de lettres rangés sous forme de dictionnaire par le destinataire après la mort de leur auteur. A l’entrée « Désordre » :
Le désordre général de mes affaires est assez épouvantable. Je comprends et j’envie ces tribus pygmées de la forêt équatoriale : quand ils ont habité un certain temps une même clairière, où les ordures commencent à s’entasser, et leurs paillotes à s’encrasser, ils brûlent le tout et vont s’installer à neuf dans une autre clairière… (octobre deux mille deux)
Kazimierz Brandys dans ses Carnets (Editions Gallimard) cité par Simon Leys :
Paris est l’endroit du monde où il est le plus facile de se passer du bonheur.
Pierre Mac Orlan au début d’un article intitulé Les réverbères de Montmartre publié dans le Figaro littéraire le quatre novembre mil neuf cent soixante-cinq, l’un des textes qui composent le recueil Images abolies (Editions Michel de Maule) :
C’est vers la Noël de l’année 1898 que je fis la connaissance de Paris. Je venais d’Orléans après un assez long, mais fructueux détour par Rouen, ville qui pour ma formation littéraire tient la place de ce que l’on peut comparer à l’ensemencement d’une graine qui ne devait fleurir que bien plus tard.
Enfin, cités par Samuel Brussell dans Musique pour les vivants (Editions Grasset) :
Hilaire Belloc (à propos de la profession de critique littéraire) : Un travail généralement mal payé, mais compensé par le fait que l’on reçoit gracieusement des livres que l’on aime, qui vous permettent de mettre votre nom au bas d’un article et de recevoir une modeste prime, à laquelle s’ajoute le supplément éventuel de la revente du livre au bouquiniste de coin.
Victor Chklovski : Il est absurde d’évoquer le goût du melon à quelqu’un qui a passé sa vie à mâcher des vieux lacets.
Samuel Johnson (dit Docteur Johnson): De toutes les vastes perspectives qui s’ouvrent à l’Ecosse, la plus belle incontestablement est encore la grande route qui mène à Londres.
Le désordre général de mes affaires est assez épouvantable. Je comprends et j’envie ces tribus pygmées de la forêt équatoriale : quand ils ont habité un certain temps une même clairière, où les ordures commencent à s’entasser, et leurs paillotes à s’encrasser, ils brûlent le tout et vont s’installer à neuf dans une autre clairière… (octobre deux mille deux)
Kazimierz Brandys dans ses Carnets (Editions Gallimard) cité par Simon Leys :
Paris est l’endroit du monde où il est le plus facile de se passer du bonheur.
Pierre Mac Orlan au début d’un article intitulé Les réverbères de Montmartre publié dans le Figaro littéraire le quatre novembre mil neuf cent soixante-cinq, l’un des textes qui composent le recueil Images abolies (Editions Michel de Maule) :
C’est vers la Noël de l’année 1898 que je fis la connaissance de Paris. Je venais d’Orléans après un assez long, mais fructueux détour par Rouen, ville qui pour ma formation littéraire tient la place de ce que l’on peut comparer à l’ensemencement d’une graine qui ne devait fleurir que bien plus tard.
Enfin, cités par Samuel Brussell dans Musique pour les vivants (Editions Grasset) :
Hilaire Belloc (à propos de la profession de critique littéraire) : Un travail généralement mal payé, mais compensé par le fait que l’on reçoit gracieusement des livres que l’on aime, qui vous permettent de mettre votre nom au bas d’un article et de recevoir une modeste prime, à laquelle s’ajoute le supplément éventuel de la revente du livre au bouquiniste de coin.
Victor Chklovski : Il est absurde d’évoquer le goût du melon à quelqu’un qui a passé sa vie à mâcher des vieux lacets.
Samuel Johnson (dit Docteur Johnson): De toutes les vastes perspectives qui s’ouvrent à l’Ecosse, la plus belle incontestablement est encore la grande route qui mène à Londres.
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