Du vent quand je descends pour le petit déjeuner ce samedi matin et la crainte que ça se mette à tomber. La serveuse retraitée qui fait des dépannages au Classic, à chaque fois que je lui donne deux euros pour payer mon allongé et qu’elle me rend dix centimes, me dit. « Echange de bons procédés », ce qui montre qu’on peut être en pleine forme physique et un peu yoyoter.
Je remonte la pente jusqu’à mon logis provisoire afin d’y laisser mon sac à dos qui n’est pas étanche. Dans les deux poches de ma vieille veste en djine noire, je case mon portefeuille, mon carnet, mon appareil photo et Le Regard de la mémoire de Jean Hugo. J’enfile ensuite mon vêtement contre la pluie et le vent.
En ressortant, je monte plus haut dans la rue Arago, jusqu’à la première à gauche, la rue Révolution, puis je prends la première à droite, la courte rue Georges-Brassens. Au numéro vingt est la maison où il est né et où il a vécu avec ses parents, sa sœur et ses grands-parents maternels et paternels. Du balcon, il pouvait voir les grues du port. Une plaque est posée sur le mur.
Cette maison et toutes les autres de la rue et du quartier sont toujours habitées par des gens modestes. Du linge sèche aux fenêtres de certaines. Il y a encore peu, on trouvait là une boulangerie et une boucherie. C’est fermé définitivement.
Je redescends la rue Georges-Brassens, prends à droite, toujours rue Révolution. Cette dernière mène droit au jardin public du Château d’Eau dans lequel je rentre par la porte latérale. L’endroit a changé depuis que l’enfant Brassens y traînait avec ses copains. Les amoureux des bancs publics, ce jardin lui aurait inspiré, bien qu’il parle de bancs sur les trottoirs. Devenu Parc Simone-Veil, le sol des allées est bétonné, ruissellement assuré. J’en fais le tour et des photos, dont une série de bancs publics inoccupés. Quand ils le sont, ce ne doit plus être par de jeunes couples se bécotant. Le Nouvel Ordre Moral le déconseille.
Arrivé en bas de ce Parc Simone-Veil, je fais un crochet par les Halles où j’entre pour la première fois. Des commerces de bouche et des comptoirs de dégustation, un lieu pour bobos où je ne m’attarde pas, préférant côtoyer les vrais bourgeois locaux au Tabary’s. Ce samedi à neuf heures trente, peu sont déjà levés. Trois vieilles bavardes assurent la permanence.
Vers onze heures tombe une courte pluie. Une difficulté de plus pour les touristes qui font un stage de galérien sur le Canal. Des touristes, il y en a, mais pas tant que ça. La plupart viennent pour la journée, de Montpellier, Béziers ou Marseille.
Je déjeune au Café de la Place, à mi-chemin entre le Parc Simone-Veil et le Canal Royal, du menu à vingt-quatre euros : flan de courgettes à la provençale, hampe de bœuf sauce échalote et ses frites maison, verrine de citron gourmande maison. La cuisine est ouverte sur la salle « Allo, la petite casserole, elle est où ? » « Quatre bons pour la même table, c’est quoi ça ? »
Je paie au moment où arrivent les chiens et les moutards, n’ayant que la rue à descendre pour rejoindre le Classic. L’orage n’éclate qu’à quinze heures, pas fort.
*
La petite presqu'île / Où jadis bien tranquille / Moi je suis né natif / Soit dit sans couillonnade / Avait le nom d'un adjectif démonstratif
Je remonte la pente jusqu’à mon logis provisoire afin d’y laisser mon sac à dos qui n’est pas étanche. Dans les deux poches de ma vieille veste en djine noire, je case mon portefeuille, mon carnet, mon appareil photo et Le Regard de la mémoire de Jean Hugo. J’enfile ensuite mon vêtement contre la pluie et le vent.
En ressortant, je monte plus haut dans la rue Arago, jusqu’à la première à gauche, la rue Révolution, puis je prends la première à droite, la courte rue Georges-Brassens. Au numéro vingt est la maison où il est né et où il a vécu avec ses parents, sa sœur et ses grands-parents maternels et paternels. Du balcon, il pouvait voir les grues du port. Une plaque est posée sur le mur.
Cette maison et toutes les autres de la rue et du quartier sont toujours habitées par des gens modestes. Du linge sèche aux fenêtres de certaines. Il y a encore peu, on trouvait là une boulangerie et une boucherie. C’est fermé définitivement.
Je redescends la rue Georges-Brassens, prends à droite, toujours rue Révolution. Cette dernière mène droit au jardin public du Château d’Eau dans lequel je rentre par la porte latérale. L’endroit a changé depuis que l’enfant Brassens y traînait avec ses copains. Les amoureux des bancs publics, ce jardin lui aurait inspiré, bien qu’il parle de bancs sur les trottoirs. Devenu Parc Simone-Veil, le sol des allées est bétonné, ruissellement assuré. J’en fais le tour et des photos, dont une série de bancs publics inoccupés. Quand ils le sont, ce ne doit plus être par de jeunes couples se bécotant. Le Nouvel Ordre Moral le déconseille.
Arrivé en bas de ce Parc Simone-Veil, je fais un crochet par les Halles où j’entre pour la première fois. Des commerces de bouche et des comptoirs de dégustation, un lieu pour bobos où je ne m’attarde pas, préférant côtoyer les vrais bourgeois locaux au Tabary’s. Ce samedi à neuf heures trente, peu sont déjà levés. Trois vieilles bavardes assurent la permanence.
Vers onze heures tombe une courte pluie. Une difficulté de plus pour les touristes qui font un stage de galérien sur le Canal. Des touristes, il y en a, mais pas tant que ça. La plupart viennent pour la journée, de Montpellier, Béziers ou Marseille.
Je déjeune au Café de la Place, à mi-chemin entre le Parc Simone-Veil et le Canal Royal, du menu à vingt-quatre euros : flan de courgettes à la provençale, hampe de bœuf sauce échalote et ses frites maison, verrine de citron gourmande maison. La cuisine est ouverte sur la salle « Allo, la petite casserole, elle est où ? » « Quatre bons pour la même table, c’est quoi ça ? »
Je paie au moment où arrivent les chiens et les moutards, n’ayant que la rue à descendre pour rejoindre le Classic. L’orage n’éclate qu’à quinze heures, pas fort.
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La petite presqu'île / Où jadis bien tranquille / Moi je suis né natif / Soit dit sans couillonnade / Avait le nom d'un adjectif démonstratif