Je m’étonne lors de mon dernier petit-déjeuner au Classic qu’il ne soit pas question du serveur parti en vacances chez un ami en Espagne à Valence, ville qui vient d’être victime d’une catastrophe climatique aggravée par la société productiviste. Le soleil brille pour la fin de mon séjour d’un mois à Sète. Je mets à profit cette belle matinée pour voir la Pointe Courte sous un ciel bleu.
La Pointe Courte est construite comme Manhattan. Des avenues parallèles reliées par des rues perpendiculaires. Malheureusement, ces dernières, les traverses, servent à garer les voitures des résidents. Les « avenues » sont quasiment désertes à cette heure. Je croise plus de chats que d’humains. Quand même, il y a là Arnaud le Sétois et son petit troupeau de touristes descendus de son minibus rouge. Sa promesse : vous emmener dans les coins secrets de Sète. Ils sont indiqués sur le véhicule et dans tous les guides touristiques (il n’y a pas Le Barrou).
Quand j’ai bien revu et photographié ce quartier de pêcheurs, je bois un café verre d’eau tout au bord du Canal à la terrasse du Passage. Derrière moi, sur le pont de chemin de fer passe un Tégévé qui me fait penser à demain. Vers dix heures trente, ce pont ferroviaire et le pont routier se lèvent de concert pour laisser passer deux voiliers entrant et un sortant.
C’est le moment où commence à arriver le monde qu’il convient de fuir, mais c’est pire en ville, il y a foule, spécialement près des Halles autour desquelles s’étale le marché.
Par chance, je peux disposer d’une table à l’Idéal Bar. « C’est tous les jours », me dit le serveur quand je lui commande mes six huîtres de Bouzigues et mon verre de Picpoul. Il exagère grandement et c’est la dernière. « La lumière est revenue », me dit l’aimable patronne quand je paie mes neuf euros. Je peux donc aller aux toilettes sans son téléphone.
La rue à descendre et me voici au Tabary’s qui propose la macaronade à la sétoise pour quatorze euros. Je choisis une table d’intérieur et ajoute un verre de côtes de Thau à quatre euros. Les plats arrivent du dessous par l’escalier public qui perfore la véranda. Cette macaronade nourrit son homme encore une fois.
Je passe ensuite de l’autre côté du Canal Royal pour le café au Quai Bohème. « Ah ! Jean Hugo ! » s’exclame un autochtone à chariot retour du marché en voyant mon livre. Il lève le pouce et poursuit son chemin.
Quand je quitte les lieux, je fais un détour par le Pont de Pierre afin de voir si les Editions Kailash, que j’ai trouvées ici, alors que je les croyais à Pondichéry, sont ouvertes. Elles le sont, bien que ce ne soit pas l’horaire réglementaire. J’y trouve l’éditeur en personne, qui me dit avoir quitté Pondichéry parce que ça lui coûtait cher et Paris, où la maison avait un pied-à-terre, depuis trois ans pour changer d’air. Cela fait trente ans qu’il s’occupe de ces éditions, me dit-il. J’ai découvert les Editions Kailash chez Book-Off par leur collection de poche Les Exotiques dans laquelle sont republiés des textes d’écrivains décadents, parfois opiomanes ou cocaïnomanes, de jolis petits livres avec des couvertures sérigraphiées à la main sur des papiers colorés naturels ou recyclés. Je suis content de terminer mon séjour à Sète par cette rencontre.
La Pointe Courte est construite comme Manhattan. Des avenues parallèles reliées par des rues perpendiculaires. Malheureusement, ces dernières, les traverses, servent à garer les voitures des résidents. Les « avenues » sont quasiment désertes à cette heure. Je croise plus de chats que d’humains. Quand même, il y a là Arnaud le Sétois et son petit troupeau de touristes descendus de son minibus rouge. Sa promesse : vous emmener dans les coins secrets de Sète. Ils sont indiqués sur le véhicule et dans tous les guides touristiques (il n’y a pas Le Barrou).
Quand j’ai bien revu et photographié ce quartier de pêcheurs, je bois un café verre d’eau tout au bord du Canal à la terrasse du Passage. Derrière moi, sur le pont de chemin de fer passe un Tégévé qui me fait penser à demain. Vers dix heures trente, ce pont ferroviaire et le pont routier se lèvent de concert pour laisser passer deux voiliers entrant et un sortant.
C’est le moment où commence à arriver le monde qu’il convient de fuir, mais c’est pire en ville, il y a foule, spécialement près des Halles autour desquelles s’étale le marché.
Par chance, je peux disposer d’une table à l’Idéal Bar. « C’est tous les jours », me dit le serveur quand je lui commande mes six huîtres de Bouzigues et mon verre de Picpoul. Il exagère grandement et c’est la dernière. « La lumière est revenue », me dit l’aimable patronne quand je paie mes neuf euros. Je peux donc aller aux toilettes sans son téléphone.
La rue à descendre et me voici au Tabary’s qui propose la macaronade à la sétoise pour quatorze euros. Je choisis une table d’intérieur et ajoute un verre de côtes de Thau à quatre euros. Les plats arrivent du dessous par l’escalier public qui perfore la véranda. Cette macaronade nourrit son homme encore une fois.
Je passe ensuite de l’autre côté du Canal Royal pour le café au Quai Bohème. « Ah ! Jean Hugo ! » s’exclame un autochtone à chariot retour du marché en voyant mon livre. Il lève le pouce et poursuit son chemin.
Quand je quitte les lieux, je fais un détour par le Pont de Pierre afin de voir si les Editions Kailash, que j’ai trouvées ici, alors que je les croyais à Pondichéry, sont ouvertes. Elles le sont, bien que ce ne soit pas l’horaire réglementaire. J’y trouve l’éditeur en personne, qui me dit avoir quitté Pondichéry parce que ça lui coûtait cher et Paris, où la maison avait un pied-à-terre, depuis trois ans pour changer d’air. Cela fait trente ans qu’il s’occupe de ces éditions, me dit-il. J’ai découvert les Editions Kailash chez Book-Off par leur collection de poche Les Exotiques dans laquelle sont republiés des textes d’écrivains décadents, parfois opiomanes ou cocaïnomanes, de jolis petits livres avec des couvertures sérigraphiées à la main sur des papiers colorés naturels ou recyclés. Je suis content de terminer mon séjour à Sète par cette rencontre.