Dernières notes
Loïc Boyer
Je suis l’auteur de textes courts qui furent publiés depuis mil neuf cent quatre-vingt-quinze dans des revues littéraires en France (Supérieur Inconnu, Supplément d’Ame, Nouvelle Donne, Le Bord de l’Eau, Pris de Peur, l’Art du Bref, Sol’Air, Gros Textes, Salmigondis, Verso, Décharge, Bulle, Filigranes, Diérèse, Martobre, Comme ça et Autrement, (Cahier d’) Ecritures, La Nef des Fous), en Belgique (Traversées, Ecrits Vains, L’Arbre à Plumes, Inédit Nouveau, Bleu d’Encre), au Canada (Les Saisons Littéraires) et en Italie (Les Cahiers du Ru).
Les courageuses Editions du Chardon ont publié en mil neuf cent quatre-vingt-dix-neuf Erotica, un recueil de vingt-huit de ces textes, illustré par Isabelle Pio et Antoine Lopez et préfacé par Sarane Alexandrian, toujours disponible auprès de moi.
Je suis également l’auteur d’une pièce de théâtre et de plusieurs romans ou récits à ce jour inédits.
Depuis le onze novembre deux mille six, je publie mon Journal via Internet, un temps sous-titré Persiflages, moquages et autres énervages mâtinés de complimentages et de contentages. Sa première partie est lisible chez Eklablog, la deuxième ici.
Je vis au centre de Rouen dans un ancien monastère où autrefois les Sœurs de la Miséricorde se vouaient à l’éducation des jeunes filles.
Les courageuses Editions du Chardon ont publié en mil neuf cent quatre-vingt-dix-neuf Erotica, un recueil de vingt-huit de ces textes, illustré par Isabelle Pio et Antoine Lopez et préfacé par Sarane Alexandrian, toujours disponible auprès de moi.
Je suis également l’auteur d’une pièce de théâtre et de plusieurs romans ou récits à ce jour inédits.
Depuis le onze novembre deux mille six, je publie mon Journal via Internet, un temps sous-titré Persiflages, moquages et autres énervages mâtinés de complimentages et de contentages. Sa première partie est lisible chez Eklablog, la deuxième ici.
Je vis au centre de Rouen dans un ancien monastère où autrefois les Sœurs de la Miséricorde se vouaient à l’éducation des jeunes filles.
3 avril 2020
Quand même ce coronavirus a pris la peine d’attendre deux mille vingt pour apparaître et parcourir la terre comme une traînée de poudre. Que ce serait-il passé s’il était apparu en mil neuf cent quatre-vingt-dix ? Pas de technologie avancée pour traiter les malades en réanimation, pas de télétravail permettant à certains de poursuivre leur activité à l’abri, pas de réseaux sociaux pour communiquer.
Sûrement on l’aurait laissé courir. Il aurait fait en France quelques centaines de milliers de morts pendant que l’économie aurait continué à prospérer. Comme en mil neuf cent cinquante-sept la Grippe Asiatique qui fit en France entre vingt-cinq mille et cent mille morts (j’avais six ans je n’en ai pas le souvenir). Comme en mil neuf cent soixante-huit la Grippe de Hong Kong qui fit dans le monde un million de morts (j’avais dix-sept ans, je me souviens que cette pandémie ne me souciait pas).
La médecine est impuissante contre les virus :
Rhume, aucun traitement, aucun vaccin.
Gastroentérite, aucun vaccin, aucun traitement.
Grippe saisonnière, aucun traitement, le vaccin ne protège que de celle de l’année précédente.
Sida, aucun vaccin, un traitement qui ne guérit pas, permettant seulement de continuer à vivre avec la maladie.
Ce sont les médecins spécialisés en virologie qui donnent des conseils à ceux qui nous gouvernent et qui ne savent pas dans quelle direction aller. Des aveugles guidés par des impuissants.
*
Le paradoxe fondamental : on demande à la population de se confiner pour ralentir la propagation du virus afin que les services hospitaliers de réanimation puissent faire face, tout en déclarant qu’il faut que soixante ou soixante-dix pour cent de cette population soit touchée par le virus afin d’obtenir une immunisation collective permettant de sortir sans danger du confinement.
*
Ciel gris, journée sans jardin (dont la pelouse est tondue par un codétenu). Après Bashung, La Tournée des grands espaces et L’Homme à tête de chou, l’alphabet me donne à réécouter Beau Dommage, changement d’ambiance, leur compilation du meilleur puis en concert au Forum de Montréal : En soixante-neuf tout était beau…
*
Chaque jour un peu plus blanche, la barbe d’Edouard Philippe.
Sûrement on l’aurait laissé courir. Il aurait fait en France quelques centaines de milliers de morts pendant que l’économie aurait continué à prospérer. Comme en mil neuf cent cinquante-sept la Grippe Asiatique qui fit en France entre vingt-cinq mille et cent mille morts (j’avais six ans je n’en ai pas le souvenir). Comme en mil neuf cent soixante-huit la Grippe de Hong Kong qui fit dans le monde un million de morts (j’avais dix-sept ans, je me souviens que cette pandémie ne me souciait pas).
La médecine est impuissante contre les virus :
Rhume, aucun traitement, aucun vaccin.
Gastroentérite, aucun vaccin, aucun traitement.
Grippe saisonnière, aucun traitement, le vaccin ne protège que de celle de l’année précédente.
Sida, aucun vaccin, un traitement qui ne guérit pas, permettant seulement de continuer à vivre avec la maladie.
Ce sont les médecins spécialisés en virologie qui donnent des conseils à ceux qui nous gouvernent et qui ne savent pas dans quelle direction aller. Des aveugles guidés par des impuissants.
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Le paradoxe fondamental : on demande à la population de se confiner pour ralentir la propagation du virus afin que les services hospitaliers de réanimation puissent faire face, tout en déclarant qu’il faut que soixante ou soixante-dix pour cent de cette population soit touchée par le virus afin d’obtenir une immunisation collective permettant de sortir sans danger du confinement.
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Ciel gris, journée sans jardin (dont la pelouse est tondue par un codétenu). Après Bashung, La Tournée des grands espaces et L’Homme à tête de chou, l’alphabet me donne à réécouter Beau Dommage, changement d’ambiance, leur compilation du meilleur puis en concert au Forum de Montréal : En soixante-neuf tout était beau…
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Chaque jour un peu plus blanche, la barbe d’Edouard Philippe.
2 avril 2020
J’apprécie, ce premier avril, d’être le seul client chez U Express, cinq minutes pour y aller, cinq minutes pour emplir mon panier, cinq minutes pour en revenir. Ce jour, pendant lequel, vu les circonstances (ne sommes-nous pas poissons rouges enfermés dans un bocal ?), on échappera aux blagounettes, est aussi un mercredi comme je le constate en écrivant 16 sur le calendrier, ainsi que le font les prisonniers dans leur cellule rendant visible le temps qui passe. Un mercredi que j’aurais dû passer à Nice. Il me fait songer à de plus anciens, ceux où je prenais le train pour Paris. Cet aller retour hebdomadaire me semble loin. C’était avant-guerre.
Avant-guerre, une expression qu’enfant j’entendais souvent dans la bouche de mon père et de mon grand-père. Il s’agissait pour eux d’évoquer quelque chose ayant existé et que la guerre avait fait disparaître. Quel sera notre après-guerre ?
Ce qui est certain, en ce qui me concerne, si je survis, on ne me verra pas avant longtemps assis dans une salle de spectacle, entouré pendant plus d’une heure de huit potentiels dangers.
J’évoque cela dans l’hypothèse où je serais déconfiné un jour. Il semble que notre gouvernement envisage cette opération par étapes et que les vieux ne seront pas les premiers servis.
Etre confiné quand tout le monde l’est, c’est acceptable. Etre confiné alors que d’autres ne le seront plus, ce me sera insupportable.
*
Voici le Cent Six, la Salle de Musiques Zactuelles rouennaise, transformée en Salle de Médecines Zactuelles, les praticiens de la ville y traitant celles et ceux présentant des symptômes.
Je n’ai jamais aimé cette salle de spectacle en laquelle j’ai toujours vu un possible lieu de rassemblement d’opposants politiques surveillés par des soldats depuis les coursives.
J’espère ne pas avoir droit à un billet gratuit.
*
Il y a les jours avec nuages et les jour sans. Ce mercredi est ensoleillé. Il me permet de passer la page mille du Journal intégral de Julien Green sur le banc du jardin. Côté traversée de mes cédés de Bashung j’avance : Cantique des cantiques (avec Chloé Mons), Bleu pétrole, Confessions publiques (double album en concert).
Avant-guerre, une expression qu’enfant j’entendais souvent dans la bouche de mon père et de mon grand-père. Il s’agissait pour eux d’évoquer quelque chose ayant existé et que la guerre avait fait disparaître. Quel sera notre après-guerre ?
Ce qui est certain, en ce qui me concerne, si je survis, on ne me verra pas avant longtemps assis dans une salle de spectacle, entouré pendant plus d’une heure de huit potentiels dangers.
J’évoque cela dans l’hypothèse où je serais déconfiné un jour. Il semble que notre gouvernement envisage cette opération par étapes et que les vieux ne seront pas les premiers servis.
Etre confiné quand tout le monde l’est, c’est acceptable. Etre confiné alors que d’autres ne le seront plus, ce me sera insupportable.
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Voici le Cent Six, la Salle de Musiques Zactuelles rouennaise, transformée en Salle de Médecines Zactuelles, les praticiens de la ville y traitant celles et ceux présentant des symptômes.
Je n’ai jamais aimé cette salle de spectacle en laquelle j’ai toujours vu un possible lieu de rassemblement d’opposants politiques surveillés par des soldats depuis les coursives.
J’espère ne pas avoir droit à un billet gratuit.
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Il y a les jours avec nuages et les jour sans. Ce mercredi est ensoleillé. Il me permet de passer la page mille du Journal intégral de Julien Green sur le banc du jardin. Côté traversée de mes cédés de Bashung j’avance : Cantique des cantiques (avec Chloé Mons), Bleu pétrole, Confessions publiques (double album en concert).
1er avril 2020
J’attaque cette troisième semaine de confinement par une journée sans sortie et ayant appris que certains ont eu une amende pour avoir noté jour et heure au crayon à papier sur leur attestation, je fais quelques nouveaux exemplaires des miennes. Evidemment, c’est d’une stupidité sans nom. Que craint-on ? Qu’un quidam se balade avec une gomme dans la poche et change l’heure pour rester plus longtemps dehors ? On peut faire la même chose en ayant dans la poche trois attestations, l’une où est écrit au stylo sept heures, la deuxième huit heures, la dernière neuf heures, et présenter celle qui correspond au moment du contrôle policier.
Je ne me hasarderai pas à demander à un membre des Forces de l’Ordre le pourquoi d’une obligation aussi idiote. Je ne suis pas sûr d’avoir toujours affaire à quelqu’un d’aussi aimable et souriant que dimanche dernier. Une accusation d’outrage est vite arrivée.
*
Tous ces zélateurs de l’ultralibéralisme, ne jurant que par le privé et un Etat réduit à ses compétences régaliennes, les voici aujourd’hui comptant sur les subsides délivrés par le gouvernement pour maintenir leurs entreprises en vie. S’ils avaient le sens de l’honneur, ils refuseraient ces aides qui font d’eux des assistés, mais c’est beaucoup leur demander.
*
Appris par Etienne Klein que chauve-souris est l’anagramme de souche à virus.
*
« Je crains moins le virus que notre normalité », écrit dans une tribune Nicolas Mathieu, un romancier qui a eu le prix Goncourt pour un livre de peu d’intérêt (je le sais pour l’avoir parcouru devant une boîte à livres). Quand on a quarante et un ans comme lui, et qu’on ne pense qu’à soi, c'est sûr on peut écrire ça. Ses parents et ses grands-parents, s’ils sont encore vivants, doivent avoir un autre point de vue.
*
L’hypothèse que nul ne fait : qu’on ne trouve aucun traitement et aucun vaccin efficaces contre ce coronavirus.
*
Je me tue à te dire qu’on ne va pas mourir, chante Alain Bashung dont je poursuis la réécoute. Aujourd’hui : Chatterton, Fantaisie militaire et L’imprudence.
Je ne me hasarderai pas à demander à un membre des Forces de l’Ordre le pourquoi d’une obligation aussi idiote. Je ne suis pas sûr d’avoir toujours affaire à quelqu’un d’aussi aimable et souriant que dimanche dernier. Une accusation d’outrage est vite arrivée.
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Tous ces zélateurs de l’ultralibéralisme, ne jurant que par le privé et un Etat réduit à ses compétences régaliennes, les voici aujourd’hui comptant sur les subsides délivrés par le gouvernement pour maintenir leurs entreprises en vie. S’ils avaient le sens de l’honneur, ils refuseraient ces aides qui font d’eux des assistés, mais c’est beaucoup leur demander.
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Appris par Etienne Klein que chauve-souris est l’anagramme de souche à virus.
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« Je crains moins le virus que notre normalité », écrit dans une tribune Nicolas Mathieu, un romancier qui a eu le prix Goncourt pour un livre de peu d’intérêt (je le sais pour l’avoir parcouru devant une boîte à livres). Quand on a quarante et un ans comme lui, et qu’on ne pense qu’à soi, c'est sûr on peut écrire ça. Ses parents et ses grands-parents, s’ils sont encore vivants, doivent avoir un autre point de vue.
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L’hypothèse que nul ne fait : qu’on ne trouve aucun traitement et aucun vaccin efficaces contre ce coronavirus.
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Je me tue à te dire qu’on ne va pas mourir, chante Alain Bashung dont je poursuis la réécoute. Aujourd’hui : Chatterton, Fantaisie militaire et L’imprudence.
31 mars 2020
Je suis tellement le premier client de la boulangerie du Fournil du Carré d’Or à sept heures trente-cinq ce lundi que la patronne doit aller me sortir un pain du four devant lequel son mari s’active. Je leur souhaite une bonne journée et bon courage puis rentre au confinage.
Grâce au ciel (bleu) et aux murs d’alentour qui coupent le vent frisquet que j’entends mugir dans le pansement de plastique blanc qui entoure la base de la flèche de la Cathédrale aux travaux arrêtés, je retrouve le banc du jardin et poursuis la lecture du Journal intégral de Julien Green dont j’ai dépassé la moitié des mille trois cents pages.
Quand je lève les yeux, je peux voir la pelouse pousser. Le copropriétaire résident qui se charge habituellement de la tondre ne semble pas décidé à s’en occuper cette année. Trois ou quatre tulipes ont pris la suite des trois ou quatre jonquilles désormais fanées. Cet endroit qu’il y a vingt j’ai connu explosion florale n’est plus que verdure en désordre, conséquence du remplacement de l’entreprise chargée de son entretien par la plus ou moins bonne volonté d’habitants plus ou moins doués. L’arbre, quant à lui, a été tondu un jour où je n’étais pas là, peut-être par un de ces coiffeurs sans diplôme qui prolifèrent en ville.
*
Pas prêt d’en terminer avec la deuxième lettre de l’alphabet dans ma réécoute du domaine francophone de ma cédéthèque. Après Barbara, une compilation de l’érotique Brigitte Bardot (l’exemple même de l’artiste qui aurait dû mourir jeune) puis une compilation des succès de Ricet Barrier suivie du double album en public Tel quel où il est nu sur la pochette. Quel plaisir de retrouver La Servante du château, Isabelle v’là le printemps, Eh ! la Marie, Les Cousins de Paris et Les Vacanciers. Puis vient Bashung, quatre premiers albums : Pizza, Play blessures, l’étrange Réservé aux Indiens et Osez Joséphine.
*
Je boude toujours France Culture, réfugié sur France Musique que j’accuse d’abus de Bach.
*
Tuer le temps, expression que je déteste et que je lis ici où là chez celles et ceux qui ne savent pas quoi en faire. C’est plutôt le temps qui nous tue. Quelles que soient les circonstances, j’en manque.
*
De Ricet Barrier : Ils ressemblent tellement à des bovins / Que dans leurs yeux, il passe des trains.
Grâce au ciel (bleu) et aux murs d’alentour qui coupent le vent frisquet que j’entends mugir dans le pansement de plastique blanc qui entoure la base de la flèche de la Cathédrale aux travaux arrêtés, je retrouve le banc du jardin et poursuis la lecture du Journal intégral de Julien Green dont j’ai dépassé la moitié des mille trois cents pages.
Quand je lève les yeux, je peux voir la pelouse pousser. Le copropriétaire résident qui se charge habituellement de la tondre ne semble pas décidé à s’en occuper cette année. Trois ou quatre tulipes ont pris la suite des trois ou quatre jonquilles désormais fanées. Cet endroit qu’il y a vingt j’ai connu explosion florale n’est plus que verdure en désordre, conséquence du remplacement de l’entreprise chargée de son entretien par la plus ou moins bonne volonté d’habitants plus ou moins doués. L’arbre, quant à lui, a été tondu un jour où je n’étais pas là, peut-être par un de ces coiffeurs sans diplôme qui prolifèrent en ville.
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Pas prêt d’en terminer avec la deuxième lettre de l’alphabet dans ma réécoute du domaine francophone de ma cédéthèque. Après Barbara, une compilation de l’érotique Brigitte Bardot (l’exemple même de l’artiste qui aurait dû mourir jeune) puis une compilation des succès de Ricet Barrier suivie du double album en public Tel quel où il est nu sur la pochette. Quel plaisir de retrouver La Servante du château, Isabelle v’là le printemps, Eh ! la Marie, Les Cousins de Paris et Les Vacanciers. Puis vient Bashung, quatre premiers albums : Pizza, Play blessures, l’étrange Réservé aux Indiens et Osez Joséphine.
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Je boude toujours France Culture, réfugié sur France Musique que j’accuse d’abus de Bach.
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Tuer le temps, expression que je déteste et que je lis ici où là chez celles et ceux qui ne savent pas quoi en faire. C’est plutôt le temps qui nous tue. Quelles que soient les circonstances, j’en manque.
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De Ricet Barrier : Ils ressemblent tellement à des bovins / Que dans leurs yeux, il passe des trains.
30 mars 2020
Après avoir, comme tout le monde, bénéficié d’une heure de confinement en moins grâce à un changement d’heure qui cette année ne provoque pas la moindre polémique, je demande à mon ordinateur quand se lève le jour ce dimanche. Sept heures trente-huit, me répond-il. J’inscris sept heures trente-cinq sur mon autorisation de sortie et le moment venu met le pied dehors.
Cette fois, je quadrille le quartier dans l’autre sens avec un petit détour par la rue Damiette où deux antiquaires ont laissé leurs richesses éclairées afin de faciliter le travail des cambrioleurs. J’emprunte ensuite les rues de l’Hôpital et Ganterie jusqu’à la rue de la Jeanne que je descends jusqu’à celle du Gros qui est comme les autres absolument déserte. « Tiens, un être humain », semble se dire la jeune employée masquée de la boulangerie Paul qui s’occupe de la vente à emporter. Je suis à plus de cinq mètres d’elle mais nous éprouvons l’envie ou le besoin de nous dire bonjour.
J’en suis à me dire que j’aurais dû prendre mon appareil pour photographier la Cathédrale sur fond de ciel légèrement rose quand face à moi apparaît une voiture de la Police.
Elle s’arrête à ma hauteur. Sa conductrice, qui n’a pas de masque, baisse la vitre.
-Bonjour monsieur, me dit-elle avec un grand sourire.
-Je fais un peu d’exercice physique, lui dis-je.
-Pas de problème si vous avez votre attestation.
-Oui, je l’ai faite à la main car je n’ai pas d’imprimante,
-Pas de problème si vous avez mis l’heure.
Elle regarde à distance.
-Sept heures trente-cinq, parfait, bonne journée, conclut-elle, toujours aussi souriante
Elle n’a pas même regardé mon nom, ni demandé ma carte d’identité, ni ne s’est gendarmée que j’aie écrit la date et l’heure au crayon à papier.
*
Plus question d’aller lire au soleil dans le jardin à cause d’un vent froid venu de Scandinavie. Là-haut, les amis de Stockholm continuent leur vie de liberté. Ainsi en ont décidé ceux qui gouvernent le pays, tablant sur la responsabilité des Suédois pour respecter volontairement la distanciation sociale et sur un nombre d’habitants plus raisonnable que dans beaucoup d’autres pays européens. On verra (qui vivra), comme écrivait Georges Perros.
*
Images d’un de ces pays où les humains se reproduisent comme des lapins, l’Inde : des centaines de milliers d’individus les uns contre les autres, tous voulant monter dans des cars afin de rejoindre leurs campagnes d’origine à l’annonce du confinement.
*
Les traits tirés d’Emmanuel Macron et d’Olivier Véran, l’air abattu d’Edouard Philippe.
*
Dans la soirée, l’annonce de l’admission de Christophe en réanimation à Paris. Soixante-quatorze ans.
Cette fois, je quadrille le quartier dans l’autre sens avec un petit détour par la rue Damiette où deux antiquaires ont laissé leurs richesses éclairées afin de faciliter le travail des cambrioleurs. J’emprunte ensuite les rues de l’Hôpital et Ganterie jusqu’à la rue de la Jeanne que je descends jusqu’à celle du Gros qui est comme les autres absolument déserte. « Tiens, un être humain », semble se dire la jeune employée masquée de la boulangerie Paul qui s’occupe de la vente à emporter. Je suis à plus de cinq mètres d’elle mais nous éprouvons l’envie ou le besoin de nous dire bonjour.
J’en suis à me dire que j’aurais dû prendre mon appareil pour photographier la Cathédrale sur fond de ciel légèrement rose quand face à moi apparaît une voiture de la Police.
Elle s’arrête à ma hauteur. Sa conductrice, qui n’a pas de masque, baisse la vitre.
-Bonjour monsieur, me dit-elle avec un grand sourire.
-Je fais un peu d’exercice physique, lui dis-je.
-Pas de problème si vous avez votre attestation.
-Oui, je l’ai faite à la main car je n’ai pas d’imprimante,
-Pas de problème si vous avez mis l’heure.
Elle regarde à distance.
-Sept heures trente-cinq, parfait, bonne journée, conclut-elle, toujours aussi souriante
Elle n’a pas même regardé mon nom, ni demandé ma carte d’identité, ni ne s’est gendarmée que j’aie écrit la date et l’heure au crayon à papier.
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Plus question d’aller lire au soleil dans le jardin à cause d’un vent froid venu de Scandinavie. Là-haut, les amis de Stockholm continuent leur vie de liberté. Ainsi en ont décidé ceux qui gouvernent le pays, tablant sur la responsabilité des Suédois pour respecter volontairement la distanciation sociale et sur un nombre d’habitants plus raisonnable que dans beaucoup d’autres pays européens. On verra (qui vivra), comme écrivait Georges Perros.
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Images d’un de ces pays où les humains se reproduisent comme des lapins, l’Inde : des centaines de milliers d’individus les uns contre les autres, tous voulant monter dans des cars afin de rejoindre leurs campagnes d’origine à l’annonce du confinement.
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Les traits tirés d’Emmanuel Macron et d’Olivier Véran, l’air abattu d’Edouard Philippe.
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Dans la soirée, l’annonce de l’admission de Christophe en réanimation à Paris. Soixante-quatorze ans.
29 mars 2020
Retour chez U Express ce samedi peu après l’ouverture. Trois autres clients m’ont précédé, dont un de ma connaissance mais que je ne reconnais pas d’emblée car il est masqué. Assurément, certains se débrouillent mieux que d’autres. Nous échangeons quelques mots de loin :
-Alors vous vous mettez à la cuisine ? me demande-t-il.
-Oh non !
-Moi non plus.
Ce dialogue est le premier que j’ai avec un être humain hors de la copropriété depuis le début du confinement.
Mon panier est vite rempli. Au moment de payer, je m’inquiète un peu du constant reniflement du caissier. Heureusement qu’il porte son masque. Pour ma part, je ne tousse plus guère, ou pas davantage.
Comme chaque jour, le soleil n’ayant jamais été caché par des nuages depuis le début de la semaine, je m’installe sur le banc du jardin dès qu’il l’atteint et y poursuis la lecture du Journal intégral de Julien Green, lequel la trentaine venue commence à s’assagir, hélas.
A onze heures trente, Patrice Latour est dans la tour Saint-Romain de la Cathédrale. Son concert de carillon est le premier que je vais pouvoir entendre du jardin cette année. Il commence par Le Temps des cerises puis enchaîne avec La Complainte de Mandrin. Je ne connais pas les airs suivants. A la fin de chaque morceau, je crois entendre des applaudissements, mais d’où viendraient-ils ?
J’ai presque trop chaud sur ce banc où je bronze deux heures pas jour. On va m’accuser d’avoir passé ce confinement en vacances dans le Sud.
*
Encore dans la réécoute de mes cédés de Barbara ce samedi. D’abord la seconde partie de son concert à l’Olympia en février soixante-neuf puis L’Aigle Noir (période soixante-dix à soixante-douze) et Marienbad (période soixante-douze soixante-treize). C’est à ce moment que les choses commencent à se gâter, qu’elle se met à chanter avec emphase et grands effets de voix, devenant au fil du temps la caricature d’elle-même. Je renonce à la suite où l’on trouve des chansons aussi catastrophiques que celle dégoulinante de pathos sur le sida ou son hymne au Mythe Errant.
*
Toutes ces visites virtuelles de Musées sur Internet, tous ces concerts et tous ces films gratuits mis en ligne, cela a un côté gavage des oies.
-Alors vous vous mettez à la cuisine ? me demande-t-il.
-Oh non !
-Moi non plus.
Ce dialogue est le premier que j’ai avec un être humain hors de la copropriété depuis le début du confinement.
Mon panier est vite rempli. Au moment de payer, je m’inquiète un peu du constant reniflement du caissier. Heureusement qu’il porte son masque. Pour ma part, je ne tousse plus guère, ou pas davantage.
Comme chaque jour, le soleil n’ayant jamais été caché par des nuages depuis le début de la semaine, je m’installe sur le banc du jardin dès qu’il l’atteint et y poursuis la lecture du Journal intégral de Julien Green, lequel la trentaine venue commence à s’assagir, hélas.
A onze heures trente, Patrice Latour est dans la tour Saint-Romain de la Cathédrale. Son concert de carillon est le premier que je vais pouvoir entendre du jardin cette année. Il commence par Le Temps des cerises puis enchaîne avec La Complainte de Mandrin. Je ne connais pas les airs suivants. A la fin de chaque morceau, je crois entendre des applaudissements, mais d’où viendraient-ils ?
J’ai presque trop chaud sur ce banc où je bronze deux heures pas jour. On va m’accuser d’avoir passé ce confinement en vacances dans le Sud.
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Encore dans la réécoute de mes cédés de Barbara ce samedi. D’abord la seconde partie de son concert à l’Olympia en février soixante-neuf puis L’Aigle Noir (période soixante-dix à soixante-douze) et Marienbad (période soixante-douze soixante-treize). C’est à ce moment que les choses commencent à se gâter, qu’elle se met à chanter avec emphase et grands effets de voix, devenant au fil du temps la caricature d’elle-même. Je renonce à la suite où l’on trouve des chansons aussi catastrophiques que celle dégoulinante de pathos sur le sida ou son hymne au Mythe Errant.
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Toutes ces visites virtuelles de Musées sur Internet, tous ces concerts et tous ces films gratuits mis en ligne, cela a un côté gavage des oies.
28 mars 2020
Moins manger par crainte d’encore grossir, telle est la décision que j’ai prise. Un pain me dure trois jours ou lieu de deux. Ce vendredi, je suis encore le seul client à la boulangerie de la rue Saint-Nicolas où la patronne, désormais seule à la caisse avec son mari au fournil, n’a toujours pas de masque ni de protection particulière devant son comptoir. J’achète ce qui est disponible à sept heures trente-cinq. Sur la porte, une affichette annonce que le coronavirus n’enrichit pas les boulangeries. Je ne prends pas le temps de lire l’argumentaire, désireux de rentrer au plus vite.
Depuis le début du confinement, la ruelle n’est plus nettoyée. Elle reste dans son état de saleté antérieur. Du verre cassé et des mouchoirs en papier de couleur verte s’y font remarquer. Aucun déchet nouveau n’est apparu. Ce qui témoigne du peu de personnes qui passent. Les recoins qui servent habituellement de pissoirs aux noctambules, aux touristes et au vrai faux mendiant de la rue Saint-Romain sont désormais inutilisés.
Deux heures plus tard, j’ai la surprise d’un évènement sous mes fenêtres : les étudiants du troisième étage du bâtiment d’en face, absents depuis le début de l’enfermement général, viennent chercher leurs meubles, ayant tiré la conclusion que l’année universitaire est finie.
*
Donc, certains hôpitaux vont maintenant chercher des respirateurs chez les vétérinaires et des blouses dans les abattoirs. Plus le temps passe, plus je pense que la place de Sarkozy et de Hollande est en prison. Pour Macron je suis moins catégorique, il a hérité du passif de ses prédécesseurs même s’il n’a pas fait grand-chose pour le diminuer.
*
Depuis que la plupart des intervious télévisées se font à distance via Skype, on peut voir l’intérieur des logements des experts, des politiciens et des journalistes. « Quand même cette déco ! », me dis-je bien souvent.
*
Toujours dans ma traversée Barbara avec l’époque Madame (soixante-huit à soixante-dix), Alhambra de Bordeaux (concert donné en novembre soixante-neuf pour l’émission Campus de Michel Lancelot sur Europe Numéro Un, une émission que j’écoutais chaque soir l’oreille collée au transistor dans la chambre que je devais partager avec mes deux frères), En liberté sur Europe 1 en soixante-neuf (des reprises assez ternes) et le premier de la paire de cédés Olympia 4 février 1969.
Redécouverte des chansons qu’elle a écrites avec Remo Forlani pour sa comédie musicale Madame, notamment De jolies putes vraiment :
Nous avons eu mam’zelle Pompon
Nous avons eu la grosse Charlotte
Ninie de Vannes et la Zonzon
Qui arrosait chaque soir sa motte
Au cognac et au marsala
Envie de boire à la santé de cette Zonzon.
Depuis le début du confinement, la ruelle n’est plus nettoyée. Elle reste dans son état de saleté antérieur. Du verre cassé et des mouchoirs en papier de couleur verte s’y font remarquer. Aucun déchet nouveau n’est apparu. Ce qui témoigne du peu de personnes qui passent. Les recoins qui servent habituellement de pissoirs aux noctambules, aux touristes et au vrai faux mendiant de la rue Saint-Romain sont désormais inutilisés.
Deux heures plus tard, j’ai la surprise d’un évènement sous mes fenêtres : les étudiants du troisième étage du bâtiment d’en face, absents depuis le début de l’enfermement général, viennent chercher leurs meubles, ayant tiré la conclusion que l’année universitaire est finie.
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Donc, certains hôpitaux vont maintenant chercher des respirateurs chez les vétérinaires et des blouses dans les abattoirs. Plus le temps passe, plus je pense que la place de Sarkozy et de Hollande est en prison. Pour Macron je suis moins catégorique, il a hérité du passif de ses prédécesseurs même s’il n’a pas fait grand-chose pour le diminuer.
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Depuis que la plupart des intervious télévisées se font à distance via Skype, on peut voir l’intérieur des logements des experts, des politiciens et des journalistes. « Quand même cette déco ! », me dis-je bien souvent.
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Toujours dans ma traversée Barbara avec l’époque Madame (soixante-huit à soixante-dix), Alhambra de Bordeaux (concert donné en novembre soixante-neuf pour l’émission Campus de Michel Lancelot sur Europe Numéro Un, une émission que j’écoutais chaque soir l’oreille collée au transistor dans la chambre que je devais partager avec mes deux frères), En liberté sur Europe 1 en soixante-neuf (des reprises assez ternes) et le premier de la paire de cédés Olympia 4 février 1969.
Redécouverte des chansons qu’elle a écrites avec Remo Forlani pour sa comédie musicale Madame, notamment De jolies putes vraiment :
Nous avons eu mam’zelle Pompon
Nous avons eu la grosse Charlotte
Ninie de Vannes et la Zonzon
Qui arrosait chaque soir sa motte
Au cognac et au marsala
Envie de boire à la santé de cette Zonzon.
27 mars 2020
Parmi mes livres à lire, stockés en trois piles hautes comme des gratte-ciel, se trouve le Journal de Samuel Pepys publié en deux volumes chez Bouquins/Laffont. Jusqu’à présent, je n’en ai lu que les extraits publiés chez Dix/Dix-Huit et au Mercure de France. Il est un passage qui m’a beaucoup marqué, celui où Pepys narre sa traversée de la Grande Peste de Londres. Confronté à ce danger de mort imminente, il envoie femme et enfants à la campagne puis revoit son testament.
Ce jeudi matin, je rouvre le mien et le mets à jour. Je relis aussi les deux lettres destinées en cas de décès aux deux seules que j’ai aimées et qui m’ont aimé. Reste le souci de mes écritures. Je ne sais comment faire pour assurer leur survie (notamment celle des récits, romans et autres jamais publiés).
Toujours atteint d’un léger gratouillis pulmonaire et d’une très petite toux que je ne sais s’il faut attribuer ou non à la saloperie qui rôde, je poursuis la réécoute du domaine francophone de ma cédéthéque
Après Arno, je saute René Aubry et trouve le bien nommé Immobile d’Autour de Lucie avec son Ne vois-tu pas que tout cela ne nous mène nulle part et son Tout est calme autour de moi.
René Aubry me fait songer à celle qui m’a fait connaître sa musique. Une jeune femme qui m’a aussi fait découvrir la peinture préraphaélite : Dante Gabriel Rossetti et tutti. On ne s’est jamais rencontré. Je ne sais ce qu’elle est devenue.
C’était au temps du Minitel. Elle me téléphonait la nuit quand son mari était parti et ses enfants au lit. Ensemble, on a beaucoup joui.
*
Puis j’attaque le voyage Barbara par Barbara à l’Atelier de Bruxelles (enregistrement de mil neuf cent cinquante-quatre), Extraits de concerts inédits (enregistrés de mil neuf cent soixante-quatre à soixante-quatorze) et La Dame Brune (soixante-sept soixante-huit)
Pendant ce temps, confiné de l’autre côté de la ville, l’homme au chapeau « réfléchit à des scénarios de confinement sans fin, imposé par des dirigeants économiques, politiques, par des algorithmes surpuissants ou par une population refusant de retrouver une normalité devenue obsolète. »
J’aime bien cette dernière éventualité.
Ce jeudi matin, je rouvre le mien et le mets à jour. Je relis aussi les deux lettres destinées en cas de décès aux deux seules que j’ai aimées et qui m’ont aimé. Reste le souci de mes écritures. Je ne sais comment faire pour assurer leur survie (notamment celle des récits, romans et autres jamais publiés).
Toujours atteint d’un léger gratouillis pulmonaire et d’une très petite toux que je ne sais s’il faut attribuer ou non à la saloperie qui rôde, je poursuis la réécoute du domaine francophone de ma cédéthéque
Après Arno, je saute René Aubry et trouve le bien nommé Immobile d’Autour de Lucie avec son Ne vois-tu pas que tout cela ne nous mène nulle part et son Tout est calme autour de moi.
René Aubry me fait songer à celle qui m’a fait connaître sa musique. Une jeune femme qui m’a aussi fait découvrir la peinture préraphaélite : Dante Gabriel Rossetti et tutti. On ne s’est jamais rencontré. Je ne sais ce qu’elle est devenue.
C’était au temps du Minitel. Elle me téléphonait la nuit quand son mari était parti et ses enfants au lit. Ensemble, on a beaucoup joui.
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Puis j’attaque le voyage Barbara par Barbara à l’Atelier de Bruxelles (enregistrement de mil neuf cent cinquante-quatre), Extraits de concerts inédits (enregistrés de mil neuf cent soixante-quatre à soixante-quatorze) et La Dame Brune (soixante-sept soixante-huit)
Pendant ce temps, confiné de l’autre côté de la ville, l’homme au chapeau « réfléchit à des scénarios de confinement sans fin, imposé par des dirigeants économiques, politiques, par des algorithmes surpuissants ou par une population refusant de retrouver une normalité devenue obsolète. »
J’aime bien cette dernière éventualité.
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