Le Journal de Michel Perdrial

Le Journal de Michel Perdrial




Loïc Boyer
Je suis l’auteur de textes courts qui furent publiés depuis mil neuf cent quatre-vingt-quinze dans des revues littéraires en France (Supérieur Inconnu, Supplément d’Ame, Nouvelle Donne, Le Bord de l’Eau, Pris de Peur, l’Art du Bref, Sol’Air, Gros Textes, Salmigondis, Verso, Décharge, Bulle, Filigranes, Diérèse, Martobre, Comme ça et Autrement, (Cahier d’) Ecritures, La Nef des Fous), en Belgique (Traversées, Ecrits Vains, L’Arbre à Plumes, Inédit Nouveau, Bleu d’Encre), au Canada (Les Saisons Littéraires) et en Italie (Les Cahiers du Ru).
Les courageuses Editions du Chardon ont publié en mil neuf cent quatre-vingt-dix-neuf Erotica, un recueil de vingt-huit de ces textes, illustré par Isabelle Pio et Antoine Lopez et préfacé par Sarane Alexandrian, toujours disponible auprès de moi.
Je suis également l’auteur d’une pièce de théâtre et de plusieurs romans ou récits à ce jour inédits.
Depuis le onze novembre deux mille six, je publie mon Journal via Internet, un temps sous-titré Persiflages, moquages et autres énervages mâtinés de complimentages et de contentages. Sa première partie est lisible chez Eklablog, la deuxième ici.
Je vis au centre de Rouen dans un ancien monastère où autrefois les Sœurs de la Miséricorde se vouaient à l’éducation des jeunes filles.







Rss

3 février 2025


Marianne Faithfull qui meurt et ce sont mes quatorze ans qui s’effacent un peu plus, As Tears Go By.
Peu avant sont morts Gabriel Yacoub, le chanteur de Malicorne, dont j’achetais les disques durant ma période folk des années soixante-dix chez Mélodie Massacre, et Daniel Colling, le créateur du Printemps de Bourges, que j’ai connu à Cazals dans le Lot en juillet mil neuf cent soixante-quinze. Spectateur arrivé en avance de son Festival Folk International (au programme Malicorne, Alan Stivell, Marcel Dadi, Claude Marti, Roger Siffer, David Bromberg, Tom Rush, Una Ramos, Planxty, Country Gazette, Perlimpinpin Fòlc, Aristide Padygros et tant d’autres), je l’avais croisé au café du village. Il m’avait aussitôt intégré comme aide bénévole à la petite équipe de l’organisation. Il me prêtait sa Renault Seize, une des premières voitures avec des vitres électriques. Pendant les deux jours du Festival, je fus chargé de recevoir les artistes jouant sur la seconde scène sous un chapiteau. Je me souviens de Teresa Rebull demandant à ce que je la conduise d’abord à la caravane où l’on payait les artistes, craignant que tout le monde ne le soit pas, moins de spectateurs qu’espéré, bien que quinze mille, certains entrés sans payer.
Cela pourrait me faire paraître nostalgique. Je le suis moins que les constructeurs d’automobiles qui ressuscitent la Quatre Ailes, la Renault Cinq, la Fiat Cinq Cent, la Mini Cooper et la Deux Chevaux, toutes électriques. Celles et ceux qui les achètent n’auront jamais la vie qui allait avec.
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Travaux en cours dans la copropriété, là où vivaient Abrutus et Aboyus (que je ne regrette pas). Le nouveau propriétaire change portes et fenêtres. En plastique blanc, je pense ces nouvelles fenêtres. Tandis qu’il s’active avec celui qui l’aide, je lis un article du Figaro expliquant que les cambrioleurs ont un faible pour ces fenêtres en plastique de rez-de-chaussée qu’ils font fondre au chalumeau.
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Café bourgeois de Rouen vendredi après-midi. Une cliente : « Même avant que j’apprenne qu’elle nous donnait son appartement, on s’occupait d’elle. »
Café populaire près de Rouen samedi matin. La patronne : « Il s’en passe des choses dans le monde entier ! Quand même, l’hélicoptère là, qu’a foncé dans l’avion en Amérique… » La serveuse : « C’est louche. » La patronne : « Oui c’est louche. »