Un peu plus tard, elle nous dit : « Je plains ceux qui meurent ces jours-ci, ils ne verront pas la fin de la guerre. » C’est tout ce que je trouve à noter de ma lecture de train ce mercredi matin, Les Causes célèbres de Jean Paulhan, un livre terminé avant d’arriver à Paris.
Peu de monde bizarrement dans le métro Huit. Ma voisine d’en face lit Le Syndrome de l’Orangerie de Grégoire Bouillier, un livre qui a valu à son auteur d’être accusé de plagiat.
Au Marché d’Aligre, chez Emile point de livres, il expose ses centaines de dévédés, mais chez Amin c’est abondance de nouveautés, la bibliothèque d’un décédé à n’en pas douter que se partagent les amateurs de littérature. « Les professionnels sont déjà passés hier », dit l’un. Un autre s’étonne des cartes postales qui parsèment les livres. Des romans des meilleurs auteurs que je ne lis plus. Et aussi des pavés de la collection « Les chefs-d’œuvre » des Editions Planète, découverts adolescent à la Bibliothèque Municipale de Louviers, dont j’ai eu plus tard plusieurs, revendus. Leur poids m’empêche de succomber à la tentation de les acheter une nouvelle fois. En revanche, je ne laisse pas passer En chair vive - Pages de Journal 1977-1993 de Miguel Torga (José Corti), Journal de galère d’Imre Kertész (Actes Sud) et Journal volubile d’Enrique Vila-Matas (Christian Bourgois). « Cinq euros les trois, c’est bien ça ? » dis-je à Amin avant qu’il ne me demande davantage.
« Ça alors c’est dingue. C’est le mien. Je l’avais offert à quelqu’un de la copropriété qui a eu le culot de vous le revendre », s’exclame une voisine de Re Read. « Je ne saurais pas vous dire », lui répond prudemment la libraire. Je ne sais à quoi cette femme a reconnu son livre, ni qui a revendu vingt-cinq centimes le livre de trente-deux euros qui me fait signe, L’Energie vagabonde de Sylvain Tesson, un Bouquins Laffont groupant une majorité d’écrits que je n’ai pas, des anciens, donc des qui m’intéressent ; depuis qu’il raconte ses observations d’animaux, c’est fini pour moi. Je l’ouvre au hasard et tombe sur ceci qui me ramène à l’endroit d’où je viens Les brocanteurs sont des gens étranges. Ils attendent pendant des années que quelqu'un vienne acheter le fauteuil Louis XV sur lequel ils lisent un roman policier en fumant la pipe. Je paie ce pavé quatre euros mais il ne me coûte que deux car j’ai auparavant revendu là pour deux euros de broutilles.
Au Book-Off de Ledru-Rollin, la journée des employés commence dans une certaine agitation car toute l’informatique est plantée. Parmi eux, une jolie fille à lunettes à qui je confie mon sac. Dans les livres à un euro du rayon Témoignage, je découvre Le Livre du bagne précédé de Lueurs dans l’ombre, plus d’idiots, plus de fous et du Livre d’Hermann de Louise Michel (Presses Universitaires de Lyon).
A midi, chez Au Diable des Lombards, j’opte pour le travers de porc caramélisé pommes sautées et la tarte Tatin. Derrière moi sont trois collègues. « Alors il va y avoir censure ou pas ? » demande l’une. « La censure de quoi ? » répond une autre.
Une nouvelle fois, le sous-sol du Book-Off de Saint-Martin m’est favorable. A un euro pièce m’attendaient Rien entre nous de Martine Roffinella (Sulliver), Chroniques du Paris apache d’Eugène Corsy (Mercure de France), Souvenirs obscurs d’un Juif polonais né en France de Pierre Goldman (Points Actuels) déjà eu déjà lu en son temps, ainsi que d’autres ouvrages dont je ferai commerce ou cadeau.
Cela fait un sac lourd. Il s’ensuit que je snobe le troisième Book-Off et vais boire un café verre d’eau assis à L’Opportun, place Sainte-Opportune.
Le métro Quatorze me ramène à la Gare Sain-Lazare. Dans le train du retour, je lis La fin du voyage d’Ingrid Thobois. Je ne connaissais pas cette écrivaine, fille de deux adeptes de la vadrouille en combi Volkswagen, un obstétricien et une institutrice de la métropole rouennaise, comme je le découvre page vingt-sept : Nous aurions pu ne pas avoir quitté le 215 avenue Jean-de-la-Varende 76230 Bois-Guillaume.
Peu de monde bizarrement dans le métro Huit. Ma voisine d’en face lit Le Syndrome de l’Orangerie de Grégoire Bouillier, un livre qui a valu à son auteur d’être accusé de plagiat.
Au Marché d’Aligre, chez Emile point de livres, il expose ses centaines de dévédés, mais chez Amin c’est abondance de nouveautés, la bibliothèque d’un décédé à n’en pas douter que se partagent les amateurs de littérature. « Les professionnels sont déjà passés hier », dit l’un. Un autre s’étonne des cartes postales qui parsèment les livres. Des romans des meilleurs auteurs que je ne lis plus. Et aussi des pavés de la collection « Les chefs-d’œuvre » des Editions Planète, découverts adolescent à la Bibliothèque Municipale de Louviers, dont j’ai eu plus tard plusieurs, revendus. Leur poids m’empêche de succomber à la tentation de les acheter une nouvelle fois. En revanche, je ne laisse pas passer En chair vive - Pages de Journal 1977-1993 de Miguel Torga (José Corti), Journal de galère d’Imre Kertész (Actes Sud) et Journal volubile d’Enrique Vila-Matas (Christian Bourgois). « Cinq euros les trois, c’est bien ça ? » dis-je à Amin avant qu’il ne me demande davantage.
« Ça alors c’est dingue. C’est le mien. Je l’avais offert à quelqu’un de la copropriété qui a eu le culot de vous le revendre », s’exclame une voisine de Re Read. « Je ne saurais pas vous dire », lui répond prudemment la libraire. Je ne sais à quoi cette femme a reconnu son livre, ni qui a revendu vingt-cinq centimes le livre de trente-deux euros qui me fait signe, L’Energie vagabonde de Sylvain Tesson, un Bouquins Laffont groupant une majorité d’écrits que je n’ai pas, des anciens, donc des qui m’intéressent ; depuis qu’il raconte ses observations d’animaux, c’est fini pour moi. Je l’ouvre au hasard et tombe sur ceci qui me ramène à l’endroit d’où je viens Les brocanteurs sont des gens étranges. Ils attendent pendant des années que quelqu'un vienne acheter le fauteuil Louis XV sur lequel ils lisent un roman policier en fumant la pipe. Je paie ce pavé quatre euros mais il ne me coûte que deux car j’ai auparavant revendu là pour deux euros de broutilles.
Au Book-Off de Ledru-Rollin, la journée des employés commence dans une certaine agitation car toute l’informatique est plantée. Parmi eux, une jolie fille à lunettes à qui je confie mon sac. Dans les livres à un euro du rayon Témoignage, je découvre Le Livre du bagne précédé de Lueurs dans l’ombre, plus d’idiots, plus de fous et du Livre d’Hermann de Louise Michel (Presses Universitaires de Lyon).
A midi, chez Au Diable des Lombards, j’opte pour le travers de porc caramélisé pommes sautées et la tarte Tatin. Derrière moi sont trois collègues. « Alors il va y avoir censure ou pas ? » demande l’une. « La censure de quoi ? » répond une autre.
Une nouvelle fois, le sous-sol du Book-Off de Saint-Martin m’est favorable. A un euro pièce m’attendaient Rien entre nous de Martine Roffinella (Sulliver), Chroniques du Paris apache d’Eugène Corsy (Mercure de France), Souvenirs obscurs d’un Juif polonais né en France de Pierre Goldman (Points Actuels) déjà eu déjà lu en son temps, ainsi que d’autres ouvrages dont je ferai commerce ou cadeau.
Cela fait un sac lourd. Il s’ensuit que je snobe le troisième Book-Off et vais boire un café verre d’eau assis à L’Opportun, place Sainte-Opportune.
Le métro Quatorze me ramène à la Gare Sain-Lazare. Dans le train du retour, je lis La fin du voyage d’Ingrid Thobois. Je ne connaissais pas cette écrivaine, fille de deux adeptes de la vadrouille en combi Volkswagen, un obstétricien et une institutrice de la métropole rouennaise, comme je le découvre page vingt-sept : Nous aurions pu ne pas avoir quitté le 215 avenue Jean-de-la-Varende 76230 Bois-Guillaume.