Le jour tarde de plus en plus à se lever. Quand il y consent ce dimanche, le ciel est dégagé. Je prends pédestrement le chemin du Cimetière Marin et du Phare Saint-Clair juste au-dessus.
Je m’occupe d’abord du second. On ne peut s’en approcher tout près car il est entouré d'un haut grillage étant encore en fonction J’en fais quelques photos et une de la Citadelle à côté dont les prises de vues sont interdites.
J’entre par la porte du haut dans le Cimetière Marin, là où est une pancarte indiquant Paul Valéry. D’autres me conduisent à sa tombe, du moins j’espère que c’est elle car avec le soleil et ma mauvaise vue je suis en peine de trouver son prénom sur la pierre. C’est plein de Valéry et il y a gravé un vers bien dans sa manière qui n’est pas pour me plaire. Un petit banc fait face à cette tombe supposée de Valéry. Je ne rêve pas, il y a une femme qui pleure et se lamente quelque part. Je la vois au détour d’une allée, une quinquagénaire en larmes devant une tombe qui pourtant ne semble pas récente. L’autre célébrité du lieu se trouve plus bas, fléchée elle aussi. La tombe de Jean Vilar est tristounette, son nom est dans un coin, au-dessus un récipient rouge dans lequel certains ont mis leur petite pierre. J’en ramasse une dans l’allée et l’ajoute au nom de l’ami comédien Bruno Bayeux qui ne m’a pourtant rien demandé. Ce cimetière n’est pas le plus beau des cimetières marins. Il manque de poésie, si j’ose dire. Je découvre qu’en plus, on y creuse à la pelleteuse et qu’il est coupé en deux par une route. Celle-ci traversée, je descends dans cette seconde partie jusqu’à trouver une sortie.
Craignant de ne pas avoir de place en terrasse le long du Canal Royal, je m’arrête au Souras Bar, vue sur le Port et le Phare Saint-Louis, soleil assuré, pour un café verre d’eau lecture de Jean Hugo, un euro quatre-vingts.
Vers onze heures, il fait presque trop chaud. Aussi je lève le camp, direction l’Idéal Bar pour six huîtres de Bouzigues et un verre de Picpoul, attablé à l’ombre avec vue sur les Halles et sur la foule des passants où l’on compte presque autant de chiens que d’enfants.
A midi, je déjeune à l’un de ces restaurants pour touristes du Port, Chez Jojo, huit bulots aïoli, un mi-cuit de thon et une crème brûlée pour la somme habituelle de vingt euros quatre-vingt-dix. Sur la carte, c’est écrit vingt-quatre euros quatre-vingt-dix mais, me dit la serveuse, « Ne vous préoccupez pas ça, c’est le prix pour la saison. » Autrement dit, l’été on se fait estamper. J’ai vue sur les énormes chalutiers, dont le Louis Nocca qui est à visiter. Chez Jojo n’offre pas l’apéro.
Je bois un premier café (deux euros) chez Jadounette, un bar glacier qui a sa terrasse sur une barge. C’est agréable d’être légèrement secoué à chaque passage de bateau. Puis, comme le temps est vraiment estival, je passe le pont de la Civette et m’installe à la terrasse du Central pour un autre café au soleil à deux euros. J’assiste à l’ahurissant défilé des familles sur le quai. Le monde s’écroule et ils continuent à se reproduire, enfournant tout ça dans de grosses voitures qui ajoutent au dérèglement climatique et servent accessoirement à écraser les bicyclistes.
*
Sur une pierre tombale du Cimetière Marin, cette plaque : « A leur Docteur dévoué, ses fidèles clients » Ce médecin ne serait pas ravi s’il pouvait constater que ses patients considéraient être ses clients.
Je m’occupe d’abord du second. On ne peut s’en approcher tout près car il est entouré d'un haut grillage étant encore en fonction J’en fais quelques photos et une de la Citadelle à côté dont les prises de vues sont interdites.
J’entre par la porte du haut dans le Cimetière Marin, là où est une pancarte indiquant Paul Valéry. D’autres me conduisent à sa tombe, du moins j’espère que c’est elle car avec le soleil et ma mauvaise vue je suis en peine de trouver son prénom sur la pierre. C’est plein de Valéry et il y a gravé un vers bien dans sa manière qui n’est pas pour me plaire. Un petit banc fait face à cette tombe supposée de Valéry. Je ne rêve pas, il y a une femme qui pleure et se lamente quelque part. Je la vois au détour d’une allée, une quinquagénaire en larmes devant une tombe qui pourtant ne semble pas récente. L’autre célébrité du lieu se trouve plus bas, fléchée elle aussi. La tombe de Jean Vilar est tristounette, son nom est dans un coin, au-dessus un récipient rouge dans lequel certains ont mis leur petite pierre. J’en ramasse une dans l’allée et l’ajoute au nom de l’ami comédien Bruno Bayeux qui ne m’a pourtant rien demandé. Ce cimetière n’est pas le plus beau des cimetières marins. Il manque de poésie, si j’ose dire. Je découvre qu’en plus, on y creuse à la pelleteuse et qu’il est coupé en deux par une route. Celle-ci traversée, je descends dans cette seconde partie jusqu’à trouver une sortie.
Craignant de ne pas avoir de place en terrasse le long du Canal Royal, je m’arrête au Souras Bar, vue sur le Port et le Phare Saint-Louis, soleil assuré, pour un café verre d’eau lecture de Jean Hugo, un euro quatre-vingts.
Vers onze heures, il fait presque trop chaud. Aussi je lève le camp, direction l’Idéal Bar pour six huîtres de Bouzigues et un verre de Picpoul, attablé à l’ombre avec vue sur les Halles et sur la foule des passants où l’on compte presque autant de chiens que d’enfants.
A midi, je déjeune à l’un de ces restaurants pour touristes du Port, Chez Jojo, huit bulots aïoli, un mi-cuit de thon et une crème brûlée pour la somme habituelle de vingt euros quatre-vingt-dix. Sur la carte, c’est écrit vingt-quatre euros quatre-vingt-dix mais, me dit la serveuse, « Ne vous préoccupez pas ça, c’est le prix pour la saison. » Autrement dit, l’été on se fait estamper. J’ai vue sur les énormes chalutiers, dont le Louis Nocca qui est à visiter. Chez Jojo n’offre pas l’apéro.
Je bois un premier café (deux euros) chez Jadounette, un bar glacier qui a sa terrasse sur une barge. C’est agréable d’être légèrement secoué à chaque passage de bateau. Puis, comme le temps est vraiment estival, je passe le pont de la Civette et m’installe à la terrasse du Central pour un autre café au soleil à deux euros. J’assiste à l’ahurissant défilé des familles sur le quai. Le monde s’écroule et ils continuent à se reproduire, enfournant tout ça dans de grosses voitures qui ajoutent au dérèglement climatique et servent accessoirement à écraser les bicyclistes.
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Sur une pierre tombale du Cimetière Marin, cette plaque : « A leur Docteur dévoué, ses fidèles clients » Ce médecin ne serait pas ravi s’il pouvait constater que ses patients considéraient être ses clients.