Plus de fort vent nocturne, il faut se réhabituer au silence, lequel n’est pas forcément propice au sommeil. Le ciel est clair à mon lever. C’est enfin le jour pour aller à Carolles.
Je remonte la rue Couraye, achète un pain au chocolat chez Robert la Flûte Gana et arrive pour l’ouverture, à sept heures trente, au Café de la Gare. Des habitués, qu’on pourrait qualifier de permanents, aident le patron à installer tables et chaises puis se chamaillent méchamment, tout en s’offrant des cafés. Deux filles détonnent, élégamment vêtues et un peu snobs, qui veulent un thé en terrasse. « Des gonzesses qui viennent de Paris », suppute l’intérieur d’un ton méprisant.
Le car Nomad Trois Cent Huit part à huit heures trente-cinq de la Gare de Granville et va jusqu’au Mont-Saint-Michel, un lieu où je ne veux pas retourner. J’achète une carte dix voyages de proximité à quinze euros au chauffeur qui m’apprend que les arrêts ne seront pas annoncés. Il me déposera à Carolles, à la Mairie, au lieu de la Salle des Fêtes, pour cause de travaux. Une dizaine de voyageurs me tiennent compagnie, dont les deux « Parisiennes » qui vont au Mont-Saint-Michel.
Après Saint-Pair et Jullouville, le car s’enfonce dans une campagne de maisons en pierre et de croisements difficiles avec les voitures. Comme prévu, le chauffeur m’arrête à la Mairie de Carolles. Je me dirige vers la belle église de pierre, en fais une photo, vais un peu plus bas réserver une table au Logis Hôtel Auberge de Carolles, emprunte la rue principale et demande à une autochtone comment aller à la Cabane Vauban.
Il y a davantage de route à parcourir que je pensais avant d’arriver à un chemin qui mène promptement à cette Cabane Vauban. Elle est bien là, semblable à elle-même. Je me souviens de l’émotion de qui m’accompagnait en découvrant au loin le Mont-Saint-Michel et Tombelaine. Je me souviens aussi d’un coït champêtre sous le soleil exactement.
Je marche un peu sur le chemin de randonnée, direction Jullouville, puis reviens sur mes pas, rattrapé par un groupe de marcheuses et marcheurs à bâtons, un homme en tête, une dizaine de femmes papotant bruyamment derrière et enfin cinq hommes se taisant. Revenu à la Cabane Vauban, je m’assois sur le banc d’où l’on voit le Mont et écris ce qui précède.
De retour au bourg, ayant omis de demander au chauffeur de l’aller si l’arrêt du car de retour est aussi devant la Mairie, je vais me renseigner à l’intérieur de celle-ci. Une aimable fonctionnaire territoriale me rassure, c’est bien là.
On commence à servir à douze heures quinze à l’Auberge de Carolles. Le menu du jour se compose d’une terrine de campagne, d’un pluma de porc frites maison sauce camembert, d’une tarte fine aux pommes et d’un café. C’est la première journée de beau temps depuis le début du mois. Je choisis de déjeuner en terrasse. Celle-ci est campagnarde à souhait. Un autre client seulement, loin de moi, mais ma tranquillité est mise à mal par quelques guêpes. Le plat et le dessert sont fort bons, dix-huit euros le tout.
Pour rentrer, je réussis à attraper le treize heures seize car il est un peu en retard. Pas loin de moi, un jeune homme au téléphone parle d’un ami à lui : « Il couche avec Sarah et il se marie avec Lucie. » De la Gare, je rejoins le Plat Gousset avec un bus Deux.
C’est l’heure d’aller se montrer sur la Promenade. Un le fait dans les airs, suspendu à un parapente. Ayant décollé près du cimetière marin, il remonte le Plat Gousset jusqu’à la Ville Haute et revient à son point de départ.
*
Sur le chemin douanier de Carolles, la reproduction d’un tableau représentant la Cabane Vauban peinte par Louis Valtat, né à Dieppe.
*
Sur le clocher de l’église de Carolles, une plaque « Horloge donnée en 1901 par Gaston Fabien Arnaud-Jeanti ». C’est gentil.
*
Si j’avais su qu’il fallait marcher autant entre le bourg de Carolles et sa Cabane Vauban, j’aurais renoncé. Il vaut mieux parfois ne pas savoir. (maxime du jour)
Je remonte la rue Couraye, achète un pain au chocolat chez Robert la Flûte Gana et arrive pour l’ouverture, à sept heures trente, au Café de la Gare. Des habitués, qu’on pourrait qualifier de permanents, aident le patron à installer tables et chaises puis se chamaillent méchamment, tout en s’offrant des cafés. Deux filles détonnent, élégamment vêtues et un peu snobs, qui veulent un thé en terrasse. « Des gonzesses qui viennent de Paris », suppute l’intérieur d’un ton méprisant.
Le car Nomad Trois Cent Huit part à huit heures trente-cinq de la Gare de Granville et va jusqu’au Mont-Saint-Michel, un lieu où je ne veux pas retourner. J’achète une carte dix voyages de proximité à quinze euros au chauffeur qui m’apprend que les arrêts ne seront pas annoncés. Il me déposera à Carolles, à la Mairie, au lieu de la Salle des Fêtes, pour cause de travaux. Une dizaine de voyageurs me tiennent compagnie, dont les deux « Parisiennes » qui vont au Mont-Saint-Michel.
Après Saint-Pair et Jullouville, le car s’enfonce dans une campagne de maisons en pierre et de croisements difficiles avec les voitures. Comme prévu, le chauffeur m’arrête à la Mairie de Carolles. Je me dirige vers la belle église de pierre, en fais une photo, vais un peu plus bas réserver une table au Logis Hôtel Auberge de Carolles, emprunte la rue principale et demande à une autochtone comment aller à la Cabane Vauban.
Il y a davantage de route à parcourir que je pensais avant d’arriver à un chemin qui mène promptement à cette Cabane Vauban. Elle est bien là, semblable à elle-même. Je me souviens de l’émotion de qui m’accompagnait en découvrant au loin le Mont-Saint-Michel et Tombelaine. Je me souviens aussi d’un coït champêtre sous le soleil exactement.
Je marche un peu sur le chemin de randonnée, direction Jullouville, puis reviens sur mes pas, rattrapé par un groupe de marcheuses et marcheurs à bâtons, un homme en tête, une dizaine de femmes papotant bruyamment derrière et enfin cinq hommes se taisant. Revenu à la Cabane Vauban, je m’assois sur le banc d’où l’on voit le Mont et écris ce qui précède.
De retour au bourg, ayant omis de demander au chauffeur de l’aller si l’arrêt du car de retour est aussi devant la Mairie, je vais me renseigner à l’intérieur de celle-ci. Une aimable fonctionnaire territoriale me rassure, c’est bien là.
On commence à servir à douze heures quinze à l’Auberge de Carolles. Le menu du jour se compose d’une terrine de campagne, d’un pluma de porc frites maison sauce camembert, d’une tarte fine aux pommes et d’un café. C’est la première journée de beau temps depuis le début du mois. Je choisis de déjeuner en terrasse. Celle-ci est campagnarde à souhait. Un autre client seulement, loin de moi, mais ma tranquillité est mise à mal par quelques guêpes. Le plat et le dessert sont fort bons, dix-huit euros le tout.
Pour rentrer, je réussis à attraper le treize heures seize car il est un peu en retard. Pas loin de moi, un jeune homme au téléphone parle d’un ami à lui : « Il couche avec Sarah et il se marie avec Lucie. » De la Gare, je rejoins le Plat Gousset avec un bus Deux.
C’est l’heure d’aller se montrer sur la Promenade. Un le fait dans les airs, suspendu à un parapente. Ayant décollé près du cimetière marin, il remonte le Plat Gousset jusqu’à la Ville Haute et revient à son point de départ.
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Sur le chemin douanier de Carolles, la reproduction d’un tableau représentant la Cabane Vauban peinte par Louis Valtat, né à Dieppe.
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Sur le clocher de l’église de Carolles, une plaque « Horloge donnée en 1901 par Gaston Fabien Arnaud-Jeanti ». C’est gentil.
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Si j’avais su qu’il fallait marcher autant entre le bourg de Carolles et sa Cabane Vauban, j’aurais renoncé. Il vaut mieux parfois ne pas savoir. (maxime du jour)