Lecture ferroviaire de mercredi dernier Dissimulons ! de Noël Herpe publié chez Plein Jour dans la collection « les invraisemblables ». L’auteur y narre ses rencontres lorsqu’il était maître de conférence avec deux êtres encore plus mal vus socialement que lui : un prof caennais (Romaric) et un travesti lexovien (Guillaume/Gloria). Le récit est fade et les clichés convoqués. En témoigne cette description de Caen :
J’ai croisé Romaric il y a une dizaine d’années, dans cette université normande où le sort m’avait jeté à mon grand dam. Ce sort, je le maudissais toutes les semaines en reprenant le train pour Caen, en retrouvant ses cafés autour de la gare, où erraient des êtres sans emploi, ses gamines trop maquillées, ses rangées d’immeubles informes. Si le néant avait un visage, il ressemblerait à cette ville aux trois quarts dévastée par les bombardement et que l’urbanisme triste de l’après-guerre avait achevé de défigurer. Dans le tramway qui m’emmenait vers le campus, j’observais des gueules démolies par l’alcool, les goitres, la pauvreté. J’imaginais des mariages consanguins, toute une hérédité paysanne n’ayant pas changé depuis Maupassant.
Maupassant décrivant le Calvados ?
Ce livre ne mérite pas que je le garde. Je l’ai mis en vente. Peut-être Noël Herpe me l’achètera-t-il. Comme autrefois il m’a acheté son Journal en ruines, autre lecture décevante.
*
Un auteur qui achète ses propres livres ? Ce n’est pas la seule fois que ça m’est arrivé.
J’ai croisé Romaric il y a une dizaine d’années, dans cette université normande où le sort m’avait jeté à mon grand dam. Ce sort, je le maudissais toutes les semaines en reprenant le train pour Caen, en retrouvant ses cafés autour de la gare, où erraient des êtres sans emploi, ses gamines trop maquillées, ses rangées d’immeubles informes. Si le néant avait un visage, il ressemblerait à cette ville aux trois quarts dévastée par les bombardement et que l’urbanisme triste de l’après-guerre avait achevé de défigurer. Dans le tramway qui m’emmenait vers le campus, j’observais des gueules démolies par l’alcool, les goitres, la pauvreté. J’imaginais des mariages consanguins, toute une hérédité paysanne n’ayant pas changé depuis Maupassant.
Maupassant décrivant le Calvados ?
Ce livre ne mérite pas que je le garde. Je l’ai mis en vente. Peut-être Noël Herpe me l’achètera-t-il. Comme autrefois il m’a acheté son Journal en ruines, autre lecture décevante.
*
Un auteur qui achète ses propres livres ? Ce n’est pas la seule fois que ça m’est arrivé.