C’est à la terrasse du Sauveur que je commence ma journée vers sept heures et demie, quelques tables posées à un carrefour de ruelles. J’y petit-déjeune d’un croissant et d’un pain au chocolat achetés à la boulangerie d’à côté et d’un café allongé qu’ici on appelle américain et que j’ai la surprise de payer trente centimes de plus que l’expresso.
Ce troquet est au début de la bien nommée rue Droite qui mène tout droit à la plage en traversant le Vieux Nice. J’emprunte ce raccourci et en chemin trouve l’église de Jésus déjà ouverte. Encore un hymne au baroque, dont l’intérieur rivalise avec celui de la Cathédrale toute proche : stucs dorés et putti de toute les tailles.
Revenu à l’extérieur, j’achève la rue Droite et regarde à quoi ressemble la Méditerranée ce matin. Elle est paisible et l’on s’y baigne. Je marche sur son bord jusqu’à atteindre la partie de la promenade qui bénéficie du soleil et me pose sur une chaise bleue pour lire Edmond de Goncourt. Une activité que je mène jusqu’à ce qu’un malotru vienne à proximité sauter à la corde sur de la musique forte.
Je reprends la rue Droite en sens inverse, dans laquelle se trouve aussi le Palais Lascaris que mon Guide du Routard deux mille neuf signale en visite gratuite à partir de dix heures. Ouvert il l’est, mais désormais c’est cinq euros, m’apprend la personne chargée de l’accueil. Comme ma motivation ne tenait qu’à la gratuité, je rejoins la place Saint-François.
C’est le moment de boire un autre café, cette fois au Nomad. J’y réserve une table pour midi car ici le vendredi c’est aïoli de cabillaud à treize euros.
Le moment venu je le déguste avec un quart de vin blanc puis le fais suivre d’une tarte à la framboise. « Cela fait vingt-deux euros tout rond », m’annonce l’aimable tenancière à l’issue.
Je n’ai qu’à traverser les voies du tram pour aller lire sur un banc de la Promenade du Paillon près de l’immense statue du David de Michel-Ange Celui-ci fait don de son anatomie à une population indifférente.
*
Des boîtes à sous dans les boulangeries niçoises. Ce qui me conduit à payer sans contact.
*
Quai des Etats-Unis, des élèves d'élémentaire porteurs de sacs en plastique jaune « Nice ville propre ». Ils ramassent les mégots à mains nues.
*
Cette façon qu’ont les Niçois(e)s d’essayer de garder leur dignité tout en luttant contre la douleur quand ils marchent pieds nus sur les galets.
*
Conduisant une Smart électrique de ruelle en ruelle, une quinquagénaire distribue Nice Matin dans les bars en claironnant que son cancer elle l’a guéri avec un régime et que pour le Covid on s’en sort avec des vitamines et du zinc. « D’ailleurs vous en connaissez, vous, des gens morts du Covid ? Personne n’en connaît ».
Comme chantait Boris Vian, c’est même plus un cerveau, c’est comme de la sauce blanche.
Ce troquet est au début de la bien nommée rue Droite qui mène tout droit à la plage en traversant le Vieux Nice. J’emprunte ce raccourci et en chemin trouve l’église de Jésus déjà ouverte. Encore un hymne au baroque, dont l’intérieur rivalise avec celui de la Cathédrale toute proche : stucs dorés et putti de toute les tailles.
Revenu à l’extérieur, j’achève la rue Droite et regarde à quoi ressemble la Méditerranée ce matin. Elle est paisible et l’on s’y baigne. Je marche sur son bord jusqu’à atteindre la partie de la promenade qui bénéficie du soleil et me pose sur une chaise bleue pour lire Edmond de Goncourt. Une activité que je mène jusqu’à ce qu’un malotru vienne à proximité sauter à la corde sur de la musique forte.
Je reprends la rue Droite en sens inverse, dans laquelle se trouve aussi le Palais Lascaris que mon Guide du Routard deux mille neuf signale en visite gratuite à partir de dix heures. Ouvert il l’est, mais désormais c’est cinq euros, m’apprend la personne chargée de l’accueil. Comme ma motivation ne tenait qu’à la gratuité, je rejoins la place Saint-François.
C’est le moment de boire un autre café, cette fois au Nomad. J’y réserve une table pour midi car ici le vendredi c’est aïoli de cabillaud à treize euros.
Le moment venu je le déguste avec un quart de vin blanc puis le fais suivre d’une tarte à la framboise. « Cela fait vingt-deux euros tout rond », m’annonce l’aimable tenancière à l’issue.
Je n’ai qu’à traverser les voies du tram pour aller lire sur un banc de la Promenade du Paillon près de l’immense statue du David de Michel-Ange Celui-ci fait don de son anatomie à une population indifférente.
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Des boîtes à sous dans les boulangeries niçoises. Ce qui me conduit à payer sans contact.
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Quai des Etats-Unis, des élèves d'élémentaire porteurs de sacs en plastique jaune « Nice ville propre ». Ils ramassent les mégots à mains nues.
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Cette façon qu’ont les Niçois(e)s d’essayer de garder leur dignité tout en luttant contre la douleur quand ils marchent pieds nus sur les galets.
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Conduisant une Smart électrique de ruelle en ruelle, une quinquagénaire distribue Nice Matin dans les bars en claironnant que son cancer elle l’a guéri avec un régime et que pour le Covid on s’en sort avec des vitamines et du zinc. « D’ailleurs vous en connaissez, vous, des gens morts du Covid ? Personne n’en connaît ».
Comme chantait Boris Vian, c’est même plus un cerveau, c’est comme de la sauce blanche.