Dernières notes
Loïc Boyer
Je suis l’auteur de textes courts qui furent publiés depuis mil neuf cent quatre-vingt-quinze dans des revues littéraires en France (Supérieur Inconnu, Supplément d’Ame, Nouvelle Donne, Le Bord de l’Eau, Pris de Peur, l’Art du Bref, Sol’Air, Gros Textes, Salmigondis, Verso, Décharge, Bulle, Filigranes, Diérèse, Martobre, Comme ça et Autrement, (Cahier d’) Ecritures, La Nef des Fous), en Belgique (Traversées, Ecrits Vains, L’Arbre à Plumes, Inédit Nouveau, Bleu d’Encre), au Canada (Les Saisons Littéraires) et en Italie (Les Cahiers du Ru).
Les courageuses Editions du Chardon ont publié en mil neuf cent quatre-vingt-dix-neuf Erotica, un recueil de vingt-huit de ces textes, illustré par Isabelle Pio et Antoine Lopez et préfacé par Sarane Alexandrian, toujours disponible auprès de moi.
Je suis également l’auteur d’une pièce de théâtre et de plusieurs romans ou récits à ce jour inédits.
Depuis le onze novembre deux mille six, je publie mon Journal via Internet, un temps sous-titré Persiflages, moquages et autres énervages mâtinés de complimentages et de contentages. Sa première partie est lisible chez Eklablog, la deuxième ici.
Je vis au centre de Rouen dans un ancien monastère où autrefois les Sœurs de la Miséricorde se vouaient à l’éducation des jeunes filles.
Les courageuses Editions du Chardon ont publié en mil neuf cent quatre-vingt-dix-neuf Erotica, un recueil de vingt-huit de ces textes, illustré par Isabelle Pio et Antoine Lopez et préfacé par Sarane Alexandrian, toujours disponible auprès de moi.
Je suis également l’auteur d’une pièce de théâtre et de plusieurs romans ou récits à ce jour inédits.
Depuis le onze novembre deux mille six, je publie mon Journal via Internet, un temps sous-titré Persiflages, moquages et autres énervages mâtinés de complimentages et de contentages. Sa première partie est lisible chez Eklablog, la deuxième ici.
Je vis au centre de Rouen dans un ancien monastère où autrefois les Sœurs de la Miséricorde se vouaient à l’éducation des jeunes filles.
22 septembre 2021
Le Rouen Paris de six heures dix est un dortoir ambulant. Ce mardi, j’y ai place réservée et pas de voisin immédiat. Changement d’ambiance ligne Quatorze du métro, tous ces humains qui sont pressés d’aller travailler et qui me pressent. Je suis content d’en sortir avec ma petite valise, Gare de Lyon, par la place Henri Frenay. La Terrasse de Lyon me permet de prendre un café (deux euros cinquante) et d’attendre le Tégévé de dix heures zéro sept pour Nice.
A l’approche de la zone Tégévé, une Gilet Bleu me demande mon passe sanitaire et me met un bracelet de même couleur autour du poignet. Me voilà bagué pour la suite.
Dans le train qui file vers Marseille entre contreforts des Alpes et contreforts du Massif Central, un calme jeune homme est assis à mon côté, bien masqué. Quinze minutes d’arrêt dans la cité phocéenne (comme disent les journalistes) puis, délesté de beaucoup, ce qui me permet de m’assoir côté mer, le train repart à une vitesse de Téheuherre sur un tracé tantôt Massif des Maures tantôt bord de Méditerranée.
Le ciel comme les flots sont d’azur, les maisons roses, les plages emplies de maillots de bain, les vignes dans de la terre rouge, les arrêts nombreux : Toulon, Les Arcs Draguignan, Saint-Raphaël Valescure, Cannes et Antibes.
Ce Tégévé devenu omnibus a perdu toute sa force. Je me demande à chaque gare s’il va être capable de repartir. Déjouant mon pessimisme, il arrive à seize heures zéro sept comme prévu à la Gare de Nice Ville, terminus.
Dès que j’ai le pied dehors, je le sens : ici, en cette veille d’automne, c’est le plein été. Il fait vingt-sept degrés.
Mon logement Air Bibi se trouve à un kilomètre cinq, dans le Vieux Nice. Je descends pédestrement l’avenue Jean-Médecin où circule le tram, tourne à gauche rue Pastorelli. Ayant atteint le square Durandy où commence la rue qui sera provisoirement la mienne, je m’arrête à la terrasse du Relax. On n’y demande pas le passe sanitaire. Le café est à un euro cinquante. La jeune patronne pouponne tout en faisant le service. Il porte bien son nom.
J’ai rendez-vous avec mon logeur à dix-sept heures trente à l’autre bout de la rue, près du Lycée Masséna. En l’attendant, je regarde passer des lycéennes adeptes du crop top.
Tout se passe comme prévu. Me voici installé dans un agréable appartement de deux pièces qui donnent sur l’arrière, au quatrième étage, avec heureusement un ascenseur pour mon vieux cœur. J’en ouvre les fenêtres. Le calme attendu est parfois troublé par un dément qui crie à répétition « Connard ! ».
A l’approche de la zone Tégévé, une Gilet Bleu me demande mon passe sanitaire et me met un bracelet de même couleur autour du poignet. Me voilà bagué pour la suite.
Dans le train qui file vers Marseille entre contreforts des Alpes et contreforts du Massif Central, un calme jeune homme est assis à mon côté, bien masqué. Quinze minutes d’arrêt dans la cité phocéenne (comme disent les journalistes) puis, délesté de beaucoup, ce qui me permet de m’assoir côté mer, le train repart à une vitesse de Téheuherre sur un tracé tantôt Massif des Maures tantôt bord de Méditerranée.
Le ciel comme les flots sont d’azur, les maisons roses, les plages emplies de maillots de bain, les vignes dans de la terre rouge, les arrêts nombreux : Toulon, Les Arcs Draguignan, Saint-Raphaël Valescure, Cannes et Antibes.
Ce Tégévé devenu omnibus a perdu toute sa force. Je me demande à chaque gare s’il va être capable de repartir. Déjouant mon pessimisme, il arrive à seize heures zéro sept comme prévu à la Gare de Nice Ville, terminus.
Dès que j’ai le pied dehors, je le sens : ici, en cette veille d’automne, c’est le plein été. Il fait vingt-sept degrés.
Mon logement Air Bibi se trouve à un kilomètre cinq, dans le Vieux Nice. Je descends pédestrement l’avenue Jean-Médecin où circule le tram, tourne à gauche rue Pastorelli. Ayant atteint le square Durandy où commence la rue qui sera provisoirement la mienne, je m’arrête à la terrasse du Relax. On n’y demande pas le passe sanitaire. Le café est à un euro cinquante. La jeune patronne pouponne tout en faisant le service. Il porte bien son nom.
J’ai rendez-vous avec mon logeur à dix-sept heures trente à l’autre bout de la rue, près du Lycée Masséna. En l’attendant, je regarde passer des lycéennes adeptes du crop top.
Tout se passe comme prévu. Me voici installé dans un agréable appartement de deux pièces qui donnent sur l’arrière, au quatrième étage, avec heureusement un ascenseur pour mon vieux cœur. J’en ouvre les fenêtres. Le calme attendu est parfois troublé par un dément qui crie à répétition « Connard ! ».
20 septembre 2021
De la pluie en cours de nuit et encore au petit matin, heureusement elle a cessé quand se lève le jour ce dimanche : à sept heures trente-six. C’est le moment de sortir de chez moi pour rejoindre le Quai des Livres rouennais, ce marché de l’occasion qui regroupe professionnels, associations et particuliers.
Arrivé sur place je constate que les vendeurs sont moins nombreux qu’avant-guerre. La qualité ne remplace pas la quantité. On garde le meilleur pour ailleurs. Déjà, du dernier Quai parcouru avant Covid, j’étais reparti bredouille.
Il en est de même ce jour après l’ultime tentative d’un vendeur :
-Vous allez bien nous acheter quelque chose.
-J’ai peur que non.
-Ce n’est pas cher pourtant.
-Oui, mais que de la daube.
*
En face de l’Hôtel des Ventes de la rue de la Croix de Fer, un mur blanc est devenu le préféré des colleuses locales pour dénoncer ce qu’il est convenu d’appeler les féminicides. Leurs slogans, parfois peu intelligibles pour le passant moyen, sont systématiquement décollés. Le dernier est en place depuis quelques jours, incompréhensible pour qui n’a pas suivi les épisodes précédents : « Décoller n’efface pas les victimes ». Il y a un brin de paranoïa derrière ce propos. Je suppose que le propriétaire du mur nettoie son bien indépendamment de ce qu’on y écrit.
*
Mieszko Bavencoffe, plasticien dont j’ai fait la connaissance dans une circonstance quelque peu conflictuelle au temps de l’Ubi, lieu artistique mutualisé, puis que je suis allé un jour soutenir alors qu’à lui seul il s’opposait à l’abattage des arbres de la rue d’Amiens (ils sont toujours debout), fait un coup d’éclat pour cette Journée du Patrimoine en installant devant l’Hôtel de Ville de Rouen, sur le socle de celui parti se refaire une beauté, un Napoléon bicycliste livreur de repas Deliveroo.
Revenant de photographier cette œuvre éphémère, je croise ce grand garçon et lui dit bonjour. Il me répond et me détrompe. C’est son frère. Dingue comme ils se ressemblent.
*
Mort de Julos Beaucarne à l’âge de quatre-vingt-cinq ans ce dimanche. Vu et écouté il y a longtemps à Louviers. Au temps des concerts gratuits. Des chansons écolo gentillettes. Une trop grande âme pour moi.
J’ai détesté la lettre pleine de compréhension et de pardon qu’il a écrite à l’homme qui a tué sa femme, un marginal qu’il avait recueilli.
Quand même, ce titre de neuf secondes que je n’ai pas oublié : Dans le cadre de la quinzaine du bon langage, ne disez pas « Disez »... Disez « Dites ».
Arrivé sur place je constate que les vendeurs sont moins nombreux qu’avant-guerre. La qualité ne remplace pas la quantité. On garde le meilleur pour ailleurs. Déjà, du dernier Quai parcouru avant Covid, j’étais reparti bredouille.
Il en est de même ce jour après l’ultime tentative d’un vendeur :
-Vous allez bien nous acheter quelque chose.
-J’ai peur que non.
-Ce n’est pas cher pourtant.
-Oui, mais que de la daube.
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En face de l’Hôtel des Ventes de la rue de la Croix de Fer, un mur blanc est devenu le préféré des colleuses locales pour dénoncer ce qu’il est convenu d’appeler les féminicides. Leurs slogans, parfois peu intelligibles pour le passant moyen, sont systématiquement décollés. Le dernier est en place depuis quelques jours, incompréhensible pour qui n’a pas suivi les épisodes précédents : « Décoller n’efface pas les victimes ». Il y a un brin de paranoïa derrière ce propos. Je suppose que le propriétaire du mur nettoie son bien indépendamment de ce qu’on y écrit.
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Mieszko Bavencoffe, plasticien dont j’ai fait la connaissance dans une circonstance quelque peu conflictuelle au temps de l’Ubi, lieu artistique mutualisé, puis que je suis allé un jour soutenir alors qu’à lui seul il s’opposait à l’abattage des arbres de la rue d’Amiens (ils sont toujours debout), fait un coup d’éclat pour cette Journée du Patrimoine en installant devant l’Hôtel de Ville de Rouen, sur le socle de celui parti se refaire une beauté, un Napoléon bicycliste livreur de repas Deliveroo.
Revenant de photographier cette œuvre éphémère, je croise ce grand garçon et lui dit bonjour. Il me répond et me détrompe. C’est son frère. Dingue comme ils se ressemblent.
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Mort de Julos Beaucarne à l’âge de quatre-vingt-cinq ans ce dimanche. Vu et écouté il y a longtemps à Louviers. Au temps des concerts gratuits. Des chansons écolo gentillettes. Une trop grande âme pour moi.
J’ai détesté la lettre pleine de compréhension et de pardon qu’il a écrite à l’homme qui a tué sa femme, un marginal qu’il avait recueilli.
Quand même, ce titre de neuf secondes que je n’ai pas oublié : Dans le cadre de la quinzaine du bon langage, ne disez pas « Disez »... Disez « Dites ».
16 septembre 2021
Deux dates que j’ai notées afin d’être à Rouen, et non pas en vadrouille, et pouvoir voter (si je suis encore vivant à ce moment-là) : dimanche dix avril deux mille vingt-deux et dimanche vingt-quatre avril deux mille vingt-deux, premier et second tours de la Présidentielle.
Ce qui est sûr, c’est que je mettrai un bulletin dans l’urne au second tour, avec le nom du moins pire écrit dessus. A ce jour, trois possibilités sont envisageables :
Macron, si duel Macron/Le Pen
Bertrand ou Pécresse, si duel Bertrand (Pécresse)/Le Pen
Macron, si duel Macron/Bertrand(Pécresse)
Au premier tour, je n’irai que si Macron risquait d’être éliminé par Bertrand (Pécresse). Tout comme la fois dernière j’étais prêt à voter pour lui dans le but d’éviter Fillon. Ce dernier ayant explosé en vol, ce ne fut pas nécessaire.
J’avais voté Hamon. Cette fois, aucun candidat de Gauche n’aura ma voix.
Ce qui est sûr, c’est que je mettrai un bulletin dans l’urne au second tour, avec le nom du moins pire écrit dessus. A ce jour, trois possibilités sont envisageables :
Macron, si duel Macron/Le Pen
Bertrand ou Pécresse, si duel Bertrand (Pécresse)/Le Pen
Macron, si duel Macron/Bertrand(Pécresse)
Au premier tour, je n’irai que si Macron risquait d’être éliminé par Bertrand (Pécresse). Tout comme la fois dernière j’étais prêt à voter pour lui dans le but d’éviter Fillon. Ce dernier ayant explosé en vol, ce ne fut pas nécessaire.
J’avais voté Hamon. Cette fois, aucun candidat de Gauche n’aura ma voix.
15 septembre 2021
A qui s’étonne de ce qui se passe dans les rues ici et maintenant, Anton Tchekhov dans une lettre à son éditeur Alexeï Sergueevitch Souvarine écrite le dix-sept janvier mil huit cent quatre-vingt-dix-sept expliquait :
La peste sera d’autant plus terrible qu’elle fera son apparition deux ou trois mois après le recensement ; le peuple va interpréter à sa manière le recensement et se mettre à tabasser les médecins : ah oui ! on empoisonne ceux qui sont d’trop pour qu’les seigneurs y z’aient plus d’terres. Les quarantaines ne sont pas une mesure sérieuse. Les vaccins de Khavkine donnent quelque espoir mais, malheureusement, Khavkine est impopulaire en Russie : « les chrétiens doivent se méfier de lui, c’est un youpin ».
Les Crieurs de Liberté seront encore de sortie samedi prochain.
La peste sera d’autant plus terrible qu’elle fera son apparition deux ou trois mois après le recensement ; le peuple va interpréter à sa manière le recensement et se mettre à tabasser les médecins : ah oui ! on empoisonne ceux qui sont d’trop pour qu’les seigneurs y z’aient plus d’terres. Les quarantaines ne sont pas une mesure sérieuse. Les vaccins de Khavkine donnent quelque espoir mais, malheureusement, Khavkine est impopulaire en Russie : « les chrétiens doivent se méfier de lui, c’est un youpin ».
Les Crieurs de Liberté seront encore de sortie samedi prochain.
14 septembre 2021
Il semble que certains trouvent cet hommage trop gentillet. Ils ne veulent pas entendre parler de racisme mais de négrophobie. Ce sont des membres de la Ligue de Défense Noire Africaine venus de Paris en car. Une jeune femme passe de groupe en groupe portant une affichette où est écrit un sibyllin « La paix est un comportement ». Quand enfin nous partons en cortège, direction le Palais de Justice, je me trouve coincé entre les partisans de « Halte au racisme » et les partisans de « Halte à la négrophobie ». Ces derniers tentent de prendre le contrôle des slogans. En leur sein sont des femmes très énervées qui laissent entendre qu’elles agiront bientôt à Paris de façon radicale. Je quitte le cortège au moment où il tourne dans la rue de Lecat. écrivais-je le vingt-neuf juillet deux mille dix-neuf après la marche en hommage à l’universitaire rouennais Mamoudou Barry victime d’une mortelle agression raciste à Canteleu le samedi vingt juillet précédent.
Cette Ligue de Défense Noire Africaine qui m’avait irrité au point de me faire quitter le cortège vient de faire des siennes à Val-de-Reuil, mon ancien lieu de résidence, défonçant une porte de la Mairie, bousculant et blessant Fadilla Benamara, courageuse Maire Adjointe qui s’interposait, envahissant la salle des mariages et enfarinant le Maire Marc-Antoine Jamet.
Point de départ de ce déchainement de violence une bagarre entre deux enfants, l’un d’origine Sénégalaise, l’autre d’origine Kurde. Les deux mères s’en mêlent puis les pères se battent eux aussi, l’un blessant gravement l’autre. S’ensuit une bagarre générale dans le quartier. Deux jours plus tard, un millier de membres du Pékaka, la plupart venus de Paris, manifestent dans la ville en insultant « les Noirs ». S’ensuit l’épisode de la Ligue de Défense Noire Africaine que maintenant Darmanin veut faire dissoudre.
*
On peut penser ce qu’on veut du Socialiste de luxe Marc-Antoine Jamet, bras droit de Bernard Arnault et Maire de Védéherre depuis vingt ans, et je ne me suis parfois pas privé de le critiquer, ça ne m’empêche pas de lui reconnaître bien du mérite.
*
Val d’Embrouille, c’est ainsi que nommait la ville lors de ses passages au Théâtre des Chalands Jacques Higelin.
Cette Ligue de Défense Noire Africaine qui m’avait irrité au point de me faire quitter le cortège vient de faire des siennes à Val-de-Reuil, mon ancien lieu de résidence, défonçant une porte de la Mairie, bousculant et blessant Fadilla Benamara, courageuse Maire Adjointe qui s’interposait, envahissant la salle des mariages et enfarinant le Maire Marc-Antoine Jamet.
Point de départ de ce déchainement de violence une bagarre entre deux enfants, l’un d’origine Sénégalaise, l’autre d’origine Kurde. Les deux mères s’en mêlent puis les pères se battent eux aussi, l’un blessant gravement l’autre. S’ensuit une bagarre générale dans le quartier. Deux jours plus tard, un millier de membres du Pékaka, la plupart venus de Paris, manifestent dans la ville en insultant « les Noirs ». S’ensuit l’épisode de la Ligue de Défense Noire Africaine que maintenant Darmanin veut faire dissoudre.
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On peut penser ce qu’on veut du Socialiste de luxe Marc-Antoine Jamet, bras droit de Bernard Arnault et Maire de Védéherre depuis vingt ans, et je ne me suis parfois pas privé de le critiquer, ça ne m’empêche pas de lui reconnaître bien du mérite.
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Val d’Embrouille, c’est ainsi que nommait la ville lors de ses passages au Théâtre des Chalands Jacques Higelin.
13 septembre 2021
Ce n’est que parce qu’il se tient au plus près, de l’autre côté de la Cathédrale, que je contourne celle-ci ce dimanche vers sept heures et demie, pour rejoindre le vide grenier rouennais de la Calende.
On s’y engueule entre déballeurs, presque tous des miséreux. Il y a ceux qui veulent accéder à leur emplacement réservé mais déjà occupé et ceux qui prétendent que premier arrivé premier installé. Les organisateurs mal organisés s’efforcent de calmer les esprits. Pour ajouter à la confusion, des dizaines de pigeons s’abattent sur la place, une femme ayant balancé des graines pour les nourrir. Je ne traîne pas dans le coin.
A onze heures, je fais l’ouverture du Son du Cor qui depuis quelques mois se réveille plus tôt ce jour. Bientôt la plupart des tables supplémentaires installées sur le terrain de pétanque sont occupées par des couples à moutards de moins de trois ans. Où sont donc les plus de trois ans ? Sont-ils si incontrôlables que leurs géniteurs ne prennent pas le risque d’aller boire en terrasse avec eux ?
Je lis là les lettres de Tchekhov jusqu’à ce que vers treize heures déboulent les broncheurs du dimanche, retour du marché avec leurs légumes crus et leurs pâtés.
*
Est-ce qu’au moins Anne Hidalgo a rejoint l’ancienne capitale de Haute-Normandie avec le train, me demandé-je en craignant que non, quand je la regarde à la télé se déclarer candidate à la Présidence de la République sur le quai rive droite.
Derrière elle, sur le quai rive gauche, ce qui est censé représenter le port de Rouen. Un hangar qui sert désormais de salle de concert et deux grues jaunes désaffectées. Une sorte de village Potemkine en quelque sorte.
On s’y engueule entre déballeurs, presque tous des miséreux. Il y a ceux qui veulent accéder à leur emplacement réservé mais déjà occupé et ceux qui prétendent que premier arrivé premier installé. Les organisateurs mal organisés s’efforcent de calmer les esprits. Pour ajouter à la confusion, des dizaines de pigeons s’abattent sur la place, une femme ayant balancé des graines pour les nourrir. Je ne traîne pas dans le coin.
A onze heures, je fais l’ouverture du Son du Cor qui depuis quelques mois se réveille plus tôt ce jour. Bientôt la plupart des tables supplémentaires installées sur le terrain de pétanque sont occupées par des couples à moutards de moins de trois ans. Où sont donc les plus de trois ans ? Sont-ils si incontrôlables que leurs géniteurs ne prennent pas le risque d’aller boire en terrasse avec eux ?
Je lis là les lettres de Tchekhov jusqu’à ce que vers treize heures déboulent les broncheurs du dimanche, retour du marché avec leurs légumes crus et leurs pâtés.
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Est-ce qu’au moins Anne Hidalgo a rejoint l’ancienne capitale de Haute-Normandie avec le train, me demandé-je en craignant que non, quand je la regarde à la télé se déclarer candidate à la Présidence de la République sur le quai rive droite.
Derrière elle, sur le quai rive gauche, ce qui est censé représenter le port de Rouen. Un hangar qui sert désormais de salle de concert et deux grues jaunes désaffectées. Une sorte de village Potemkine en quelque sorte.
9 septembre 2021
Encore une braderie commerciale, constaté-je ce mercredi matin en traversant l’hyper centre. Les boutiquières y sortent du vêtement en veux-tu en voilà, de quoi mettre de l’avoir plein les armoires.
Quand je repasse par-là l’après-midi, je constate que le beau temps chaud n’incite guère à s’attarder devant les portants. Que faire de toutes ces fringues ?
L’orage, annoncé ce jour, pourrait emporter tout ça mais il ne semble pas décidé à montrer le bout de l’éclair, encore moins à déverser des trombes d’eau.
*
C’en est bientôt fini du hideux cylindre bleu du bord de Seine, de ce « lieu culturel unique en France avec les panoramas de Yadegar Asisi » voulu par Laurent le Fabuleux, ancien chef de l’agglo de Rouen.
Après sa fermeture, ce gouffre financier ne sera pas détruit mais déconstruit comme il convient.
Je me souviens que les journalistes locaux avaient été embarqués dans un avion parti de Boos par les politiciens socialistes pour visiter l’un des panoramas d’Asisi en Allemagne et que tous, y compris celui qui prétendait faire de l’information autrement, en étaient revenus conquis.
*
Anne Hidalgo a donc bien fait de choisir Rouen pour présenter sa candidature à la Présidence de la République, elle qui est assurée d’échouer. Ce sera dimanche, je ne sais pas où, un endroit à éviter.
Quand je repasse par-là l’après-midi, je constate que le beau temps chaud n’incite guère à s’attarder devant les portants. Que faire de toutes ces fringues ?
L’orage, annoncé ce jour, pourrait emporter tout ça mais il ne semble pas décidé à montrer le bout de l’éclair, encore moins à déverser des trombes d’eau.
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C’en est bientôt fini du hideux cylindre bleu du bord de Seine, de ce « lieu culturel unique en France avec les panoramas de Yadegar Asisi » voulu par Laurent le Fabuleux, ancien chef de l’agglo de Rouen.
Après sa fermeture, ce gouffre financier ne sera pas détruit mais déconstruit comme il convient.
Je me souviens que les journalistes locaux avaient été embarqués dans un avion parti de Boos par les politiciens socialistes pour visiter l’un des panoramas d’Asisi en Allemagne et que tous, y compris celui qui prétendait faire de l’information autrement, en étaient revenus conquis.
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Anne Hidalgo a donc bien fait de choisir Rouen pour présenter sa candidature à la Présidence de la République, elle qui est assurée d’échouer. Ce sera dimanche, je ne sais pas où, un endroit à éviter.
8 septembre 2021
Cette tachycardie découverte lors de mon passage chez le médecin me conduit à mettre illico sur pied (puisque le mien est un peu calmé) une nouvelle escapade. Depuis quelques années, confronté aux soucis de santé qui s’accumulent, je ne me sens pas seulement en état d’urgence, j’ai l’impression de brûler mes dernières cartouches.
L’expérience m’aura donc appris que jusqu’à soixante-cinq ans, ça peut aller. Ensuite tout part en quenouille.
Pas de meilleure définition de la vieillesse que celle-ci : une succession d’humiliations.
*
Le cas Belmondo montre que faire du sport ne protège de rien. Un avécé à soixante-huit ans, suivi de vingt années de vie sévèrement diminuée.
L’expérience m’aura donc appris que jusqu’à soixante-cinq ans, ça peut aller. Ensuite tout part en quenouille.
Pas de meilleure définition de la vieillesse que celle-ci : une succession d’humiliations.
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Le cas Belmondo montre que faire du sport ne protège de rien. Un avécé à soixante-huit ans, suivi de vingt années de vie sévèrement diminuée.
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