Jeudi soir, je grimpe la rue Louis-Ricard jusqu’au Théâtre des Deux Rives pour voir jouer Loveless, pièce qui est l’aboutissement d’un stage d’une douzaine de jours au Centre Dramatique National de Haute-Normandie, bâtie par Yann Dacosta et Anne Buffet d’après Une vie de putain, recueil de témoignages de prostituées recueillis par Claude Jaguet pendant leur occupation de l’église Saint-Nizier à Lyon en mil neuf cent soixante-quinze. Le sujet m’intéresse.
J’ai un vague souvenir de cette occupation d’église lyonnaise qui fit suite à des persécutions policières et s’acheva par des brutalités policières. Je suivais ça dans Libération auquel j’étais abonné. Je me rappelle surtout de la suite du mouvement avec Grisélidis Réal.
La salle, dans laquelle règne une lumière rouge, est bientôt partagée entre un public de plus de cinquante ans dont beaucoup d’enseignant(e)s et un public de classes de lycéen(ne)s. On trouve aussi là des gens du métier venus voir leurs camarades, six comédien(ne)s jouant les filles dans un décor d’église en chantier. Entre deux scènes sont diffusés des documents visuels et sonores d’époque. On peut aussi entendre de la bonne musique des seventies et une intervention de Ruwen Ogien, philosophe, comme quoi aux yeux de la société, une relation sexuelle ne peut se suffire à elle-même, elle a toujours besoin d’une justification, dont la plus noble est l’amour.
Les prostituées relayées par les comédien(ne)s narrent leurs expériences personnelles souvent difficiles et pourquoi elles ont commencé à faire ça et pourquoi elles continuent, cela donne des choses du genre : « Les hommes sont tous des cochons, alors autant en profiter si des crétins sont prêts à payer pour baiser, en échange d’un maximum de leur argent donnons-leur le moins possible. », loin de l’empathie qu’avait pour ses clients Grisélidis.
Du moins, cette pièce a-t-elle le mérite de parler de la prostitution d’une autre manière que l’actuelle, puisqu’au temps de la revendication a succédé le temps de l’interdiction ou a minima de la pénalisation des clients, sur laquelle actuellement nombre de membres du Sénat de toutes opinions politiques semblent d’accord, y compris certains issus de partis politiques pour lesquels il m’est arrivé de voter, une raison de plus pour désormais pratiquer l’abstinence (électorale).
Après, et en attendant la suite, je prends un verre de vin rouge au bar. Apercevant la fille rousse qui l’an dernier travaillait avec une autre dans le sous-sol de l’Ubi à une adaptation théâtrale du livre de Grisélidis Réal Le noir est une couleur, je lui demande où ça en est. Elles ont trouvé un nouveau lieu et elles continuent, me dit-elle, quelque chose sera peut-être visible en mai.
J’ai un vague souvenir de cette occupation d’église lyonnaise qui fit suite à des persécutions policières et s’acheva par des brutalités policières. Je suivais ça dans Libération auquel j’étais abonné. Je me rappelle surtout de la suite du mouvement avec Grisélidis Réal.
La salle, dans laquelle règne une lumière rouge, est bientôt partagée entre un public de plus de cinquante ans dont beaucoup d’enseignant(e)s et un public de classes de lycéen(ne)s. On trouve aussi là des gens du métier venus voir leurs camarades, six comédien(ne)s jouant les filles dans un décor d’église en chantier. Entre deux scènes sont diffusés des documents visuels et sonores d’époque. On peut aussi entendre de la bonne musique des seventies et une intervention de Ruwen Ogien, philosophe, comme quoi aux yeux de la société, une relation sexuelle ne peut se suffire à elle-même, elle a toujours besoin d’une justification, dont la plus noble est l’amour.
Les prostituées relayées par les comédien(ne)s narrent leurs expériences personnelles souvent difficiles et pourquoi elles ont commencé à faire ça et pourquoi elles continuent, cela donne des choses du genre : « Les hommes sont tous des cochons, alors autant en profiter si des crétins sont prêts à payer pour baiser, en échange d’un maximum de leur argent donnons-leur le moins possible. », loin de l’empathie qu’avait pour ses clients Grisélidis.
Du moins, cette pièce a-t-elle le mérite de parler de la prostitution d’une autre manière que l’actuelle, puisqu’au temps de la revendication a succédé le temps de l’interdiction ou a minima de la pénalisation des clients, sur laquelle actuellement nombre de membres du Sénat de toutes opinions politiques semblent d’accord, y compris certains issus de partis politiques pour lesquels il m’est arrivé de voter, une raison de plus pour désormais pratiquer l’abstinence (électorale).
Après, et en attendant la suite, je prends un verre de vin rouge au bar. Apercevant la fille rousse qui l’an dernier travaillait avec une autre dans le sous-sol de l’Ubi à une adaptation théâtrale du livre de Grisélidis Réal Le noir est une couleur, je lui demande où ça en est. Elles ont trouvé un nouveau lieu et elles continuent, me dit-elle, quelque chose sera peut-être visible en mai.