Dernière fois, du moins je l’espère, que je prends mon ausweis pour aller faire un tour ce dimanche vers sept heures trente. Je mets le cap sur la Gare, car devant la Poste du coin se trouve une boîte à lettres suffisamment grande pour contenir un livre vendu. Les affaires reprennent. J’ai rouvert la boutique. Il faut bien que je me débarrasse de tous ces livres achetés avant-guerre, qu’après avoir parcouru ou lu en diagonale je comptais revendre ici ou là. Ici ou là ne me sont plus accessibles, reste Internet. Que n’ai-je eu la sagesse de Pepys (c’est le seul domaine où il en a) et pratiqué depuis toujours comme il le raconte le dix janvier mil six cent soixante-huit : La vérité, c’est que j’ai récemment acheté beaucoup de livres pour une grosse somme, mais je ne pense pas en acheter davantage avant la Noël, et ceux que j’ai vont tellement remplir mes deux armoires que je vais être forcé d’en donner quelques-uns pour faire de la place, mon dessein étant de n’en avoir jamais plus destinés à ma bibliothèque personnelle que les armoires ne puissent en contenir.
Débarrassé du poids de ce livre consacré au cinéma érotique, je longe le parvis de la Gare, décevant les Policiers qui s’attendaient à m’y voir entrer sans masque. Qu’irai-je y faire ? En plus de la réglementation nationale, le Duc de Normandie impose « le coupon », une sorte de préréservation à télécharger dans son smartphone ou à matérialiser avec son imprimante. Et comme je n’ai ni l’un ni l’autre. Il fut un temps où la Senecefe voulait nous faire préférer le train. Aujourd’hui, elle fait en sorte de m’en dégoûter.
Je redescends par les petites rues qui mènent au Vieux Marché, continue vers le Temple Saint-Eloi puis longe la voie des bus Teor jusqu’à la Cathédrale. Nul drame animalier ne se joue sur son parvis. Il est huit heures vingt quand j’entre à la maison.
Je n’écoute qu’un seul disque de Léo Ferré, un cédé publié post mortem par son fils Mathieu, qui regroupe les chansons de l’année cinquante-neuf, malheureusement entrecoupées d’une interviou d’époque.
Après avoir poursuivi la lecture du second tome du Journal de Samuel Pepys jusqu’à la page mille deux cent (sur mille sept cent), je prends une photo de ce que je vois depuis le banc du jardin, comme je l’avais fait le premier jour du confinement. Cinquante-cinq jours plus tard, le ciel n’est plus bleu mais la végétation a bien pris ses aises.
J’ai entendu une fois Edouard Philippe dire qu’il n’avait le choix qu’entre des mauvaises solutions. Sûr que le confinement en était une bien mauvaise. Une fois au fond de l’impasse, il faut revenir sur ses pas, découvrir un paysage économique dévasté et l’ennemi est toujours là.
Je n’ai rien à espérer de la semi-liberté qui commence ce lundi. Tout ce que j’aurais envie de faire est toujours impossible. Et globalement rien n’a changé. Je ne suis pas assuré d’échapper au pire.
Débarrassé du poids de ce livre consacré au cinéma érotique, je longe le parvis de la Gare, décevant les Policiers qui s’attendaient à m’y voir entrer sans masque. Qu’irai-je y faire ? En plus de la réglementation nationale, le Duc de Normandie impose « le coupon », une sorte de préréservation à télécharger dans son smartphone ou à matérialiser avec son imprimante. Et comme je n’ai ni l’un ni l’autre. Il fut un temps où la Senecefe voulait nous faire préférer le train. Aujourd’hui, elle fait en sorte de m’en dégoûter.
Je redescends par les petites rues qui mènent au Vieux Marché, continue vers le Temple Saint-Eloi puis longe la voie des bus Teor jusqu’à la Cathédrale. Nul drame animalier ne se joue sur son parvis. Il est huit heures vingt quand j’entre à la maison.
Je n’écoute qu’un seul disque de Léo Ferré, un cédé publié post mortem par son fils Mathieu, qui regroupe les chansons de l’année cinquante-neuf, malheureusement entrecoupées d’une interviou d’époque.
Après avoir poursuivi la lecture du second tome du Journal de Samuel Pepys jusqu’à la page mille deux cent (sur mille sept cent), je prends une photo de ce que je vois depuis le banc du jardin, comme je l’avais fait le premier jour du confinement. Cinquante-cinq jours plus tard, le ciel n’est plus bleu mais la végétation a bien pris ses aises.
J’ai entendu une fois Edouard Philippe dire qu’il n’avait le choix qu’entre des mauvaises solutions. Sûr que le confinement en était une bien mauvaise. Une fois au fond de l’impasse, il faut revenir sur ses pas, découvrir un paysage économique dévasté et l’ennemi est toujours là.
Je n’ai rien à espérer de la semi-liberté qui commence ce lundi. Tout ce que j’aurais envie de faire est toujours impossible. Et globalement rien n’a changé. Je ne suis pas assuré d’échapper au pire.