C’est sous une vilaine pluie que je rejoins la Gare de Rouen ce mercredi (le mercredi plus. belle journée de la semaine n’est plus d’actualité depuis quelques mois). Dans le sept heures vingt-deux, j’ai pour voisine une jeune endormie du Havre. Je lis 16 Octobre 1943 de Giacomo Debenedetti, un poche Allia dans lequel l’auteur raconte un épisode du sort tragique des Juifs en Italie pendant la Deuxième Guerre Mondiale.
Au moins ne pleut-il pas à Paris, du moins pas encore. Au Camélia, le café du comptoir est passé à un euro quarante. Celui-ci bu, je rejoins le Marché d’Aligre où chez Emile m’attendait pour deux euros Correspondance de Vladimir Nabokov et Edmond Wilson (Rivages) dont j’ignorais jusqu’à l’existence.
En revanche, je boude celle de Gertrude Stein et Pablo Picasso chez Re-Read. Personne d’autre que moi avec la bouquiniste pendant presque une heure. Ce n’est pas la première fois. Je me demande si cette boutique tiendra.
Au Book-Off de Ledru-Rollin, parmi les livres à un euro, je trouve d’emblée Correspondance d’Alexander Vialatte et Jean Paulhan (Julliard). Suivent : Textes retrouvés de Pierre Drieu La Rochelle (Editions du Rocher), Lettres du Japon de Rudyard Kipling (Minerve), Mémoires du capitán Alonso de Contreras (Viviane Hamy), Un voyage en automne de Jean-Claude Pirotte (La Table Ronde), L’amphithéâtre des morts de Guy Hocquenghem (Digraphe), Les Caprices du sexe de Louise Dormienne, sans doute Renée Dunan (Le Terrain Vague) et Le Traité du transport amoureux de Patrick Wald Lasowski (Le Promeneur).
Il ne pleut toujours pas quand j’en ressors. Je déjeune à côté au Rallye d’un hareng pommes à l’huile et de rôti de longe de porc à la normande purée maison. A une autre table s’épanouit une famille composée de deux sœurs et de leurs trois filles de moins de douze ans. Première fois que je vois ça ici. On n’est à l’abri nulle part. Une des filles raconte qu’elle a regardé les vidéos d’un youtoubeur qui a un couteau en plastique. « C’était chez ton père ? » « Non » « Faudra que je vous coupe YouTube » « T’y arriveras pas » « J’ai envie de t’en mettre une ». Des bourgeoises, commerçantes du coin.
Dans le sous-sol du Book-Off de Saint-Martin, je ne trouve que Le Père de Dirce de Assis Cavalcanti (Eulina Carvalho), perdu parmi les romans à un euro. Au Bistrot d’Edmond, le café du comptoir est toujours à un euro vingt et il ne pleut toujours pas quand je rejoins le troisième Book-Off au bout de la rue.
-Je peux poser mon sac ? demandé-je au grand jeune homme employé.
-Oui, regardez, il y a votre nom.
-Ah ! Ce serait bien et vous pourriez aussi mettre un crochet.
-Ah oui, je vais en parler à la direction.
Parmi les livres à un euro, je trouve Notes de Marcel Duchamp (Champs Flammarion), Comment débuta Marcel Proust de Louis de Robert (L’Eveilleur) et Love & Pop de Murakami Ryû (Philippe Picquier).
Encore une fois, trop de livres achetés, à considérer le peu de temps qui me reste.
*
Le jour d’avant : mort de Bertrand Blier. Les journalistes de la télé donnent la liste de ses films à succès en omettant Beau-père, louent leur côté subversif et concluent d’un air pincé « Mais c’était une autre époque »,
Au moins ne pleut-il pas à Paris, du moins pas encore. Au Camélia, le café du comptoir est passé à un euro quarante. Celui-ci bu, je rejoins le Marché d’Aligre où chez Emile m’attendait pour deux euros Correspondance de Vladimir Nabokov et Edmond Wilson (Rivages) dont j’ignorais jusqu’à l’existence.
En revanche, je boude celle de Gertrude Stein et Pablo Picasso chez Re-Read. Personne d’autre que moi avec la bouquiniste pendant presque une heure. Ce n’est pas la première fois. Je me demande si cette boutique tiendra.
Au Book-Off de Ledru-Rollin, parmi les livres à un euro, je trouve d’emblée Correspondance d’Alexander Vialatte et Jean Paulhan (Julliard). Suivent : Textes retrouvés de Pierre Drieu La Rochelle (Editions du Rocher), Lettres du Japon de Rudyard Kipling (Minerve), Mémoires du capitán Alonso de Contreras (Viviane Hamy), Un voyage en automne de Jean-Claude Pirotte (La Table Ronde), L’amphithéâtre des morts de Guy Hocquenghem (Digraphe), Les Caprices du sexe de Louise Dormienne, sans doute Renée Dunan (Le Terrain Vague) et Le Traité du transport amoureux de Patrick Wald Lasowski (Le Promeneur).
Il ne pleut toujours pas quand j’en ressors. Je déjeune à côté au Rallye d’un hareng pommes à l’huile et de rôti de longe de porc à la normande purée maison. A une autre table s’épanouit une famille composée de deux sœurs et de leurs trois filles de moins de douze ans. Première fois que je vois ça ici. On n’est à l’abri nulle part. Une des filles raconte qu’elle a regardé les vidéos d’un youtoubeur qui a un couteau en plastique. « C’était chez ton père ? » « Non » « Faudra que je vous coupe YouTube » « T’y arriveras pas » « J’ai envie de t’en mettre une ». Des bourgeoises, commerçantes du coin.
Dans le sous-sol du Book-Off de Saint-Martin, je ne trouve que Le Père de Dirce de Assis Cavalcanti (Eulina Carvalho), perdu parmi les romans à un euro. Au Bistrot d’Edmond, le café du comptoir est toujours à un euro vingt et il ne pleut toujours pas quand je rejoins le troisième Book-Off au bout de la rue.
-Je peux poser mon sac ? demandé-je au grand jeune homme employé.
-Oui, regardez, il y a votre nom.
-Ah ! Ce serait bien et vous pourriez aussi mettre un crochet.
-Ah oui, je vais en parler à la direction.
Parmi les livres à un euro, je trouve Notes de Marcel Duchamp (Champs Flammarion), Comment débuta Marcel Proust de Louis de Robert (L’Eveilleur) et Love & Pop de Murakami Ryû (Philippe Picquier).
Encore une fois, trop de livres achetés, à considérer le peu de temps qui me reste.
*
Le jour d’avant : mort de Bertrand Blier. Les journalistes de la télé donnent la liste de ses films à succès en omettant Beau-père, louent leur côté subversif et concluent d’un air pincé « Mais c’était une autre époque »,