Le Journal de Michel Perdrial
Le Journal de Michel Perdrial



Loïc Boyer
Je suis l’auteur de textes courts qui furent publiés depuis mil neuf cent quatre-vingt-quinze dans des revues littéraires en France (Supérieur Inconnu, Supplément d’Ame, Nouvelle Donne, Le Bord de l’Eau, Pris de Peur, l’Art du Bref, Sol’Air, Gros Textes, Salmigondis, Verso, Décharge, Bulle, Filigranes, Diérèse, Martobre, Comme ça et Autrement, (Cahier d’) Ecritures, La Nef des Fous), en Belgique (Traversées, Ecrits Vains, L’Arbre à Plumes, Inédit Nouveau, Bleu d’Encre), au Canada (Les Saisons Littéraires) et en Italie (Les Cahiers du Ru).
Les courageuses Editions du Chardon ont publié en mil neuf cent quatre-vingt-dix-neuf Erotica, un recueil de vingt-huit de ces textes, illustré par Isabelle Pio et Antoine Lopez et préfacé par Sarane Alexandrian, toujours disponible auprès de moi.
Je suis également l’auteur d’une pièce de théâtre et de plusieurs romans ou récits à ce jour inédits.
Depuis le onze novembre deux mille six, je publie mon Journal via Internet, un temps sous-titré Persiflages, moquages et autres énervages mâtinés de complimentages et de contentages. Sa première partie est lisible chez Eklablog, la deuxième ici.
Je vis au centre de Rouen dans un ancien monastère où autrefois les Sœurs de la Miséricorde se vouaient à l’éducation des jeunes filles.







Rss

Concert James Farm à l’Opéra de Rouen

24 novembre 2015


Du jazz à l’Opéra de Rouen ce samedi soir où j’ai bonne place en corbeille. Sur la scène, les instruments attendent les musiciens du groupe américain James Farm, mais c’est d’abord l’habituel Michel Jules de Rouen Jazz Action qui enjambe la contrebasse.
-Tiens, voilà le patron, commente l’un de mes voisins.
Le patron fait sa petite présentation de la soirée. Quant aux prochaines, hormis celle programmée à l’Opéra en mai, il est dans l’embarras car plus de salle pour le jazz avec la fermeture du Hangar Vingt-Trois, mais, dit-il, il y a plus grave en ce moment et il trouvera une solution.
James Farm est une formation épisodique composée de quatre grands musiciens : Eric Harland à la batterie, Matt Penman à la contrebasse, Aaron Parks au piano et claviers, enfin celui qui fait figure de lideur Joshua Redman aux saxophones. C’est à ce dernier, dont le jeu est virtuose, que revient de dire quelques mots pour nous remercier d’être venus « There’s no country like France ».
James Farm, c’est de la musique agréable à l’oreille dont l’improvisation est si maîtrisée que le petit loupé du batteur à la fin d’un morceau suscite quelques rires de sympathie, de la musique huilée que j’apprécie, sans être subjugué.
-Thank you for coming, répète Joshua Redman au moment du rappel, à qui on peut retourner le remerciement.
                                                            *
Rouen : quatre mille personnes pour le rassemblement bleu blanc rouge de vendredi soir, trois cents pour celui d’extrême gauche de samedi après-midi, les deux sous la pluie, et voici qu’après-coup la télé, le journal et les sites d’information régionaux se réveillent et apprennent aux participants du premier que la banderole derrière laquelle ils ont marché a été fabriquée par la droite de l’extrême droite, des identitaires à la normande avec lesquels est amie la naïve et gentillette organisatrice. Il suffisait d’aller voir ce que postait celle-ci sur sa page Effe Bé entre deux photos de bimbo pour le soupçonner.
Faire une enquête avant un évènement, c’était autrefois le travail des journalistes.
                                                           *
Sans surprise, je vois toute cette extrême gauche que je côtoyais encore naguère dans des manifestations en faveur des Sans Papiers ou jadis contre le nucléaire être plus effrayée par l’état d’urgence que par la montée de l’islamo-fascisme. Leur hiérarchie des dangers n’est pas la mienne et ils me soûlent avec leur discours stéréotypé et donneur de leçon.
Autant dire qu’on n’est pas prêt de me revoir dans une manifestation.
                                                          *
Un fidèle lecteur m’apprend que les vigiles (ou agents de sécurité) du Bataclan ne sont pas morts (comme je l’avais entendu dire par un invité sur France Culture), « Ils ont tout fait pour aider les gens à sortir de cet enfer. »  C’est une bonne nouvelle.