Le Journal de Michel Perdrial
Le Journal de Michel Perdrial



Loïc Boyer
Je suis l’auteur de textes courts qui furent publiés depuis mil neuf cent quatre-vingt-quinze dans des revues littéraires en France (Supérieur Inconnu, Supplément d’Ame, Nouvelle Donne, Le Bord de l’Eau, Pris de Peur, l’Art du Bref, Sol’Air, Gros Textes, Salmigondis, Verso, Décharge, Bulle, Filigranes, Diérèse, Martobre, Comme ça et Autrement, (Cahier d’) Ecritures, La Nef des Fous), en Belgique (Traversées, Ecrits Vains, L’Arbre à Plumes, Inédit Nouveau, Bleu d’Encre), au Canada (Les Saisons Littéraires) et en Italie (Les Cahiers du Ru).
Les courageuses Editions du Chardon ont publié en mil neuf cent quatre-vingt-dix-neuf Erotica, un recueil de vingt-huit de ces textes, illustré par Isabelle Pio et Antoine Lopez et préfacé par Sarane Alexandrian, toujours disponible auprès de moi.
Je suis également l’auteur d’une pièce de théâtre et de plusieurs romans ou récits à ce jour inédits.
Depuis le onze novembre deux mille six, je publie mon Journal via Internet, un temps sous-titré Persiflages, moquages et autres énervages mâtinés de complimentages et de contentages. Sa première partie est lisible chez Eklablog, la deuxième ici.
Je vis au centre de Rouen dans un ancien monastère où autrefois les Sœurs de la Miséricorde se vouaient à l’éducation des jeunes filles.







Rss

Concert Debussy Alwyn Berlioz Walton à l’Opéra de Rouen

23 novembre 2015


Ce vendredi soir, trois vigiles (ou agents de sécurité) sont chargés de l’accueil à l’entrée de l’Opéra de Rouen, prière d’ouvrir son manteau des fois qu’on cacherait une ceinture d’explosif et son sac des fois qu’on y logerait une kalachnikov. Autant dire que si on vient au spectacle pour tenter d’oublier un peu les évènements d’il y a une semaine, c’est mal parti. Ça ne s’arrange pas dans la salle puisque j’entends les placeuses parler de ce qu’elles devraient faire en cas d’évacuation et qu’au concert a été ajouté un prélude sous forme d’un texte de Shakespeare tiré d’Henry V dit par le comédien anglais Samuel West My duty to you (il y est question des malheurs de la France).
Musiques françaises et anglaises alternent : Le Roi Lear de Claude Debussy, Symphonic Prelude : The Magic Island de William Alwyn, l’Ouverture du Roi Lear d’Hector Berlioz et Hamlet, a Shakespeare scenario for actor & orchestra de William Walton. Elles sont parsemées d’extraits de textes du dramaturge, lus ou dits par Samuel West, qui connut son heure de gloire dans le film Retour à Howards End, apprends-je du livret programme. Il fait le job, sans m’éblouir.
Côté musique, si l’Orchestre, dirigé par Leo Hussain, est à deux harpes, ce sont surtout les percussions et les cuivres guerriers qui se font entendre alors que je préfèrerais être dans une autre atmosphère, mais cela semble plaire à beaucoup.
Lors des applaudissements finals, Samuel West et Leo Hussain font plusieurs allers et retours, le premier d’un pas martial, le second trottinant derrière. Ils m’évoquent, non pas des personnages de Shakespeare, mais Don Quichotte et Sancho Pança.
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« Shakespeare est, pour moi, le plus grand dramaturge de tous les temps. Je sais bien, qu’en tant que britannique, mon jugement est influencé, mais il suffit de regarder le nombre de chefs-d’œuvre qu’il a écrits et ont inspiré d’autres grands artistes pour prendre la mesure de son influence », déclare Leo Hussain dans le livret programme. Je n’en disconviens pas, mais personnellement, je donnerais toutes les pièces de Shakespeare pour une seule de Tchekhov.
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Debout le plus souvent qu’il peut afin qu’on le voie bien, serrant les mains, porteur d’une écharpe rouge à la Fabius, Nicolas Mayer-Rossignol, Socialiste, Chef de Région, fait une sortie préélectorale à l’Opéra de Rouen, ce vendredi soir, des fois que ça donnerait idée à certain(e)s de voter pour lui le six décembre.
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Ces nouveaux vigiles (ou agents de sécurité) à l’entrée de l’Opéra, comme à la Poste ou devant Monoprix, peu probable qu’ils aient à faire face à quoi que ce soit, Rouen est une ville moyenne de province, mais si c’était le cas ils ne pourraient rien. Au Bataclan, les vigiles ont été parmi les premiers tués.
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Ouvrier d’échafaudage, rue de l’Hôpital :
-Moi j’suis trop vieux pour aller à Paris, et puis j’suis bientôt à la retraite, j’aimerais bien en profiter un p’tit peu.