Parmi les livres chroniqués par André Blanchard dans son carnet deux mille neuf deux mille onze titré A la demande générale, publié chez Le Dilettante, l’un est signé Philippe Delerm :
Là, avec son livre sur Léautaud, Maintenant, foutez-moi la paix ! Delerm part flanqué de ce handicap : l’auteur nous intéresse moins que son sujet. Est-il en mesure de rattraper son retard ? La question en charrie aussi sec deux autres, façon fil –blanc– à la patte. Serait-ce que nous ne sachions pas tout sur Léautaud ? Qu’est-ce que peut bien avoir à ajouter Delerm ?
-Des conneries.
Ce sont d’abord des erreurs factuelles. Que Delerm puisse écrire à deux reprises que l’ancienne édition du Journal compte vingt volumes alors qu’elle n’en a que dix-neuf et qu’il confonde le Dumur collègue de Léautaud au Mercure avec le Dumur postérieur du Nouvel Observateur hérisse Blanchard, mais il y a pire :
Quant à Léautaud, il se fût étranglé de découvrir qu’il avait un « maître » en la personne de Gourmont, page 93, lui qui a tant vitupéré les gens qui en avaient besoin ; et il fût parti de joyeux sarcasmes, en cascade comme son rire, en tombant sur pareil vocabulaire, page 62 : « Cette intransigeance léautaldienne. »
Suit un long développement sur la méprise de considérer Léautaud comme un homme tout d’une pièce, et de toute éternité.
Cela pour arriver à cette indulgence finale :
Bon, allez, soyons charitable, ne mégotons pas à Delerm ce bon point d’avoir, par ce livre, bien usé de sa notoriété. S’il a ramené de nouveaux lecteurs à Léautaud, que sa dernière gorgée de bière soit le plus tard possible.
*
Je n’ai jamais eu envie de lire ce Maintenant, foutez-moi la paix ! de Philippe Delerm mais j’en ai parlé dans ce Journal le dix-huit octobre deux mille dix, regrettant que l’écrivain « à plaisirs minuscules, dont la vie monotone est bien racontée dans l’une des chansons du fiston », se penche sur le cas d’un auteur lui ressemblant si peu.
Cela m’a valu, en octobre dernier, quatre ans plus tard, un mail énervé de son épouse en « réponse à (mon) attaque » :
« Que savez-vous de la vie intime de Philippe Delerm, cher censeur? Vous confondez création et vie privée. Aucune chanson de Vincent Delerm ne parle de cette vie, réécoutez sans a priori. »
Ce que je savais de la vie intime de Philippe Delerm ? Rien d’autre que ce que j’en imaginais d’après ses livres et la chanson du fiston qui, certes, s’appelle Tes parents mais a été inspirée par les siens pour le premier couplet, comme je l’ai entendu le dire lui-même à sa sortie une après-midi à la Fnaque de Rouen. Je me souviens bien de son : « Le chauffage à dix-sept, je connais. »
J’ai été ravi d’appendre que la vie intime de Philippe Delerm n’est pas monotone. J’attends maintenant avec une certaine impatience la publication de son Journal particulier.
Là, avec son livre sur Léautaud, Maintenant, foutez-moi la paix ! Delerm part flanqué de ce handicap : l’auteur nous intéresse moins que son sujet. Est-il en mesure de rattraper son retard ? La question en charrie aussi sec deux autres, façon fil –blanc– à la patte. Serait-ce que nous ne sachions pas tout sur Léautaud ? Qu’est-ce que peut bien avoir à ajouter Delerm ?
-Des conneries.
Ce sont d’abord des erreurs factuelles. Que Delerm puisse écrire à deux reprises que l’ancienne édition du Journal compte vingt volumes alors qu’elle n’en a que dix-neuf et qu’il confonde le Dumur collègue de Léautaud au Mercure avec le Dumur postérieur du Nouvel Observateur hérisse Blanchard, mais il y a pire :
Quant à Léautaud, il se fût étranglé de découvrir qu’il avait un « maître » en la personne de Gourmont, page 93, lui qui a tant vitupéré les gens qui en avaient besoin ; et il fût parti de joyeux sarcasmes, en cascade comme son rire, en tombant sur pareil vocabulaire, page 62 : « Cette intransigeance léautaldienne. »
Suit un long développement sur la méprise de considérer Léautaud comme un homme tout d’une pièce, et de toute éternité.
Cela pour arriver à cette indulgence finale :
Bon, allez, soyons charitable, ne mégotons pas à Delerm ce bon point d’avoir, par ce livre, bien usé de sa notoriété. S’il a ramené de nouveaux lecteurs à Léautaud, que sa dernière gorgée de bière soit le plus tard possible.
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Je n’ai jamais eu envie de lire ce Maintenant, foutez-moi la paix ! de Philippe Delerm mais j’en ai parlé dans ce Journal le dix-huit octobre deux mille dix, regrettant que l’écrivain « à plaisirs minuscules, dont la vie monotone est bien racontée dans l’une des chansons du fiston », se penche sur le cas d’un auteur lui ressemblant si peu.
Cela m’a valu, en octobre dernier, quatre ans plus tard, un mail énervé de son épouse en « réponse à (mon) attaque » :
« Que savez-vous de la vie intime de Philippe Delerm, cher censeur? Vous confondez création et vie privée. Aucune chanson de Vincent Delerm ne parle de cette vie, réécoutez sans a priori. »
Ce que je savais de la vie intime de Philippe Delerm ? Rien d’autre que ce que j’en imaginais d’après ses livres et la chanson du fiston qui, certes, s’appelle Tes parents mais a été inspirée par les siens pour le premier couplet, comme je l’ai entendu le dire lui-même à sa sortie une après-midi à la Fnaque de Rouen. Je me souviens bien de son : « Le chauffage à dix-sept, je connais. »
J’ai été ravi d’appendre que la vie intime de Philippe Delerm n’est pas monotone. J’attends maintenant avec une certaine impatience la publication de son Journal particulier.