Le Journal de Michel Perdrial
Le Journal de Michel Perdrial



Loïc Boyer
Je suis l’auteur de textes courts qui furent publiés depuis mil neuf cent quatre-vingt-quinze dans des revues littéraires en France (Supérieur Inconnu, Supplément d’Ame, Nouvelle Donne, Le Bord de l’Eau, Pris de Peur, l’Art du Bref, Sol’Air, Gros Textes, Salmigondis, Verso, Décharge, Bulle, Filigranes, Diérèse, Martobre, Comme ça et Autrement, (Cahier d’) Ecritures, La Nef des Fous), en Belgique (Traversées, Ecrits Vains, L’Arbre à Plumes, Inédit Nouveau, Bleu d’Encre), au Canada (Les Saisons Littéraires) et en Italie (Les Cahiers du Ru).
Les courageuses Editions du Chardon ont publié en mil neuf cent quatre-vingt-dix-neuf Erotica, un recueil de vingt-huit de ces textes, illustré par Isabelle Pio et Antoine Lopez et préfacé par Sarane Alexandrian, toujours disponible auprès de moi.
Je suis également l’auteur d’une pièce de théâtre et de plusieurs romans ou récits à ce jour inédits.
Depuis le onze novembre deux mille six, je publie mon Journal via Internet, un temps sous-titré Persiflages, moquages et autres énervages mâtinés de complimentages et de contentages. Sa première partie est lisible chez Eklablog, la deuxième ici.
Je vis au centre de Rouen dans un ancien monastère où autrefois les Sœurs de la Miséricorde se vouaient à l’éducation des jeunes filles.







Rss

Cantates sacrées de Bach par Café Zimmermann à l’Opéra de Rouen

4 avril 2004


La Cathédrale carillonne ce jeudi soir à l’heure où je traverse son parvis en diagonale, de quoi me mettre dans l’ambiance car Café Zimmermann, l’ensemble dirigé par Céline Frisch et Pablo Valetti, pour son passage annuel à l’Opéra, donne cette année des cantates sacrées de Bach, lequel en composait quasiment une par semaine, rude labeur que celui de maître de chapelle.
J’ai une chaise au premier rang et défends celle d’à côté au bénéfice de celui qui me rejoint à la sonnerie. Le chapeau vissé sur l’un de ses genoux, il juge nécessaire de sortir ses lunettes lorsque Frédéric Roels, maître des lieux, apparaît sur la scène pour nous annoncer que la soprano attendue est malade et remplacée par Hélène Le Corre.
-J’admire toujours le pli du pantalon, me dit-il.
-Ça, c’est madame, lui dis-je.
Nous sommes d’excellente humeur ce soir. Lorsque Hélène Le Corre passe de profil devant les musicien(ne)s je me dis qu’elle porte bien son nom puis me concentre sur ses qualités vocales. Elles lui valent bien des applaudissements à l’issue de la cantate Jauchzet Gott in allen Landen.
Christian Immler, grand, barbu et élégamment vêtu, lui succède pour interpréter de sa voix de basse la cantate Ich habe genug. Il obtient lui aussi un beau succès.
-C’est un très bel homme, déclare une connaisseuse à l’entracte.
Pour ma part, j’ai surtout été sous le charme (comme on dit) de l’hautboïste Katharina Andres, à qui je donnerais le bon dieu sans confession.
Chacun est d’accord pour trouver admirables les cantates de Bach et leur interprétation par Café Zimmermann. Le bémol est mis par l’un assis derrière moi :
-C’est un peu endormissant mais c’est bien joli quand même.
Après la Sonate pour violon et basse continue en sol majeur, c’est la cantate Liebster Jesu, mein Verlangen, que se partagent Hélène Le Corre et Christian Immler. Elle est moult applaudie.
Pablo Valetti prend la parole pour nous annoncer le bonus :
-Comme vous le savez, Bach a surtout composé de la musique religieuse, mais aussi quelques cantates profanes et parmi celles-ci une seule drôle. Devinez ce que l’on va vous interpréter. Enfin, un extrait. C’est la cantate des paysans.
Je présume que la drôlerie était dans le texte.
-Bon, ils peuvent revenir l’an prochain, dis-je à mon voisin à qui je me plaignais en début de soirée d’avoir chaque année Café Zimmermann au programme.
                                                      *
Avant concert, la conversation alentour était sur le désespoir de vivre sans France Culture et France Musique pour cause de grève prolongée.
-J’ai essayé d’autres radios, dit l’un. La première chose que j’ai entendue c’est : « Allo, c’est Janine, je rentre juste de faire les courses… »
                                                     *
« Le bis qu'a interprété notre fougueux pianiste n'est pas la sonate n° 1 de Beethoven, mais le dernier mouvement (allegretto) de sa sonate n° 17 "La Tempête". » m’écrit un lecteur suite à mon évocation du concert d’Andreï Korobeinikov. Pour une fois que je pensais avoir reconnu kekchose.
                                                     *
On pourrait croire que ça s’arrange ce vendredi matin en entendant à nouveau Marc Voinchet aux Matins de France Culture, mais c’est pour une émission pleine de trous remplis par des chansonnettes la plupart niaises. Et plus moyen d’écouter d’anciennes émissions via Internet, ma box Orange clignote toujours bleu. Il faut la remplacer, me dit l’assistance, à qui j’apprends que j’en ai reçu une autre il y a plusieurs mois.