Preuve que le nouvel emplacement de l’Esadhar (anciennement nommée Ecole des Beaux-Arts de Rouen) sur les lointaines hauteurs de la ville n’est pas une bonne chose, ses expositions ont lieu dans les Grandes Galeries de l’aître Saint-Maclou et même, ce vendredi après-midi, c’est en ce lieu central que David Liaudet et Nicolas Moulin donnent chacun leur conférence dans le cadre de l’opération culturelle et artistique Oui Futur.
Le nom du premier ne m’était pas inconnu mais ce n’est qu’après une piqûre de rappel de l’ami Loïc Boyer que je me suis souvenu avoir vu de lui certaines de ses illustrations pour mots en étant dépourvus dans le dictionnaire Larousse à l’Institut Universitaire de Formation des Maîtres (qui porte désormais un autre nom) lorsqu’on y organisait des expositions qui valaient le déplacement. D’autres de ces illustrations sont actuellement visibles chez Guidoline, haut lieu de la boboïtude rouennaise, que j’irai bientôt voir.
Deux gros radiateurs électriques d’appoint tentent de palier à l’absence de chauffage dans les Grandes Galeries. Une estrade pas du tout pratique fait face à une table à micros et ordinateurs derrière laquelle prennent place David Liaudet et Nicolas Moulin. Le public est essentiellement composé de profs et d’étudiant(e)s en art, certain(e)s debout, les autres mal assis(e)s. J’ai posé mes fesses sur l’une des rares chaises.
« Mon combat patrimonial est une performance artistique (enfin je crois) » annonce David Liaudet, ancien beauzarteux rouennais. Il ne parlera pas, dit-il, de ses dessins de dictionnaire, ni du livre de Cioran qu’il a recopié à la main, ni de son blog Architectures de Cartes Postales, ni de la Bulle six coques de Maneval qu’il a sauvé de la destruction, mais d’un livre de mil neuf cent soixante-douze, par lui acheté dans un vide grenier, Guide d’architecture contemporaine en France, qui est à l’origine de son intérêt pour l’architecture brutaliste.
Les questions qui se posent à propos de ce livre c’est quand comment pourquoi, déclare-t-il, et pour y répondre la meilleure façon est de téléphoner à son auteur. Ce qu’il fait illico avec l’aide d’un enseignant qui sait composer un numéro. Dominique Amouroux explique donc comment fut conçu ce qui était son travail de fin d’études. David Liaudet raconte ensuite son combat pour que soit inscrit à l’inventaire supplémentaire des monuments historiques le centre commercial de Sens dû à Claude Parent, il s’insurge contre Le Grand-Quevilly qui, il y a deux jours, a fait détruire l’église Sainte-Bernadette et termine en citant Cioran : Ne rien avoir accompli et mourir en surmené. Cet obsessionnel de première, mais qui n’en a pas l’air, a tout pour me plaire. Je l’aurais bien écouté plus longtemps.
Je suis moins intéressé par les propos de Nicolas Moulin, auteur entre autres de la série de photos retouchées Vider Paris, qui parle beaucoup et sans que l’on sache où il va ni quand ça va s’arrêter et comme j’ai trop froid, qu’il a tellement de photos dans son ordinateur et qu’il est bien capable de toutes les montrer, je m’en vais avant la fin.
*
Gogo dancing, jacuzzi, stripteaseuses, c’est le nouveau visage du Marégraphe, café où je ne donne plus ma clientèle (comme dirait Henri Calet).
*
Le magasin Tati de la rive gauche a disparu sans faire de bruit. Si quelqu’un(e) cherche mil neuf cent cinquante-deux mètres carrés à louer, c’est le moment.
Le nom du premier ne m’était pas inconnu mais ce n’est qu’après une piqûre de rappel de l’ami Loïc Boyer que je me suis souvenu avoir vu de lui certaines de ses illustrations pour mots en étant dépourvus dans le dictionnaire Larousse à l’Institut Universitaire de Formation des Maîtres (qui porte désormais un autre nom) lorsqu’on y organisait des expositions qui valaient le déplacement. D’autres de ces illustrations sont actuellement visibles chez Guidoline, haut lieu de la boboïtude rouennaise, que j’irai bientôt voir.
Deux gros radiateurs électriques d’appoint tentent de palier à l’absence de chauffage dans les Grandes Galeries. Une estrade pas du tout pratique fait face à une table à micros et ordinateurs derrière laquelle prennent place David Liaudet et Nicolas Moulin. Le public est essentiellement composé de profs et d’étudiant(e)s en art, certain(e)s debout, les autres mal assis(e)s. J’ai posé mes fesses sur l’une des rares chaises.
« Mon combat patrimonial est une performance artistique (enfin je crois) » annonce David Liaudet, ancien beauzarteux rouennais. Il ne parlera pas, dit-il, de ses dessins de dictionnaire, ni du livre de Cioran qu’il a recopié à la main, ni de son blog Architectures de Cartes Postales, ni de la Bulle six coques de Maneval qu’il a sauvé de la destruction, mais d’un livre de mil neuf cent soixante-douze, par lui acheté dans un vide grenier, Guide d’architecture contemporaine en France, qui est à l’origine de son intérêt pour l’architecture brutaliste.
Les questions qui se posent à propos de ce livre c’est quand comment pourquoi, déclare-t-il, et pour y répondre la meilleure façon est de téléphoner à son auteur. Ce qu’il fait illico avec l’aide d’un enseignant qui sait composer un numéro. Dominique Amouroux explique donc comment fut conçu ce qui était son travail de fin d’études. David Liaudet raconte ensuite son combat pour que soit inscrit à l’inventaire supplémentaire des monuments historiques le centre commercial de Sens dû à Claude Parent, il s’insurge contre Le Grand-Quevilly qui, il y a deux jours, a fait détruire l’église Sainte-Bernadette et termine en citant Cioran : Ne rien avoir accompli et mourir en surmené. Cet obsessionnel de première, mais qui n’en a pas l’air, a tout pour me plaire. Je l’aurais bien écouté plus longtemps.
Je suis moins intéressé par les propos de Nicolas Moulin, auteur entre autres de la série de photos retouchées Vider Paris, qui parle beaucoup et sans que l’on sache où il va ni quand ça va s’arrêter et comme j’ai trop froid, qu’il a tellement de photos dans son ordinateur et qu’il est bien capable de toutes les montrer, je m’en vais avant la fin.
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Gogo dancing, jacuzzi, stripteaseuses, c’est le nouveau visage du Marégraphe, café où je ne donne plus ma clientèle (comme dirait Henri Calet).
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Le magasin Tati de la rive gauche a disparu sans faire de bruit. Si quelqu’un(e) cherche mil neuf cent cinquante-deux mètres carrés à louer, c’est le moment.