Tiens, le piano à disposition de tout le monde est de retour à la gare de Rouen, me dis-je ce mercredi matin. Mieux situé, là où une majorité attend l’affichage de son train, il est présentement entre les mains de celui qui tente d’écrire une lettre à Elise. Est là aussi le Playboy Communiste à qui je donne la pièce qui lui manquait pour se payer un café au distributeur.
Le train de huit heures sept me mène à Paris, un café au comptoir du Café du Faubourg puis j’entre chez Book-Off, rue du Faubourg Saint-Antoine, où je ne trouve pas merveille. Il fait beau. Je rejoins à pied la rue du Temple afin d’y voir les œuvres de Nam June Paik exposées chez JGM (Jean-Gabriel Mitterrand, neveu), celles des débuts de celui considéré comme le pionnier de l’art vidéo (découvert lors d’un stage à l’Institut Universitaire de Formation des Maîtres à Mont-Saint-Aignan pendant lequel il devait mourir). S’y trouve notamment Musical Clock où le mouvement du balancier d’une pendule filmé par une caméra est multiplié par neuf petits téléviseurs disposés de guingois en vé.
Après un déjeuner chinois à volonté chez New New, face à l’annexe de Templon, j’y entre puis dans la galerie principale. Les deux artistes exposés ne sont pas pour moi. Je poursuis, vais voir l’exposition Wim Delvoye chez Perrotin, valises d’aluminium ciselé à motifs persans, pneus odorants en dentelles, roues de cycle transformées en anneaux de Möbius, série de crucifixions en double hélice, haute sculpture torsadée de marbre blanc montrant un arbre devenant tour médiévale, tout cela à mon goût.
Chez Sémiose, les peintures et encres de Françoise Pétrovitch, dont le thème est toujours l’enfance, ne me retiennent pas, trop sages. Pour finir, je vais voir les immenses dessins de Jean Bedez montrés chez Suzanne Tarasieve, vantés récemment par Libération. Ils ne me font pas autant d’effet qu’attendu quoique ce cheval gisant sur la table du salon d’un appartement détruit par la guerre ait de l’allure.
Le point commun de ces galeries est qu’il y fait trop chaud. Celles et ceux qui y travaillent sont couleur muraille. Il fait meilleur dans la rue. Je me pose sur un banc pour regarder la vie qui passe.
En fin d’après-midi, je passe par le deuxième Book-Off et n’y trouve rien de mieux. Le train de dix-neuf heures vingt-huit me reconduit à Rouen. Trois filles y occupent longuement les deux contrôleurs, pas de billets, pas d’argent (disent-elles), pas de papiers (disent-elle encore). L’un, après leur avoir demandé si elles se connaissent bien, leur distribue des petits papiers et des stylos et demande à chacune d’écrire ses nom et adresse ainsi que ceux des deux autres. Elles n’osent refuser. Il enregistre tout ça dans son terminal.
*
Sur le pont Marie, ma première canne à selfie. Dans la main d’une Japonaise. Une aubaine pour les voleurs de téléphone qui courent vite.
*
Longtemps que je ne suis allé au Tribunal Administratif de Rouen soutenir des familles de Sans Papiers menacées de reconduite à la frontière. Occupé ailleurs souvent. Ce jeudi, rien ne m’empêche d’y aller pour un couple originaire du Rwanda et leurs deux enfants nés en France, dont l’un scolarisé à Elbeuf. Pourtant, je m’en abstiens. Le beau temps en est la cause.
Le train de huit heures sept me mène à Paris, un café au comptoir du Café du Faubourg puis j’entre chez Book-Off, rue du Faubourg Saint-Antoine, où je ne trouve pas merveille. Il fait beau. Je rejoins à pied la rue du Temple afin d’y voir les œuvres de Nam June Paik exposées chez JGM (Jean-Gabriel Mitterrand, neveu), celles des débuts de celui considéré comme le pionnier de l’art vidéo (découvert lors d’un stage à l’Institut Universitaire de Formation des Maîtres à Mont-Saint-Aignan pendant lequel il devait mourir). S’y trouve notamment Musical Clock où le mouvement du balancier d’une pendule filmé par une caméra est multiplié par neuf petits téléviseurs disposés de guingois en vé.
Après un déjeuner chinois à volonté chez New New, face à l’annexe de Templon, j’y entre puis dans la galerie principale. Les deux artistes exposés ne sont pas pour moi. Je poursuis, vais voir l’exposition Wim Delvoye chez Perrotin, valises d’aluminium ciselé à motifs persans, pneus odorants en dentelles, roues de cycle transformées en anneaux de Möbius, série de crucifixions en double hélice, haute sculpture torsadée de marbre blanc montrant un arbre devenant tour médiévale, tout cela à mon goût.
Chez Sémiose, les peintures et encres de Françoise Pétrovitch, dont le thème est toujours l’enfance, ne me retiennent pas, trop sages. Pour finir, je vais voir les immenses dessins de Jean Bedez montrés chez Suzanne Tarasieve, vantés récemment par Libération. Ils ne me font pas autant d’effet qu’attendu quoique ce cheval gisant sur la table du salon d’un appartement détruit par la guerre ait de l’allure.
Le point commun de ces galeries est qu’il y fait trop chaud. Celles et ceux qui y travaillent sont couleur muraille. Il fait meilleur dans la rue. Je me pose sur un banc pour regarder la vie qui passe.
En fin d’après-midi, je passe par le deuxième Book-Off et n’y trouve rien de mieux. Le train de dix-neuf heures vingt-huit me reconduit à Rouen. Trois filles y occupent longuement les deux contrôleurs, pas de billets, pas d’argent (disent-elles), pas de papiers (disent-elle encore). L’un, après leur avoir demandé si elles se connaissent bien, leur distribue des petits papiers et des stylos et demande à chacune d’écrire ses nom et adresse ainsi que ceux des deux autres. Elles n’osent refuser. Il enregistre tout ça dans son terminal.
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Sur le pont Marie, ma première canne à selfie. Dans la main d’une Japonaise. Une aubaine pour les voleurs de téléphone qui courent vite.
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Longtemps que je ne suis allé au Tribunal Administratif de Rouen soutenir des familles de Sans Papiers menacées de reconduite à la frontière. Occupé ailleurs souvent. Ce jeudi, rien ne m’empêche d’y aller pour un couple originaire du Rwanda et leurs deux enfants nés en France, dont l’un scolarisé à Elbeuf. Pourtant, je m’en abstiens. Le beau temps en est la cause.