Dernières notes
Loïc Boyer
Je suis l’auteur de textes courts qui furent publiés depuis mil neuf cent quatre-vingt-quinze dans des revues littéraires en France (Supérieur Inconnu, Supplément d’Ame, Nouvelle Donne, Le Bord de l’Eau, Pris de Peur, l’Art du Bref, Sol’Air, Gros Textes, Salmigondis, Verso, Décharge, Bulle, Filigranes, Diérèse, Martobre, Comme ça et Autrement, (Cahier d’) Ecritures, La Nef des Fous), en Belgique (Traversées, Ecrits Vains, L’Arbre à Plumes, Inédit Nouveau, Bleu d’Encre), au Canada (Les Saisons Littéraires) et en Italie (Les Cahiers du Ru).
Les courageuses Editions du Chardon ont publié en mil neuf cent quatre-vingt-dix-neuf Erotica, un recueil de vingt-huit de ces textes, illustré par Isabelle Pio et Antoine Lopez et préfacé par Sarane Alexandrian, toujours disponible auprès de moi.
Je suis également l’auteur d’une pièce de théâtre et de plusieurs romans ou récits à ce jour inédits.
Depuis le onze novembre deux mille six, je publie mon Journal via Internet, un temps sous-titré Persiflages, moquages et autres énervages mâtinés de complimentages et de contentages. Sa première partie est lisible chez Eklablog, la deuxième ici.
Je vis au centre de Rouen dans un ancien monastère où autrefois les Sœurs de la Miséricorde se vouaient à l’éducation des jeunes filles.
Les courageuses Editions du Chardon ont publié en mil neuf cent quatre-vingt-dix-neuf Erotica, un recueil de vingt-huit de ces textes, illustré par Isabelle Pio et Antoine Lopez et préfacé par Sarane Alexandrian, toujours disponible auprès de moi.
Je suis également l’auteur d’une pièce de théâtre et de plusieurs romans ou récits à ce jour inédits.
Depuis le onze novembre deux mille six, je publie mon Journal via Internet, un temps sous-titré Persiflages, moquages et autres énervages mâtinés de complimentages et de contentages. Sa première partie est lisible chez Eklablog, la deuxième ici.
Je vis au centre de Rouen dans un ancien monastère où autrefois les Sœurs de la Miséricorde se vouaient à l’éducation des jeunes filles.
14 mars 2022
Ce lundi est le jour de l’abandon du passe vaccinal et du masque (sauf dans les transports). Est-ce bien raisonnable ? Déjà ce masque n’était plus de mise dans les lieux de stagnation collective (cinémas, théâtres, etc.). C’est sans doute une coïncidence mais le taux d’incidence remonte depuis une semaine, et sérieusement.
Parmi les nouveaux malades du Covid, ma sœur et mon beauf, dont la vie est plus sédentaire et tranquille que la mienne. Pas de bars, pas de restaurants, pas de librairies, pas de bus, de trains ou de métros pour eux et ils n’ont reçu personne ces derniers temps. Hormis pour faire des courses, ils ne sont sortis que pour aller à un rendez-vous hospitalier.
Ce n’est pas de nature à me faire remiser le masque. Je vais continuer à le porter à l’intérieur. Quant au passe vaccinal, je garde le mien en poche et en mets une copie dans ma valise. Afin de n’être pas hors-jeu s’il venait à être réactivé dans les semaines à venir.
*
Une quatrième dose de vaccin pour les plus de quatre-vingt ans. Une nouveauté à laquelle je n’ai donc pas droit (pas assez vieux).
Depuis le début de la guerre du Covid, je suis dans la mauvaise cohorte. Pas eu le droit d’être vacciné parmi les premiers. Pas eu le droit à autre chose qu’à AstraZeneca pour les deux premières doses. Pas eu le droit à la troisième avant que se soient écoulés six mois, alors que pour les suivants ce fut cinq mois, puis quatre mois, puis trois mois.
Parmi les nouveaux malades du Covid, ma sœur et mon beauf, dont la vie est plus sédentaire et tranquille que la mienne. Pas de bars, pas de restaurants, pas de librairies, pas de bus, de trains ou de métros pour eux et ils n’ont reçu personne ces derniers temps. Hormis pour faire des courses, ils ne sont sortis que pour aller à un rendez-vous hospitalier.
Ce n’est pas de nature à me faire remiser le masque. Je vais continuer à le porter à l’intérieur. Quant au passe vaccinal, je garde le mien en poche et en mets une copie dans ma valise. Afin de n’être pas hors-jeu s’il venait à être réactivé dans les semaines à venir.
*
Une quatrième dose de vaccin pour les plus de quatre-vingt ans. Une nouveauté à laquelle je n’ai donc pas droit (pas assez vieux).
Depuis le début de la guerre du Covid, je suis dans la mauvaise cohorte. Pas eu le droit d’être vacciné parmi les premiers. Pas eu le droit à autre chose qu’à AstraZeneca pour les deux premières doses. Pas eu le droit à la troisième avant que se soient écoulés six mois, alors que pour les suivants ce fut cinq mois, puis quatre mois, puis trois mois.
12 mars 2022
En mil huit cent cinquante-six, le grand Metternich voit son fils Richard épouser sa petite-fille Pauline. L’oncle et la nièce n’ont que sept ans de différence et elle en est amoureuse depuis l’enfance. Pauline von Metternich suit son mari à Paris où il est nommé ambassadeur d’Autriche. Elle et lui fréquentent assidûment Napoléon le Troisième et sa cousine la Princesse Mathilde. « Je ne suis pas jolie, je suis pire », où Pauline narre en français ses souvenirs, est paru au Livre de Poche. Certaines scènes sont d’anthologie, ainsi l’ascension de la Rune et la promenade en mer entre Biarritz et Fontarabie.
Tiré de la préface signée Georges Poisson, ce que disaient d’elle certains l’ayant rencontré en France :
Nez en trompette, des lèvres en rebord de pot de chambre, très pâle, l’air d’un masque de Venise dans les tableaux de Longhi. (Goncourt Journal)
Pour le bouquet, la princesse de Metternich en figurante de l’Opéra : maillot, jupon court, tunique de gaze. Elle dansa, cabriola, montra tout ce qu’il y avait sous cette tunique, but trois verres de champagne. Bien que laide comme un singe, elle fut si espiègle, si étourdie qu’elle s’en alla en plein succès. (Prosper Mérimée)
Tiré de ses souvenirs, ce qu’elle écrit de quelques contemporains rencontrés en France :
Sur Louis-Napoléon Bonaparte : Il était franchement laid de figure, et sa tournure laissait beaucoup à désirer ! Le haut du corps semblait trop lourd pour les jambes, et il marchait mal ; cependant, malgré tout, il plaisait et, mieux que cela, il charmait.
Sur Alexandre Dumas père : Le père Dumas était énorme et avait l’air d’un mulâtre, sans cependant qu’il eût la peau noire ! Ses cheveux étaient crépus comme ceux des nègres. Il faisait l’impression d’un bon gros homme tout rond, sans prétention, plutôt familier, quoique sa familiarité aurait presque pu passer pour de l’aisance, car elle n’était pas vulgaire.
Sur Adolphe Thiers : M. Thiers (…) était au physique un tout petit homme un peu ventru qui avait une figure fine et intelligente. Derrière ses lunettes en or brillaient des yeux qui lançaient des éclairs. Ses cheveux blancs formaient au sommet de sa tête un petit toupet comme une crête de coq ; il ressemblait étonnamment au fameux type du bourgeois parisien crée par Henri Monnier sous la dénomination de « M. Prudhomme ». Cependant il n’aurait jamais dit comme celui-ci en recevant un sabre d’honneur de ses concitoyens : « Ce sabre est le plus beau jour de ma vie. »
*
Heureuse époque où pour parler du physique de quelqu’un(e) l’autocensure était inconnue.
Tiré de la préface signée Georges Poisson, ce que disaient d’elle certains l’ayant rencontré en France :
Nez en trompette, des lèvres en rebord de pot de chambre, très pâle, l’air d’un masque de Venise dans les tableaux de Longhi. (Goncourt Journal)
Pour le bouquet, la princesse de Metternich en figurante de l’Opéra : maillot, jupon court, tunique de gaze. Elle dansa, cabriola, montra tout ce qu’il y avait sous cette tunique, but trois verres de champagne. Bien que laide comme un singe, elle fut si espiègle, si étourdie qu’elle s’en alla en plein succès. (Prosper Mérimée)
Tiré de ses souvenirs, ce qu’elle écrit de quelques contemporains rencontrés en France :
Sur Louis-Napoléon Bonaparte : Il était franchement laid de figure, et sa tournure laissait beaucoup à désirer ! Le haut du corps semblait trop lourd pour les jambes, et il marchait mal ; cependant, malgré tout, il plaisait et, mieux que cela, il charmait.
Sur Alexandre Dumas père : Le père Dumas était énorme et avait l’air d’un mulâtre, sans cependant qu’il eût la peau noire ! Ses cheveux étaient crépus comme ceux des nègres. Il faisait l’impression d’un bon gros homme tout rond, sans prétention, plutôt familier, quoique sa familiarité aurait presque pu passer pour de l’aisance, car elle n’était pas vulgaire.
Sur Adolphe Thiers : M. Thiers (…) était au physique un tout petit homme un peu ventru qui avait une figure fine et intelligente. Derrière ses lunettes en or brillaient des yeux qui lançaient des éclairs. Ses cheveux blancs formaient au sommet de sa tête un petit toupet comme une crête de coq ; il ressemblait étonnamment au fameux type du bourgeois parisien crée par Henri Monnier sous la dénomination de « M. Prudhomme ». Cependant il n’aurait jamais dit comme celui-ci en recevant un sabre d’honneur de ses concitoyens : « Ce sabre est le plus beau jour de ma vie. »
*
Heureuse époque où pour parler du physique de quelqu’un(e) l’autocensure était inconnue.
10 mars 2022
« Commençons par le marché d’Aligre », me dis-je, arrivé ce mercredi dans le onzième arrondissement après un voyage sans histoire. Les marchands de livres y sont, dont celui de tout à deux euros. Beaucoup de daube dans laquelle m’attend La Bibliothèque qui brûle, recueil d’essais d’Edmund White (Plon).
Ce livre en sac, j’entre au Café du Faubourg où m’accueille une nouvelle serveuse, une aimable brune, souriante et efficace, qui me propose Le Parisien avec mon café. J’y lis la double page consacrée à l’histoire de Depardieu et de l’apprentie comédienne anorexique qui l’accuse de viol.
-Vous remplacez l’autre serveuse ou vous la complétez ? demandé-je à la nouvelle venue lorsque je lui paie un euro vingt.
-Elle est partie, me répond-elle.
-C’est une bonne nouvelle.
A côté, chez Book-Off, parmi les livres à un euro, je choisis le numéro sept des Cahiers Edmond & Jules de Goncourt et Sténo sauvage (La vie et la mort d’Isaac Babel) de Jerome Charyn (Mercure de France).
Je rejoins ensuite la rue de Charonne pour voir ce que devient le coin livres de la boutique Emmaüs où je n’ai pas mis le pied depuis le début de la guerre du Covid. Il est méconnaissable. Y règne un ordre quasiment obsessionnel. Les livres de poche qui représentent l’essentiel du stock sont tous classés par éditeur. Je regrette le désordre passé où se cachait parfois de quoi me rendre content et je ne m’attarde pas.
Revenu rue du Faubourg Saint-Antoine, j’opte pour mon habituel menu au Péhemmu chinois où je comprends pourquoi la gentille serveuse a grossi. Désormais cela se voit bien, elle est enceinte. J’ignore qui est le coupable. « Je serai absente à partir de mi-avril jusqu’au mois d’août », me dit-elle. Près de moi mangent deux employées de l’atelier couture, dont une Chinoise. « Le mec, il est devenu fou. Il était déjà fou, mais maintenant il sait qu’il est malade et il se fout de tout », dit-elle. Elle parle de Poutine.
A l’issue de ce repas rituel, je rejoins pédestrement la rue du Chemin Vert et la remonte jusqu’à La Petite Rockette où je ne suis pas revenu depuis la pandémie. Il est près de treize heures. Comme par le passé, une file où se mêlent nécessiteux et commerçants avides de bonnes affaires encombre le trottoir qui fait face à La Musardine. Avant l’ouverture des portes, un jeune homme sort pour annoncer que désormais tous les chariots, cabas et sacs à dos doivent obligatoirement entre mis en consigne. Cela a pour effet d’enclencher une embrouille entre deux femmes, l’une ayant mal regardé la mère de l’autre, qui n’est pas une voleuse, je t’f’rai dire. La remontée du rideau calme les esprits. Peu de monde est là pour les livres. J’y trouve un exemplaire de Bien à vous, Sandro de Zvi Yanai (Christian Bourgois) dont le soir au lit je lis celui trouvé il y a peu chez Book-Off. Au comptoir, je le paie un euro. On ne me remet pas de ticket et je me dis que rien ne n’empêchait de récupérer mon sac sans être passé payer. Il va falloir s’améliorer si on veut lutter contre le vol.
A la station Père Lachaise, je prends le métro Trois. J’en descends à Quatre Septembre. Au second Book-Off c’est parmi les livres à cinq euros que je trouve de quoi me plaire : les Lettres familiales de Juliette Drouet, une édition des Presses Universitaires Rouen Le Havre, texte établi et présenté par Gérard Pouchain, chercheur associé à l’Université de Rouen et 222 autobiographies de Robert Kaplan par ses amis, un projet dans lequel Bernard Heidsieck est impliqué (Association Locus Solus). Ce qui me décide à acheter ce dernier ouvrage est la photo d’un trio nu page cent deux. Une femme allongée sur le dos se fait lécher par une autre tandis qu’elle suce un homme agenouillé près d’elle.
*
Chez Book-Off, à un euro : Le Guide du Routard de l’investissement boursier. Fichtre !
*
Une mère s’adressant à son deux ans à la gare : « Dis bonjour à monsieur le train. »
*
Lecture de train : « Je ne suis pas jolie, je suis pire », les souvenirs de la Princesse de Metternich (Le Livre de Poche).
Ce livre en sac, j’entre au Café du Faubourg où m’accueille une nouvelle serveuse, une aimable brune, souriante et efficace, qui me propose Le Parisien avec mon café. J’y lis la double page consacrée à l’histoire de Depardieu et de l’apprentie comédienne anorexique qui l’accuse de viol.
-Vous remplacez l’autre serveuse ou vous la complétez ? demandé-je à la nouvelle venue lorsque je lui paie un euro vingt.
-Elle est partie, me répond-elle.
-C’est une bonne nouvelle.
A côté, chez Book-Off, parmi les livres à un euro, je choisis le numéro sept des Cahiers Edmond & Jules de Goncourt et Sténo sauvage (La vie et la mort d’Isaac Babel) de Jerome Charyn (Mercure de France).
Je rejoins ensuite la rue de Charonne pour voir ce que devient le coin livres de la boutique Emmaüs où je n’ai pas mis le pied depuis le début de la guerre du Covid. Il est méconnaissable. Y règne un ordre quasiment obsessionnel. Les livres de poche qui représentent l’essentiel du stock sont tous classés par éditeur. Je regrette le désordre passé où se cachait parfois de quoi me rendre content et je ne m’attarde pas.
Revenu rue du Faubourg Saint-Antoine, j’opte pour mon habituel menu au Péhemmu chinois où je comprends pourquoi la gentille serveuse a grossi. Désormais cela se voit bien, elle est enceinte. J’ignore qui est le coupable. « Je serai absente à partir de mi-avril jusqu’au mois d’août », me dit-elle. Près de moi mangent deux employées de l’atelier couture, dont une Chinoise. « Le mec, il est devenu fou. Il était déjà fou, mais maintenant il sait qu’il est malade et il se fout de tout », dit-elle. Elle parle de Poutine.
A l’issue de ce repas rituel, je rejoins pédestrement la rue du Chemin Vert et la remonte jusqu’à La Petite Rockette où je ne suis pas revenu depuis la pandémie. Il est près de treize heures. Comme par le passé, une file où se mêlent nécessiteux et commerçants avides de bonnes affaires encombre le trottoir qui fait face à La Musardine. Avant l’ouverture des portes, un jeune homme sort pour annoncer que désormais tous les chariots, cabas et sacs à dos doivent obligatoirement entre mis en consigne. Cela a pour effet d’enclencher une embrouille entre deux femmes, l’une ayant mal regardé la mère de l’autre, qui n’est pas une voleuse, je t’f’rai dire. La remontée du rideau calme les esprits. Peu de monde est là pour les livres. J’y trouve un exemplaire de Bien à vous, Sandro de Zvi Yanai (Christian Bourgois) dont le soir au lit je lis celui trouvé il y a peu chez Book-Off. Au comptoir, je le paie un euro. On ne me remet pas de ticket et je me dis que rien ne n’empêchait de récupérer mon sac sans être passé payer. Il va falloir s’améliorer si on veut lutter contre le vol.
A la station Père Lachaise, je prends le métro Trois. J’en descends à Quatre Septembre. Au second Book-Off c’est parmi les livres à cinq euros que je trouve de quoi me plaire : les Lettres familiales de Juliette Drouet, une édition des Presses Universitaires Rouen Le Havre, texte établi et présenté par Gérard Pouchain, chercheur associé à l’Université de Rouen et 222 autobiographies de Robert Kaplan par ses amis, un projet dans lequel Bernard Heidsieck est impliqué (Association Locus Solus). Ce qui me décide à acheter ce dernier ouvrage est la photo d’un trio nu page cent deux. Une femme allongée sur le dos se fait lécher par une autre tandis qu’elle suce un homme agenouillé près d’elle.
*
Chez Book-Off, à un euro : Le Guide du Routard de l’investissement boursier. Fichtre !
*
Une mère s’adressant à son deux ans à la gare : « Dis bonjour à monsieur le train. »
*
Lecture de train : « Je ne suis pas jolie, je suis pire », les souvenirs de la Princesse de Metternich (Le Livre de Poche).
8 mars 2022
Depuis le deuxième confinement beaucoup de mes ami(e)s Effe Bé ont quasiment déserté ce réseau social, mais il me sert toujours à m’informer, notamment sur ce qui se publie ici ou là. C’est ainsi que sur la page des Belles Lettres, je découvre que cet éditeur publie Mémoires d'une maîtresse américaine de Nell Kimball et que ce livre soulève l’enthousiasme de Philippe Jaenada qui écrit :
En 2021, j'ai lu un livre qui m'a sidéré. Mémoires d'une maîtresse américaine est une sorte de journal, la vie - vraie - d'une femme née, en 1854, dans la boue, puis fille de maison close, enfin patronne. C'est signé Nell Kimball (un pseudo, on ne connaît pas son vrai nom), et je crois que je n'ai rien lu de plus profond, de plus fort, de plus sage, de plus émouvant et déconcertant depuis vingt ans. Au moins.
De quoi me donner envie de les lire à mon tour. Ce pourquoi je regarde si ce livre est disponible d’occasion chez Rakuten et le trouve à petit prix dans une édition précédente faite en mil neuf cent soixante-dix-huit par Jean-Claude Lattès avec comme sous-titre L’Histoire d’une maison close aux Etats-Unis 1880-1917.
Je n’emploierais pas les superlatifs de Jaenada mais la lecture de ce livre, au vocabulaire on ne peut plus cru, me réjouit, dont je retiens ceci :
J’étais chauffée à blanc et gonflée d’intrépidité. Je savais ce que je voulais. Il avait ouvert ma robe et me pétrissait les seins de la main qui lui restait, et je ne pensais pas à celle qu’il avait perdue. Il me caressa les pointes, puis les prit dans sa bouche, et j’ouvris les lèvres en grognant de plaisir. Je n’avais jamais rien éprouvé de pareil, c’était merveilleux, extraordinaire. Je l’entourai de mes bras, il me coucha sous lui, finit de me déshabiller, baissa son pantalon et mit son engin à l’air – et là, je me sentis toute bête, interdite : j’étais déçue, je m’attendais à voir un gros machin noir, grand comme l’étalon Jackson. J’avançai la main pour toucher : ça avait la consistance du caoutchouc durci. C’était vivant, ça bougeait sous mes doigts, j’étais dans tous mes états. Je n’avais que quatorze ans, mais j’étais bien développée et j’avais une belle touffe de poil blond doré sur ma motte. Charlie se mit à promener ses doigts, doucement d’abord puis plus vite, ses doigts puis sa bite sur mon trou. Je criai : « Charlie, Charlie ! » avec son engin brûlant qui me battait les cuisses. Je le pris pour le rentrer – et ça s’est fait tout seul, tellement j’en voulais.
(…) Je n’étais pas non plus très vierge : il y avait belle lurette que ma membrane était partie sur un manche de brosse ou un bout de bois de clôture.
*
Elle était spécialisée dans le spectacle outré – c’était un mot nouveau pour moi – comme attraper avec les lèvres de sa vulve des pièces que les clients posaient sur le rebord d’une table.
*
Vous ne pouvez pas savoir à quel point ils pouvaient être sinistres et cafardeux, ces millionnaires, industriels du meuble, chargeurs et autres négociants en grain, sur le coup de deux heures du matin, dans le lit d’une pute à vingt dollars avec la pluie qui bat les vitres comme des pois secs, et qu’il faut se rhabiller et rentrer à la maison.
*
En un sens, la nature a joué un vilain tour à l’homme en lui collant en même temps sur le dos un besoin et une angoisse.
*
Les gens qui ratent leur vie sexuelle ratent en général tout le reste, sauf quand ils remplacent le sexe par la course au pouvoir.
*
Je ne connais rien de plus triste qu’un homme sur sa fin qui traîne son machin flasque en évoquant le bon temps où ça se dressait et où ça partait tout seul.
*
En ce qui concerne les putains, j’ai connu des filles de bonne famille qui se faisaient ramoner pour une pincée de cocaïne ou une giclée de whisky frelaté.
*
A l’issue de ma lecture, un doute m’habite. Je me pose des questions sur l’authenticité de ces mémoires. Aucune allusion à cette question n’est faite par les deux éditeurs français mais à lire la seule page Ouiquipédia consacrée à Nell Kimball, rédigée en allemand, il semble possible, voire probable, que ce soit un faux, comme me l’apprend la traduction de Gougueule :
« James L. Wunsch a publié une critique dans le Journal of Social History (Oxford University Press) en 1972, dans laquelle il exprimait à la fois de sérieux doutes quant à l'authenticité des mémoires et se demandait si Nell Kimball avait vécu. D'une part, des passages sont repris presque textuellement des œuvres d'Herbert Asbury Gangs of New York (1927), The French Quarter (1936), The Barbary Coast (1933) et The Gem of the Prairie (1940), d'autre part il y a des inexactitudes historiques. »
*
Nous sommes le huit mars, Journée Internationale des Droits des Femmes. A cette occasion, apprends-je via Effe Bé, se tient à Lyon, place des Terreaux, un rassemblement auquel entendent se joindre des prostitué(e)s du lieu dont le slogan est « Pas de féminisme sans les putes ».
En 2021, j'ai lu un livre qui m'a sidéré. Mémoires d'une maîtresse américaine est une sorte de journal, la vie - vraie - d'une femme née, en 1854, dans la boue, puis fille de maison close, enfin patronne. C'est signé Nell Kimball (un pseudo, on ne connaît pas son vrai nom), et je crois que je n'ai rien lu de plus profond, de plus fort, de plus sage, de plus émouvant et déconcertant depuis vingt ans. Au moins.
De quoi me donner envie de les lire à mon tour. Ce pourquoi je regarde si ce livre est disponible d’occasion chez Rakuten et le trouve à petit prix dans une édition précédente faite en mil neuf cent soixante-dix-huit par Jean-Claude Lattès avec comme sous-titre L’Histoire d’une maison close aux Etats-Unis 1880-1917.
Je n’emploierais pas les superlatifs de Jaenada mais la lecture de ce livre, au vocabulaire on ne peut plus cru, me réjouit, dont je retiens ceci :
J’étais chauffée à blanc et gonflée d’intrépidité. Je savais ce que je voulais. Il avait ouvert ma robe et me pétrissait les seins de la main qui lui restait, et je ne pensais pas à celle qu’il avait perdue. Il me caressa les pointes, puis les prit dans sa bouche, et j’ouvris les lèvres en grognant de plaisir. Je n’avais jamais rien éprouvé de pareil, c’était merveilleux, extraordinaire. Je l’entourai de mes bras, il me coucha sous lui, finit de me déshabiller, baissa son pantalon et mit son engin à l’air – et là, je me sentis toute bête, interdite : j’étais déçue, je m’attendais à voir un gros machin noir, grand comme l’étalon Jackson. J’avançai la main pour toucher : ça avait la consistance du caoutchouc durci. C’était vivant, ça bougeait sous mes doigts, j’étais dans tous mes états. Je n’avais que quatorze ans, mais j’étais bien développée et j’avais une belle touffe de poil blond doré sur ma motte. Charlie se mit à promener ses doigts, doucement d’abord puis plus vite, ses doigts puis sa bite sur mon trou. Je criai : « Charlie, Charlie ! » avec son engin brûlant qui me battait les cuisses. Je le pris pour le rentrer – et ça s’est fait tout seul, tellement j’en voulais.
(…) Je n’étais pas non plus très vierge : il y avait belle lurette que ma membrane était partie sur un manche de brosse ou un bout de bois de clôture.
*
Elle était spécialisée dans le spectacle outré – c’était un mot nouveau pour moi – comme attraper avec les lèvres de sa vulve des pièces que les clients posaient sur le rebord d’une table.
*
Vous ne pouvez pas savoir à quel point ils pouvaient être sinistres et cafardeux, ces millionnaires, industriels du meuble, chargeurs et autres négociants en grain, sur le coup de deux heures du matin, dans le lit d’une pute à vingt dollars avec la pluie qui bat les vitres comme des pois secs, et qu’il faut se rhabiller et rentrer à la maison.
*
En un sens, la nature a joué un vilain tour à l’homme en lui collant en même temps sur le dos un besoin et une angoisse.
*
Les gens qui ratent leur vie sexuelle ratent en général tout le reste, sauf quand ils remplacent le sexe par la course au pouvoir.
*
Je ne connais rien de plus triste qu’un homme sur sa fin qui traîne son machin flasque en évoquant le bon temps où ça se dressait et où ça partait tout seul.
*
En ce qui concerne les putains, j’ai connu des filles de bonne famille qui se faisaient ramoner pour une pincée de cocaïne ou une giclée de whisky frelaté.
*
A l’issue de ma lecture, un doute m’habite. Je me pose des questions sur l’authenticité de ces mémoires. Aucune allusion à cette question n’est faite par les deux éditeurs français mais à lire la seule page Ouiquipédia consacrée à Nell Kimball, rédigée en allemand, il semble possible, voire probable, que ce soit un faux, comme me l’apprend la traduction de Gougueule :
« James L. Wunsch a publié une critique dans le Journal of Social History (Oxford University Press) en 1972, dans laquelle il exprimait à la fois de sérieux doutes quant à l'authenticité des mémoires et se demandait si Nell Kimball avait vécu. D'une part, des passages sont repris presque textuellement des œuvres d'Herbert Asbury Gangs of New York (1927), The French Quarter (1936), The Barbary Coast (1933) et The Gem of the Prairie (1940), d'autre part il y a des inexactitudes historiques. »
*
Nous sommes le huit mars, Journée Internationale des Droits des Femmes. A cette occasion, apprends-je via Effe Bé, se tient à Lyon, place des Terreaux, un rassemblement auquel entendent se joindre des prostitué(e)s du lieu dont le slogan est « Pas de féminisme sans les putes ».
5 mars 2022
La prochaine élection présidentielle intéressait déjà peu, la guerre de Poutine l’efface. Quand même on a appris que Macron présentait sa candidature et qui avait obtenu les cinq cents signatures, Le Pen et Zorglub ayant dû être aidé par Bayrou, officiellement soucieux de défendre la démocratie, surtout désireux de les voir possiblement présents au deuxième tour et obligatoirement battus. La seule qui aurait pu être dangereuse pour le sortant, Pécresse, s’est sabordée lors de son grand métingue raté, étalant au grand jour ses insuffisances. Ils sont maintenant quatre, loin derrière, à pouvoir espérer être au second tour : les trois déjà cités et Mélenchon (qui ne se retirera donc pas malgré son score médiocre, comme je le croyais il y a quelques mois).
*
Que Jadot se décide enfin à virer Rousseau de son équipe de campagne ne m’amènera pas à revoir mon refus de voter pour lui. Pour la raison qu’elle est toujours membre d’Europe Ecologie Les Verts, où prospèrent ses semblables, dont l’ébouriffante Alice Coffin, une de ces écoféministes qui détestent les hommes, n’en ayant pas personnellement l’usage. Les élections passées, cette Rousseau et sa bande essaieront de prendre le contrôle du parti écolo.
Pécresse, elle, n’aura pas su se débarrasser de Ciotti, celui qui depuis longtemps a annoncé qu’il voterait Zorglub au second tour. Chez Les Républicains, c’est Wauquiez qui tentera de ramasser la mise après les élections, ce bouffon qui vient de qualifier Macron de dictateur (va donc faire un tour chez Poutine, Laurent).
*
Si par extraordinaire Mélenchon atteignait le second tour, tout comme je voterais contre Le Pen, Zorglub, Pécresse, je voterais contre lui et donc pour Macron. Il m’exècre depuis le début. Tout ce qu’il déclare m’horripile, ainsi lors de son discours à l’Assemblée Nationale, son refus d’armer l’Ukraine.
*
« Non à la guerre en Europe ! », c’est le slogan de la nouvelle manifestation parisienne. Slogan étrange. En Europe seulement ? Et puis non à la guerre, qui est pour ? C’est mollasson. « Poutine hors d’Ukraine », m’aurait convenu.
*
Des airs ukrainiens pour commencer le concert de carillon du samedi. Que je ne peux pas suivre du jardin, il pleut.
*
Que Jadot se décide enfin à virer Rousseau de son équipe de campagne ne m’amènera pas à revoir mon refus de voter pour lui. Pour la raison qu’elle est toujours membre d’Europe Ecologie Les Verts, où prospèrent ses semblables, dont l’ébouriffante Alice Coffin, une de ces écoféministes qui détestent les hommes, n’en ayant pas personnellement l’usage. Les élections passées, cette Rousseau et sa bande essaieront de prendre le contrôle du parti écolo.
Pécresse, elle, n’aura pas su se débarrasser de Ciotti, celui qui depuis longtemps a annoncé qu’il voterait Zorglub au second tour. Chez Les Républicains, c’est Wauquiez qui tentera de ramasser la mise après les élections, ce bouffon qui vient de qualifier Macron de dictateur (va donc faire un tour chez Poutine, Laurent).
*
Si par extraordinaire Mélenchon atteignait le second tour, tout comme je voterais contre Le Pen, Zorglub, Pécresse, je voterais contre lui et donc pour Macron. Il m’exècre depuis le début. Tout ce qu’il déclare m’horripile, ainsi lors de son discours à l’Assemblée Nationale, son refus d’armer l’Ukraine.
*
« Non à la guerre en Europe ! », c’est le slogan de la nouvelle manifestation parisienne. Slogan étrange. En Europe seulement ? Et puis non à la guerre, qui est pour ? C’est mollasson. « Poutine hors d’Ukraine », m’aurait convenu.
*
Des airs ukrainiens pour commencer le concert de carillon du samedi. Que je ne peux pas suivre du jardin, il pleut.
4 mars 2022
A considérer ces Ukrainiens, leur Président, leur armée et eux simples civils, se battant contre l’armée de Poutine, je songe à ce que fut l’entrée de la Wehrmacht en France, à ces témoignages d’écrivains alors soldats (Calet, Hyvernaud et autres) racontant la débandade, le refus de se battre des gradés, leur abandon des enrôlés, leur exode au milieu des civils, les simples militaires à pied parmi les familles à poussettes sur lesquels fonçaient les véhicules des gradés désireux de se tirer le plus vite possible, je me dis que tous les pays européens ne se ressemblent pas.
Quand au temps de la Présidence Mitterrand et des ministres communistes une partie de la Droite promettait les chars russes bientôt à Paris, cette propension des militaires et des civils français à fuir d’abord, puis à bien accueillir l’occupant, donna naissance au livre intitulé Bienvenue à l’Armée Rouge, « le premier guide pratique du collabo ». Dû à Pierre Antilogus et Philippe Trétiack, il fut publié chez Jean-Claude Lattès. L’ami Georges-André me l’a prêté.
Evidemment une bonne partie de l’ouvrage est devenue obsolète à cause de la chute du régime soviétique mais ce guide reste utile, pour preuve ces quelques prélèvements :
Vous imaginez le Russe correct, discipliné, bref germanique. Faux.
L’Allemand est un voisin, le Russe un ami. Entre lui et nous, c’est d’abord une profonde affinité d’esprit, un même penchant pour les plaisirs simples : la bouteille, la « baston », la « java »..
Mes officiers désertent. Que faire ? Celui qui craint de regagner les lignes arrière trop tôt, et donc d’être réexpédié au front, choisira la captivité.
Ce guide pratique s’achève par un « vocabulaire de base » permettant de dire en russe quelques phrases de survie, telles que :
Je ne connais pas cet homme, mais je sais où il habite.
Vous verrez, ma fille est très gentille.
*
Le problème avec les militaires, quand ils se battent, c’est que parfois ils sont du bon côté (en ce moment les Ukrainiens, exemplaires) et parfois du mauvais côté (en ce moment les Russes, des crapules).
*
L’espoir, maigre, serait qu’un matin les chefs militaires du Kremlin, désireux de passer de la catégorie des crapules à celle des exemplaires, réveillent Poutine en lui disant « Ça suffit Vladimir Vladimirovitch » et lui passent les menottes.
*
Je ne pense pas qu’on puisse compter sur une action du peuple russe avec pour Poutine une fin à la Ceausescu ou Kadhafi.
*
A propos de cette guerre de Poutine, j’entends Comment peut-on faire cela au vingt et unième siècle ? A quoi je réponds Comment peut-on penser que l’être humain soit capable de faire des progrès ?
Quand au temps de la Présidence Mitterrand et des ministres communistes une partie de la Droite promettait les chars russes bientôt à Paris, cette propension des militaires et des civils français à fuir d’abord, puis à bien accueillir l’occupant, donna naissance au livre intitulé Bienvenue à l’Armée Rouge, « le premier guide pratique du collabo ». Dû à Pierre Antilogus et Philippe Trétiack, il fut publié chez Jean-Claude Lattès. L’ami Georges-André me l’a prêté.
Evidemment une bonne partie de l’ouvrage est devenue obsolète à cause de la chute du régime soviétique mais ce guide reste utile, pour preuve ces quelques prélèvements :
Vous imaginez le Russe correct, discipliné, bref germanique. Faux.
L’Allemand est un voisin, le Russe un ami. Entre lui et nous, c’est d’abord une profonde affinité d’esprit, un même penchant pour les plaisirs simples : la bouteille, la « baston », la « java »..
Mes officiers désertent. Que faire ? Celui qui craint de regagner les lignes arrière trop tôt, et donc d’être réexpédié au front, choisira la captivité.
Ce guide pratique s’achève par un « vocabulaire de base » permettant de dire en russe quelques phrases de survie, telles que :
Je ne connais pas cet homme, mais je sais où il habite.
Vous verrez, ma fille est très gentille.
*
Le problème avec les militaires, quand ils se battent, c’est que parfois ils sont du bon côté (en ce moment les Ukrainiens, exemplaires) et parfois du mauvais côté (en ce moment les Russes, des crapules).
*
L’espoir, maigre, serait qu’un matin les chefs militaires du Kremlin, désireux de passer de la catégorie des crapules à celle des exemplaires, réveillent Poutine en lui disant « Ça suffit Vladimir Vladimirovitch » et lui passent les menottes.
*
Je ne pense pas qu’on puisse compter sur une action du peuple russe avec pour Poutine une fin à la Ceausescu ou Kadhafi.
*
A propos de cette guerre de Poutine, j’entends Comment peut-on faire cela au vingt et unième siècle ? A quoi je réponds Comment peut-on penser que l’être humain soit capable de faire des progrès ?
3 mars 2022
C’est Entretiens à la radio avec Robert Mallet de Jean Paulhan, publié chez Gallimard dans la collection Arcades, que je lis ce mercredi en voiture Cinq quand le chef de bord annonce qu’en raison d’un problème à Mantes-la-Jolie nous allons prendre l’itinéraire bis, celui qui passe par Conflans-Sainte-Honorine. Je range mon livre car c’est l’occasion de découvrir un paysage inhabituel. Notre train passe par des lieux aussi exotiques que Thun-le-Paradis et Chanteloup-les-Vignes et arrive à Paris Saint-Lazare avec trente-cinq minutes de retard.
Je prends donc le métro au lieu du bus et suis quand même au comptoir du Café du Faubourg dix minutes avant l’ouverture de Book-Off. « Excusez-moi monsieur, est-ce que vous auriez un papier et un stylo ? », demande un client à la serveuse. Celle-ci ne juge pas utile de le détromper, c’est dire si iel est content.
Cette fois c’est parmi les livres de poche à un euro que je trouve mon bonheur avec S’abandonner à vivre de Sylvain Tesson (Folio), Mademoiselle M… d’un anonyme (La Musardine) et Histoire Raisonnée de la Fellation de Thierry Leguay (Cercle).
Comme il fait bon, je vais pédestrement vers Beaubourg, découvrant au passage que le manège présent depuis des lustres place Saint-Paul a disparu et que Le Rivolux a déposé le bilan. Autre conséquence de la guerre du Covid, New New, le restaurant chinois du fond de l’impasse Beaubourg, s’il est toujours ouvert, ne propose plus le buffet à volonté.
Pour déjeuner, je me rabats sur Le Petit Opportun, face à la statue de Sainte Opportune que je n’avais jamais remarquée, nichée qu’elle est dans un immeuble. Une formule à quatorze euros cinquante y est affichée, dans laquelle je choisis la terrine maison et le poulet fermier frites maison avec une carafe d’eau. A midi la sirène de l’alerte du premier mercredi du mois résonne étrangement. Le serveur aussi pense à l’Ukraine.
A l’issue de ce frugal repas je vais voir où en est Gilda. Toujours à vendre au plus offrant et sur le trottoir ses livres ne sont pas pour moi.
Dans ceux à un euro au rez-de-chaussée du Book-Off de la rue Saint-Martin, je trouve Albert Cohen Marcel Pagnol une amitié solaire de Dane Cuypers (Editions de Fallois). Au sous-sol et au même prix j’hésite sur Disparitions bucoliques de Michèle Lesbre et Gianni Burattoni (Le Promeneur/Musée de la Chasse et de la Nature) mais quand j’y découvre, signés de Michèle Lesbre, ces mots « Pour vous Michel. Très sincèrement », je ne puis refuser.
Il me reste à explorer le troisième Book-Off, celui de Quatre-Septembre, où pour un euro je me procure Tous à l’ouest ! de S.J. Perelman (Le Dilettante) dont le titre résonne lui aussi avec l’actualité. Tout comme le bruit, que j’assimile à celui du moteur d’un avion survolant la ville de Rouen, qui me réveille au milieu de la nuit qui suit.
Au matin, j’apprends que ça venait de chez Boréalis, usine Seveso située à cinq kilomètres de mon logement. « Un atelier de production s’est arrêté automatiquement suite à une panne. La mise en sécurité a généré des nuisances sonores suite à la mise à l’air de vapeur d’eau », déclare la direction.
*
Fini le passe vaccinal à Paris, semble-t-il, jamais eu à sortir le mien.
*
Publié à compte d’auteur, proposé à un euro chez Book-Off, mais qui finira au recyclage : Macron, moi aussi… ! d’un certain Patrick Macron.
Je prends donc le métro au lieu du bus et suis quand même au comptoir du Café du Faubourg dix minutes avant l’ouverture de Book-Off. « Excusez-moi monsieur, est-ce que vous auriez un papier et un stylo ? », demande un client à la serveuse. Celle-ci ne juge pas utile de le détromper, c’est dire si iel est content.
Cette fois c’est parmi les livres de poche à un euro que je trouve mon bonheur avec S’abandonner à vivre de Sylvain Tesson (Folio), Mademoiselle M… d’un anonyme (La Musardine) et Histoire Raisonnée de la Fellation de Thierry Leguay (Cercle).
Comme il fait bon, je vais pédestrement vers Beaubourg, découvrant au passage que le manège présent depuis des lustres place Saint-Paul a disparu et que Le Rivolux a déposé le bilan. Autre conséquence de la guerre du Covid, New New, le restaurant chinois du fond de l’impasse Beaubourg, s’il est toujours ouvert, ne propose plus le buffet à volonté.
Pour déjeuner, je me rabats sur Le Petit Opportun, face à la statue de Sainte Opportune que je n’avais jamais remarquée, nichée qu’elle est dans un immeuble. Une formule à quatorze euros cinquante y est affichée, dans laquelle je choisis la terrine maison et le poulet fermier frites maison avec une carafe d’eau. A midi la sirène de l’alerte du premier mercredi du mois résonne étrangement. Le serveur aussi pense à l’Ukraine.
A l’issue de ce frugal repas je vais voir où en est Gilda. Toujours à vendre au plus offrant et sur le trottoir ses livres ne sont pas pour moi.
Dans ceux à un euro au rez-de-chaussée du Book-Off de la rue Saint-Martin, je trouve Albert Cohen Marcel Pagnol une amitié solaire de Dane Cuypers (Editions de Fallois). Au sous-sol et au même prix j’hésite sur Disparitions bucoliques de Michèle Lesbre et Gianni Burattoni (Le Promeneur/Musée de la Chasse et de la Nature) mais quand j’y découvre, signés de Michèle Lesbre, ces mots « Pour vous Michel. Très sincèrement », je ne puis refuser.
Il me reste à explorer le troisième Book-Off, celui de Quatre-Septembre, où pour un euro je me procure Tous à l’ouest ! de S.J. Perelman (Le Dilettante) dont le titre résonne lui aussi avec l’actualité. Tout comme le bruit, que j’assimile à celui du moteur d’un avion survolant la ville de Rouen, qui me réveille au milieu de la nuit qui suit.
Au matin, j’apprends que ça venait de chez Boréalis, usine Seveso située à cinq kilomètres de mon logement. « Un atelier de production s’est arrêté automatiquement suite à une panne. La mise en sécurité a généré des nuisances sonores suite à la mise à l’air de vapeur d’eau », déclare la direction.
*
Fini le passe vaccinal à Paris, semble-t-il, jamais eu à sortir le mien.
*
Publié à compte d’auteur, proposé à un euro chez Book-Off, mais qui finira au recyclage : Macron, moi aussi… ! d’un certain Patrick Macron.
© 2014 Michel Perdrial - Design: Bureau l’Imprimante