Ce seize juillet, et non pas le six au plus tard comme l’avait annoncé le Président du Tribunal Administratif de Rouen lorsque, avec beaucoup d’autres, j’étais allé soutenir Elvira, cette jeune femme russe que son mari, retourné depuis dans son pays, battait et avait continué à battre lorsqu’elle était enceinte, arrive enfin la bonne nouvelle : l’Obligation de Quitter le Territoire Français est annulée et la Préfecture se voit enjoindre de lui délivrer une carte Vie Privée et Familiale. C’est le début d’une nouvelle vie pour Elvira et sa fille Victoria.
Juste avant d’apprendre cet heureux dénouement, j’étais au jardin et lisais dans les Dodascalies de Doda Conrad (Actes Sud) une anecdote qui n’est pas sans rapport avec ce qui précède. Dans ce livre, sous-titré Ma chronique du XXe siècle, Doda Conrad raconte sa carrière de chanteur lyrique, évoquant ses nombreuses rencontres avec des artistes renommés. Il est ainsi question, page cent quatre-vingt-dix, d’un compositeur bien connu.
Doda Conrad, qui souvent parle de lui à la troisième personne du singulier, est en voiture du côté de Los Angeles avec Arnold Schönberg qui a modifié l’orthographe de son patronyme en Schoenberg depuis qu’il vit aux Etats-Unis. La femme de celui-ci, enceinte, est au volant. Leur fille de cinq ans, Nuria, est également présente. Ils cherchent une maternité et n’en trouve pas le chemin :
Gertrude tourna à droite, puisqu’à gauche c’était interdit. Nous voilà revenus au même point. A nouveau : descente de la colline. On tourna à droite.
-A gauche ! hurla Schoenberg.
-Je t’ai dit que c’était interdit.
Schoenberg la gifla :
-Ça t’apprendra à être insolente !
Elle éclata en sanglots. Nuria pleurait.
-Du freches luder ! crie Schoenberg, et il regifla sa femme enceinte.
Mme Schoenberg hoqueta :
-C’est comme ça que les gens vont parler de toi !
Tout le monde criait, les freins aussi ! La voiture s’était enfin arrêtée. Doda, olympien :
-Je descends. Je n’admets pas et ne supporte pas qu’un homme gifle une femme devant moi, même s’il s’appelle Arnold Schoenberg !
Je n’ai jamais revu ces gens-là.
Juste avant d’apprendre cet heureux dénouement, j’étais au jardin et lisais dans les Dodascalies de Doda Conrad (Actes Sud) une anecdote qui n’est pas sans rapport avec ce qui précède. Dans ce livre, sous-titré Ma chronique du XXe siècle, Doda Conrad raconte sa carrière de chanteur lyrique, évoquant ses nombreuses rencontres avec des artistes renommés. Il est ainsi question, page cent quatre-vingt-dix, d’un compositeur bien connu.
Doda Conrad, qui souvent parle de lui à la troisième personne du singulier, est en voiture du côté de Los Angeles avec Arnold Schönberg qui a modifié l’orthographe de son patronyme en Schoenberg depuis qu’il vit aux Etats-Unis. La femme de celui-ci, enceinte, est au volant. Leur fille de cinq ans, Nuria, est également présente. Ils cherchent une maternité et n’en trouve pas le chemin :
Gertrude tourna à droite, puisqu’à gauche c’était interdit. Nous voilà revenus au même point. A nouveau : descente de la colline. On tourna à droite.
-A gauche ! hurla Schoenberg.
-Je t’ai dit que c’était interdit.
Schoenberg la gifla :
-Ça t’apprendra à être insolente !
Elle éclata en sanglots. Nuria pleurait.
-Du freches luder ! crie Schoenberg, et il regifla sa femme enceinte.
Mme Schoenberg hoqueta :
-C’est comme ça que les gens vont parler de toi !
Tout le monde criait, les freins aussi ! La voiture s’était enfin arrêtée. Doda, olympien :
-Je descends. Je n’admets pas et ne supporte pas qu’un homme gifle une femme devant moi, même s’il s’appelle Arnold Schoenberg !
Je n’ai jamais revu ces gens-là.