Les bûcherons ont bien travaillé sur le parvis de la gare de Rouen. Les arbres, côté taxis, qui protégeaient les voyageurs de la pluie, ou leur donnaient de l’ombre, sont désormais parfaitement rangés sous forme de rondins. Il s’agit pour la Métropole de requalifier la place (comme ils disent)
« Ce n'est pas une surprise, commente France Trois Normandie. Sur les maquettes du projet d'aménagement, ces arbres ne figuraient pas. Les espaces verts seront des « salons urbains ». Un concept très à la mode chez les architectes et les élus. La verdure est millimétrée. L'arbre grandeur nature, refuge des oiseaux, qui laisse tomber des feuilles, ombrage, rafraîchit lors des grosses chaleurs est devenu dérangeant. »
La surprise, c’est l’arrivée d’un train Corail en gare à sept heures cinquante-six. Depuis au moins deux mois, il était remplacé par moins bien. L’un des deux phares de la locomotive est en panne mais elle roule bien et ce n’est qu’avec cinq minutes de retard que j’arrive à Saint-Lazare.
De quoi être devant le Book-Off de Ledru-Rollin pour l’ouverture des portes. Il est rare que j’y trouve un livre à un euro achetable au rayon Erotisme, mais là oui : Anthologie du coït de Mathias et Jean-Jacques Pauvert (La Musardine).
Il fait beau. Le soleil me permet de m’attarder au marché d’Aligre mais j’en repars bredouille en direction de la rue du Chemin Vert.
*
Ligne Huit du métro, un trentenaire à l’homme aux cheveux blancs qui lorgne avidement sur sa place assise :
-Désolé monsieur, vous n’êtes pas encore assez vieux pour que je vous donne ma place.
*
Dans la ville que je délaisse le mercredi se déroule ce onze avril au Cent Six une réunion des élus de tous les bords : « Rouen, capitale européenne de la culture en 2028 ? » Le fantasme est dans la formule et la réalité dans le point d’interrogation.
Cette réunion aurait dû se tenir le premier avril.
« Ce n'est pas une surprise, commente France Trois Normandie. Sur les maquettes du projet d'aménagement, ces arbres ne figuraient pas. Les espaces verts seront des « salons urbains ». Un concept très à la mode chez les architectes et les élus. La verdure est millimétrée. L'arbre grandeur nature, refuge des oiseaux, qui laisse tomber des feuilles, ombrage, rafraîchit lors des grosses chaleurs est devenu dérangeant. »
La surprise, c’est l’arrivée d’un train Corail en gare à sept heures cinquante-six. Depuis au moins deux mois, il était remplacé par moins bien. L’un des deux phares de la locomotive est en panne mais elle roule bien et ce n’est qu’avec cinq minutes de retard que j’arrive à Saint-Lazare.
De quoi être devant le Book-Off de Ledru-Rollin pour l’ouverture des portes. Il est rare que j’y trouve un livre à un euro achetable au rayon Erotisme, mais là oui : Anthologie du coït de Mathias et Jean-Jacques Pauvert (La Musardine).
Il fait beau. Le soleil me permet de m’attarder au marché d’Aligre mais j’en repars bredouille en direction de la rue du Chemin Vert.
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Ligne Huit du métro, un trentenaire à l’homme aux cheveux blancs qui lorgne avidement sur sa place assise :
-Désolé monsieur, vous n’êtes pas encore assez vieux pour que je vous donne ma place.
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Dans la ville que je délaisse le mercredi se déroule ce onze avril au Cent Six une réunion des élus de tous les bords : « Rouen, capitale européenne de la culture en 2028 ? » Le fantasme est dans la formule et la réalité dans le point d’interrogation.
Cette réunion aurait dû se tenir le premier avril.