Ce mercredi midi, mon déjeuner au Palais de Pékin est sans histoire mais en remontant la rue du Chemin-Vert en direction de la Petite Rockette je me fais choper par la voiture à Mappy qui la descend au son d’une musique de kermesse. Protégé que j’étais par une camionnette stationnée, j’espère ne pas être trop visible sur les images.
Il est presque treize heures. Ce sont surtout des femmes qui attendent devant la recyclerie, venues pour le chiffon et le bibelot ; personne d’autre que moi pour le livre.
J’en ressors avec deux ouvrages de poésie publiés chez Gallimard, Ombre du Paradis de Vicente Alexandre et Axion Esti d’Odysseus Elytis, puis avec le métro Trois rejoins Quatre-Septembre. Au café brasserie des Ducs, j’achève la lecture d’Et devant moi, le monde, l’autobiographie de Joyce Maynard, qui narre en détail sa relation avec Jerry, c'est-à-dire Salinger, écrivain devenu mythique par sa volonté de se tenir loin des médias et de ses lecteurs.
Le portrait de l’homme qui a écrit, après avoir vu sa photo dans un magazine, à la jeune fille de dix-huit ans qu’elle était et l’a séduite, la convaincant de quitter ses études pour vivre recluse avec lui, ne se souciant ni de ses problèmes d’anorexie ni de ses problèmes sexuels, uniquement occupé à l’étude de l’homéopathie, à la confection de repas ascétiques et au visionnage de deux films par soirée, puis la congédiant brutalement, est édifiant. Bien qu’elle ne l’accable pas, l’image de l’auteur de L’Attrape-cœurs en prend un coup.
Après être passé au second Book-Off et y avoir trouvé à un euro Quand vous viendrez me voir aux Antipodes (Lettres à Pierre Boncenne) de Simon Leys (Editions Philippe Rey), je prends un autre café A la Ville d’Argentan. L’écran muet dans mon dos montre en boucle les assauts des Gendarmes Mobiles contre les courageux zadistes de Notre-Dame-des-Landes. Un habitué, gros beauf à moustache, juge qu’on devrait y envoyer la Légion, ça irait plus vite.
Qu’ont fait ces réfractaires à Macron, Philippe, Collomb et autres chantres de l’ordre libéral ? Il faut faire peur à ceux qui tentent de vivre autrement. Sûr que ce n’est pas moi qui irais m'installer dans ce bocage boueux et sans charme.
Le dix-sept heures quarante-huit est à quai quand j’arrive à Saint-Lazare. Ce n’est pas la bétaillère habituelle mais pire : un ancien Transilien à rangées de triples sièges se faisant face. La saleté de la voiture dans laquelle je monte est impressionnante.
-Quelle horreur, commente celui qui me suit. Et en plus il pue.
La cheffe de bord signale que les contrôleurs passeront annoter les billets de première classe pour la raison qu’il n’y en a pas.
-Nous vous souhaitons un bon voyage à bord de ce train Excellence 2020, ajoute-t-elle.
A l’arrivée à Rouen, ce sera vingt minutes de retard, la faute au train nous précédant.
*
Combien de fois ai-je entendu dire que l’Ecole devait se tenir hors de la politique. Ce jeudi midi, Macron est dans une classe de l’école de Berd’huis dans l’Orne (ce département que Morin, Duc de Normandie, a qualifié de trou du cul du monde), Il discute avec le vieux Pernaut aux cheveux teints. Ce copain des évêques serait plus à sa place dans l’église du village.
*
La bonne nouvelle de ce jeudi : la relaxe des « inculpé(e)s » de l’affaire dite de Tarnac.
Il est presque treize heures. Ce sont surtout des femmes qui attendent devant la recyclerie, venues pour le chiffon et le bibelot ; personne d’autre que moi pour le livre.
J’en ressors avec deux ouvrages de poésie publiés chez Gallimard, Ombre du Paradis de Vicente Alexandre et Axion Esti d’Odysseus Elytis, puis avec le métro Trois rejoins Quatre-Septembre. Au café brasserie des Ducs, j’achève la lecture d’Et devant moi, le monde, l’autobiographie de Joyce Maynard, qui narre en détail sa relation avec Jerry, c'est-à-dire Salinger, écrivain devenu mythique par sa volonté de se tenir loin des médias et de ses lecteurs.
Le portrait de l’homme qui a écrit, après avoir vu sa photo dans un magazine, à la jeune fille de dix-huit ans qu’elle était et l’a séduite, la convaincant de quitter ses études pour vivre recluse avec lui, ne se souciant ni de ses problèmes d’anorexie ni de ses problèmes sexuels, uniquement occupé à l’étude de l’homéopathie, à la confection de repas ascétiques et au visionnage de deux films par soirée, puis la congédiant brutalement, est édifiant. Bien qu’elle ne l’accable pas, l’image de l’auteur de L’Attrape-cœurs en prend un coup.
Après être passé au second Book-Off et y avoir trouvé à un euro Quand vous viendrez me voir aux Antipodes (Lettres à Pierre Boncenne) de Simon Leys (Editions Philippe Rey), je prends un autre café A la Ville d’Argentan. L’écran muet dans mon dos montre en boucle les assauts des Gendarmes Mobiles contre les courageux zadistes de Notre-Dame-des-Landes. Un habitué, gros beauf à moustache, juge qu’on devrait y envoyer la Légion, ça irait plus vite.
Qu’ont fait ces réfractaires à Macron, Philippe, Collomb et autres chantres de l’ordre libéral ? Il faut faire peur à ceux qui tentent de vivre autrement. Sûr que ce n’est pas moi qui irais m'installer dans ce bocage boueux et sans charme.
Le dix-sept heures quarante-huit est à quai quand j’arrive à Saint-Lazare. Ce n’est pas la bétaillère habituelle mais pire : un ancien Transilien à rangées de triples sièges se faisant face. La saleté de la voiture dans laquelle je monte est impressionnante.
-Quelle horreur, commente celui qui me suit. Et en plus il pue.
La cheffe de bord signale que les contrôleurs passeront annoter les billets de première classe pour la raison qu’il n’y en a pas.
-Nous vous souhaitons un bon voyage à bord de ce train Excellence 2020, ajoute-t-elle.
A l’arrivée à Rouen, ce sera vingt minutes de retard, la faute au train nous précédant.
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Combien de fois ai-je entendu dire que l’Ecole devait se tenir hors de la politique. Ce jeudi midi, Macron est dans une classe de l’école de Berd’huis dans l’Orne (ce département que Morin, Duc de Normandie, a qualifié de trou du cul du monde), Il discute avec le vieux Pernaut aux cheveux teints. Ce copain des évêques serait plus à sa place dans l’église du village.
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La bonne nouvelle de ce jeudi : la relaxe des « inculpé(e)s » de l’affaire dite de Tarnac.