C’est un train à étage et sièges colorés qui se présente en gare de Rouen ce mercredi à sept heures cinquante-neuf au lieu du Corail attendu. Le chef de bord s’excuse de ce « matériel non conforme » et invite celles et ceux qui cherchent leur place réservée à abandonner.
Tout va bien jusqu’à l’approche de la capitale. Là se produit un ralentissement inquiétant. Peu après, le chef de bord annonce un « accident grave de personne » à La Garenne-Colombes. Nous sommes détournés sur des voies de banlieue, ce qui entraînera un retard de dix à vingt minutes. En réalité, et suite à plusieurs arrêts, c’est avec un retard de quarante-cinq minutes que nous arrivons à Saint-Lazare.
Etre peu avant dix heures devant la porte du Book-Off de Quatre Septembre avec mon sac de livres à revendre était mon objectif. C’est mort (si je peux me permettre). Je n’ai néanmoins pas à attendre trop longtemps avant que l’employé chargé du rachat me les échange contre neuf euros dix. J’en dépense trois avant de quitter la boutique.
Le métro Huit m’emmène à Ledru-Rollin d’où je rejoins le marché d’Aligre. Malgré le beau temps, le vendeur de livres le mieux fourni n’y est pas. A midi moins le quart, je suis au Péhemmu chinois. « Comme d’habitude ? » me demande la gentille serveuse avant de me souhaiter « Bon app’ ».
L’addition réglée, j’entre au second Book-Off. J’y trouve quelques livres à un euro et le vieux bouquiniste que j’ai déjà croisé la semaine dernière dans l’autre où il s’était réjoui d’avoir revendu cent euros un livre acheté cinq deux jours plus tôt.
-Encore vous, lui dis-je.
-Je ne sais faire que ça, me répond-il.
-Mais attention hein, ajoute-t-il, je ne lis pas.
-Ah oui.
-Je suis chasseur de livres et…
-Abstinent.
-Marchand.
*
Place de l’Opéra, un barbu de banlieue qui se met à courir avec sa poussette sur le passage pour piétons au moment où le feu passe au vert pour les voitures. Freinages, claquesons, engueulade.
Lui, prêt à en découdre :
-Tu vas pas écraser le petit ?
*
Place de l’Opéra encore, la mendiante assise contre l’abribus qui met son gobelet empli de centimes au milieu du trottoir. Il y a toujours quelqu’un pour chouter dedans. Honteux, le piégé ramasse les pièces et se sent obligé d’ajouter quelque chose.
*
Parmi les livres trouvés chez Book-Off deux poches qui vont bien ensemble : L’Art de se promener de Karl Gottlob Schelle (Rivages) et L’Art de péter de Pierre-Thomas-Nicolas Hurtaut (Payot).
Tout va bien jusqu’à l’approche de la capitale. Là se produit un ralentissement inquiétant. Peu après, le chef de bord annonce un « accident grave de personne » à La Garenne-Colombes. Nous sommes détournés sur des voies de banlieue, ce qui entraînera un retard de dix à vingt minutes. En réalité, et suite à plusieurs arrêts, c’est avec un retard de quarante-cinq minutes que nous arrivons à Saint-Lazare.
Etre peu avant dix heures devant la porte du Book-Off de Quatre Septembre avec mon sac de livres à revendre était mon objectif. C’est mort (si je peux me permettre). Je n’ai néanmoins pas à attendre trop longtemps avant que l’employé chargé du rachat me les échange contre neuf euros dix. J’en dépense trois avant de quitter la boutique.
Le métro Huit m’emmène à Ledru-Rollin d’où je rejoins le marché d’Aligre. Malgré le beau temps, le vendeur de livres le mieux fourni n’y est pas. A midi moins le quart, je suis au Péhemmu chinois. « Comme d’habitude ? » me demande la gentille serveuse avant de me souhaiter « Bon app’ ».
L’addition réglée, j’entre au second Book-Off. J’y trouve quelques livres à un euro et le vieux bouquiniste que j’ai déjà croisé la semaine dernière dans l’autre où il s’était réjoui d’avoir revendu cent euros un livre acheté cinq deux jours plus tôt.
-Encore vous, lui dis-je.
-Je ne sais faire que ça, me répond-il.
-Mais attention hein, ajoute-t-il, je ne lis pas.
-Ah oui.
-Je suis chasseur de livres et…
-Abstinent.
-Marchand.
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Place de l’Opéra, un barbu de banlieue qui se met à courir avec sa poussette sur le passage pour piétons au moment où le feu passe au vert pour les voitures. Freinages, claquesons, engueulade.
Lui, prêt à en découdre :
-Tu vas pas écraser le petit ?
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Place de l’Opéra encore, la mendiante assise contre l’abribus qui met son gobelet empli de centimes au milieu du trottoir. Il y a toujours quelqu’un pour chouter dedans. Honteux, le piégé ramasse les pièces et se sent obligé d’ajouter quelque chose.
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Parmi les livres trouvés chez Book-Off deux poches qui vont bien ensemble : L’Art de se promener de Karl Gottlob Schelle (Rivages) et L’Art de péter de Pierre-Thomas-Nicolas Hurtaut (Payot).