Le Journal de Michel Perdrial
Le Journal de Michel Perdrial



Loïc Boyer
Je suis l’auteur de textes courts qui furent publiés depuis mil neuf cent quatre-vingt-quinze dans des revues littéraires en France (Supérieur Inconnu, Supplément d’Ame, Nouvelle Donne, Le Bord de l’Eau, Pris de Peur, l’Art du Bref, Sol’Air, Gros Textes, Salmigondis, Verso, Décharge, Bulle, Filigranes, Diérèse, Martobre, Comme ça et Autrement, (Cahier d’) Ecritures, La Nef des Fous), en Belgique (Traversées, Ecrits Vains, L’Arbre à Plumes, Inédit Nouveau, Bleu d’Encre), au Canada (Les Saisons Littéraires) et en Italie (Les Cahiers du Ru).
Les courageuses Editions du Chardon ont publié en mil neuf cent quatre-vingt-dix-neuf Erotica, un recueil de vingt-huit de ces textes, illustré par Isabelle Pio et Antoine Lopez et préfacé par Sarane Alexandrian, toujours disponible auprès de moi.
Je suis également l’auteur d’une pièce de théâtre et de plusieurs romans ou récits à ce jour inédits.
Depuis le onze novembre deux mille six, je publie mon Journal via Internet, un temps sous-titré Persiflages, moquages et autres énervages mâtinés de complimentages et de contentages. Sa première partie est lisible chez Eklablog, la deuxième ici.
Je vis au centre de Rouen dans un ancien monastère où autrefois les Sœurs de la Miséricorde se vouaient à l’éducation des jeunes filles.







Rss

Transports exceptionnels (duo pour un danseur et une pelleteuse) par la Compagnie Beau Geste devant la Cathédrale de Rouen

24 juillet 2017


Pour rien au monde, je ne manquerais la reprise de Transports exceptionnels le duo pour un danseur et une pelleteuse imaginé et chorégraphié par Dominique Boivin de la Compagnie Beau Geste, un spectacle vu en mars deux mille sept sur la pelouse de la plage de Dieppe avec celle qui me tenait alors la main et découvert un an plus tôt sur le parvis de l’Opéra de Rouen. Aussi suis-je vingt minutes avant l’heure sur le parvis de la Cathédrale de Rouen, ce samedi soir, à une place de choix, face à l’engin, sur fond de gothique.
A vingt heures trente, Philippe Priasso, pantalon noir, chaussures noires, chemise blanche, gants noirs, entre dans le cercle et s’approche de la pelleteuse jaune fournie par Kiloutou, dont les vitres sont opacifiées. Le moteur de celle-ci démarre et commence le duo sensuel et poétique entre l’homme et la machine sur des airs d’opéras interprétés par Maria Callas (Le Cid de Massenet, Samson et Dalila de Camille Saint-Saëns et Norma de Bellini).
La prise de risque est maximale pour l’interprète, debout sur le godet ou accroché à celui-ci par les mains ou les pieds, emporté par le mouvement circulaire à six ou sept mètres de hauteur. Le pavé irrégulier et mouillé ne facilite pas ses mouvements au sol. Bientôt sa chemise est trempée. Quel âge peut-il avoir ? me demandé-je. Déjà il ne me semblait pas tout jeune il y a dix ans, mais c’est difficile de donner un âge à un homme au crâne rasé.
Ce transport amoureux entre l’homme et la machine est de toute beauté (comme on dit). Philippe Priasso est très applaudi à l’issue. William Defresne, le conducteur invisible, dont le rôle est aussi important que celui du danseur, sort de sa cabine et l’est tout autant. « Merveilleux », crie une dame derrière moi.
Ce spectacle qui, en douze ans, a été montré plus de sept cents fois et sur tous les continents, est de ceux, très rares, que l’on peut qualifier d’inoubliable.
                                                        *
Redis à ma tendresse
Les serments d’autrefois,
Ces serments que j’aimais !
Ah! réponds à ma tendresse !
Verse-moi, verse-moi l’ivresse !
(Ferdinand Lemaire, auteur du livret du  Samson et Dalila de Camille Saint-Saëns)
                                                        *
Une recherche via Internet me donne la réponse : Philippe Priasso a soixante ans.