Où lire en prenant un café à Rouen en hiver ? Faute d’un estaminet à la hauteur de mes rêves, je me contente le lundi du Bovary et les autres jours du Grand Saint Marc. La clientèle du premier est bourgeoise et ne me donne rien à écrire dans mon carnet Muji. Celle du second est populaire et propice à la prise de notes. Ainsi :
Une famille à moutard :
-Pour Noël, on l’a emmené à Oualdisné.
A la table voisine, à propos d’un descendant absent :
-Quel âge il a maintenant ce morpion ?
-Dix-sept.
Un ancêtre, félicité par celle qui l’embrasse pour sa barbe moins raide qu’avant :
-Y a pas que le poil qu’est moins raide.
Une femme au serveur :
-Vous avez connu mon frère, il est venu faire un stage chez vous, un p’tit gros.
Un trentenaire montrant à un couple ami la photo de la femme rencontrée via Internet avec qui il a un deuxième rendez-vous ici même ce soir :
-Elle est plus moche en photo qu’en vrai.
*
Changement de propriétaire au Sushi Tokyo de la rue Verte. Plus de sashimi dans le menu à volonté. Impossible de ne pas se dire « C’était mieux avant » (ce que je n’aime pas faire).
Une famille à moutard :
-Pour Noël, on l’a emmené à Oualdisné.
A la table voisine, à propos d’un descendant absent :
-Quel âge il a maintenant ce morpion ?
-Dix-sept.
Un ancêtre, félicité par celle qui l’embrasse pour sa barbe moins raide qu’avant :
-Y a pas que le poil qu’est moins raide.
Une femme au serveur :
-Vous avez connu mon frère, il est venu faire un stage chez vous, un p’tit gros.
Un trentenaire montrant à un couple ami la photo de la femme rencontrée via Internet avec qui il a un deuxième rendez-vous ici même ce soir :
-Elle est plus moche en photo qu’en vrai.
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Changement de propriétaire au Sushi Tokyo de la rue Verte. Plus de sashimi dans le menu à volonté. Impossible de ne pas se dire « C’était mieux avant » (ce que je n’aime pas faire).