« Allez-y, de toute façon, il n’y a personne », me dit, alors que je cherche ma carte Pop’ (accès gratuit illimité), vers treize heures ce mercredi, la jeune fille chargée de contrôler les adhérents à l’entrée provisoire du Centre Pompidou. Je la sors à l’intérieur, toute neuve, valable pour deux ans, c’est son premier jour, tout comme c’est le premier jour de Faire son temps, la rétrospective consacrée à Christian Boltanski.
Arrivé au Niveau Six, vu qu’il n’y a aucune attente à l’entrée de la Galerie Deux où se tient l’exposition Bacon, je repasse par chacune de ses salles pour atteindre la Galerie Un. A son entrée est inscrit en lettres lumineuses le mot Départ.
La rétrospective Boltanski a pour forme un itinéraire obligé. Elle évoque la vie et la mort, le temps qui passe et abîme. Cette suite d’installations n’en fait qu’une, avec pour constante la pénombre parsemée d’ampoules nues. Ce qui agresse mes yeux fatigués. Aussi je n’en profite pas comme je le voudrais, d’autant que le dépliant explicatif au format tabloïd n’est pas pratique et doté de caractères d’imprimerie trop petits.
En résumé, nous sommes dans le tiret que l’on inscrit sur les tombes entre la date de naissance et celle du décès. Alors que je passe sous l’inscription Arrivée, un homme bien mis s’engouffre dans l’exposition par sa sortie. Membre du personnel, fraudeur, ou anxieux désirant faire la route dans l’autre sens, je ne sais. Cette sortie débouche dans l’une des boutiques du Centre Pompidou où l’on peut acheter de quoi se prouver qu’on est encore vivant.
*
Ce n’est qu’après la visite que j’apprends en lisant le dépliant que je suis passé, entre autres, devant Vingt-sept possibilités d’autoportraits, Les soixante-deux membres du Club Mickey, Album de photos de la famille Durand, Réserve de Suisses morts (empilage de boîtes à biscuits sur lesquelles figurent des photos tirées de notices nécrologiques), Mes Morts (date tiret date), Le Terril Grand-Hornu (composé des manteaux noirs des mineurs et d’une lampe) et puis aussi Crépuscule (tapis d’ampoules dont l’une s’éteint chaque jour jusqu’à la fin de l’exposition) et Prendre la parole (silhouettes évoquant Giacometti s’adressant aux visiteurs quand ils s’approchent d’elles : « Dis-moi, étais-tu seul ? » « Dis-moi, as-tu eu peur ? »).
*
Jeudi matin, j’écoute Christian Boltanski sur France Culture dans l’émission de Guillaume Erner puis vendredi midi dans celle d’Olivia Gesbert. La deuxième fois, il raconte exactement la même chose que la première. Mêmes confidences, mêmes réflexions, mêmes anecdotes, au mot près. Une façon peut-être d’arrêter le temps.
Arrivé au Niveau Six, vu qu’il n’y a aucune attente à l’entrée de la Galerie Deux où se tient l’exposition Bacon, je repasse par chacune de ses salles pour atteindre la Galerie Un. A son entrée est inscrit en lettres lumineuses le mot Départ.
La rétrospective Boltanski a pour forme un itinéraire obligé. Elle évoque la vie et la mort, le temps qui passe et abîme. Cette suite d’installations n’en fait qu’une, avec pour constante la pénombre parsemée d’ampoules nues. Ce qui agresse mes yeux fatigués. Aussi je n’en profite pas comme je le voudrais, d’autant que le dépliant explicatif au format tabloïd n’est pas pratique et doté de caractères d’imprimerie trop petits.
En résumé, nous sommes dans le tiret que l’on inscrit sur les tombes entre la date de naissance et celle du décès. Alors que je passe sous l’inscription Arrivée, un homme bien mis s’engouffre dans l’exposition par sa sortie. Membre du personnel, fraudeur, ou anxieux désirant faire la route dans l’autre sens, je ne sais. Cette sortie débouche dans l’une des boutiques du Centre Pompidou où l’on peut acheter de quoi se prouver qu’on est encore vivant.
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Ce n’est qu’après la visite que j’apprends en lisant le dépliant que je suis passé, entre autres, devant Vingt-sept possibilités d’autoportraits, Les soixante-deux membres du Club Mickey, Album de photos de la famille Durand, Réserve de Suisses morts (empilage de boîtes à biscuits sur lesquelles figurent des photos tirées de notices nécrologiques), Mes Morts (date tiret date), Le Terril Grand-Hornu (composé des manteaux noirs des mineurs et d’une lampe) et puis aussi Crépuscule (tapis d’ampoules dont l’une s’éteint chaque jour jusqu’à la fin de l’exposition) et Prendre la parole (silhouettes évoquant Giacometti s’adressant aux visiteurs quand ils s’approchent d’elles : « Dis-moi, étais-tu seul ? » « Dis-moi, as-tu eu peur ? »).
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Jeudi matin, j’écoute Christian Boltanski sur France Culture dans l’émission de Guillaume Erner puis vendredi midi dans celle d’Olivia Gesbert. La deuxième fois, il raconte exactement la même chose que la première. Mêmes confidences, mêmes réflexions, mêmes anecdotes, au mot près. Une façon peut-être d’arrêter le temps.