Descendant d’une lignée de bourreaux, Anatole Deibler n’a pas seulement coupé des têtes, il a aussi fait le récit de chacune des missions pour lesquelles lui-même et sa guillotine se rendaient en train dans toute la France. Ces récits ont été publiés en deux mille quatre sous le titre Carnets d’exécutions (1885-1939) par l’Archipel.
Ils sont d’une réjouissante lecture. En voici un premier :
Exécuté à Rouen, le 9 septembre 1901
Le nommé Bouvier Etienne, ajusteur mécanicien âgé de trente-sept ans, condamné par la cour d’Assises de Seine-Inférieure, le 20 juillet 1901, pour avoir, le 4 avril 1901, tenté de violer et d’assassiner la petite Godalier, Madeleine, âgée de cinq ans, habitant chez ses parents, rue Eau-de-Robec à Rouen.
Bouvier avait entraîné la petite Madeleine en lui promettant des gâteaux puis, quand la pauvre enfant s’était trouvée hors de vue des voisins, il l’avait emmenée en courant jusque chez lui. Là, il essaya d’abuser d’elle, mais comme l’enfant criait, il lui trancha la gorge et pour faire disparaître les traces de son crime, il dépeça et désarticula les membres du petit cadavre pour les disperser un peu plus tard en différents endroits.
Mais il ne put le faire aussi facilement qu’il aurait désiré, car, du 4 avril au 20 avril, il dut conserver cachés, dans le matelas sur lequel il couchait, les membres en décomposition de la jeune Madeleine. Le 20, des pêcheurs installés en face de l’île aux Cerises, à Sotteville-lès-Rouen, aperçurent deux paquets flottant sur l’eau. C’étaient les deux bras de la fillette. Le lendemain, deux autres paquets étaient découverts, l’un près du bois de Saint-Léger, l’autre dans une prairie à Darnétal. C’était les restes du cadavre de l’enfant. Bouvier, soupçonné, puis arrêté, fit des aveux complets.
Ses antécédents étaient déplorables : bien qu’alcoolique, il était reconnu par les médecins comme possédant toute sa responsabilité.
Il avait déjà subi cinq condamnations.
*
Pour une tentative d’assassinat, elle fut quand même bien réussie. On ne saura pas comment s’est comporté le condamné à l’approche de la guillotine. Plus tard, Anatole Deibler devint plus prolixe dans ses comptes-rendus.
J’aurais également aimé savoir dans quelle maison de la rue Eau-de-Robec vivait la pauvre enfant. Etait-ce en face du Son du Cor ?
Ils sont d’une réjouissante lecture. En voici un premier :
Exécuté à Rouen, le 9 septembre 1901
Le nommé Bouvier Etienne, ajusteur mécanicien âgé de trente-sept ans, condamné par la cour d’Assises de Seine-Inférieure, le 20 juillet 1901, pour avoir, le 4 avril 1901, tenté de violer et d’assassiner la petite Godalier, Madeleine, âgée de cinq ans, habitant chez ses parents, rue Eau-de-Robec à Rouen.
Bouvier avait entraîné la petite Madeleine en lui promettant des gâteaux puis, quand la pauvre enfant s’était trouvée hors de vue des voisins, il l’avait emmenée en courant jusque chez lui. Là, il essaya d’abuser d’elle, mais comme l’enfant criait, il lui trancha la gorge et pour faire disparaître les traces de son crime, il dépeça et désarticula les membres du petit cadavre pour les disperser un peu plus tard en différents endroits.
Mais il ne put le faire aussi facilement qu’il aurait désiré, car, du 4 avril au 20 avril, il dut conserver cachés, dans le matelas sur lequel il couchait, les membres en décomposition de la jeune Madeleine. Le 20, des pêcheurs installés en face de l’île aux Cerises, à Sotteville-lès-Rouen, aperçurent deux paquets flottant sur l’eau. C’étaient les deux bras de la fillette. Le lendemain, deux autres paquets étaient découverts, l’un près du bois de Saint-Léger, l’autre dans une prairie à Darnétal. C’était les restes du cadavre de l’enfant. Bouvier, soupçonné, puis arrêté, fit des aveux complets.
Ses antécédents étaient déplorables : bien qu’alcoolique, il était reconnu par les médecins comme possédant toute sa responsabilité.
Il avait déjà subi cinq condamnations.
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Pour une tentative d’assassinat, elle fut quand même bien réussie. On ne saura pas comment s’est comporté le condamné à l’approche de la guillotine. Plus tard, Anatole Deibler devint plus prolixe dans ses comptes-rendus.
J’aurais également aimé savoir dans quelle maison de la rue Eau-de-Robec vivait la pauvre enfant. Etait-ce en face du Son du Cor ?