Ce dimanche après-midi, les vigiles de service à l’entrée de l’Opéra de Rouen, qui explorent attentivement le fond des sacs des dames avec une lampe de poche, me laisse passer veste sur le bras sans m’arrêter, alors que dans une de ses grandes poches j’ai logé un parapluie en prévision de l’orage, et que ce pourrait être aussi bien une arme à feu, ou un couteau comme celui dont Médée se sert pour tuer ses enfants.
La Médée de Luigi Cherubini est chantée en français, le livret étant dû à François-Benoît Hoffmann. Les passages parlés ont été réécrits en prose par le metteur en scène Jean-Yves Ruf qui trouvait les alexandrins d’origine « très chantournés ». Le décor est sobre et ingénieux, étuves escamotables et panneaux pivotant. Le chœur est celui d’accentus/Opéra de Rouen Normandie, composé d’intermittents (une sorte d’accentus à bas coût). Les deux premiers actes se laissent voir et entendre.
« Tout est vraiment très bien », déclare pendant l’entracte une spectatrice au nouveau maître des lieux qui n’est pour rien dans le choix de cet opéra, il a été fait par son prédécesseur: Plus loin, on est d’un autre avis. Un spectateur juge sévèrement certains solistes. Un autre trouve que la musique de Cherubini « c’est vraiment très plan plan ».
Au troisième acte, après une longue ouverture emplie de musique inquiétante, les atermoiements de Médée jouant avec les flammes et avec son couteau et la présence des deux enfants interprétant avec peu de naturel le rôle des futures victimes tirent le spectacle vers le mélo. Après le crime, perpétré dans les coulisses, Médée revient sur scène les mains, les bras et le visage couverts de sang. Cette fin grand-guignolesque fait pouffer un de mes voisins et moi-même intérieurement.
Il n’empêche que les applaudissements sont conséquents et les saluts nombreux menés énergiquement par le chef Hervé Niquet qui a mis son plus beau manteau pour diriger dans la fosse où on ne le voyait pas.
Mon parapluie était inutile, l’orage n’est pas là quand je quitte l’Opéra. C’était mon dernier opéra d’abonné Entrée Plus.
*
Programmer la Médée de Luigi Cherubini le jour de la Fête des Mères, ça c’est bien pour me plaire.
Le temps où la maison offrait des fleurs à la diva à l’issue de la représentation est depuis longtemps révolu. Dommage. J’aurais vu avec plaisir les deux enfants du spectacle offrir un bouquet à l’interprète de Médée : « Bonne fête maman ! »
La Médée de Luigi Cherubini est chantée en français, le livret étant dû à François-Benoît Hoffmann. Les passages parlés ont été réécrits en prose par le metteur en scène Jean-Yves Ruf qui trouvait les alexandrins d’origine « très chantournés ». Le décor est sobre et ingénieux, étuves escamotables et panneaux pivotant. Le chœur est celui d’accentus/Opéra de Rouen Normandie, composé d’intermittents (une sorte d’accentus à bas coût). Les deux premiers actes se laissent voir et entendre.
« Tout est vraiment très bien », déclare pendant l’entracte une spectatrice au nouveau maître des lieux qui n’est pour rien dans le choix de cet opéra, il a été fait par son prédécesseur: Plus loin, on est d’un autre avis. Un spectateur juge sévèrement certains solistes. Un autre trouve que la musique de Cherubini « c’est vraiment très plan plan ».
Au troisième acte, après une longue ouverture emplie de musique inquiétante, les atermoiements de Médée jouant avec les flammes et avec son couteau et la présence des deux enfants interprétant avec peu de naturel le rôle des futures victimes tirent le spectacle vers le mélo. Après le crime, perpétré dans les coulisses, Médée revient sur scène les mains, les bras et le visage couverts de sang. Cette fin grand-guignolesque fait pouffer un de mes voisins et moi-même intérieurement.
Il n’empêche que les applaudissements sont conséquents et les saluts nombreux menés énergiquement par le chef Hervé Niquet qui a mis son plus beau manteau pour diriger dans la fosse où on ne le voyait pas.
Mon parapluie était inutile, l’orage n’est pas là quand je quitte l’Opéra. C’était mon dernier opéra d’abonné Entrée Plus.
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Programmer la Médée de Luigi Cherubini le jour de la Fête des Mères, ça c’est bien pour me plaire.
Le temps où la maison offrait des fleurs à la diva à l’issue de la représentation est depuis longtemps révolu. Dommage. J’aurais vu avec plaisir les deux enfants du spectacle offrir un bouquet à l’interprète de Médée : « Bonne fête maman ! »