Ce jeudi, de neuf heures à dix heures, sur France Culture, dans son émission La Fabrique de l’Histoire, Emmanuel Laurentin diffuse un documentaire intitulé Rendre le pouvoir aux citoyens ? Louviers 1965-1983, l’occasion pour moi d’un retour en arrière sur deux périodes de ma vie car j’habitais cette ville lorsque le médecin Ernest Martin, à la tête d’une liste de gauche de la gauche y était élu, une première fois comme Maire de mil neuf cent soixante-cinq à soixante-neuf, une seconde fois comme Premier Adjoint de soixante-seize à quatre-vingt-trois
Parmi les intervenant(e)s, il en est trois que je connais : Jean-Charles Houel, Isabelle Martin et François Bureau.
Jean-Charles Houel était journaliste à La Dépêche de Louviers, déclinaison locale de La Dépêche d’Evreux, hebdomadaire socialiste dont il réussit à faire de la version lovérienne le porte-voix de ce qui allait s’appeler le Cag (Comité d’Action de Gauche). Je le revois parcourant la ville au volant de sa Rodéo, la version Renault de la Méhari de Citroën. Aujourd’hui, son adresse est celle qui était la mienne lorsque je vivais chez mes parents, mais il n’habite pas dans ma maison natale. Lorsque mon père a fait faillite avec son exploitation fruitière, il a mis en vente la propriété sous forme de lots et il a fallu renuméroter la rue.
Isabelle Martin est l’une des enfants d'Ernest. Elle était responsable du Service Information pendant la seconde période. Je l’aimais bien et passais plus souvent que nécessaire la voir à la Mairie. Je n’avais pas loin à aller. De retour à Louviers après quelques années à la campagne, j’habitais rue de l’Hôtel de Ville (aujourd’hui rue Pierre Mendès-France) chez celle avec qui j’allais bientôt me marier et partir vivre au Bec-Hellouin (erreur funeste).
François Bureau était en même temps que moi élève de l’école primaire Anatole France, rue Pampoule, mais dans une classe supérieure. Je n’étais pas copain avec lui et, par la suite, l’appréciais peu mais je ne sais plus pourquoi.
Sur le site de France Culture, à la page de La Fabrique de l’Histoire, figure une photo prise par Jean-Charles Houel. On y voit l’équipe municipale du Cag sur les marches de la Mairie en mil neuf cent soixante-dix-sept. Ernest Martin, période cheveux longs, est au premier rang comme il se doit. A sa gauche, cheveux en brosse, Henri Fromentin, le Maire, imprimeur, ancien résistant. A sa droite, Faupoint, dont j’ai oublié le prénom, responsable local de la Céheffedété (qui n’avait à voir avec ce qu’elle est actuellement). Derrière le Maire, François Bureau et sa petite moustache. A droite du Maire, un savoureux duo constitué de Sabine Desnoyers et de Charles Houel (père de Jean-Charles), elle anarchiste de la communauté L’Endehors (sise dans la forêt de Saint-Lubin), lui Gendarme à la retraite. A la droite de ce dernier, un instituteur membre du Péhessu dont je tairai le nom (ayant travaillé plus tard à sa proximité dans une école de Val-de-Reuil et découvert que derrière le politique aux idées larges se cachait un enseignant terrifiant les enfants, effet secondaire peut-être de sa participation à la Guerre d’Algérie). Au bout de ce premier rang est une femme dont je ne sais plus rien.
Derrière cette femme se trouve Chantal, dont je tais le patronyme. J’étais amoureux d’elle lorsque j’étais en troisième au collège Ferdinand Buisson où elle était en quatrième. Sa maison familiale était dans la même rue que la mienne, loin du collège, ce qui nous contraignait à user du vélo Pendant une semaine, la neige nous obligea à y aller à pied. Je me souviens précisément du jour où, au retour, je la suivis en bandant A un moment, nous prîmes comme raccourci un chemin de terre nommé la sente la Plaquette. J’avais envie de la rattraper pour la plaquer contre un mur. Je n’en ai évidemment rien fait. Je sais que je ne lui étais pas indifférent. Nombreuses sont les filles avec qui il aurait pu se passer quelque chose si je n’avais pas été si timoré. A l’époque de la photo, elle était devenue institutrice et vivait avec l’un de ceux avec qui j’habitais en pseudo communauté au hameau des Grands-Baux, commune des Baux-Sainte-Croix, au début des années soixante-dix.
*
Surprise d’entendre dans le documentaire un extrait d’un reportage d’époque sur la réalisation d’un disque de chansons d’enfants avec Jean Naty Boyer à l’école des Acacias, de retrouver l’accent du Sud-Ouest de son directeur, Claude Labro. J’ai suivi ça de près car j’enseignais dans cette école à ce moment-là, en classe maternelle à titre expérimental (les hommes n’y étaient encore admis qu’officieusement).
*
Je n’ai pas participé de façon active à la politique mise en place par le Cag. Une fois, je suis allé à la réunion plénière qui précédait chaque conseil municipal et me suis suffisamment ennuyé pour n’y pas retourner.
*
Isabelle Martin, à la fin de ce documentaire fidèle aux faits et à l’esprit d’un temps révolu : « C’était une expérience avec beaucoup d’illusions, avec beaucoup d’énergie, mais on s’est quand même heurté au principe de réalité. »
Parmi les intervenant(e)s, il en est trois que je connais : Jean-Charles Houel, Isabelle Martin et François Bureau.
Jean-Charles Houel était journaliste à La Dépêche de Louviers, déclinaison locale de La Dépêche d’Evreux, hebdomadaire socialiste dont il réussit à faire de la version lovérienne le porte-voix de ce qui allait s’appeler le Cag (Comité d’Action de Gauche). Je le revois parcourant la ville au volant de sa Rodéo, la version Renault de la Méhari de Citroën. Aujourd’hui, son adresse est celle qui était la mienne lorsque je vivais chez mes parents, mais il n’habite pas dans ma maison natale. Lorsque mon père a fait faillite avec son exploitation fruitière, il a mis en vente la propriété sous forme de lots et il a fallu renuméroter la rue.
Isabelle Martin est l’une des enfants d'Ernest. Elle était responsable du Service Information pendant la seconde période. Je l’aimais bien et passais plus souvent que nécessaire la voir à la Mairie. Je n’avais pas loin à aller. De retour à Louviers après quelques années à la campagne, j’habitais rue de l’Hôtel de Ville (aujourd’hui rue Pierre Mendès-France) chez celle avec qui j’allais bientôt me marier et partir vivre au Bec-Hellouin (erreur funeste).
François Bureau était en même temps que moi élève de l’école primaire Anatole France, rue Pampoule, mais dans une classe supérieure. Je n’étais pas copain avec lui et, par la suite, l’appréciais peu mais je ne sais plus pourquoi.
Sur le site de France Culture, à la page de La Fabrique de l’Histoire, figure une photo prise par Jean-Charles Houel. On y voit l’équipe municipale du Cag sur les marches de la Mairie en mil neuf cent soixante-dix-sept. Ernest Martin, période cheveux longs, est au premier rang comme il se doit. A sa gauche, cheveux en brosse, Henri Fromentin, le Maire, imprimeur, ancien résistant. A sa droite, Faupoint, dont j’ai oublié le prénom, responsable local de la Céheffedété (qui n’avait à voir avec ce qu’elle est actuellement). Derrière le Maire, François Bureau et sa petite moustache. A droite du Maire, un savoureux duo constitué de Sabine Desnoyers et de Charles Houel (père de Jean-Charles), elle anarchiste de la communauté L’Endehors (sise dans la forêt de Saint-Lubin), lui Gendarme à la retraite. A la droite de ce dernier, un instituteur membre du Péhessu dont je tairai le nom (ayant travaillé plus tard à sa proximité dans une école de Val-de-Reuil et découvert que derrière le politique aux idées larges se cachait un enseignant terrifiant les enfants, effet secondaire peut-être de sa participation à la Guerre d’Algérie). Au bout de ce premier rang est une femme dont je ne sais plus rien.
Derrière cette femme se trouve Chantal, dont je tais le patronyme. J’étais amoureux d’elle lorsque j’étais en troisième au collège Ferdinand Buisson où elle était en quatrième. Sa maison familiale était dans la même rue que la mienne, loin du collège, ce qui nous contraignait à user du vélo Pendant une semaine, la neige nous obligea à y aller à pied. Je me souviens précisément du jour où, au retour, je la suivis en bandant A un moment, nous prîmes comme raccourci un chemin de terre nommé la sente la Plaquette. J’avais envie de la rattraper pour la plaquer contre un mur. Je n’en ai évidemment rien fait. Je sais que je ne lui étais pas indifférent. Nombreuses sont les filles avec qui il aurait pu se passer quelque chose si je n’avais pas été si timoré. A l’époque de la photo, elle était devenue institutrice et vivait avec l’un de ceux avec qui j’habitais en pseudo communauté au hameau des Grands-Baux, commune des Baux-Sainte-Croix, au début des années soixante-dix.
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Surprise d’entendre dans le documentaire un extrait d’un reportage d’époque sur la réalisation d’un disque de chansons d’enfants avec Jean Naty Boyer à l’école des Acacias, de retrouver l’accent du Sud-Ouest de son directeur, Claude Labro. J’ai suivi ça de près car j’enseignais dans cette école à ce moment-là, en classe maternelle à titre expérimental (les hommes n’y étaient encore admis qu’officieusement).
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Je n’ai pas participé de façon active à la politique mise en place par le Cag. Une fois, je suis allé à la réunion plénière qui précédait chaque conseil municipal et me suis suffisamment ennuyé pour n’y pas retourner.
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Isabelle Martin, à la fin de ce documentaire fidèle aux faits et à l’esprit d’un temps révolu : « C’était une expérience avec beaucoup d’illusions, avec beaucoup d’énergie, mais on s’est quand même heurté au principe de réalité. »