Sitôt arrivé à Saint-Lazare ce mercredi matin, je rejoins pédestrement le Musée de l’Orangerie. Point de file d’attente à l’entrée, je paie mes neuf euros (tarif plein pot), laisse mon sac au vestiaire puis descends au niveau moins deux afin de découvrir l’exposition Franz Marc/August Macke, l’aventure du Cavalier bleu, sur laquelle je n’ai rien lu ni entendu mais ces deux peintres sont de ceux pour qui j’ai une particulière dilection.
Las, je suis fort désappointé tant par la quantité que par la qualité des œuvres montrées. Il n’y en a pas pour plus de cinq euros et la relecture des Nymphéas de Monet par Alex Katz n’est pas de nature à me dédommager. Dans l’exposition permanente, des élèves de Cépé munis d’oreillettes suivent les explications d’une guide parlant bas dans le micro, ce qui a pour double avantage de les obliger à être attentifs et de ne pas déranger les autres visiteurs. Au niveau zéro, chez Monet, prolifèrent des Japonais(e)s s’entre-photographiant.
C’est plus tôt que prévu que je rejoins la place de l’Opéra par la place Vendôme et la rue de la Paix. J’ai le temps d’explorer le premier Book Off avant midi. J’y trouve au rayon Policiers Nature morte avec bride et mors de Zbigniew Herbert (Calmann-Lévy), ce qui relève d’une certaine logique, bien qu’il s’agisse d’une enquête sur le rapport entre l’art et la vie quotidienne.
Sorti de là je choisis le Royal Bourse Opéra pour un déjeuner rondement mené par les deux jeunes serveuses. Mes voisines déclarent qu’elles vont essayer de ne pas parler boulot. Moyennant quoi, elles parlent marmaille. « J’ai trouvé une nounou, une jeune étudiante qui rentre en France et qui a besoin de travailler ». Le bon burgueur classique frites salade, la très bonne tarte à l’abricot et le quart de côtes-du-rhône me coûtent vingt euros.
Le métro Huit me permet d’être au second Book-Off avant treize heures trente. Au détour d’une allée, j’y découvre le vieux bouquiniste. Il m’explique que s’il ne lit plus, c’est à cause de son avécé dont la moitié affaissée de son visage témoigne. Il voit beaucoup moins et au bout d’un quart d’heure a mal à la tête.
Mon sac un peu plus empli, faute de bus Vingt qui a changé d’itinéraire, je prends une nouvelle fois le Vingt-Neuf pour regagner Saint-Lazare et une nouvelle fois j’ai tort. Traverser le Marais avec ce genre de véhicule est l’assurance d’être bloqué au moindre incident. J’ai le temps de bien voir un jeune homme à drapeau tricolore et vélo couvert d’affiches faire la promotion du Frexit.
J’arrive échauffé à La Ville d’Argentan où opère un nouveau serveur à qui je demande mon habituel café verre d’eau. Il innove en m’apportant carrément une bouteille d’eau. Cette nouveauté est bienvenue. Elle est la conséquence de l’absence pour arrêt de travail de quatre mois d’un des serveurs habituels, victime d’un accident de trottinette électrique.
*
Ce jeudi, au Son du Cor, deux quinquagénaires découvrant l’inscription « la vie est belle » sur le mur de l’orthophoniste d’en face.
-Un mec bourré sûrement, suppute l’un.
-Bah oui, pour écrire des conneries pareilles, commente l’autre.
*
Devant le lycée Camille Saint-Saëns, tracés à la peinture jaune sur tous les panneaux électoraux, des Fuck signés des initiales G J. Des Gilets sont passés par-là avec leur argumentaire élaboré. Seules quelques affiches de candidats sont collées, dont celle de la liste pour laquelle votera celui qui le fera à ma place dimanche.
Las, je suis fort désappointé tant par la quantité que par la qualité des œuvres montrées. Il n’y en a pas pour plus de cinq euros et la relecture des Nymphéas de Monet par Alex Katz n’est pas de nature à me dédommager. Dans l’exposition permanente, des élèves de Cépé munis d’oreillettes suivent les explications d’une guide parlant bas dans le micro, ce qui a pour double avantage de les obliger à être attentifs et de ne pas déranger les autres visiteurs. Au niveau zéro, chez Monet, prolifèrent des Japonais(e)s s’entre-photographiant.
C’est plus tôt que prévu que je rejoins la place de l’Opéra par la place Vendôme et la rue de la Paix. J’ai le temps d’explorer le premier Book Off avant midi. J’y trouve au rayon Policiers Nature morte avec bride et mors de Zbigniew Herbert (Calmann-Lévy), ce qui relève d’une certaine logique, bien qu’il s’agisse d’une enquête sur le rapport entre l’art et la vie quotidienne.
Sorti de là je choisis le Royal Bourse Opéra pour un déjeuner rondement mené par les deux jeunes serveuses. Mes voisines déclarent qu’elles vont essayer de ne pas parler boulot. Moyennant quoi, elles parlent marmaille. « J’ai trouvé une nounou, une jeune étudiante qui rentre en France et qui a besoin de travailler ». Le bon burgueur classique frites salade, la très bonne tarte à l’abricot et le quart de côtes-du-rhône me coûtent vingt euros.
Le métro Huit me permet d’être au second Book-Off avant treize heures trente. Au détour d’une allée, j’y découvre le vieux bouquiniste. Il m’explique que s’il ne lit plus, c’est à cause de son avécé dont la moitié affaissée de son visage témoigne. Il voit beaucoup moins et au bout d’un quart d’heure a mal à la tête.
Mon sac un peu plus empli, faute de bus Vingt qui a changé d’itinéraire, je prends une nouvelle fois le Vingt-Neuf pour regagner Saint-Lazare et une nouvelle fois j’ai tort. Traverser le Marais avec ce genre de véhicule est l’assurance d’être bloqué au moindre incident. J’ai le temps de bien voir un jeune homme à drapeau tricolore et vélo couvert d’affiches faire la promotion du Frexit.
J’arrive échauffé à La Ville d’Argentan où opère un nouveau serveur à qui je demande mon habituel café verre d’eau. Il innove en m’apportant carrément une bouteille d’eau. Cette nouveauté est bienvenue. Elle est la conséquence de l’absence pour arrêt de travail de quatre mois d’un des serveurs habituels, victime d’un accident de trottinette électrique.
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Ce jeudi, au Son du Cor, deux quinquagénaires découvrant l’inscription « la vie est belle » sur le mur de l’orthophoniste d’en face.
-Un mec bourré sûrement, suppute l’un.
-Bah oui, pour écrire des conneries pareilles, commente l’autre.
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Devant le lycée Camille Saint-Saëns, tracés à la peinture jaune sur tous les panneaux électoraux, des Fuck signés des initiales G J. Des Gilets sont passés par-là avec leur argumentaire élaboré. Seules quelques affiches de candidats sont collées, dont celle de la liste pour laquelle votera celui qui le fera à ma place dimanche.