En ce beau samedi, je prends le bus Teor jusqu’au Mont Riboudet puis y attends le bus Vingt-Six de midi et demi, l’un des rares qui va jusqu’au terminus de la ligne : la Salle des Fêtes de Saint-Pierre-de-Varengeville.
Ce bus à fauteuils prend l’autoroute, la quitte pour une banlieue où descendent la plupart des voyageurs puis nous voici dans la campagne toute verte où dans une ferme se font remarquer deux lamas.
A l’arrivée, je demande à la jeune fille à trottinette électrique qui a fait elle aussi le voyage jusqu’au bout comment rejoindre le Château de la Matmut. Je suis déjà venu ici mais j’ai oublié, et d’ailleurs, la dernière fois, c’était en voiture avec les amis de Stockholm et l’homme au chapeau, un bon moment qui commence à dater.
Un petit chemin mène tout droit au Château de Saint-Pierre-de-Varengeville, une sorte de Moulinsart normand. La grande grille n’ouvre pas. Il faut se déporter sur la gauche où sont un bâtiment moderne et le parquigne.
Une jeune femme blonde m’accueille au Château et me donne un ticket gratuit pour l’exposition CH!NE que je suis venu voir. Elle montre une quarantaine d’œuvres d’artistes de ce pays, créées entre les années mil neuf cent quatre-vingt-dix et deux mille dix, et prêtées par un collectionneur privé.
La première est la photo qu’a faite Ai Weiwei de sa copine levant sa jupe pour montrer sa culotte devant l’effigie de Mao, place Tian’anmen, à l’occasion du cinquième anniversaire du massacre. La côtoie le personnage de Yue Minjun « au rire grotesque et sarcastique ».
La nudité est très présente chez les artistes contestataires chinois. J’aime particulièrement la série d’autoportraits en noir et blanc de l’androgyne Ma Liuming, nu sur la Grande Muraille, et l’installation de Wang Du montrant trois sculpturales femmes nues dont certaines parties du corps sont amplifiées ou atrophiées.
La fin de l’exposition se tient au sous-sol. Elle est intitulée « Place au paysage », des photos surtout, qui m’intéressent peu, hormis celles de Ang Yongliang. Pour cause : « Si l’image en première lecture rappelle celle d’un paysage, elle est tout le contraire : urbaine et décadente ». Ce sont là « des scènes montrant le chaos d’une ville comme Shanghai où tout n’est qu'explosion ». La dernière A Cloud On The Horizon montre un champignon atomique.
Après cette visite, pendant laquelle je n’ai croisé qu’un couple d’Allemands, je me balade dans le parc parsemé de sculptures dues à des locaux, allant du labyrinthe au jardin japonais dans le plan d’eau duquel nagent des poissons exotiques, puis je reprends le sentier jusqu’à la Salle des Fêtes du village quasiment désert.
A quatorze heures vingt-cinq je suis le seul à monter dans le bus Vingt-Six. A Hénouville, une collégienne l’attend au premier arrêt, puis une seconde au deuxième arrêt, deux copines qui vont à la Grande Braderie de Rouen dont c’est heureusement le dernier jour.
Tandis qu’elles papotent derrière mon dos je songe au fossé qui sépare l’image que donne la Matmut avec ses expos d’art contemporain en son Château et celle qu’elle donne avec ses publicités télévisées où s’illustre un couple de crétins (lui surtout, c’est d’usage en ce moment).
Moralité : pour engranger des souscriptions, miser sur la bêtise, mais pour l’optimisation fiscale, miser sur l’intelligence.
*
La Chine, dans quelle merde elle se trouve avec le variant Omicron qui met à bas sa stratégie Zéro Covid. Soit elle s’y accroche et va être en confinement permanent, soit elle y renonce et l’épidémie va tuer des quantités de Chinois naïfs (au sens médical). Avec pour les deux branches de l’alternative, toutes les conséquences mondiales que l’on peut imaginer. A ajouter à celles de la Guerre de Poutine contre l’Ukraine, à celles des températures extrêmes en Inde, etc.
*
La catastrophe globale guette. C’est mon sentiment du moment.
Ce bus à fauteuils prend l’autoroute, la quitte pour une banlieue où descendent la plupart des voyageurs puis nous voici dans la campagne toute verte où dans une ferme se font remarquer deux lamas.
A l’arrivée, je demande à la jeune fille à trottinette électrique qui a fait elle aussi le voyage jusqu’au bout comment rejoindre le Château de la Matmut. Je suis déjà venu ici mais j’ai oublié, et d’ailleurs, la dernière fois, c’était en voiture avec les amis de Stockholm et l’homme au chapeau, un bon moment qui commence à dater.
Un petit chemin mène tout droit au Château de Saint-Pierre-de-Varengeville, une sorte de Moulinsart normand. La grande grille n’ouvre pas. Il faut se déporter sur la gauche où sont un bâtiment moderne et le parquigne.
Une jeune femme blonde m’accueille au Château et me donne un ticket gratuit pour l’exposition CH!NE que je suis venu voir. Elle montre une quarantaine d’œuvres d’artistes de ce pays, créées entre les années mil neuf cent quatre-vingt-dix et deux mille dix, et prêtées par un collectionneur privé.
La première est la photo qu’a faite Ai Weiwei de sa copine levant sa jupe pour montrer sa culotte devant l’effigie de Mao, place Tian’anmen, à l’occasion du cinquième anniversaire du massacre. La côtoie le personnage de Yue Minjun « au rire grotesque et sarcastique ».
La nudité est très présente chez les artistes contestataires chinois. J’aime particulièrement la série d’autoportraits en noir et blanc de l’androgyne Ma Liuming, nu sur la Grande Muraille, et l’installation de Wang Du montrant trois sculpturales femmes nues dont certaines parties du corps sont amplifiées ou atrophiées.
La fin de l’exposition se tient au sous-sol. Elle est intitulée « Place au paysage », des photos surtout, qui m’intéressent peu, hormis celles de Ang Yongliang. Pour cause : « Si l’image en première lecture rappelle celle d’un paysage, elle est tout le contraire : urbaine et décadente ». Ce sont là « des scènes montrant le chaos d’une ville comme Shanghai où tout n’est qu'explosion ». La dernière A Cloud On The Horizon montre un champignon atomique.
Après cette visite, pendant laquelle je n’ai croisé qu’un couple d’Allemands, je me balade dans le parc parsemé de sculptures dues à des locaux, allant du labyrinthe au jardin japonais dans le plan d’eau duquel nagent des poissons exotiques, puis je reprends le sentier jusqu’à la Salle des Fêtes du village quasiment désert.
A quatorze heures vingt-cinq je suis le seul à monter dans le bus Vingt-Six. A Hénouville, une collégienne l’attend au premier arrêt, puis une seconde au deuxième arrêt, deux copines qui vont à la Grande Braderie de Rouen dont c’est heureusement le dernier jour.
Tandis qu’elles papotent derrière mon dos je songe au fossé qui sépare l’image que donne la Matmut avec ses expos d’art contemporain en son Château et celle qu’elle donne avec ses publicités télévisées où s’illustre un couple de crétins (lui surtout, c’est d’usage en ce moment).
Moralité : pour engranger des souscriptions, miser sur la bêtise, mais pour l’optimisation fiscale, miser sur l’intelligence.
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La Chine, dans quelle merde elle se trouve avec le variant Omicron qui met à bas sa stratégie Zéro Covid. Soit elle s’y accroche et va être en confinement permanent, soit elle y renonce et l’épidémie va tuer des quantités de Chinois naïfs (au sens médical). Avec pour les deux branches de l’alternative, toutes les conséquences mondiales que l’on peut imaginer. A ajouter à celles de la Guerre de Poutine contre l’Ukraine, à celles des températures extrêmes en Inde, etc.
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La catastrophe globale guette. C’est mon sentiment du moment.