Celles et ceux qui tiennent à s’asseoir à la place indiquée par leur réservation en sont pour leurs frais ce mercredi matin. Le confortable train corail de sept heures cinquante-neuf pour Paris est remplacé par un deux étages à sièges colorés. Dans ce genre de train les contrôleurs ne font pas de premier passage avant de vérifier les billets. Aucun contrevenant ne se trouve dans la voiture où je lis le Code des gens honnêtes de Balzac.
Comme souvent je suis le premier à pénétrer chez Book-Off, rue du Faubourg Saint-Antoine. Je n’y achète guère. Au marché d’Aligre, où certains font de louches affaires autour d’un banc, je ne trouve pas le moindre livre à mon goût et pas davantage chez Emmaüs.
Bien que le ciel soit de plus en plus gris, c’est à pied que je poursuis. Les premières gouttes tombent peu avant que j’arrive impasse Beaubourg. Le restaurant chinois New New est heureusement réouvert. J’y déjeune près d’une femme et d’un homme quinquagénaires, des amis qui se voient peu. Elle lui raconte comment son grand-oncle de quatre-vingt-quatorze ans s’est fait voler par un faux employé du gaz et deux policiers tout aussi faux, bien qu’il connaisse le truc.
Il ne pleut plus quand je ressors. Ayant dans un moment d’optimisme récemment renouvelé mon adhésion au Centre Pompidou pour deux ans, j’inaugure ma nouvelle carte avec l’exposition André Derain (1904-1914, la décennie radicale).
Cette présentation d’une décennie d’œuvres de celui que je qualifierai de second pinceau est vaste et peu fréquentée. Aussi puis-je bien voir ces tableaux allant du fauvisme au réalisme magique en passant par le cubisme cézannien. Certaines salles sont géographiquement centrées, conséquence des séjours de l’artiste à Chatou, Collioure, l’Estaque, Londres, Cassis, Martigues et même Montreuil-sur-Mer. D’autres sont consacrées à des thèmes déjà exploités par d’autres : la danse, les baigneuses. De quoi être intéressé mais sans plus, et aimer ça sans excès (hormis la salle du réalisme magique qui ne me dit rien).
En épilogue est montré La Chasse, un tableau postérieur à la décennie qualifiée de radicale. Datant des années trente-huit à quarante-quatre, il peut faire songer au Douanier Rousseau, en moins bien.
Finalement, ce que j’aime surtout chez Derain, ce sont ses dessins.
*
Sur la piazza le mobile de Calder vient d’être remplacé par le pouce de César, devant lequel se photographient les touristes. Ce doigt peut faire songer à une bite. Les associations de bien pensants demanderont-elles son retrait ?
Comme souvent je suis le premier à pénétrer chez Book-Off, rue du Faubourg Saint-Antoine. Je n’y achète guère. Au marché d’Aligre, où certains font de louches affaires autour d’un banc, je ne trouve pas le moindre livre à mon goût et pas davantage chez Emmaüs.
Bien que le ciel soit de plus en plus gris, c’est à pied que je poursuis. Les premières gouttes tombent peu avant que j’arrive impasse Beaubourg. Le restaurant chinois New New est heureusement réouvert. J’y déjeune près d’une femme et d’un homme quinquagénaires, des amis qui se voient peu. Elle lui raconte comment son grand-oncle de quatre-vingt-quatorze ans s’est fait voler par un faux employé du gaz et deux policiers tout aussi faux, bien qu’il connaisse le truc.
Il ne pleut plus quand je ressors. Ayant dans un moment d’optimisme récemment renouvelé mon adhésion au Centre Pompidou pour deux ans, j’inaugure ma nouvelle carte avec l’exposition André Derain (1904-1914, la décennie radicale).
Cette présentation d’une décennie d’œuvres de celui que je qualifierai de second pinceau est vaste et peu fréquentée. Aussi puis-je bien voir ces tableaux allant du fauvisme au réalisme magique en passant par le cubisme cézannien. Certaines salles sont géographiquement centrées, conséquence des séjours de l’artiste à Chatou, Collioure, l’Estaque, Londres, Cassis, Martigues et même Montreuil-sur-Mer. D’autres sont consacrées à des thèmes déjà exploités par d’autres : la danse, les baigneuses. De quoi être intéressé mais sans plus, et aimer ça sans excès (hormis la salle du réalisme magique qui ne me dit rien).
En épilogue est montré La Chasse, un tableau postérieur à la décennie qualifiée de radicale. Datant des années trente-huit à quarante-quatre, il peut faire songer au Douanier Rousseau, en moins bien.
Finalement, ce que j’aime surtout chez Derain, ce sont ses dessins.
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Sur la piazza le mobile de Calder vient d’être remplacé par le pouce de César, devant lequel se photographient les touristes. Ce doigt peut faire songer à une bite. Les associations de bien pensants demanderont-elles son retrait ?