De Michel Houellebecq, j’ai lu (relu) en train et avec plaisir Le sens du combat, La poursuite du bonheur et Renaissance dans l’édition de poche où les regroupa J’ai Lu sous le titre Poésies dans sa collection « Nouvelle Génération » en l’an deux mille.
Caractérisées par un style néo pompier et un fond déprimé, les poésies de Houellebecq ont pour vertu de me faire sourire.
J’ai tiré de deux d’entre elles un aphorisme :
On a beau ne pas vivre, on prend quand même de l’âge.
On a beau ne plus imaginer de mots possibles entre soi et le reste de l’humanité, le vagin reste une ouverture.
Curieuse locution verbale que ce « on a beau ». Houellebecq ne l’utilise que deux fois, évitant le tic d’écriture.
J’ai aussi tiré des quatrains d’autres :
La vie s’écoule à petits coups ;
Les humains sous leur parapluie
Cherchent une porte de sortie
Entre la panique et l’ennui
*
Je ne jalouse pas ces pompeux imbéciles
Qui s’extasient devant le terrier d’un lapin
Car la nature est laide, ennuyeuse et hostile ;
Elle n’a aucun message à transmettre aux humains.
*
Ah ! ces adolescentes que je n’ai pas aimées
Quand je prenais le train de Crécy-la-Chapelle
Le samedi midi, revenant du lycée ;
Je les voyais bouger et je les trouvais belles.
*
Est-il vrai que parfois les êtres humains s’entraident
Et qu’on peut être heureux au-delà de treize ans ?
Certaines solitudes me semblent sans remède ;
Je parle de l’amour, je n’y crois plus vraiment.
*
Tu déjeuneras seul
D’un panini saumon
Dans la rue de Choiseul
Et tu trouveras ça bon.
Enfin ce bout de poème en prose :
Tu parlais sexualité, relations humaines. Parlais-tu vraiment, en fait ? Un brouhaha nous environnait ; des mots semblaient sortir de ta bouche. Le train pénétrait dans un tunnel. Avec un léger grésillement, un léger retard, les lampes du compartiment s’allumèrent. Je détestais ta jupe plissée, ton maquillage. Tu étais ennuyeuse comme la vie.
*
Un quatrain en bonus, extrait du poème titré Différenciation rue d’Avron
Le dimanche étendait son voile un peu gluant
Sur les boutiques à frites et les bistrots à nègres ;
Pendant quelques minutes nous marchions, presque allègres,
Et puis nous rentrions pour ne plus voir les gens
Ce qui me rappelle la semaine passée au bout de cette rue d’Avron avec celle qui me tenait la main à l’Hôtel Printania, établissement de belle façade où logeaient des familles de Sans Papiers et où le petit-déjeuner était servi dans un sous-sol par des Asiatiques. Nous n’avions jamais connu matelas aussi dur. Heureusement, nous n’étions guère soucieux de bien-être matériel, ayant d’autres envies.
Caractérisées par un style néo pompier et un fond déprimé, les poésies de Houellebecq ont pour vertu de me faire sourire.
J’ai tiré de deux d’entre elles un aphorisme :
On a beau ne pas vivre, on prend quand même de l’âge.
On a beau ne plus imaginer de mots possibles entre soi et le reste de l’humanité, le vagin reste une ouverture.
Curieuse locution verbale que ce « on a beau ». Houellebecq ne l’utilise que deux fois, évitant le tic d’écriture.
J’ai aussi tiré des quatrains d’autres :
La vie s’écoule à petits coups ;
Les humains sous leur parapluie
Cherchent une porte de sortie
Entre la panique et l’ennui
*
Je ne jalouse pas ces pompeux imbéciles
Qui s’extasient devant le terrier d’un lapin
Car la nature est laide, ennuyeuse et hostile ;
Elle n’a aucun message à transmettre aux humains.
*
Ah ! ces adolescentes que je n’ai pas aimées
Quand je prenais le train de Crécy-la-Chapelle
Le samedi midi, revenant du lycée ;
Je les voyais bouger et je les trouvais belles.
*
Est-il vrai que parfois les êtres humains s’entraident
Et qu’on peut être heureux au-delà de treize ans ?
Certaines solitudes me semblent sans remède ;
Je parle de l’amour, je n’y crois plus vraiment.
*
Tu déjeuneras seul
D’un panini saumon
Dans la rue de Choiseul
Et tu trouveras ça bon.
Enfin ce bout de poème en prose :
Tu parlais sexualité, relations humaines. Parlais-tu vraiment, en fait ? Un brouhaha nous environnait ; des mots semblaient sortir de ta bouche. Le train pénétrait dans un tunnel. Avec un léger grésillement, un léger retard, les lampes du compartiment s’allumèrent. Je détestais ta jupe plissée, ton maquillage. Tu étais ennuyeuse comme la vie.
*
Un quatrain en bonus, extrait du poème titré Différenciation rue d’Avron
Le dimanche étendait son voile un peu gluant
Sur les boutiques à frites et les bistrots à nègres ;
Pendant quelques minutes nous marchions, presque allègres,
Et puis nous rentrions pour ne plus voir les gens
Ce qui me rappelle la semaine passée au bout de cette rue d’Avron avec celle qui me tenait la main à l’Hôtel Printania, établissement de belle façade où logeaient des familles de Sans Papiers et où le petit-déjeuner était servi dans un sous-sol par des Asiatiques. Nous n’avions jamais connu matelas aussi dur. Heureusement, nous n’étions guère soucieux de bien-être matériel, ayant d’autres envies.