Connaissant Bernard Frank par les articles qu’il publiait dans Le Nouvel Observateur et que je lisais rarement jusqu’au bout, je n’aurais pas acheté Les Rues de ma vie, recueil de chroniques parues dans la revue Urbanismes et reprises en volume par Le Dilettante, si je ne l’avais trouvé à un euro chez Book-Off et si le sujet n’avait été Paris. La lecture du livre de Bernard Frank m’a occupé sans m’éblouir durant un aller retour Rouen Paris.
Ce satellite de Françoise Sagan (il a souvent habité chez elle et avait la même élocution) était un adepte de la longue phrase à la Proust. Certaines sont particulièrement bien construites. En revanche, il pèche parfois quand il en fait des courtes. Ainsi ces deux, polluées par des répétitions fâcheuses (c’est moi qui souligne, comme on dit) :
Je sais qu’après l’appartement de la rue Milton qu’ils trouvaient trop grand pour eux après que mon oncle eut pris sa retraite, ils habitèrent rue Sarrette dans le 14e.
Le square devait être celui de Denis qui devait avoir trois ou quatre ans.
*
Dans Les Rues de ma vie de Bernard Frank, une longue digression sur ses chats. Un écrivain qui parle de ses chats (ou chiens ou chevaux ou autres), ça me soûle autant qu’un écrivain qui raconte ses rêves.
*
C’est de lui que j’ai hérité mon goût de la bouffe. écrit Bernard Frank pour évoquer son goût de la bonne chère. Je trouve ça horripilant. A l’oral comme à l’écrit jamais je n’emploie le mot bouffe. De même, jamais je n’emploie le mot chiottes. Je me souviens de mon accablement en trouvant ce dernier dans un livre d’Annie Ernaux.
Aucun de ces deux mots ne sortaient de la bouche de mes parents et grands-parents.
*
Au moins aussi grave que la malbouffe, le mal parler.
Ce satellite de Françoise Sagan (il a souvent habité chez elle et avait la même élocution) était un adepte de la longue phrase à la Proust. Certaines sont particulièrement bien construites. En revanche, il pèche parfois quand il en fait des courtes. Ainsi ces deux, polluées par des répétitions fâcheuses (c’est moi qui souligne, comme on dit) :
Je sais qu’après l’appartement de la rue Milton qu’ils trouvaient trop grand pour eux après que mon oncle eut pris sa retraite, ils habitèrent rue Sarrette dans le 14e.
Le square devait être celui de Denis qui devait avoir trois ou quatre ans.
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Dans Les Rues de ma vie de Bernard Frank, une longue digression sur ses chats. Un écrivain qui parle de ses chats (ou chiens ou chevaux ou autres), ça me soûle autant qu’un écrivain qui raconte ses rêves.
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C’est de lui que j’ai hérité mon goût de la bouffe. écrit Bernard Frank pour évoquer son goût de la bonne chère. Je trouve ça horripilant. A l’oral comme à l’écrit jamais je n’emploie le mot bouffe. De même, jamais je n’emploie le mot chiottes. Je me souviens de mon accablement en trouvant ce dernier dans un livre d’Annie Ernaux.
Aucun de ces deux mots ne sortaient de la bouche de mes parents et grands-parents.
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Au moins aussi grave que la malbouffe, le mal parler.