C’est le titre qui m’a conduit à acheter Chroniques parisiennes de Kurt Tucholsky, publié chez Rivages poche/Petite Bibliothèque, un inédit est-il précisé en quatrième de couverture, car jamais encore je n’avais croisé le nom de Tucholsky, un petit Berlinois rondouillard qui veut empêcher une catastrophe armé de sa machine à écrire, selon Erich Kästner.
Journaliste et écrivain berlinois, il vécut à Paris de mil neuf cent vingt-quatre à vingt-huit en qualité de correspondant de la Weltbhüne, importante revue de la République de Weimar. En mai mil neuf cent trente-trois, il aura ses livres interdits et brûlés avant que les nazis ne le déchoient de sa nationalité le vingt-cinq août de la même année. Tucholsky mourra deux ans plus tard à Göteborg d’une surdose de somnifère à l’âge de quarante-cinq ans.
Malheureusement ses chroniques sont manichéennes. Le Français (comme il dit) n’a que des qualités et l’Allemand tous les défauts. Exemple :
Le métro parisien est plein à craquer. En seconde classe, les gens sont serrés comme des sardines –rien de neuf pour nous autres Berlinois. Or, jamais ou presque vous n’entendez une parole blessante. (…) On n’a pas non plus l’esprit abreuvé d’offensive comme en Allemagne.
Cette succession de clichés est lassante et nuit à l’intérêt du livre.
Heureusement, deux Chroniques parisiennes sont consacrées à certaines particularités de l’usage du français.
La première a pour sujet le vicieux « d’ailleurs » qui autorise toutes les perfidies et défait ici les réputations, en douceur sans bruit ; et les petits éclats de pierre qui chaque fois s’effritent un peu plus du superbe édifice tombent presque imperceptiblement. Ainsi dans « Son mari, qui d’ailleurs fréquente un monde un peu spécial… »
La seconde a pour sujet le décourageant Ah ça… ! qu’il faut savoir entendre et comprendre : « Ah ça » est autrement plus léger et gracile que le refus allemand. (…) Quand un Français vous dit « Ah ça », vous avez atteint le point où bien souvent il n’y a plus rien à faire.
*
En épigraphe aux Chroniques parisiennes de Kurt Tucholsky ceci de Charles Péguy : Un mot n’est pas le même dans un écrivain et dans un autre. L’un se l’arrache du ventre. L’autre le tire de la poche de son pardessus.
Rien ne me déplait davantage que la littérature tripale. Seuls m’intéressent les écrivains à pardessus. Surtout s’ils en ont plusieurs. Au besoin empruntés à d’autres.
Journaliste et écrivain berlinois, il vécut à Paris de mil neuf cent vingt-quatre à vingt-huit en qualité de correspondant de la Weltbhüne, importante revue de la République de Weimar. En mai mil neuf cent trente-trois, il aura ses livres interdits et brûlés avant que les nazis ne le déchoient de sa nationalité le vingt-cinq août de la même année. Tucholsky mourra deux ans plus tard à Göteborg d’une surdose de somnifère à l’âge de quarante-cinq ans.
Malheureusement ses chroniques sont manichéennes. Le Français (comme il dit) n’a que des qualités et l’Allemand tous les défauts. Exemple :
Le métro parisien est plein à craquer. En seconde classe, les gens sont serrés comme des sardines –rien de neuf pour nous autres Berlinois. Or, jamais ou presque vous n’entendez une parole blessante. (…) On n’a pas non plus l’esprit abreuvé d’offensive comme en Allemagne.
Cette succession de clichés est lassante et nuit à l’intérêt du livre.
Heureusement, deux Chroniques parisiennes sont consacrées à certaines particularités de l’usage du français.
La première a pour sujet le vicieux « d’ailleurs » qui autorise toutes les perfidies et défait ici les réputations, en douceur sans bruit ; et les petits éclats de pierre qui chaque fois s’effritent un peu plus du superbe édifice tombent presque imperceptiblement. Ainsi dans « Son mari, qui d’ailleurs fréquente un monde un peu spécial… »
La seconde a pour sujet le décourageant Ah ça… ! qu’il faut savoir entendre et comprendre : « Ah ça » est autrement plus léger et gracile que le refus allemand. (…) Quand un Français vous dit « Ah ça », vous avez atteint le point où bien souvent il n’y a plus rien à faire.
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En épigraphe aux Chroniques parisiennes de Kurt Tucholsky ceci de Charles Péguy : Un mot n’est pas le même dans un écrivain et dans un autre. L’un se l’arrache du ventre. L’autre le tire de la poche de son pardessus.
Rien ne me déplait davantage que la littérature tripale. Seuls m’intéressent les écrivains à pardessus. Surtout s’ils en ont plusieurs. Au besoin empruntés à d’autres.