Personne dans les rues quand je vais acheter du pain pour deux jours ce mardi matin. Personne quand j’en reviens. Samedi dernier il me semblait qu’il passait un être humain par heure dans ma ruelle. En réalité, c’est plutôt un toutes les trois ou quatre heures. Je ne compte pas les riverains dont une partie sont mes voisins (mes codétenus). Ceux-ci respectent le confinement à la lettre, hormis une exception.
Grâce à un emploi du temps que je qualifierai de drastique, je ne supporte pas trop mal l’enfermement (relatif, il y a le jardin). Chacune de mes journées est le copier coller de la précédente. Nous avons des vies monotones / Comme on ne dit plus rien à personne / Personne ne nous dit plus rien, chantait Gérard Manset. Arriverai-je à la lettre Emme du domaine francophone de ma cédéthèque ? J’en suis toujours à Arno, quatre cédés écoutés aujourd’hui : A la française en concert, A poil commercial, Charles Ernest et French Bazaar. Côté lecture, je me régale du Journal intégral de Julien Green, de ses indiscrétions mais aussi de ses obscénités.
*
Vers seize heures, téléphonage de celle qui est confinée à Paris. En plus de tous les soucis qui sont les siens, elle a dû faire face à des vols de matériaux sur les chantiers dont elle est responsable. La nature humaine.
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Triste d’appendre que l’une des victimes du coronavirus est Manu Dibango. J’ai deux vinyles de lui, de la période Soul Makossa, achetés, je m’en souviens, au Printemps à Rouen, du temps où je vivais dans la cambrousse (années soixante-dix).
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Revu la couverture du numéro six daté du premier avril mil neuf cent soixante-treize de La Gueule Ouverte sous titré « le journal qui annonce la fin du monde », créé par l’équipe de Charlie Hebdo sous la direction de Pierre Fournier (il venait de mourir lorsque ce numéro a paru). Sur cette couverture, on voit deux êtres humains se baladant en combinaison intégrale avec un masque à gaz. « C’est le printemps », dit la légende.
Les textes de Pierre Fournier furent publiés de façon posthume sous le titre Où on va ? J’en sais rien mais on y va. Un titre d’actualité.
Sa femme, Danielle, est toujours vivante, si j’en crois Delfeil de Ton. C’est elle qui, dans les années soixante-dix, écrivit un article pour me défendre quand l’Education Nationale voulut m’exclure pour avoir refusé l’examen radiologique des poumons que les instits devaient subir chaque année dans un camion itinérant.
Je fus convoqué à un conseil de discipline dont les membres, devant le bruit généré par l’affaire, préférèrent se séparer sans prendre de décision (une des trois fois où j’ai failli être viré de l’Education Nationale).
Grâce à un emploi du temps que je qualifierai de drastique, je ne supporte pas trop mal l’enfermement (relatif, il y a le jardin). Chacune de mes journées est le copier coller de la précédente. Nous avons des vies monotones / Comme on ne dit plus rien à personne / Personne ne nous dit plus rien, chantait Gérard Manset. Arriverai-je à la lettre Emme du domaine francophone de ma cédéthèque ? J’en suis toujours à Arno, quatre cédés écoutés aujourd’hui : A la française en concert, A poil commercial, Charles Ernest et French Bazaar. Côté lecture, je me régale du Journal intégral de Julien Green, de ses indiscrétions mais aussi de ses obscénités.
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Vers seize heures, téléphonage de celle qui est confinée à Paris. En plus de tous les soucis qui sont les siens, elle a dû faire face à des vols de matériaux sur les chantiers dont elle est responsable. La nature humaine.
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Triste d’appendre que l’une des victimes du coronavirus est Manu Dibango. J’ai deux vinyles de lui, de la période Soul Makossa, achetés, je m’en souviens, au Printemps à Rouen, du temps où je vivais dans la cambrousse (années soixante-dix).
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Revu la couverture du numéro six daté du premier avril mil neuf cent soixante-treize de La Gueule Ouverte sous titré « le journal qui annonce la fin du monde », créé par l’équipe de Charlie Hebdo sous la direction de Pierre Fournier (il venait de mourir lorsque ce numéro a paru). Sur cette couverture, on voit deux êtres humains se baladant en combinaison intégrale avec un masque à gaz. « C’est le printemps », dit la légende.
Les textes de Pierre Fournier furent publiés de façon posthume sous le titre Où on va ? J’en sais rien mais on y va. Un titre d’actualité.
Sa femme, Danielle, est toujours vivante, si j’en crois Delfeil de Ton. C’est elle qui, dans les années soixante-dix, écrivit un article pour me défendre quand l’Education Nationale voulut m’exclure pour avoir refusé l’examen radiologique des poumons que les instits devaient subir chaque année dans un camion itinérant.
Je fus convoqué à un conseil de discipline dont les membres, devant le bruit généré par l’affaire, préférèrent se séparer sans prendre de décision (une des trois fois où j’ai failli être viré de l’Education Nationale).