Le Journal de Michel Perdrial
Le Journal de Michel Perdrial



Loïc Boyer
Je suis l’auteur de textes courts qui furent publiés depuis mil neuf cent quatre-vingt-quinze dans des revues littéraires en France (Supérieur Inconnu, Supplément d’Ame, Nouvelle Donne, Le Bord de l’Eau, Pris de Peur, l’Art du Bref, Sol’Air, Gros Textes, Salmigondis, Verso, Décharge, Bulle, Filigranes, Diérèse, Martobre, Comme ça et Autrement, (Cahier d’) Ecritures, La Nef des Fous), en Belgique (Traversées, Ecrits Vains, L’Arbre à Plumes, Inédit Nouveau, Bleu d’Encre), au Canada (Les Saisons Littéraires) et en Italie (Les Cahiers du Ru).
Les courageuses Editions du Chardon ont publié en mil neuf cent quatre-vingt-dix-neuf Erotica, un recueil de vingt-huit de ces textes, illustré par Isabelle Pio et Antoine Lopez et préfacé par Sarane Alexandrian, toujours disponible auprès de moi.
Je suis également l’auteur d’une pièce de théâtre et de plusieurs romans ou récits à ce jour inédits.
Depuis le onze novembre deux mille six, je publie mon Journal via Internet, un temps sous-titré Persiflages, moquages et autres énervages mâtinés de complimentages et de contentages. Sa première partie est lisible chez Eklablog, la deuxième ici.
Je vis au centre de Rouen dans un ancien monastère où autrefois les Sœurs de la Miséricorde se vouaient à l’éducation des jeunes filles.







Rss

Confiné (deux) trente-cinq

4 décembre 2020


Le mort du jour s’appelle Valéry Giscard, au patronyme allongé d’un d’Estaing tombé en déshérence acheté par son père, à quatre-vingt-quatorze ans, des suites du Covid (ce qui n’étonne plus personne), un ancien Président de la République française que n’ont pas connu en activité les moins de quarante ans. Je n’ai pas eu ce privilège.
Le voici encensé le temps d’une journée, félicité pour la dépénalisation de l’avortement, la majorité à dix-huit ans, le divorce par consentement mutuel et autres progrès, sauf la suppression de la peine de mort (il a même refusé de gracier Christian Ranucci, guillotiné mais peut-être innocent), bien que toutes ces avancées à lui attribuées auraient été accordées par n’importe quel autre Président des années soixante-dix car elles étaient dans l’air du temps, poussées par la rue, et qu’au surplus elles n’ont pu être votées qu’avec l’apport des voix de la Gauche.
Ce n’était pas marrant d’avoir au temps de ses vingt ans un Président nommé Giscard, ce pseudo aristo dragueur de populo avec son accordéon, cet homme s’entourant de femmes émancipées (Françoise Giroud, Simone Veil) mais faisant de son épouse (Anne-Aymone Sauvage de Brantes) une potiche.
J’en ai fait des manifestations au temps de Giscard pour tenter d’empêcher la construction de ses centrales nucléaires, sans réussite ailleurs qu’en Bretagne. Des centrales qu’il est maintenant question de continuer à exploiter au-delà des quarante ans prévus.
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En couverture de Charlie Hebdo lors de l’élection de Giscard (d’Estaing), un dessin de Gébé, légendé d’un « Tête de Nœud Président », lequel dans une bulle déclare « Vous avez noté la particule ? ».
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Marc Gachon, journaliste et rédacteur de La Galipote, journal auvergnat persécuté par Giscard, interrogé sur le site de Charlie Hebdo :
« Il venait tout juste d’être élu président du conseil régional pour la première fois. En pleine session, on lui fait part que pour pouvoir ouvrir les ordinateurs, il faudrait avoir les clés, sous-entendu les codes informatiques. Et là, le président de lancer sur le ton de l’évidence qu’il avait toujours : « Et bien qu’on appelle un serrurier ! ». Silence et malaise dans le cénacle. Ce jour-là son image de modernité était bel et bien enterrée. »