Un concert où je ne souhaitais pas aller et où je vais ce dimanche après-midi tandis que gronde l’orage, c’est celui d’Henri Texier Sky Dancers Sextet et de PPP Portal/Parisien/Peirani à l’Opéra de Rouen. La décision de Loïc Lachenal, Directeur, de se débarrasser du jazz dans sa saison Dix-huit/Dix-neuf m’a incité à être présent en solidarité avec Michel Jules, Président de Rouen Jazz Action.
Au dernier moment, j’obtiens une très bonne place en bout de corbeille, deux rangées derrière le premier rang, celui réservé au staff, lequel est particulièrement absent. Une adjointe du nouveau maître des lieux fait son apparition, mais elle se garde bien de rester. Le public en revanche est nombreux. Derrière moi, on se plaint de la chaleur régnant dans la salle :
-Non mais là, je suis allé à la Philharmonie, on a eu la clim, mais la clim bien dosée, tu vois.
A dix-huit heures, Michel Jules entre en scène. Il remercie Frédéric Roels qui pendant quatre années a inscrit des concerts de jazz au programme de l’Opéra de Rouen puis explique qu’un mois après sa nomination, Loïc Lachenal l’a averti qu’il cesserait de les accueillir. Le nom du nouveau Directeur est copieusement hué. Plus tard, continue-t-il, ayant sans doute des difficultés à boucler la programmation de la Chapelle Corneille, Loïc Lachenal le recontactait pour lui demander s’il n’avait pas des petites formations de jazz à lui proposer pour cette salle (nouvelles huées). Cette salle, je la connais, dit Michel Jules, elle est parfaite pour des concerts a capella, j’y ai aussi entendu un solo de flûte à tomber par terre, mais pour le reste, elle a une mauvaise acoustique, j’ai donc refusé (applaudissements nourris). L’an prochain, annonce-t-il, nos concerts auront lieu au Cent Six en configuration assise et dans une petite salle de bonne acoustique à Saint-Jacques-de-Darnétal. Il présente ensuite les deux formations au programme de cette dernière fois à l’Opéra, celle d’Henri Texier et celle de Michel Portal. C’est la fête ce dimanche, conclut-il.
Henri Texier Sky Dancers Sextet, c’est du jazz comme on peut s’y attendre avec de très bons musiciens, dont le meneur (soixante-treize ans) à la contrebasse. De temps en temps, celui-ci prend la parole pour donner les titres, tous dédiés à des tribus amérindiennes.
Pendant l’entracte, on s’inquiète. « On en a pris des spectacles à la Chapelle Corneille, dit une femme à son mari, du coup je me pose la question. »
Du trio PPP Portal/Parisien/Peirani apparaissent d’abord les deux jeunots, Emile Parisien, saxophone, et Vincent Peirani, pieds nus, accordéon, deux facétieux dont la musique emporte mon adhésion avant même qu’arrive le troisième, Michel Portal, quatre-vingt-deux ans, clarinette et saxophone. Ces trois-là s’entendent comme larrons, jouent divinement sans se prendre au sérieux, en cassant les codes du genre et en maniant l’autodérision avec subtilité. Ils remportent un très gros succès et reviennent pour un bonus. « Oui, un dernier morceau pour monsieur Lachenal », crie quelqu’un dans la salle. Ce dernier morceau est suivi d’un autre, de Duke Ellington, pour lequel reviennent s’asseoir, comme des piteuses, certaines parties trop vite.
Lorsqu’en rentrant je regarde ma montre, je constate avec surprise qu’il est plus de vingt et une heures.
*
M’est avis que ce n’est pas dans le vivier des amateurs de jazz que Loïc Lachenal trouvera de quoi renouveler le public de l’Opéra de Rouen.
*
Quel plaisir j’ai eu à huer (le nom de) Loïc Lachenal dans la salle de l’Opéra de Rouen. Rien que pour ça j’ai bien fait de venir. Et puis j’ai aussi découvert Michel Portal et ses deux acolytes. Merci Frédéric Roels.
*
« Je ne me vois pas aller au château des vieux pour regarder la télé toute la journée ! » (Michel Portal interrogé par Vinciane Laumonier dans le livret programme)
Au dernier moment, j’obtiens une très bonne place en bout de corbeille, deux rangées derrière le premier rang, celui réservé au staff, lequel est particulièrement absent. Une adjointe du nouveau maître des lieux fait son apparition, mais elle se garde bien de rester. Le public en revanche est nombreux. Derrière moi, on se plaint de la chaleur régnant dans la salle :
-Non mais là, je suis allé à la Philharmonie, on a eu la clim, mais la clim bien dosée, tu vois.
A dix-huit heures, Michel Jules entre en scène. Il remercie Frédéric Roels qui pendant quatre années a inscrit des concerts de jazz au programme de l’Opéra de Rouen puis explique qu’un mois après sa nomination, Loïc Lachenal l’a averti qu’il cesserait de les accueillir. Le nom du nouveau Directeur est copieusement hué. Plus tard, continue-t-il, ayant sans doute des difficultés à boucler la programmation de la Chapelle Corneille, Loïc Lachenal le recontactait pour lui demander s’il n’avait pas des petites formations de jazz à lui proposer pour cette salle (nouvelles huées). Cette salle, je la connais, dit Michel Jules, elle est parfaite pour des concerts a capella, j’y ai aussi entendu un solo de flûte à tomber par terre, mais pour le reste, elle a une mauvaise acoustique, j’ai donc refusé (applaudissements nourris). L’an prochain, annonce-t-il, nos concerts auront lieu au Cent Six en configuration assise et dans une petite salle de bonne acoustique à Saint-Jacques-de-Darnétal. Il présente ensuite les deux formations au programme de cette dernière fois à l’Opéra, celle d’Henri Texier et celle de Michel Portal. C’est la fête ce dimanche, conclut-il.
Henri Texier Sky Dancers Sextet, c’est du jazz comme on peut s’y attendre avec de très bons musiciens, dont le meneur (soixante-treize ans) à la contrebasse. De temps en temps, celui-ci prend la parole pour donner les titres, tous dédiés à des tribus amérindiennes.
Pendant l’entracte, on s’inquiète. « On en a pris des spectacles à la Chapelle Corneille, dit une femme à son mari, du coup je me pose la question. »
Du trio PPP Portal/Parisien/Peirani apparaissent d’abord les deux jeunots, Emile Parisien, saxophone, et Vincent Peirani, pieds nus, accordéon, deux facétieux dont la musique emporte mon adhésion avant même qu’arrive le troisième, Michel Portal, quatre-vingt-deux ans, clarinette et saxophone. Ces trois-là s’entendent comme larrons, jouent divinement sans se prendre au sérieux, en cassant les codes du genre et en maniant l’autodérision avec subtilité. Ils remportent un très gros succès et reviennent pour un bonus. « Oui, un dernier morceau pour monsieur Lachenal », crie quelqu’un dans la salle. Ce dernier morceau est suivi d’un autre, de Duke Ellington, pour lequel reviennent s’asseoir, comme des piteuses, certaines parties trop vite.
Lorsqu’en rentrant je regarde ma montre, je constate avec surprise qu’il est plus de vingt et une heures.
*
M’est avis que ce n’est pas dans le vivier des amateurs de jazz que Loïc Lachenal trouvera de quoi renouveler le public de l’Opéra de Rouen.
*
Quel plaisir j’ai eu à huer (le nom de) Loïc Lachenal dans la salle de l’Opéra de Rouen. Rien que pour ça j’ai bien fait de venir. Et puis j’ai aussi découvert Michel Portal et ses deux acolytes. Merci Frédéric Roels.
*
« Je ne me vois pas aller au château des vieux pour regarder la télé toute la journée ! » (Michel Portal interrogé par Vinciane Laumonier dans le livret programme)