Y aller ou pas ? Le vide grenier mensuel des Emmurées, rive gauche de Rouen, ne m’a valu jusqu’alors que des déceptions mais le beau temps aidant, peut-être que ce dimanche il en sera autrement. Je réponds donc positivement mais au moment où je vais sortir quelques coups de tonnerre et une averse m’en empêchent.
Un quart d’heure plus tard, le calme et le soleil sont de retour. Je traverse la Seine. Il est huit heures quand j’atteins la halle où les derniers arrivés s’installent dans un certain désordre. « On va finir par être interdit », s’inquiète l’organisateur, « on a eu les flics deux fois ce matin ». Ce vide grenier est sans réservation. Il attire des vendeurs de misère, d’où des conflits de places, certaines étant meilleures que d’autres selon eux. Ce qui pourrait être meilleure, c’est la marchandise proposée, qui peut acheter ça ?
J’ai néanmoins mon coup de chance. Un trentenaire a sur sa table des livres qui pourraient être vendus par un bouquiniste de qualité. J’en extrais les deux premiers tomes du Journal de Roger Martin du Gard publié par Gallimard, deux livres énormes et lourds à la reliure rigide et épaisse.
Ce sont des livres comme on n’en fait plus. Le premier tome a mille quatre-vingt-quatorze pages et coûtait trois cent cinquante francs. Le deuxième tome a mille trois cent soixante-dix-huit pages et coûtait trois cent quatre-vingt francs. Je crains que le vendeur m’en demande au moins dix euros chacun, mais il ne me réclame que deux fois deux euros
Je retraverse la Seine bien chargé et bien content en me demandant comment trouver à bon prix le troisième tome et le temps de lire tout ça.
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Extrait du règlement du vide grenier mensuel des Emmurées : « Toutes personnes causant des difficultés où des problèmes sera expulsé et pas de remboursement sauf les 10€ de caution. »
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L’étoile de Roger Martin du Gard, prix Nobel de littérature, a bien pâli. Qui lit Les Thibault aujourd’hui? Au temps du lycée, j’en ai lu quelques tomes, empruntés à la bibliothèque municipale de Louviers. L’ennui m’a interdit d’aller jusqu’au bout. Bien davantage m’a intéressé son court texte Confidence africaine, découvert récemment, qui narre un inceste frère sœur.
Un quart d’heure plus tard, le calme et le soleil sont de retour. Je traverse la Seine. Il est huit heures quand j’atteins la halle où les derniers arrivés s’installent dans un certain désordre. « On va finir par être interdit », s’inquiète l’organisateur, « on a eu les flics deux fois ce matin ». Ce vide grenier est sans réservation. Il attire des vendeurs de misère, d’où des conflits de places, certaines étant meilleures que d’autres selon eux. Ce qui pourrait être meilleure, c’est la marchandise proposée, qui peut acheter ça ?
J’ai néanmoins mon coup de chance. Un trentenaire a sur sa table des livres qui pourraient être vendus par un bouquiniste de qualité. J’en extrais les deux premiers tomes du Journal de Roger Martin du Gard publié par Gallimard, deux livres énormes et lourds à la reliure rigide et épaisse.
Ce sont des livres comme on n’en fait plus. Le premier tome a mille quatre-vingt-quatorze pages et coûtait trois cent cinquante francs. Le deuxième tome a mille trois cent soixante-dix-huit pages et coûtait trois cent quatre-vingt francs. Je crains que le vendeur m’en demande au moins dix euros chacun, mais il ne me réclame que deux fois deux euros
Je retraverse la Seine bien chargé et bien content en me demandant comment trouver à bon prix le troisième tome et le temps de lire tout ça.
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Extrait du règlement du vide grenier mensuel des Emmurées : « Toutes personnes causant des difficultés où des problèmes sera expulsé et pas de remboursement sauf les 10€ de caution. »
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L’étoile de Roger Martin du Gard, prix Nobel de littérature, a bien pâli. Qui lit Les Thibault aujourd’hui? Au temps du lycée, j’en ai lu quelques tomes, empruntés à la bibliothèque municipale de Louviers. L’ennui m’a interdit d’aller jusqu’au bout. Bien davantage m’a intéressé son court texte Confidence africaine, découvert récemment, qui narre un inceste frère sœur.