On dort bien sous les toits quand on n’a aucun voisinage et que la chambre ne donne pas sur la rue. A huit heures (plus tôt n’est pas possible), je descends d’un étage et tire la sonnette des propriétaires (sur la porte d’en face est écrit « attention animal dangereux »). L’appartement où ils vivent est plus luxueux que celui qu’ils me louent. Il est doté d’un mobilier disagne. La radio est branchée sur France Culture, mais mes hôtes l’arrêtent.
Le petit-déjeuner est soigné : pancakes croissant pain beurre confiture fromage jambon salade de fruits jus d’orange café. L’homme de la maison s’assoit au bout de la table tandis que la femme de la maison reste debout. L’un et l’autre entreprennent de m’énumérer tout ce que je dois visiter avant mon retour à Rouen. Comme toujours, plus on m’en propose, moins j’ai envie.
C’est l’heure de la rentrée au collège privé d’en face quand je sors avec l’intention d’aller voir la nouvelle Mairie. En chemin, j’entre dans un cimetière où soudain j’entends crier « Lève-toi ! ». Tournant la tête, je constate qu’on y tourne un film. En ressortant, j’apprends que mon passage a fait rater la scène.
Le quartier devenant moins attrayant, je me décourage et fais demi-tour au moment où déboule à grande vitesse un cortège de véhicules de Céhéresses. Place Zeus, au centre d’Antigone, a lieu le départ de la manifestation des fonctionnaires. Je ne songe pas une seconde à m’y joindre, préférant aller boire un café et lire Matthieu Galey à la terrasse du Café Riche.
A midi je déjeune (mal) au Café Marceau, pas loin de mon logis, que je regagne ensuite afin de faire une pause.
Quand je repars, le ciel est noir. Je m’installe néanmoins à la terrasse de la Coquille mais en suis chassé par un fort coup de vent. Réfugié à l’intérieur, je commande un second café et, bien que l’orage attendu soit finalement décevant, j’y reste à lire jusqu’à ce qu’il soit dix-huit heures.
La galerie (et atelier collectif) En Traits Libres n’est pas loin où c’est ce soir le vernissage de l’exposition des dessins de Willem Premières lignes organisée à l’occasion de la Comédie du Livre dont le thème est cette année Littératures néerlandaise et flamande. Il y a déjà pas mal de monde quand j’arrive. Je me faufile jusqu’à la salle du fond où sont accrochés soixante-neuf originaux, dont un certain nombre sont ceux du livre Macron, l’amour fou à paraître en juin deux mille dix-huit aux Requins Marteaux. Willem est là, voûté par l’âge, chemise bleue, veste et pantalon beiges, moustache et longs cheveux blancs.
-Tu veux que je t’apporte un verre ? lui demande l’une des organisatrices. Vin rouge, vin blanc ou bière ?
-Du vin blanc. La bière, ça fait pisser tout de suite.
Un caméraman lui demande pourquoi il préfère travailler avec des petits éditeurs. « On est plus libre, répond-il, les grands ont une politique éditoriale, c’est mieux avec les petites structures. »
-Sauf pour la diffusion et la vente, ajoute-t-il.
Je ressors pour prendre également un godet de vin blanc (deux euros) puis je fais quelques photos de l’unique survivant de la belle époque de Charlie Hebdo, soixante-dix-sept ans, pendant qu’une dame lui pose des questions qu’il a déjà dû entendre des centaines de fois.
Je ne reste pas davantage. J’ai déjà un livre dédicacé par lui-même « à Michel », que m’a offert l’amie Muriel quand elle était directrice de l’école maternelle où j’ai terminé ma carrière (comme disent certains). C’était en deux mille six, Sarko l’increvable, déjà publié aux Requins Marteaux.
Le petit-déjeuner est soigné : pancakes croissant pain beurre confiture fromage jambon salade de fruits jus d’orange café. L’homme de la maison s’assoit au bout de la table tandis que la femme de la maison reste debout. L’un et l’autre entreprennent de m’énumérer tout ce que je dois visiter avant mon retour à Rouen. Comme toujours, plus on m’en propose, moins j’ai envie.
C’est l’heure de la rentrée au collège privé d’en face quand je sors avec l’intention d’aller voir la nouvelle Mairie. En chemin, j’entre dans un cimetière où soudain j’entends crier « Lève-toi ! ». Tournant la tête, je constate qu’on y tourne un film. En ressortant, j’apprends que mon passage a fait rater la scène.
Le quartier devenant moins attrayant, je me décourage et fais demi-tour au moment où déboule à grande vitesse un cortège de véhicules de Céhéresses. Place Zeus, au centre d’Antigone, a lieu le départ de la manifestation des fonctionnaires. Je ne songe pas une seconde à m’y joindre, préférant aller boire un café et lire Matthieu Galey à la terrasse du Café Riche.
A midi je déjeune (mal) au Café Marceau, pas loin de mon logis, que je regagne ensuite afin de faire une pause.
Quand je repars, le ciel est noir. Je m’installe néanmoins à la terrasse de la Coquille mais en suis chassé par un fort coup de vent. Réfugié à l’intérieur, je commande un second café et, bien que l’orage attendu soit finalement décevant, j’y reste à lire jusqu’à ce qu’il soit dix-huit heures.
La galerie (et atelier collectif) En Traits Libres n’est pas loin où c’est ce soir le vernissage de l’exposition des dessins de Willem Premières lignes organisée à l’occasion de la Comédie du Livre dont le thème est cette année Littératures néerlandaise et flamande. Il y a déjà pas mal de monde quand j’arrive. Je me faufile jusqu’à la salle du fond où sont accrochés soixante-neuf originaux, dont un certain nombre sont ceux du livre Macron, l’amour fou à paraître en juin deux mille dix-huit aux Requins Marteaux. Willem est là, voûté par l’âge, chemise bleue, veste et pantalon beiges, moustache et longs cheveux blancs.
-Tu veux que je t’apporte un verre ? lui demande l’une des organisatrices. Vin rouge, vin blanc ou bière ?
-Du vin blanc. La bière, ça fait pisser tout de suite.
Un caméraman lui demande pourquoi il préfère travailler avec des petits éditeurs. « On est plus libre, répond-il, les grands ont une politique éditoriale, c’est mieux avec les petites structures. »
-Sauf pour la diffusion et la vente, ajoute-t-il.
Je ressors pour prendre également un godet de vin blanc (deux euros) puis je fais quelques photos de l’unique survivant de la belle époque de Charlie Hebdo, soixante-dix-sept ans, pendant qu’une dame lui pose des questions qu’il a déjà dû entendre des centaines de fois.
Je ne reste pas davantage. J’ai déjà un livre dédicacé par lui-même « à Michel », que m’a offert l’amie Muriel quand elle était directrice de l’école maternelle où j’ai terminé ma carrière (comme disent certains). C’était en deux mille six, Sarko l’increvable, déjà publié aux Requins Marteaux.