Collioure est encore plus belle que dans mon souvenir. C’est le constat que je fais ce jeudi matin sitôt sorti. Je n’ai fait qu’y passer autrefois avec la première qui a vraiment compté pour moi (elle y est repassée cet été avec ses enfants, logeant pas loin à Argelès-sur-Mer où c’est moins cher) et je regrette de ne pas y être passé avec la seconde.
Je marche un bon moment le long de la mer mouvementée, garant mes pieds quand elle grimpe sur le quai, admirant la côte rocheuse qui me fait penser à celle de Bretagne que j’aime tant. Je fais quelques photos qui ne seront qu’un témoignage insuffisant puis vais m’asseoir à la terrasse de bord de plage du Copacabana où le café verre d’eau est à deux euros cinquante, mais les toilettes ne sont pas à la hauteur selon mes voisines : « Quand tu vois ce qu’elles sont à l’étranger. Encore, en Ecosse, comme elles étaient belles ». J’y commence ma relecture des Carnets de Montherlant, un livre lu autrefois à voix haute en duo avec celle qui n’est pas venue ici.
Dans les restaurants, le premier menu tourne autour de dix-neuf euros. J’en trouve un à seize à L’Amphitryon, face au château royal et à l’église Notre-Dame-des-Anges. La vue est magnifique depuis la terrasse surélevée où l’on est protégé de la tramontane par des plastiques translucides. Je choisis les rillettes de canard maison, le secréto de porc sauce banyuls et la crème catalane. J’accompagne cela d’un demi de rouge côtes catalanes vignoble de l’Aglys « el petit » à neuf euros. Parmi mes voisins, tous d’un certain âge, un couple par sa conversation me ramène d’où je viens : « Ce qui s’est passé à Rouen, ça prend de l’ampleur. C’est énorme. Bonjour les assurances. Ça, ça va nous retomber dessus. »
-C’était quoi l’accompagnement ?, demandé-je au serveur quand il vient débarrasser mon plat de porc car je ne sais quelle était cette bonne purée orangée.
-Je vais demander, j’ai pas regardé à vrai dire, me répond-il.
Quand il revient avec mon dessert, il m’annonce fièrement que c’était une purée de potiron.
Mes vingt-cinq euros réglés, je prends le sentier côtier et marche jusqu’à une hauteur d’où l’on découvre l’ensemble de Collioure. Assis sur un mur en pierres, j’observe aussi une fille assise seule en contrebas. J’ai l’impression qu’elle a les yeux fixés sur l’écran de son mobile. Quand elle se décide à remonter, « Bonjour », « Bonjour », je vois que c’est un livre qu’elle porte à la main. Je la regarde s’éloigner, pensant qu’elle retourne à son travail, il est deux heures moins dix.
Revenu en ville, je fais des courses au Carrefour Marquette où je ne côtoie que des touristes étrangers, certains avec leurs enfants, puis je m’installe pour un moment avec mon livre en bord de plage à L’Ambiance où le café verre d’eau n’est qu’à deux euros dix. Toute cette gymnastique qu’il faut à une fille pour enfiler un maillot de bain sous une serviette.
*
On trouve à Collioure le Centre National d’Entraînement Commando. A les voir partir sur les flots, on sent que ce ne sont pas des rigolos.
Leur bateau et leurs canots sont amarrés dans le petit port entre château et église. Ils ont les touristes pour spectateurs, dont quelques filles émoustillées.
*
L’église Notre-Dame-des-Anges et son célèbre clocher de forme phallique. A l’intérieur, il fait fort sombre et une chaleur de tous les diables.
En regardant bien, on distingue les neuf retables d’une richesse inouïe (comme dit Le Routard) dont celui du maître-autel, immense triptyque en bois doré, sculpté dans le plus pur style baroque de la région par l’artiste catalan Joseph Sunyer (Le Routard toujours).
*
A l’Office de Tourisme, toujours la même difficulté entre les hôtesses et moi-même. Quand je les interroge sur ce qu’il y a voir autour, elles me demandent où je veux aller, alors que je souhaite qu’elles me disent où je peux aller.
*
A Collioure, on pourrait croire que les pigeons sont des oiseaux marins, tant ils sont nombreux sur les plages. En revanche, et je m’en réjouis, tout le bord de mer est débarrassé des voitures, des motos et des vélos.
*
Ici et là, les reproductions des tableaux que firent les Fauves, pour qui les maisons colorées de la ville furent une révélation.
Je marche un bon moment le long de la mer mouvementée, garant mes pieds quand elle grimpe sur le quai, admirant la côte rocheuse qui me fait penser à celle de Bretagne que j’aime tant. Je fais quelques photos qui ne seront qu’un témoignage insuffisant puis vais m’asseoir à la terrasse de bord de plage du Copacabana où le café verre d’eau est à deux euros cinquante, mais les toilettes ne sont pas à la hauteur selon mes voisines : « Quand tu vois ce qu’elles sont à l’étranger. Encore, en Ecosse, comme elles étaient belles ». J’y commence ma relecture des Carnets de Montherlant, un livre lu autrefois à voix haute en duo avec celle qui n’est pas venue ici.
Dans les restaurants, le premier menu tourne autour de dix-neuf euros. J’en trouve un à seize à L’Amphitryon, face au château royal et à l’église Notre-Dame-des-Anges. La vue est magnifique depuis la terrasse surélevée où l’on est protégé de la tramontane par des plastiques translucides. Je choisis les rillettes de canard maison, le secréto de porc sauce banyuls et la crème catalane. J’accompagne cela d’un demi de rouge côtes catalanes vignoble de l’Aglys « el petit » à neuf euros. Parmi mes voisins, tous d’un certain âge, un couple par sa conversation me ramène d’où je viens : « Ce qui s’est passé à Rouen, ça prend de l’ampleur. C’est énorme. Bonjour les assurances. Ça, ça va nous retomber dessus. »
-C’était quoi l’accompagnement ?, demandé-je au serveur quand il vient débarrasser mon plat de porc car je ne sais quelle était cette bonne purée orangée.
-Je vais demander, j’ai pas regardé à vrai dire, me répond-il.
Quand il revient avec mon dessert, il m’annonce fièrement que c’était une purée de potiron.
Mes vingt-cinq euros réglés, je prends le sentier côtier et marche jusqu’à une hauteur d’où l’on découvre l’ensemble de Collioure. Assis sur un mur en pierres, j’observe aussi une fille assise seule en contrebas. J’ai l’impression qu’elle a les yeux fixés sur l’écran de son mobile. Quand elle se décide à remonter, « Bonjour », « Bonjour », je vois que c’est un livre qu’elle porte à la main. Je la regarde s’éloigner, pensant qu’elle retourne à son travail, il est deux heures moins dix.
Revenu en ville, je fais des courses au Carrefour Marquette où je ne côtoie que des touristes étrangers, certains avec leurs enfants, puis je m’installe pour un moment avec mon livre en bord de plage à L’Ambiance où le café verre d’eau n’est qu’à deux euros dix. Toute cette gymnastique qu’il faut à une fille pour enfiler un maillot de bain sous une serviette.
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On trouve à Collioure le Centre National d’Entraînement Commando. A les voir partir sur les flots, on sent que ce ne sont pas des rigolos.
Leur bateau et leurs canots sont amarrés dans le petit port entre château et église. Ils ont les touristes pour spectateurs, dont quelques filles émoustillées.
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L’église Notre-Dame-des-Anges et son célèbre clocher de forme phallique. A l’intérieur, il fait fort sombre et une chaleur de tous les diables.
En regardant bien, on distingue les neuf retables d’une richesse inouïe (comme dit Le Routard) dont celui du maître-autel, immense triptyque en bois doré, sculpté dans le plus pur style baroque de la région par l’artiste catalan Joseph Sunyer (Le Routard toujours).
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A l’Office de Tourisme, toujours la même difficulté entre les hôtesses et moi-même. Quand je les interroge sur ce qu’il y a voir autour, elles me demandent où je veux aller, alors que je souhaite qu’elles me disent où je peux aller.
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A Collioure, on pourrait croire que les pigeons sont des oiseaux marins, tant ils sont nombreux sur les plages. En revanche, et je m’en réjouis, tout le bord de mer est débarrassé des voitures, des motos et des vélos.
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Ici et là, les reproductions des tableaux que firent les Fauves, pour qui les maisons colorées de la ville furent une révélation.