Après une bonne nuit dans mon logis temporaire, je me charge de mon ordinateur et longe la mer jusqu’au chic Café de la Plage où il y a ouifi. La musique y est propice à l’efficacité, la clientèle constituée d’habitués distingués, le café à deux euros. Le temps, lui, est menaçant quand je fais le chemin inverse.
A l’Office du Tourisme on m’explique que vouloir aller aux alentours avec des cars n’est pas envisageable hors saison. Arcachon, tu y es et tu y restes.
Je vais m’asseoir sur l’un des nombreux bancs rouges face à la mer pour réfléchir à la situation et décide de longer le bord de terre jusqu’aux lointains ports de plaisance et de pêche. Les propriétés privées ne laissant pas la place à un chemin public, c’est sur la plage qu’ont été construites deux voies parallèles en bois, l’une pour les vélos, l’autre pour les piétons. Ces deux ports manquent de charme, mais voir des bateaux de pêche me fait toujours du bien.
Pour déjeuner dans ce quartier je comptais sur La Bouée, mais elle ne m’est d’aucun secours. « C’est fermé », me dit l’autochtone à qui je m’adresse pour la trouver. « C’était à vendre et ça vient d’être acheté ». Il est vrai que mon Guide du Routard date de deux mille dix.
J’opte pour le Bistrot du Port qui n’est pas dans mon guide. Il propose un menu à seize euros quatre-vingt-dix. Je choisis les six huitres d’Arcachon (elles sont d’origine japonaise, ai-je appris ailleurs), le sauté de lapin à la bière et le financier aux fruits rouges, avec un quart de bordeaux blanc à cinq euros quarante. Près de moi est une tablée de huit garçons qui travaillent dans le tourisme maritime, le genre de personnes qu’on trouve partout où il y a de l’argent à faire avec l’eau salée et qui passent leur temps de loisir à picoler dans des boîtes de nuit. Je m’en sépare avec joie.
Le café, je le prends au retour, à la Brasserie des Marquises, place du même nom, où il ne coûte qu’un euro soixante. L’établissement est bourgeois par sa clientèle et gai par son personnel. J’y lis un bon moment et en diagonale des chroniques signées Vialatte.
Le soleil passe à travers les nuages en fin d’après-midi, de quoi donner envie de faire le retraité sur un banc rouge. Sur la plage déserte, un optimiste va et vient en sondant le sable avec un détecteur de métaux.
*
Une vieille bourgeoise à cheveux blancs permanentés au balcon d’une résidence de bord de mer dont on ravale la façade s’en prenant aux ouvriers :
-C’est votre foutu échafaudage qui bloque mon portable. Plus vite vous partirez, mieux ça vaudra.
Je n’entends pas ce que lui répondent ces malheureux mais ils gardent leur calme.
*
Sur une porte métallique près du port cet avertissement : Magasin piégé.
*
Il y en a encore pour dire : « On se tient au jus. »
A l’Office du Tourisme on m’explique que vouloir aller aux alentours avec des cars n’est pas envisageable hors saison. Arcachon, tu y es et tu y restes.
Je vais m’asseoir sur l’un des nombreux bancs rouges face à la mer pour réfléchir à la situation et décide de longer le bord de terre jusqu’aux lointains ports de plaisance et de pêche. Les propriétés privées ne laissant pas la place à un chemin public, c’est sur la plage qu’ont été construites deux voies parallèles en bois, l’une pour les vélos, l’autre pour les piétons. Ces deux ports manquent de charme, mais voir des bateaux de pêche me fait toujours du bien.
Pour déjeuner dans ce quartier je comptais sur La Bouée, mais elle ne m’est d’aucun secours. « C’est fermé », me dit l’autochtone à qui je m’adresse pour la trouver. « C’était à vendre et ça vient d’être acheté ». Il est vrai que mon Guide du Routard date de deux mille dix.
J’opte pour le Bistrot du Port qui n’est pas dans mon guide. Il propose un menu à seize euros quatre-vingt-dix. Je choisis les six huitres d’Arcachon (elles sont d’origine japonaise, ai-je appris ailleurs), le sauté de lapin à la bière et le financier aux fruits rouges, avec un quart de bordeaux blanc à cinq euros quarante. Près de moi est une tablée de huit garçons qui travaillent dans le tourisme maritime, le genre de personnes qu’on trouve partout où il y a de l’argent à faire avec l’eau salée et qui passent leur temps de loisir à picoler dans des boîtes de nuit. Je m’en sépare avec joie.
Le café, je le prends au retour, à la Brasserie des Marquises, place du même nom, où il ne coûte qu’un euro soixante. L’établissement est bourgeois par sa clientèle et gai par son personnel. J’y lis un bon moment et en diagonale des chroniques signées Vialatte.
Le soleil passe à travers les nuages en fin d’après-midi, de quoi donner envie de faire le retraité sur un banc rouge. Sur la plage déserte, un optimiste va et vient en sondant le sable avec un détecteur de métaux.
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Une vieille bourgeoise à cheveux blancs permanentés au balcon d’une résidence de bord de mer dont on ravale la façade s’en prenant aux ouvriers :
-C’est votre foutu échafaudage qui bloque mon portable. Plus vite vous partirez, mieux ça vaudra.
Je n’entends pas ce que lui répondent ces malheureux mais ils gardent leur calme.
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Sur une porte métallique près du port cet avertissement : Magasin piégé.
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Il y en a encore pour dire : « On se tient au jus. »