« Leffrinckoucke, fin de la course », annonce la voix du DK’Bus numéro Deux, moi qui voulais aller à Bray-Dunes ce dimanche matin, me voilà bien. Le chauffeur me dit que j’aurais dû prendre le Deux B, il faut que je l’attende à gauche au carrefour. Il arrive vingt-cinq minutes plus tard, grandement peuplé. Je fais donc la fin de mon trajet debout, avec détour par l’Hôpital Maritime de Zuydcoote sur la porte duquel est écrit « Interdit aux touristes » (je n’avais pas prévu d’y passer le ouiquennede). Je descends à l’arrêt La Poste, commune de Bray-Dunes.
De là, je marche pendant un kilomètre sur l’avenue du Général-de-Gaulle pour atteindre la plage. La mer est haute et le sable déjà bien fréquenté. Passant devant le restaurant Chez Didier, je veux y réserver une table mais c’est complet, me dit le jeune homme qui sort la terrasse. La dame de l’Office de Tourisme m’explique que c’est un ouiquennede de Téheuherre à un euro et que beaucoup de ceux qui n’ont pas d’argent en profitent pour venir à la plage de Malo ou de Bray-Dunes. Un panneau sur la digue évoque la chanson d’Alain Souchon. A sa droite, c’est La Panne en Belgique d’où vient le vent. A sa gauche, au loin, Dunkerque et ses fumées industrielles.
Le boulevard Georges-Pompidou est une rue intérieure parallèle au bord de mer, une succession de commerces bas de gamme et de restaurants à moules frites. Je bois un café à un euro trente à la terrasse de l’un d’eux où deux tablées voisines discutent.
-On avait un appartement au Cap d’Agde, on l’a vendu, c’était trop loin.
-Vous n’avez rien à vot’nom par ici ?
Il y a de plus en plus de monde sur la plage qui s’étend à mesure que la mer recule. Abris et murs anti vent, parasols, chaises et tables en plastique, glacières et jeux de sable, j’en vois de toutes les couleurs. « On est bien quand on est dehors », entends-je.
Pour déjeuner, je me présente dès onze heures trente au restaurant Les Amarres comme me l’a conseillé la patronne. « Ici nous tolérons les chiens (sous réserve qu’ils soient de taille raisonnable, propres, non mouillés et silencieux) », est-il écrit sur la porte. Et un écriteau annonce qu’on ne prend plus de réservations. On me propose une table pour un en terrasse. Avant midi, c’est complet. Il en est ainsi pour tous les établissements qui font à manger.
Je choisis les os à moelle et la paella maison, « Je vous souhaite de passer un bon appétit », me dit le serveur. Ce n’est pas le meilleur repas de mon escapade au Nord et pas le moins cher. Avec le quart de sauvignon et le café, j’atteins les trente euros soixante.
Je fais un dernier aller et retour sur la digue. Une voix féminine annonce qu’on a perdu un petit Lorenzo âgé de six ans et trouvé une jeune Ophélie âgée de seize ans. Atmosphère de vacances ou non, le dimanche me rend morose. Je retourne à l’arrêt La Poste et y prends le DK’Bus Deux B de quatorze heures vingt-huit (le prochain dans une heure). J’y ai place assise. Un soûlard termine sa bière, jette sa canette par la vitre, puis se met à délirer sur le cartel de Medellin et à s’en prendre à des ennemis mal définis.
-Si ça continue j’appelle, menace le chauffeur.
-T’appelles qui ? Il est gratuit le bus, lui répond l’énervé.
*
Fini le Téheuherre à un euro pour aller voir la mer en Normandie, Hervé Morin, Centriste de Droite, en a ainsi décidé. Quels sont ces gens sur mon plongeoir ?
*
Pas faute d’avoir arpenté le chemin des dunes, la plage de Malo Bray-Dunes, mais nulle n’a quitté l’Audi de son mari pour sur mes lèvres déposer un baiser osé.
De là, je marche pendant un kilomètre sur l’avenue du Général-de-Gaulle pour atteindre la plage. La mer est haute et le sable déjà bien fréquenté. Passant devant le restaurant Chez Didier, je veux y réserver une table mais c’est complet, me dit le jeune homme qui sort la terrasse. La dame de l’Office de Tourisme m’explique que c’est un ouiquennede de Téheuherre à un euro et que beaucoup de ceux qui n’ont pas d’argent en profitent pour venir à la plage de Malo ou de Bray-Dunes. Un panneau sur la digue évoque la chanson d’Alain Souchon. A sa droite, c’est La Panne en Belgique d’où vient le vent. A sa gauche, au loin, Dunkerque et ses fumées industrielles.
Le boulevard Georges-Pompidou est une rue intérieure parallèle au bord de mer, une succession de commerces bas de gamme et de restaurants à moules frites. Je bois un café à un euro trente à la terrasse de l’un d’eux où deux tablées voisines discutent.
-On avait un appartement au Cap d’Agde, on l’a vendu, c’était trop loin.
-Vous n’avez rien à vot’nom par ici ?
Il y a de plus en plus de monde sur la plage qui s’étend à mesure que la mer recule. Abris et murs anti vent, parasols, chaises et tables en plastique, glacières et jeux de sable, j’en vois de toutes les couleurs. « On est bien quand on est dehors », entends-je.
Pour déjeuner, je me présente dès onze heures trente au restaurant Les Amarres comme me l’a conseillé la patronne. « Ici nous tolérons les chiens (sous réserve qu’ils soient de taille raisonnable, propres, non mouillés et silencieux) », est-il écrit sur la porte. Et un écriteau annonce qu’on ne prend plus de réservations. On me propose une table pour un en terrasse. Avant midi, c’est complet. Il en est ainsi pour tous les établissements qui font à manger.
Je choisis les os à moelle et la paella maison, « Je vous souhaite de passer un bon appétit », me dit le serveur. Ce n’est pas le meilleur repas de mon escapade au Nord et pas le moins cher. Avec le quart de sauvignon et le café, j’atteins les trente euros soixante.
Je fais un dernier aller et retour sur la digue. Une voix féminine annonce qu’on a perdu un petit Lorenzo âgé de six ans et trouvé une jeune Ophélie âgée de seize ans. Atmosphère de vacances ou non, le dimanche me rend morose. Je retourne à l’arrêt La Poste et y prends le DK’Bus Deux B de quatorze heures vingt-huit (le prochain dans une heure). J’y ai place assise. Un soûlard termine sa bière, jette sa canette par la vitre, puis se met à délirer sur le cartel de Medellin et à s’en prendre à des ennemis mal définis.
-Si ça continue j’appelle, menace le chauffeur.
-T’appelles qui ? Il est gratuit le bus, lui répond l’énervé.
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Fini le Téheuherre à un euro pour aller voir la mer en Normandie, Hervé Morin, Centriste de Droite, en a ainsi décidé. Quels sont ces gens sur mon plongeoir ?
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Pas faute d’avoir arpenté le chemin des dunes, la plage de Malo Bray-Dunes, mais nulle n’a quitté l’Audi de son mari pour sur mes lèvres déposer un baiser osé.