En octobre deux mille dix-sept après avoir acheté un billet aller-retour non échangeable non remboursable dans le but de passer deux semaines à Souillac (Lot), je renonçais à y aller par crainte de ne savoir qu’y faire. Ce dernier jeudi de juillet, quittant pour la journée le Limousin, je suis dans le train électrique qui y mène, direction Cahors. C’est le premier arrêt, sitôt après deux viaducs en courbe.
Une constatation : le bourg est loin de la Gare. Je suis quatre filles et garçons descendus avec moi qui ont l’air de savoir où ils vont dans une longue rue de moches pavillons qui est aussi celle du cimetière. Elle bénéficie du statut de chemin de grande randonnée.
Il fait déjà une chaleur épuisante et il faut bien longtemps pour arriver au centre. J’en contemple l’abbatiale Sainte-Marie et le beffroi semi-ruiné de l’ancienne église Saint-Martin puis constate que les restaurants proposent soit des menus du jour minables, soit des planches et des burgueurs, soit des plats chers à la carte.
De Souillac, j’en ai déjà ma claque. Je passe à l’Office de Tourisme pour savoir s’il y a moyen de remonter à la Gare autrement qu’à pied. Aucunement, il n’y a ni bus ni navette dans cette ville.
J’y retourne donc comme j’en suis venu, sous un pire soleil, et arrive lessivé au Restaurant de la Gare où la serviable patronne déroule un auvent afin que j’aie une table à l’ombre avec vue panoramique. Je bois un café verre d’eau puis un diabolo menthe puis à midi y déjeune du menu du jour à quatorze euros (entrée plat fromage dessert café). L’entrée est sous forme de buffet (melon charcuterie crudités), le plat de l’araignée de porc tagliatelles. Je les accompagne d’un quart de vin mauvais et de beaucoup d’eau. Arrivé au fromage, je le zappe et remplace le dessert par un misérable cône chocolat pistache.
Le café bu, je vais voir à la Gare s’il n’y aurait pas un train pour Brive avant le mien (quinze heures zéro sept). Effectivement, il y a en a un à treize heures vingt-cinq mais c’est un Intercités à réservation obligatoire que je n’ai pas le droit de prendre. « Il n’y a que le contrôleur qui peut en décider autrement », me dit la guichetière.
A l’arrivée de ce long train allant à Paris Austerlitz, je vais le trouver sur le quai. « Allez-y, dépêchez-vous, on fera comme si on ne vous avait pas vu », me dit-il. Ouf, je quitte sans attendre cette ville où n’est pas mon bonheur (comme je fus bien inspiré en deux mille dix-sept). Il fait une chaleur éprouvante dans ce train de retour de vacances pour beaucoup. Chacun(e) suffoque derrière son masque.
Il ne fait pas moins chaud dans le « studio douillet » où j’ai renoncé à faire fonctionner le climatiseur qui fait un bruit de réacteur pour peu d’efficacité. Ce n’est pas le seul défaut de ce logis temporaire. J’y dors sur un matelas posé à même le sol. De plus, le haut de l’escalier de l’immeuble n’est pas éclairé du tout. Il me faut trouver la serrure dans le noir pour rentrer dans le plus cher de tous mes logements Air Bibi (il n’y avait pas le choix).
« En effet je réclame des tuiles translucides à la copropriété », m’a répondu mon hôte quand je me suis plaint du noir de l’escalier. « Bon, lui ai-je écrit, je ne pense pas qu'elles seront là avant lundi prochain, je vais donc essayer de me débrouiller ainsi. Le plus simple ce serait quand même d'éclairer cet escalier jusqu'en haut par l’électricité. »
Depuis que je suis à Brive j’ai constaté qu’il y reste des hôtels (le France, le Montauban) qui proposent des chambres à moins de quarante euros (reste à savoir si elles auraient été disponibles). Le confort doit y être modeste mais je pense qu’on n’y dort pas par terre.
*
Le bonheur à Souillac est le livre le plus connu de Denis Tillinac. Je l’ai lu, et même relu je crois, mais j’en ai tout oublié.
*
Le dix-neuf juin deux mille quatorze, j’écrivais ceci dans mon Journal :
Dans le train d’aller, lecture de Spleen en Corrèze de Denis Tillinac (La Petite Vermillon), une année de la vie d’un journaliste localier à Tulle au temps de Chirac par celui qui dit de lui Je suis conservateur, anarchiste, libéral sur les bords, intéressant et bien écrit.
Une constatation : le bourg est loin de la Gare. Je suis quatre filles et garçons descendus avec moi qui ont l’air de savoir où ils vont dans une longue rue de moches pavillons qui est aussi celle du cimetière. Elle bénéficie du statut de chemin de grande randonnée.
Il fait déjà une chaleur épuisante et il faut bien longtemps pour arriver au centre. J’en contemple l’abbatiale Sainte-Marie et le beffroi semi-ruiné de l’ancienne église Saint-Martin puis constate que les restaurants proposent soit des menus du jour minables, soit des planches et des burgueurs, soit des plats chers à la carte.
De Souillac, j’en ai déjà ma claque. Je passe à l’Office de Tourisme pour savoir s’il y a moyen de remonter à la Gare autrement qu’à pied. Aucunement, il n’y a ni bus ni navette dans cette ville.
J’y retourne donc comme j’en suis venu, sous un pire soleil, et arrive lessivé au Restaurant de la Gare où la serviable patronne déroule un auvent afin que j’aie une table à l’ombre avec vue panoramique. Je bois un café verre d’eau puis un diabolo menthe puis à midi y déjeune du menu du jour à quatorze euros (entrée plat fromage dessert café). L’entrée est sous forme de buffet (melon charcuterie crudités), le plat de l’araignée de porc tagliatelles. Je les accompagne d’un quart de vin mauvais et de beaucoup d’eau. Arrivé au fromage, je le zappe et remplace le dessert par un misérable cône chocolat pistache.
Le café bu, je vais voir à la Gare s’il n’y aurait pas un train pour Brive avant le mien (quinze heures zéro sept). Effectivement, il y a en a un à treize heures vingt-cinq mais c’est un Intercités à réservation obligatoire que je n’ai pas le droit de prendre. « Il n’y a que le contrôleur qui peut en décider autrement », me dit la guichetière.
A l’arrivée de ce long train allant à Paris Austerlitz, je vais le trouver sur le quai. « Allez-y, dépêchez-vous, on fera comme si on ne vous avait pas vu », me dit-il. Ouf, je quitte sans attendre cette ville où n’est pas mon bonheur (comme je fus bien inspiré en deux mille dix-sept). Il fait une chaleur éprouvante dans ce train de retour de vacances pour beaucoup. Chacun(e) suffoque derrière son masque.
Il ne fait pas moins chaud dans le « studio douillet » où j’ai renoncé à faire fonctionner le climatiseur qui fait un bruit de réacteur pour peu d’efficacité. Ce n’est pas le seul défaut de ce logis temporaire. J’y dors sur un matelas posé à même le sol. De plus, le haut de l’escalier de l’immeuble n’est pas éclairé du tout. Il me faut trouver la serrure dans le noir pour rentrer dans le plus cher de tous mes logements Air Bibi (il n’y avait pas le choix).
« En effet je réclame des tuiles translucides à la copropriété », m’a répondu mon hôte quand je me suis plaint du noir de l’escalier. « Bon, lui ai-je écrit, je ne pense pas qu'elles seront là avant lundi prochain, je vais donc essayer de me débrouiller ainsi. Le plus simple ce serait quand même d'éclairer cet escalier jusqu'en haut par l’électricité. »
Depuis que je suis à Brive j’ai constaté qu’il y reste des hôtels (le France, le Montauban) qui proposent des chambres à moins de quarante euros (reste à savoir si elles auraient été disponibles). Le confort doit y être modeste mais je pense qu’on n’y dort pas par terre.
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Le bonheur à Souillac est le livre le plus connu de Denis Tillinac. Je l’ai lu, et même relu je crois, mais j’en ai tout oublié.
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Le dix-neuf juin deux mille quatorze, j’écrivais ceci dans mon Journal :
Dans le train d’aller, lecture de Spleen en Corrèze de Denis Tillinac (La Petite Vermillon), une année de la vie d’un journaliste localier à Tulle au temps de Chirac par celui qui dit de lui Je suis conservateur, anarchiste, libéral sur les bords, intéressant et bien écrit.