Quelle idée d’avoir acheté ce livre ! me disais-je du recueil de poèmes choisis du Prins Henrik intitulé Les bleus à l’âme et publié aux éditions Forlaget Atuagkat, les poèmes étant en trois langues (français, danois, inuit) et illustrés à la manière de Folon par Aka Hoegh, en quatrième de couverture une photo du Prince orné de toutes ses médailles.
Et puis, finalement, après plusieurs années d’insuccès, j’ai réussi à le vendre, presque un an après le décès de son auteur.
Le prince Henrik de Danemark, né Henri de Laborde de Monpezat, est mort en février deux mille dix-huit. Sa poésie ne lui survivra pas, qu’on en juge par cet échantillon :
Sur tes seins couleur de pêche
je tendrai mon avide bouche
mais je crains que mes lèvres sèches
ne caressent de leur légère touche
qu’une gorge revêche
Mon exemplaire était agrémenté d’un envoi de l’auteur, daté de juin deux mille neuf, à un écrivain aristocrate de sa connaissance : « Pour le Comte Jean d'Ormesson, souvenir fidèle, Henrik, Prince Consort ».
Celui-ci, bien avant de mourir lui-même, s’en était débarrassé.
*
Pour envoyer ce livre, je me rends à la Poste de la rue Orbe. La guichetière refuse mon paquet. Il est trop fragile, il faut un carton, c’est obligatoire. Je lui dis que ses collègues acceptent ce type d’emballage et qu’il n’y a jamais eu de problème de réception. Elle n’en démord pas.
Décidé à ne plus mettre le pied dans cette petite Poste de quartier plusieurs fois objet d’une rumeur de fermeture et que jusqu’à ce jour je privilégiais, je me rends à la Poste Principale, rue de la Jeanne. Le guichetier accepte mon paquet sans sourciller. Il est de plus fort aimable et d’excellente humeur.
*
Une plaie de ce début d’année : les vœux envoyés par les institutions culturelles à tous les inscrits du fichier, une démarche de pur intérêt commercial. L’Opéra de Rouen, pour sa part, organise une nouvelle soirée de présentation de la saison (ce qu’il en reste). Il faut croire que pour certains spectacles on a du mal à emplir la salle. Comme aguiche pékin : une galette des rois.
*
A rebours, le sympathique message que je reçois de la Bibliothèque de Lettres Ulm Jourdan de l’Ecole Normale Supérieure : « Cher Monsieur, La bibliothèque vous adresse ses meilleurs vœux pour l'année 2019 et vous remercie pour la générosité que vous lui avez témoignée en 2018. Très cordialement. »
Et puis, finalement, après plusieurs années d’insuccès, j’ai réussi à le vendre, presque un an après le décès de son auteur.
Le prince Henrik de Danemark, né Henri de Laborde de Monpezat, est mort en février deux mille dix-huit. Sa poésie ne lui survivra pas, qu’on en juge par cet échantillon :
Sur tes seins couleur de pêche
je tendrai mon avide bouche
mais je crains que mes lèvres sèches
ne caressent de leur légère touche
qu’une gorge revêche
Mon exemplaire était agrémenté d’un envoi de l’auteur, daté de juin deux mille neuf, à un écrivain aristocrate de sa connaissance : « Pour le Comte Jean d'Ormesson, souvenir fidèle, Henrik, Prince Consort ».
Celui-ci, bien avant de mourir lui-même, s’en était débarrassé.
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Pour envoyer ce livre, je me rends à la Poste de la rue Orbe. La guichetière refuse mon paquet. Il est trop fragile, il faut un carton, c’est obligatoire. Je lui dis que ses collègues acceptent ce type d’emballage et qu’il n’y a jamais eu de problème de réception. Elle n’en démord pas.
Décidé à ne plus mettre le pied dans cette petite Poste de quartier plusieurs fois objet d’une rumeur de fermeture et que jusqu’à ce jour je privilégiais, je me rends à la Poste Principale, rue de la Jeanne. Le guichetier accepte mon paquet sans sourciller. Il est de plus fort aimable et d’excellente humeur.
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Une plaie de ce début d’année : les vœux envoyés par les institutions culturelles à tous les inscrits du fichier, une démarche de pur intérêt commercial. L’Opéra de Rouen, pour sa part, organise une nouvelle soirée de présentation de la saison (ce qu’il en reste). Il faut croire que pour certains spectacles on a du mal à emplir la salle. Comme aguiche pékin : une galette des rois.
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A rebours, le sympathique message que je reçois de la Bibliothèque de Lettres Ulm Jourdan de l’Ecole Normale Supérieure : « Cher Monsieur, La bibliothèque vous adresse ses meilleurs vœux pour l'année 2019 et vous remercie pour la générosité que vous lui avez témoignée en 2018. Très cordialement. »